Octobre 2012 - Editions matériologiques - "Collection "Sciences & Philosophie" - 18 €
La chimie a longtemps été
délaissée par la philosophie et l’histoire des sciences. Elle offre
pourtant de riches perspectives, en particulier pour la réflexion sur le
matérialisme. Elle peut tout d’abord servir de ressource pour
argumenter une thèse matérialiste, comme le montre son usage par
plusieurs penseurs matérialistes classiques (Gassendi, Diderot,
d’Holbach). N’est-elle pas par excellence un savoir se prêtant à des
analyses matérialistes, voire une science développant par son étude de
la matière une sorte de matérialisme spontané ? Pourtant, elle a aussi
pu être exploitée par des adversaires du matérialisme, devenant un
terrain d’affrontement philosophique.
Mais son rôle le plus
intéressant semble la manière dont la chimie rénove le questionnement
matérialiste. Loin d’être une simple source de résultats exploitables,
la chimie permet un nouveau rapport à la matière, plus opérationnel et
pratique. L’accent sur la matière, ses forces et ses qualités est
d’ailleurs un trait non trivial du matérialisme chimique. Le
matérialisme peut-il par la chimie (re)devenir une philosophie de la
matière ? Y a-t-il un matérialisme spécifiquement chimique ? La chimie
invite la réflexion philosophique à prendre en considération les
cultures expérimentales et pratiques, l’effort théorique mais aussi
l’imaginaire développés au sein du travail de la matière.
Ce livre collectif
s’intéressera aux questions originales que la chimie fait naître, en
articulant la philosophie, l’histoire des sciences (de l’alchimie au
XXIe siècle) et un état des lieux sur certains travaux de la science
contemporaine.
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