vendredi 31 mai 2019

J. O’Brien, M. Schachter (dir.) : La première circulation de la Servitude volontaire en France et au-delà

Honoré Champion - Mai 2019


À partir de découvertes et de la réévaluation des traditions manuscrites et imprimées, les meilleurs spécialistes reprennent ici sur nouveaux frais la circulation de la Servitude volontaire de la Boétie. Les sept études ici recueillies mettent en scène toute une série de possesseurs, de lecteurs et de producteurs réunis autour d’un texte dont la circulation n’implique pourtant pas simplement la réception. Il s’agit de rendre compte de la mouvance d’un texte facilement adaptable à la recontextualisation, au regard de la tyrannie de Marie Stuart ou de la cause des Malcontents en France. Ainsi la primauté autrefois accordée à un seul manuscrit (BnF Fonds français 839) cède-t-elle le pas à une pluralité de traditions, soulignant la souplesse de la Servitude volontaire à l’échelle européenne.

John O’Brien est professeur des universités en littérature française à l’université de Durham (G.-B.). Auteur de nombreux travaux notamment sur Montaigne mais aussi sur la réception de textes grecs à la Renaissance, il s’intéresse actuellement à la fortune, hors de France, de la littérature séditieuse née des guerres de religion.
Marc Schachter est maître de conférences en littérature française à l’université de Durham (G.-B.).

acheter ce livre

Actes de la recherche en sciences sociales, n° 226-227 : Temps et pouvoir

Seuil - Mai 2019


Le temps n’est plus, s’il l’a jamais été, un objet délaissé par les sciences sociales. Pourtant, les approches cumulent bien souvent des limites dommageables : l’abstraction du propos tenu, l’homogénéisation des cultures temporelles à l’échelle d’une société, ou encore l’omission des rapports qu’il entretient avec le pouvoir. C’est à ces trois limites que ce dossier entend s’attaquer.

Il propose en effet des études empiriques du temps, qui se saisissent des instruments les plus matériels pour l’objectiver: agendas, plannings, emplois du temps, calendriers, montres et horloges, fréquence, durée, etc. Les articles réunis donnent à voir des manières variées de construire sociologiquement cet objet : de la socialisation temporelle de jeunes enfants, aux temps de loisir des classes supérieures ; de la temporalité d’une institution politique au contrôle du temps des personnes durablement éloignées de l’emploi et des études ; en passant par une analyse de la fréquence et de la durée des interactions entre membres de deux groupes professionnels, ou encore de l’attente qu’un État fait subir à ses administrés les plus pauvres.

Le dossier met de plus en lumière la diversité sociale des usages du temps et l’existence d’un espace social des rapports au temps, ainsi que les processus d’incorporation de ces rapports au temps socialement situés.

Enfin, il souligne les liens entre temps et pouvoir, faisant apparaître le registre ou la dimension temporelle des rapports de domination, mais aussi les dimensions symboliques associées aux attitudes et dispositions temporelles, et le caractère légitime ou illégitime des différents rapports au temps.

acheter ce livre

Julius Brown Jr. : Les racines philosophiques et bibliques du corps chez Spinoza

L'harmattan - Mai 2019


Il y a plus de 350 ans, Spinoza stupéfiait l'Europe par sa philosophie de la Nature révolutionnaire. Aujourd'hui, sa conception de l'homme, et du corps en particulier, est encore d'une brûlante actualité. En effet, on assiste à une revalorisation du corps et à la nécessité d'une plus grande symbiose entre l'homme et la Nature. Pour Spinoza, l'âme s'étonne devant la complexité du corps. Qu'est-ce donc qu'un corps ? Qui sait ce que peut un corps, son corps ? Jusqu'à quel point suis-je mon corps ? Comment peut-on devenir libre et expérimenter le « salut » ? Comment faire corps-société, si chaque corps cherche à augmenter sa propre puissance ? L'auteur cherche ici à connaître les origines de l'anthropologie de Spinoza, ses originalités et ses limites.

acheter ce livre

jeudi 30 mai 2019

Lia Rosso : La nature en nous

Editions Slatkine - Mai 2019


Nous avons l’habitude de considérer la nature comme l’ensemble varié d’animaux, plantes et paysages qui nous entourent. Or, la nature continue bien au-delà de notre peau : elle nous constitue ! Malgré les apparences, nous sommes faits des mêmes substances que les plus petites bactéries et les plus grands arbres qui s’érigent vers le ciel : nous sommes la nature, car nous en faisons partie et elle fait partie de nous.
Cellules, bactéries, virus, communication, identité, destinée, conscience et intelligence sont les thématiques abordées dans ce texte scientifique et philosophique à la fois, dont la lecture ne requiert aucune connaissance préalable, sinon un peu de curiosité et d’amour pour la vie.

Journaliste scientifique, biologiste et éditrice, Lia Rosso est née à Cuneo (Italie) en 1975. Elle a travaillé à l’Université de Lausanne (UNIL) de 2004 jusqu’en 2011 en tant que chercheuse en biologie cellulaire et moléculaire après avoir obtenu un doctorat en sciences de la vie à l’Université de Nice Sophia Antipolis et Milan.

acheter ce livre

Isabelle Pariente-Butterlin : Erased. Traité de l'effacement

PublieNet - Mai 2019


Il faut bien commencer par ne rien comprendre, par comprendre qu'on ne comprend rien, il faut accepter qu'on ne sait rien, il faut savoir qu'on ne sait rien, pour tenter quelque mouvement hors de cette gangue de silence qui nous entoure à l'évidence, et obsède certains d'entre nous. Il faut bien commencer par se sentir écrasé de silence pour avoir envie de parler, de commencer une phrase, pour se pencher aux bords du silence et basculer dans le langage. Se défaire d'un texte que l'on a écrit, d'une oeuvre d'art illustre, de son site web avant (ou après) sa mort, voire de son identité numérique tout entière, qu'est-ce que ça remue en soi ? L'acte d'effacer s'apparente-t-il à une forme de destruction ou est-il au contraire le prolongement même d'un élan créateur ? Prenant appui sur le geste de De Kooning effaçant un dessin de Rauschenberg, Isabelle Pariente-Butterlin mène une méditation qui interroge nos usages et nos disparitions (sur les réseaux et en dehors, dans l'Art et dans la vie). Entre les genres, prenant le pouls des phrases [qui] sont les sismographes de l'effacement qui parcourt le monde, un ouvrage fondamental sur l'écriture de l'absence et l'absence dans l'écriture est en train de se jouer. Sa composition même procédant à des effacements (des pans entiers de pages, gelés dans l'instant précédant leur disparition, sont amenés à la limite de la lisibilité), Erased est une clé pour qui cherche à comprendre les processus à l'oeuvre dans la fabrique de la déconstruction.

acheter ce livre

Claude Thérien et Suzanne Foisy (dir.) : Temporalités esthétiques et artistiques

Presses universitaires de Rennes - Mai 2019 - Collection : Aesthetica


Quelles temporalités animent les expériences esthétiques et les gestes artistiques ? Ces expériences comportent des aspects phénoménologiques, herméneutiques et anthropologiques qui échappent au temps objectif du chronomètre. Des épiphanies profanes susceptibles de rendre la subjectivité attentive à une pluralité de modalités temporelles peuvent survenir lors d’une promenade en forêt, d’une flânerie en milieu urbain, de l’évocation d’un souvenir ou se produire dans des lieux culturels spécialisés. L’instant esthétique vient alors définir une enclave dans la signification convenue des choses, une fracture dans la continuité. Les contributions regroupées dans cet ouvrage présentent divers angles disciplinaires (philosophie, esthétique, littérature, histoire de l’art) et s’appuient sur des formes d’art qui ne relèvent pas exclusivement des « arts du temps ». Les déploiements esthétiques de la temporalité ici articulés ouvrent deux volets à l’intérieur de la notion philosophique de temps : la temporalité esthétique et la temporalité artistique. Loin de se cantonner du côté du spectateur ou du côté du créateur, ces temporalités se conjuguent ensemble avec la réflexion philosophique et l’analyse de la démarche artistique.

acheter ce livre

mercredi 29 mai 2019

Alice Le Goff : Introduction à Thorstein Veblen

La Découverte - Mai 2019 - Collection : Repères


Aussi bien sociologue, historien, philosophe qu'économiste, Thorstein Veblen (1857-1929) est une figure majeure de l'histoire des sciences humaines et sociales. Cet ouvrage vise à rendre compte de son œuvre au carrefour de plusieurs disciplines. Il a aussi pour ambition d'éclairer la manière singulière qu'a Veblen d'articuler réflexion scientifique et critique sociale. Il met notamment en lumière le rôle clé que joue chez cet auteur la réflexion sur le pouvoir, en particulier le pouvoir économique : cette réflexion permet d'articuler entre elles les diverses facettes du travail de Veblen et de souligner son actualité. 
Après avoir restitué le parcours de Veblen, cet ouvrage présente les différents volets de son œuvre : il revient sur son projet d'une science économique évolutionnaire, sur sa contribution au développement d'une approche institutionnaliste des dynamiques économiques avant d'interroger le type de critique sociale dont relève sa théorie de la classe de loisir. Il analyse enfin ses idées politiques et les enjeux pratiques de sa réflexion.

Alice Le Goff est maître de conférences en philosophie à l'université Paris Descartes, membre du Cerlis (UMR 8070) et membre junior de l'Institut universitaire de France. Elle mène des recherches en philosophie sociale et politique ainsi qu'en épistémologie des sciences sociales.

acheter ce livre

Edouard Mehl : Descartes et la fabrique du monde

Presses Universitaires de France - Mai 2019 - Collection : Epiméthée


" Descartes ne qualifie sa cosmologie que sous le modeste diminutif d'une "fable du monde". Ceci peut s'interpréter comme l'aveu d'une impuissance de la raison à atteindre l'authentique fabrique du monde. Mais avant d'être une fiction dénuée de toute vérité, une fable est d'abord un récit, comme celui que l'Ecriture propose au premier livre de la Genèse. Nous enquêtons ici sur le commentaire cartésien de la Genèse, texte perdu, mais suffisamment avancé pour que Descartes envisageât, en 1640, de le soumettre à l'approbation de la Sorbonne. Qu'y aurait-il montré ? Qu'en concevant le mouvement comme une séparation réciproque des parties de l'étendue, il se conformait à la lettre au récit mosaïque de la création. Descartes s'appuie sur une lecture précise de la Genèse, mais une lecture si originale et si peu orthodoxe qu'il doit presque aussitôt renoncer à en faire une caution pour sa philosophie naturelle. Nous enquêtons donc moins sur cet In Genesim, que sur les raisons de sa disparition. "

Edouard Mehl est professeur de philosophie moderne et d'histoire des sciences à l'université de Lille. Ses recherches portent principalement sur Descartes et le contexte scientifique de la philosophie moderne, entre Copernic et Kant.

acheter ce livre

Vladimir Jankélévitch : Liszt et la rhapsodie

Plon - Mai 2019


Vladimir Jankélévitch se demande si le culte de la virtuosité et la glorification du " solisme ", réhabilités par nos contemporains, ne traduisent pas à leur façon un attachement bien moderne à la chose précaire, à la féérie sans lendemain, à l'apparition disparaissante, éphémère et prestigieuse. Le culte de la virtuosité est en quelque sorte un hommage à la profondeur paradoxale de l'apparence.

Philosophe et musicologue, Vladimir Jankélévitch a été professeur à la Sorbonne durant plusieurs décennies. Il est l'auteur d'une œuvre de philosophie morale considérable, ainsi que d'ouvrages essentiels sur la musique des XIXe et XXe siècles.

acheter ce livre

mardi 28 mai 2019

Collectif : Dictionnaire sans fin du mensonge

L'Herne - Juin 2019


La franchise est une vertu, le mensonge est un vice qui se cache partout : il peut être vil, pieux, officieux, généreux, cynique, mystificateur, paradoxal, habile, innocent, légitime… ou par omission. 
Ce Dictionnaire sans fin n’a d’autre souhait que d’ouvrir un éventail bigarré où les signatures les plus diverses, classiques ou contemporaines, se croisent au gré de fables, romans, dissertations, exégèses et autres gloses savantes ou fantaisistes ; certains s’y sont longuement attardés ; d’autres ont réglé la question d’un mot d’esprit ; comédie ou tragédie, qu’on en pleure ou qu’on en rie, le mensonge en littérature, en philosophie ou dans la vie reste un thème universel, s’il en est.

acheter ce livre

Nouvelles Questions Féministes 2019/1 (Vol. 38) : Féminismes religieux – Spiritualités féministes

Antipodes - Mai 2019


Page 8 à 17 : Catherine Fussinger, Irene Becci, Amel Mahfoudh, Helene Fueger - Oser penser un engagement féministe et religieux | Page 18 à 35 : Béatrice de Gasquet - Quels espaces pour les féminismes religieux ? | Page 36 à 53 : Lauriane Savoy - Des groupes de théologiennes protestantes à Genève (1978-1998) : entre espace de partage et laboratoire féministe | Page 54 à 69 : Juliette Masquelier - Ni vraiment dissidentes, ni complètement obéissantes : promotion des femmes, essentialisme et constructivisme dans deux organisations d’Action catholique (Belgique, 1960-1990) | Page 70 à 85 : Patrick Snyder - Le Mouvement de la déesse : controverses dans le champ académique féministe | Page 86 à 101 : Lisa Anteby-Yemini - Les revendications actuelles de femmes juives orthodoxes : défis et controverses | Page 102 à 119 : Sophie Schrago - Du religieux comme matrice d’émancipation : le cas de la mobilisation des Indiennes musulmanes | Page 120 à 135 : Catherine Fussinger - Marie-Andrée Roy, sociologue des religions et chercheuse féministe. Quarante ans avec la Collective féministe et chrétienne L’autre Parole au Québec | Page 136 à 149 : Amel Mahfoudh - Malika Hamidi, sociologue, musulmane et féministe. Un double engagement scientifique et militant | Page 150 à 160 : Justine Manuel - Elyse Goldstein, deuxième femme rabbin du Canada. De l’enseignement à la congrégation, une pionnière juive féministe | Page 162 à 167 : Laeticia Stauffer - Melissa M. Wilcox : Queer nuns. Religion, activism, and serious parody | Page 168 à 171 : Marianne Modak - Travail, Genre et Sociétés, Delphine Gardey et Nicole Mosconi (coord.), La gestation pour autrui en débat | Page 172 à 175 : Armelle Weil - Christel Gumy : Jeune dans sa tête : une histoire critique du cerveau adolescent | Page 176 à 179 : Catherine Marry - Delphine Gardey et Marilène Vuille (dir.) : Les sciences du désir. La sexualité féminine, de la psychanalyse aux neurosciences | Page 180 à 183 : Vanina Mozziconacci - Philosophiques, Marguerite Deslauriers et Charlotte Sabourin (coord.), Les nouveaux horizons du féminisme dans la philosophie francophone | Page 184 à 186 : Joy Charnley - Feminist Studies, Judith Kegan Gardiner et Millie Thayer (dir.) : Women’s Friendships | Page 187 à 190 : Elsa Boulet - Françoise Vergès : Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme | Page 191 à 193 : Joy Charnley - Patricia Ménissier : Être mère. XVIIIe siècle - XXIe siècle | Page 194 à 200 : Anouk Essyad, Nadia Lamamra - Regards croisés sur la Grève féministe de 2019 en Suisse.

acheter ce livre

Poétique, n°185 : Gérard Genette

Seuil - Mai 2019


MICHEL CHARLES
Le système, l’antisystème

FRANK WAGNER
Fragments d’un abécédaire genettien

EUGÈNE NICOLE
Sel de Genette

CHRISTINE NOILLE
Figure – Notes

MARC ESCOLA
« Chaque âge a ses plaisirs »

FLORIAN PENNANECH
Palimpsestes factuels

JEAN-MARIE SCHAEFFER
De la poétique à l’esthétique

MARIE PARMENTIER
« La lecture perpétuelle de Stendhal en personne »

FRANC SCHUEREWEGEN
« Vita nova » (Chateaubriand)

JEAN-BENOÎT PUECH
Figurines

CHRISTINE MONTALBETTI
Les ailes de la théorie ou l’usage du temps

acheter ce livre

lundi 27 mai 2019

Revue internationale de philosophie 2019/2 (n° 288) : György Lukács et le roman

Association Revue internationale de philosophie - Mai 2019


Page 125 à 132 : Jean Bessière - Introduction : de la pertinence des essais de Lukács sur le roman | Page 133 à 143 : Sylvie Thorel - Les aventures de la pensée | Page 145 à 160 : Dávid Szolláth - Canon-formation and ethical self-fashioning in György Lukács | Page 161 à 179 : Tamás Seregi - A System of the Arts and the Theory of the Novel | Page 181 à 197 : Massimo Fusillo - Hierarchies, Details, Fetishes On Lukács’ Narrate or Describe? | Page 199 à 215 : Vincent Charbonnier - Lukács et le roman : remembrements et perspectives | Page 217 à 228 : Gerald Gillespie - Lukács and the Novel: an Instance of the Neo-Romantic Phase of Modernism | Page 229 à 240 : Jean Bessière - Pour une lecture mineure de La Théorie du roman.

acheter ce livre

Friedrich Nietzsche : Poèmes complets

Les belles lettres - Mai 2019


« Rien qu’un fou ! Rien qu’un poète ! »
Nietzsche, Dithyrambes de Dionysos 

De cet avertissement, de cette confession, l’histoire de la philosophie ne fera rien.
Si les rapports du penseur à la musique sont l’objet de riches réflexions, ses épigrammes, ses aphorismes, ses sentences gnomiques, ses dialogues, ses poèmes en prose, ses paraboles, ses pastiches, bref son art poétique de philosopher n’ont pas retenu l’attention. 

Et pour cause.

Sans équivalent dans d’autres langues, la présente édition bilingue réunit, pour la première fois dans sa totalité, une production dont on découvre qu’elle fut ininterrompue depuis les poèmes de jeunesse, inconnus en français.
Elle donne ainsi l’accès à un continent à explorer. En ce sens, elle est appelée à faire date.

acheter ce livre

Renaud Barbaras : Recherches phénoménologiques

Beauchesne - Mai 2019 - Le grain à sel


Les textes ici réunis correspondent à une importante période de maturation philosophique de l’auteur. Conscient du caractère crucial de la question de la chair pour la phénoménologie et perplexe devant la manière dont Merleau-Ponty l’élabore, Barbaras interroge le sens d’être du sujet : comment celui-ci peut-il être sous le même rapport, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire d’introduire en lui la coupure de l’empirique et du transcendantal, appartenir au monde et s’en distinguer, être à la fois devant et au cœur des phénomènes ? 
Avec Patocka, la critique radicale de l’intuitionnisme husserlien et du Dasein heideggerien le conduit à une détermination existentiale de l’existence et du corps propre comme mouvement. Mobilisant ses travaux sur la vie, irréductible à la fois aux lois de la matière et à la conscience, l’auteur comprend ce mouvement du sujet comme celui de la vie même et définit tout vivant comme un existant. Le mouvement vivant par lequel les sujets phénoménalisent le monde s’inscrit dans un mouvement plus originaire du monde lui-même, œuvre d’une archi-vie et renvoyant à une dynamique phénoménologique. 
Arrimant la phénoménologie à une cosmologie et à une métaphysique, Barbaras la conduit à s’interroger sur ses propres limites. Demeure alors la question du passage de l’apparaître anonyme du monde à l’apparaître à une conscience, de la physis au sujet, de l’archi-vie du monde à la vie des vivants. Rompant ici avec Patocka et écartant l’écueil du naturalisme, l’auteur assume la scission entre la physis proto-phénoménalisante et notre existence phénoménalisante : le mouvement subjectif résulterait d’une rupture au sein de l’archi-mouvement du monde et relèverait d’un pur événement. Par cet archi- événement scissionnaire, le procès de la physis, se séparant de lui-même, donnerait naissance à un sujet dont le mouvement serait nécessairement aspiration à une réconciliation avec soi, tentative de rejoindre l’archi-vie originaire, bref, désir. Celui- ci repose la question de l’unité originaire de la chair. En effet, la dualité qui structure toute la démarche de Barbaras, entre mouvement et événement, apparaît comme l’avatar ultime de la dualité conscience/monde ou sujet/objet ; elle vient buter sur l’épreuve du corps comme sa limite interne. 
Le volume est complété par une bibliographie exhaustive des travaux de Renaud Barbaras, élaborée par Mathias Goy, avec l’aide de Marco Barcaro, Mariana Larison et Petr Prášek.

SOMMAIRE

PRÉFACE par Renaud Barbaras 
AVANT-PROPOS par Mathias Goy 
ABRÉVIATIONS ET RÉFÉRENCES DES OUVRAGES CITÉS 
Qu’est-ce que la philosophie ? 
Première Partie

1. L’âme et le corps 
2. Phénoménologie de la vie 
3. Vers une ontologie de la vie 
Deuxième Partie 
4. Sauver d’une réification de la conscience. La tâche
de la phénoménologie
5. L’activité de la passivité 
6. L’intimité au monde 
7. L’événement de la finitude 
Troisième Partie

8. Démarche phénoménologique 
9. Auto-présentation 
Quatrième Partie

10. Phénoménologie et poétique 
11. L’écriture de la séparation 
Cinquième Partie

1er Entretien. Autour d’Introduction à une phénoménologie de la vie 
2e Entretien. Renaud Barbaras répond aux questions de F.-D. Sebbah 
3e Entretien. La phénoménologie et le concept de vie 
4e Entretien. Cinq questions 
5e Entretien. Entretien avec Renaud Barbaras 
ORIGINE DES TEXTES 
BIBLIOGRAPHIE PRIMAIRE ET SECONDAIRE

acheter ce livre

dimanche 26 mai 2019

Elodie Argaud : Epicurisme et augustinisme dans la pensée de Pierre Bayle. Une affinité paradoxale

Honoré Champion - Mai 2019


Le point de départ de cet ouvrage tient à un étonnement : que signifie, sous la plume de Bayle, l’adjectif « épicurien », lorsqu’il se trouve appliqué, tour à tour, à des penseurs aussi différents que Pascal ou Malebranche ? Comment comprendre que l’augustinisme extrême puisse rejoindre, aux yeux de Bayle, l’épicurisme ? La critique méconnaît le plus souvent la portée de ces remarques de Bayle, en les considérant comme superficielles, soit que Bayle mésentendrait le sens des différents systèmes de pensée, soit qu’il chercherait, une fois n’est pas coutume, l’objection pour l’objection, la pars destruensde la raison, derrière un sourire ironique affiché et retenu par notre tradition scolaire. Notre parti est tout au contraire de prendre au sérieux la pratique de l’« application » à laquelle Bayle se livre – et qu’il théorise par ailleurs comme un acte d’interprétation des textes : si l’affinité entre épicurisme et augustinisme répugne à nos classifications historiographiques, force est de constater pourtant qu’elle fait bien sens au sein de la République des Lettres. Cette affinité repose sur la notion de plaisir, dont Bayle montre qu’elle est au cœur des anthropologies augustinienne et épicurienne. Il en décline tour à tour les conséquences morale, théologique, spirituelle, politique et épistémologique, jusqu’à récrire ce que l’on peut considérer comme un dialogue entre Augustin et Épicure, dialogue qui n’a pas été véritablement institué à ses yeux. Il en résulte que les idées d’Épicure lui paraissent beaucoup plus « proportionnées » à l’état de l’homme tel qu’il est.

Élodie Argaud est professeur agrégé de Lettres Modernes et docteur en littérature française.

acheter ce livre


Clément Bertot et Jean Leclercq (dir.) : Nietzsche et la phénoménologie. Entre textes, réceptions et interprétations

Editions Classiques Garnier - Mai 2019 - Rencontres


Cet ouvrage collectif est consacré aux rapports entre Nietzsche et la phénoménologie. Des spécialistes reconnus de Nietzsche et des phénoménologues issus de différents horizons se rassemblent pour la première fois afin de réévaluer le sens d’une confrontation philosophique cruciale pour la philosophie au xxe siècle.


acheter ce livre

Hourya Benis Sinaceur : Jean Cavailles, philosophie mathématique

Vrin - Mai 2019


Jean Cavaillès est l’un des plus grands représentants de l’École française d’histoire et de philosophie des sciences. Son œuvre, tôt et tragiquement interrompue, a atteint néanmoins un sommet de la pensée. Aussi est-elle douée d’un magnétisme qui l’emporte sur sa difficulté.
Cet essai aborde cette œuvre par son aspect le plus déroutant : l’ardue intrication entre résultats mathématiques ou logiques dans toute leur gangue technique et réflexions ancrées aux sources de la philosophie. Il montre patiemment par quels détours implicites celles-ci se greffent sur ceux-là. Cavaillès eut une remarquable intelligence de ce qu’il y avait de neuf et de significatif dans les mathématiques « modernes » et voulut en informer la conception philosophique de la pensée rationnelle. Il bouleversa le champ de l’épistémologie, majoritairement occupé avant lui par les philosophies idéalistes de la conscience. Sa philosophie du concept est une philosophie sans cogito, car la pensée n’est pas une intuition ou une forme du réel, mais elle-même une réalité se manifestant par les modes de production de ses concepts.

Hourya Benis Sinaceur, agrégée de philosophie et Docteur ès Lettres, est membre de l’Institut d’Histoire et Philosophie des Sciences et des Techniques. Ses travaux portent sur les mathématiques modernes, la théorie des modèles et l’épistémologie française.

acheter ce livre

samedi 25 mai 2019

M. Leca-Tsiomis, A. Thomson (dir.) : Diderot et la politique, aujourd'hui

L'Harmattan - Mai 2019


Diderot penseur politique: ce versant de son oeuvre n’a été reconnu que tardivement et demeure le moins étudié de tous. Dans le sillage des recherches entreprises dans les années 1960,les chapitres de cet ouvrage entendent ouvrir des
pistes nouvelles. De ses écrits « russes » à sa contribution à l’Histoire des Deux Indes, au langage même de sa pensée politique, les meilleurs connaisseurs de l’opus diderotien explorent ici les éléments apparemment con tradictoires de sa réflexion pour en comprendre les contextes et les situer dans la profondeur de ses préoccupations.Si le monde de Diderot est lointain, on verra combien nous est proche la complexité même de ses interrogations qu’il est plus que jamais nécessaire de méditer pour tenter de penser le nôtre aujourd’hui.

Sommaire

--Présentation, Marie Leca-Tsiomis, Ann Thomson -- Diderot lecteur de Clapmarius : prolégomènes a une future édition critique des Principes de politique des souverains, Gerhardt Stenger -- Par-delà la volonté générale. Le « concert de volontés » selon le dernier Diderot, Kenta Ohiji -- Diderot face un « grand fantôme de liberté », Gilles Gourbin -- L'éspace et le temps comme dimensions politiques dans les Mélanges philosophiques pour Catherine II, Georges Dulac -- Temps politiques dans les écrits de Diderot sur la Russie, Laurence Mall -- « Le temps amene tout ce qui est possible ». Diderot et le temps de la révolution, Gianluigi Goggi -- Diderot protojacobin?, Antony Strugnell -- Comment ne pas lire les Lumières : John Morley et la réception victorienne de l'Histoire des deux Indes, Sunil Agnani -- Usage de Diderot : la place vacante de l'animal politique, Georges Benrekassa -- Annexe Le questionnaire de Diderot, Serguei Karp -- Elements bibliographiques -- Index -- Les auteurs

acheter ce livre

Ernest Coumet : Oeuvres, tome 2 (Catherine Goldstein éd.)

Presses Universitaires de Franche-Comté - Mai 2019


L'originalité du travail d'Ernest Coumet en histoire et philosophie des sciences se perçoit dès sa thèse, en 1968, sur l'histoire des combinaisons au début du XVIIe siècle, avant Pascal et Leibniz. Examen subtil de textes et d'auteurs alors inconnus, ou très peu étudiés, comme Marin Mersenne ou Bernard Frenicle de Bessy, et bien d'autres ; réflexions profondes sur le développement des mathématiques et ses ancrages culturels ; chemins nouveaux tracés entre langage, musique et combinatoire à l'époque moderne, s'y enchaînent, donnant à voir, mieux encore que dans ses articles forcément condensés, la pratique de ce grand historien des sciences du XXe siècle. Restée jusqu'alors inédite, cette thèse témoigne de la pertinence toujours renouvelée de la démarche de Coumet.

acheter ce livre

Bertrand Buffon : Vulgarité et modernité

Gallimard - Mai 2019 - Le débat


La vulgarité est omniprésente aujourd'hui. Elle s'exprime dans les manières, le langage, l'accoutrement, les arts ; on la rencontre dans la foule comme dans les élites, et jusqu'au sommet de l'Etat ; elle prolifère dans la publicité, les médias, sur Internet et les réseaux sociaux. Qui plus est, elle s'affiche sans vergogne, elle est assumée, souvent agressive même. Cependant, malgré son essor et son aggravation, malgré les désagréments qu'elle engendre, la vulgarité n'a jamais fait l'objet d'un examen systématique. Ce livre entreprend de réparer cet oubli. Pour saisir au mieux son sens, l'ouvrage enquête sur les critiques très vives que la vulgarité suscite depuis deux siècles et les remèdes qui furent mis en oeuvre, en vain, pour la prévenir. Il part à la recherche d'un nouvel antidote en remontant aux sources qui la rendent possible et autorisent, voire encouragent son déploiement. La vulgarité est le fruit d'une modernité intempérante et sa propagation reflète les errements de la postmodernité. L'examen des principes fondateurs de l'Occident contemporain met au jour les ressorts profonds du phénomène et suggère la voie à suivre pour nous prémunir contre lui. Au-delà de la vulgarité, il s'agit de relever la tête face à la radicalisation de la modernité, qui dévoie le projet d'émancipation qu'elle porte et contrarie l'épanouissement de notre humanité.

acheter ce livre

jeudi 23 mai 2019

Jean-Michel Gouvard : Le Nautilus en bouteille. Une lecture de Jules Verne à la lumière de Walter Benjamin

Pontcerq - Mai 2019


L'oeuvre de Jules Verne est installée dans la modernité du XIXe siècle et embrasse au plus près aspirations et angoisses de celle-ci. Walter Benjamin se fait, au milieu des années 1930, l'historien de ce XIXe siècle - et précisément de ses fantasmagories. La rencontre entre les deux oeuvres s'imposait. Alors, l'on s'étonne presque, en refermant le livre de Jean-Michel Gouvard, tant est grande l'évidence de cette rencontre, que personne encore, n'avait pensé à se pencher sur elle. Or ce livre est bien la première étude qui est consacrée à cette question.

acheter ce livre

Jean-François Aenishanslin : Les pensées parallèles. Husserl et Freud

Antipodes - Mai 2019 - Antilogies - Ecrits philosophiques


De Sartre à Derrida, en passant par Lacan ou Ricoeur, la scène de la pensée au XXe siècle a largement été animée par la confrontation de la phénoménologie et de la psychanalyse. Le présent ouvrage tente à son tour une comparaison de ces formes de pensée, mais selon une méthode originale qui n'altère pas leur spécificité. On tente ici de mettre en rapport ces pensées parallèles sans occulter leur singularité, en envisageant les parcours de Husserl et de Freud en tant qu'ils sont à la fois de pensée et d'existence. Sont ainsi mis en lumière l'arrière-fonds rigoureusement philosophique de la métapsychologie freudienne, la portée fondamentalement éthique de la phénoménologie, ou encore leur signification politique dans le contexte de la montée du nazisme. En portant attention à leur judéité, en interrogeant leur rapport à la religion, en mesurant la portée de leur rencontre avec la philosophie de Brentano ou en considérant la signification que revêtit pour eux la figure de Nietzsche, le présent ouvrage renouvelle la compréhension de certains aspects centraux de ces deux formes de pensée. On y relève en particulier la présence de motifs irréductibles à la visée théorique de la métaphysique. L'impossible rencontre de la phénoménologie et de la psychanalyse tenait pour l'essentiel au traitement différent, par Husserl et Freud, de ces motifs qui s'avèrent de provenance judaïque. Elle annonçait une confrontation plus générale de la philosophie avec le judaïsme, que la déconstruction derridienne, à l'orée de notre siècle, a inlassablement mise en scène. Il se peut que l'avenir de la philosophie se joue dans l'héritage de cette confrontation. Destiné aussi bien à ceux qui se soucient de la situation actuelle de la philosophie qu'aux psychanalystes préoccupés par l'histoire de leur discipline, ce livre est à la fois considéré comme une présentation d'ensemble de la phénoménologie husselienne et de la psychanalyse freudienne et comme une introduction à certains enjeux de la philosophie contemporaine. Jean-François Aenishanslin est professeur de philosophie. Il a déjà publié Grammaire de la phénoménologie aux Editions Antipodes.

acheter ce livre

P. Dulau, G. Morano, M. Steffens : Dictionnaire paradoxal de la philosophie - Penser la contradiction

Lessius - Mai 2019 - Donner raison - Philosophie


D'Absolu à Volonté, en passant par Domination, Mensonge, Plaisir, Tabou, 150 entrées, dans un langage accessible où les penseurs se contredisent car telle est la philosophie.

Tout concept, quel qu'il soit, est travaillé de manière immanente par une contradiction interne qu'il revient à la pensée d'identifier et d'élucider – ce qui constitue le cœur même de l'entreprise philosophique. Ce qui tient la pensée en échec est en même temps ce qui l'aiguillonne et lui donne son impulsion, ce en quoi elle redoute de s'abîmer est ce par quoi seulement il lui est donné d'être : penser signifie toujours surmonter des contradictions, et si la contradiction n'était pas partout, la pensée ne serait chez elle nulle part. 

Ce dictionnaire entend montrer que non seulement les philosophes se contredisent, mais – et c'est là son apport qui fera date – que les concepts en eux-mêmes, de l'intérieur, sont travaillés par des contradictions qui deviennent la matière même de l'exercice de la pensée.

Pierre DULAU est professeur de philosophie en classes préparatoires du lycée Kléber de Strasbourg. Spécialiste de Heidegger, il collabore avec Raphaël Enthoven à France-Culture. 
Guillaume MORANO est professeur en classes préparatoires au lycée Montaigne à Mulhouse. Il est spécialiste de Schopenhauer. 
Martin STEFFENS est professeur en classes préparatoires au lycée Georges de La Tour à Metz. Spécialiste de Nietzsche et de Simone Weil, il est auteur de nombreux ouvrages, dont : Une journée de philosophie : les grandes notions vues à travers le quotidien (avec P. Dulau et Th. Formet, 2010), Rien de ce qui est inhumain ne m'est étranger (2017).

acheter ce livre

mercredi 22 mai 2019

Philippe Beck : La berceuse et le clairon. De la foule qui écrit

Le bruit du temps - Février 2019


Sous-titré « De la foule qui écrit », La Berceuse et le clairon est un livre riche, exigeant et érudit, qui peut se lire comme un prolongement de sa poétique propre, déjà affirmée dans Contre un Boileau qu’il a publié en 2015. Mais c’est aussi un livre passionnant et important pour tous ceux (et ils sont plus nombreux qu’on ne croit) qui s’interrogent sur le devenir présent de la littérature comprise « comme un processus d’intensification du langage ». La question : quelle peut être la place du grand écrivain, du héraut dans un monde où chacun est autorisé à écrire, à imprimer ? Le titre du livre est explicité dans l’« Avertissement » : « La multitude qui écrit est-elle un immense orchestre, et joue-t-il, se joue-t-il une berceuse tyrannique, tout le monde contribuant à son propre sommeil, au sommeil collectif peuplé de rêves, ou bien s’agit-il d’une harmonie de clairons, d’un ensemble d’avertissements vif et “cacophonique”, la partition des cauchemars qui interdisent la berceuse en marquant l’absence du bonheur ? » L’ouvrage, comme l’écrit Beck lui-même, est à double entrée : il est à la fois une réflexion exigeante sur ce que signifie le désir d’expression littéraire, dans un monde où de plus en plus de personnes écrivent, rivalisent d’écriture, et une « chrestomathie », une anthologie qui convoque de nombreux auteurs, extrêmement divers, autour de ce thème. Le livre est en deux parties : la première pose le problème de la multitude littéraire en esquissant une analyse de l’élan expressif qui fonde ce que Beck appelle un « individualisme expressif ». La seconde répond à la question en étudiant des postures caractéristiques d’écrivain : Thoreau et Emerson, le Bartleby de Melville, le Journal de Manchette, etc. Aussi ce livre de réflexion sur « la littérature maintenant » peut-il se lire comme une sorte de généalogie de la littérature, ou plutôt de ce qui la fonde, « le besoin d’expression ». En philosophe qui n’hésite pas à remonter aux origines, avec la liberté de l’essayiste (Montaigne est souvent cité), Beck nous fait ainsi vagabonder de la préhistoire (à travers Leroi-Gourhan) jusqu’à Verlaine, Mandelstam (et son essai « De l’interlocuteur ») et aux avant-gardes (qu’est-ce qu’une forme neuve ?). Il faut insister sur la singularité de cette pensée. Beck pense avec les outils de la philosophie mais il pense en poète, par images, avec une agilité qui fait penser parfois au Mandelstam de l’Entretien sur Dante. Ce sont des images intuitives qui décrivent matériellement et de manière fulgurante la poésie : « Le nerf optique est une trompette marine, dont le cordeau seul unit la main et le vent. » Et qui mêlent le plus savant au plus simple : l’ours Colargol est convoqué aussi bien que Schwitters et que Jacob Boehme ou Kant.

acheter ce livre

Serge Haroche et Pierre Rosanvallon : Science et démocratie

Odile Jacob - Mai 2019


Gaz de schiste, OGM, énergie nucléaire, cellules souches, changement climatique, efficacité des médicaments… La science, plus que jamais, suscite la méfiance, voire la défiance, des citoyens. Pour une large part, cela vient d’une incompréhension de ce qu’est la démarche scientifique. 
« À l’occasion du colloque de rentrée du Collège de France organisé à l’automne 2013, des scientifiques, des historiens, des juristes et des politiques se sont attachés à analyser et à clarifier les enjeux technologiques et scientifiques, en s’appuyant sur des exemples concrets au cœur des débats les plus actuels : comment aborder dans une société démocratique le problème du renouvellement des énergies et du remplacement des énergies fossiles par des formes d’énergie moins polluantes, ou celui qui lui est lié du réchauffement climatique, ou encore celui des thérapies géniques, en utilisant de la façon la plus rationnelle possible ce que la science nous apprend, pour optimiser la réponse de la société aux défis qui lui sont posés ? » S. H.

acheter ce livre

Hent de Vries : Miracles et métaphysique

Presses Universitaires de France - Mai 2019 - Collection de métaphysique Chaire Etienne Gilson


Un miracle est un événement qui semble excéder ses causes. Mais n'est-ce pas ce qui caractérise les événements authentiques, dans les domaines historiques et politiques, éthiques et artistiques, dans les vies et les amours individuelles ? En quel sens pouvons-nous dire que les miracles, et plus précisément la pensée du miracle, peuvent constituer une ressource conceptuelle et une richesse sur le plan pratique, permettant de répondre à cette question résolument philosophique ? Comment penser le miracle en tenant compte, aujourd'hui encore, des critiques anciennes et modernes ? De saint Augustin à Wittgenstein, la question n'a cessé d'être brûlante pour la philosophie.

Hent de Vries est philosophe de la religion, professeur à New York University. En 2018, il a occupé la chaire de métaphysique Etienne Gilson (Institut catholique de Paris).

acheter ce livre