vendredi 30 janvier 2015

Cités N° 60/2014 : Que pensent et que veulent les neurosciences cognitives ?

PUF - Janvier 2015


Coord. par Lionel Naccache

Éditorial, par Yves Charles Zarka
I - Dossier : Que pensent et que veulent les neurosciences cognitives ?
Lionel Naccache, Neurosciences et sciences humaines, une relation à inventer
Yves Sarfati, L'électrode et la mémoration. Pour une psychanalyse éclairée des neurosciences
Serge Stoléru, Sommes-nous libres par rapport à nos désirs sexuels ? Une perspective neuroscientifique
Franck Ramus, Les neurosciences, un épouvantail bien commode
Mathias Pessiglione, Décision et rationalité : un sujet indiscipliné
Jérôme Sackur, Les neurosciences cognitives, ou la science naturelle de l'esprit
Approches critiques par Henri Atlan et Jean-Claude Ameisen
II - Vie intellectuelle
Jing Zhao, La question du féminisme en Chine : Une lecture de Simone de Beauvoir
III - Vie politique
La démocratie : entre déterritorialisation et reterritorialisation

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Philosophie N°124, Janvier 2015 : Les phénomènes

Editions de Minuit - Janvier 2015


La question de la phénoménalité est tout autant constitutive de la philosophie contemporaine que de l'empirisme classique. En posant pour exigence fondatrice que la philosophie se limite aux phénomènes donnés dans l'expérience immédiate, Berkeley et Hume ont ouvert la problématique suivante : si le discours philosophique veille à ne jamais outrepasser la sphère des données phénoménales, quel espace reste alors ouvert pour l'acte de théorisation ? Cette question traverse le mouvement phénoménaliste (Mach, Avenarius, James) et la phénoménologie (Brentano, Stumpf, Husserl), avant de susciter de nouvelles formes d'empirisme (théorie des sense data, empirisme logique). 
Et, en contestant les formes canoniques de l'empirisme, la seconde moitié du vingtième siècle a paradoxalement conféré à la question de la phénoménalité un regain d'intérêt ; à travers la focalisation sur la notion de conscience phénoménale, puis les récentes "théories représentationnelles de la conscience" et leurs concurrentes, la philosophie contemporaine de l'esprit est le lieu d'énergiques débats dont l'enjeu réside dans cette question unique : que veut dire apparaître à la conscience ? Les trois premiers textes portent sur les phénomènes sensibles. 
Le numéro s'ouvre sur une dictée de Brentano consacrée au nombre et à la classification des sens ; il y pose les bases d'une classification purement phénoménologique des champs sensoriels. Dans le deuxième texte, Carl Stumpf oppose à la phénoménologie pure de Husserl - à laquelle il reproche de ne pas accorder assez d'importance aux données sensorielles, et d'être une "phénoménologie sans phénomènes" - sa propre phénoménologie, limitée à la sphère sensorielle. 
Dans son étude sur Natorp, Virginie Palette présente et discute la paradoxale appropriation de l'empirisme radical de Mach à laquelle se livre l'école néokantienne de Marbourg, notoirement anti-empiriste : bien que leurs positions se situent aux antipodes, Mach et Natorp défendent un même "monisme de l'expérience" - ce qui éclaire d'un jour nouveau les enjeux philosophiques de la psychologie de Natorp comme ceux du positivisme de Mach. 
Les contributions suivantes s'inscrivent dans le cadre du débat contemporain sur la conscience phénoménale, et discutent la pertinence et les difficultés d'une approche phénoménologique du monde (Kriegel), de l'intentionnalité (Dan Zahavi) et du mental. Uriah Kriegel oppose deux approches générales des objets, de leurs propriétés et de leurs relations causales - l'une humienne, l'autre kantienne -, et propose, sous le titre d'empirisme introspectif, une troisième voie censée combiner leurs avantages. 
Le texte de Dan Zahavi plonge au coeur d'un débat marquant de la philosophie de l'esprit contemporaine : contre l'idée d'un irréductible "fossé explicatif" séparant l'intentionnalité et la conscience phénoménale, il émet l'hypothèse d'une connexion essentielle entre les deux, plaidant pour un éclairage mutuel de la philosophie contemporaine de l'esprit et des traditions phénoménologiques. Enfin, Arnaud Dewalque et Denis Seron défendent l'idée d'une dualité "noético-noématique" constitutive du donné phénoménal, contre l'"argument de la transparence de l'expérience" censé établir qu'il n'existe ni phénomènes mentaux, ni dualité noético-noématique.

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Endoxon N° 1, 2014 : Repenser la philosophie des science

L'Harmattan - Janvier 2015


Ce numéro inaugural de la Revue africaine d'épistémologie et de Philosophie des sciences a comme thème "Repenser la philosophie des sciences", non pas au sens de redéfinir à nouveau frais cette discipline philosophique, mais en vue d'un projet de longue haleine, qui consiste à éclairer ce qui a été laissé dans l'obscurité. Ce projet commence ici par l'étude comparative de la philosophie des sciences cartésienne et la philosophie des sciences poppérienne autour de la notion d'"arbre de la connaissance", et se poursuit par l'analyse des fondements et de la dynamique de la science, qui est suivie de la mise au jour de la caractéristique de l'épistémologie copernicienne de l'astronomie. 
A ces études de fond succèdent enfin deux comptes rendus d'ouvrages non moins profonds.

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Jean-Jacques Moscovitz : Rêver de réparer l'histoire : Psychanalyse cinéma politique

Erès - Janvier 2015 - Collection : Le regard qui bat


Art du cinéma et psychanalyse se regardent et s'écoutent, nouant l'intime, le social et le politique. Jean-Jacques Moscovitz témoigne de cette rencontre à travers un ensemble de films - de Un chien andalou de Bunuel et Salvador Dali à A Dangerous Method de David Cronenberg en passant entre autres par Salo de Pasolini, Shoah de Lanzmann, The Memory of Justice de Marcel Ophuls. Pour lui, les effets de tels films sur le spectateur évoquent les symptômes, les angoisses, les inhibitions que l'analysant donne à écouter sur le divan de son psychanalyste, tout en ouvrant sur le vacarme du monde. Images de cinéma et paroles en séances gardent leur part de mystère grâce à la surprise et à la beauté des mots et des images, quelle que soit la génération à laquelle on appartient. Art du cinéma et intelligence de l'approche psychanalytique enrichissent notre regard et notre écoute et laissent espérer quelque apaisement relatif à notre histoire intime, familiale et/ou collective en lien avec la grande Histoire. Psychanalyse et cinéma font oeuvre émancipatrice pour le sujet et la société.

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jeudi 29 janvier 2015

Iris Murdoch : Sartre, un rationaliste romantique

Payot - Janvier 2015 - Collection : Manuels payot


Une philosophe d'Oxford qui va devenir romancière écrit en 1953 un livre sur Sartre basé sur ses romans. Tout y est : existentialisme, politique, philosophie du langage, liberté. Mais la rencontre va plus loin encore. Elle touche à la vie humaine et à l'Europe du XXe siècle. Iris Murdoch dit une chose très simple qu'elle va réaliser ensuite. Ce que Sartre a commencé, il faut le reprendre. Faire comprendre la situation de l'époque, à travers les relations entre les hommes.

Iris Murdoch (1919-1999) est l'une des plus grandes romancières et philosophes anglaises du XXe siècle. Frédéric Worms, qui traduit et présente ce livre, est professeur de philosophie à l'Ecole normale supérieure. Il est notamment l'auteur de La vie qui unit et qui sépare (Payot).

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Diogène, N° 243-244, Juillet-décembre 2013 : Théories et pratiques de la non-violence

Presses Universitaires de France - Janvier 2015



Ramin JAHANBEGLOO, Avant-propos

Le langage de la non-violence

Jean-Marie MULLER, Apprendre la langue de la non-violence, suivi de : Repères pour l’action non-violente en Irak
Iain ATACK, Non-violence transformative, pouvoir et changement social
Leslie E. SPONSEL, L’anthropologie de la paix et de la non-violence

Non-violence et religion

Ira CHERNUS, Le rôle du religieux dans la promotion de la non-violence
Roberto MANCINI, Des systèmes de guerre à une société de paix. La non-violence face au mal organisé
Amitabh PAL, Une religion de paix ? L’héritage non-violent de l’islam

Non-violence et résistance civile

Peter ACKERMA, Shaazka BEYERLE, La résistance civile contre la corruption financière
Valérie POUZOL, Refuser le cycle de la violence. Quand les femmes disent non à la guerre (Israël-Palestine 1987-2013)
Ramin JAHANBEGLOO, Martin Luther King : le Gandhi américain
Sylvie LAURENT, Un droit à la violence est-il parfois légitime ? Un dilemme noir américain
Bhuvan CHANDEL, Gandhi et l’ahimsâ

Repenser la non-violence aujourd’hui

Chaiwat SATHA-ANAND, La couleur des alternatives. Repenser les actions non-violentes au XXIe siècle
Gene SHARP, L’avenir de la non-violence. Un entretien avec Ramin Jahanbegloo

Compte rendu

W. John Morgan & Alexandre Guilherme (2014), Buber and Education: Dialogue as Conflict Resolution, par Yaniv Feller


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Françoise Dastur : Penser ce qui advient

Philippe Cabestan (Interviewer)
Les petits Platons - Janvier 2015 - Collection : Les dialogues des petits Platons


Les travaux de Françoise Dastur portent sur la phénoménologie et l'herméneutique ainsi que sur l'idéalisme allemand. Tout en privilégiant la question du langage et de la poésie, notamment dans l'oeuvre de Hiilderlin, elle s'attache à élucider le sens de notre expérience mondaine, par-delà tout positivisme et tout théologisme. Il s'agit, dans le prolongement de la pensée de Heidegger, de s'ouvrir à ce qui advient et de tenter de dire cette entrée en présence de l'apparaître qui se dérobe sans cesse à la prise de nos concepts. Dans cette perspective, la philosophe ne manque pas d'interroger la pensée orientale : comment ne pas tenter d'entrer en dialogue avec d'autres formes de pensée, qui peuvent peut-être rendre compte de manière plus adéquate de cet événement qu'est l'apparaître ?
Françoise Dastur a enseigné aux universités de Paris I, Paris XII et Nice Sophia Antipolis. Elle est présidente honoraire de l'Ecole française de Daseinsanalyse. Docteur en philosophie (H.D.R.), Philippe Cabestan enseigne en classes préparatoires à Paris. Coprésident de l'Ecole française de Daseinsanalyse, il a publié L'Etre et la conscience. Recherches sur la psychologie et l'ontophénoménologie sartriennes (Ousia, 2004), un Dictionnaire Sartre (Ellipses, 2009) et, en collaboration avec F. Dastur, Daseinsanalyse. Phénoménologie et psychiatrie (Vrin, 2011).
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Philippe Bayer : La critique radicale de l’argent et du capital chez le Dernier-Marx

Editions L'Harmattan - Décembre 2014 - Collection : Ouverture philosophique


Ce livre s’inscrit dans une réflexion sur la Critique radicale associée à ce qu’on peut appeler le Dernier-Marx. Ce Dernier-Marx, on peut le lire dans l’édition française du Capital en un repositionnement de Marx, venant problématiser sa pensée objective précédente, qui réceptionnait un donne du mode de production capitaliste pour l’interpréter comme un donne de l’histoire, et prenait ainsi les vessies du capital pour des lanternes de l’histoire. À cette entreprise ruineuse pour le mouvement ouvrier, le Dernier-Marx substitue une problématique radicalement subjective à partir d’une ontologie de l’identité vitale.
Dans un précédent ouvrage, l’auteur a développé le premier moment de cette relecture que constituait la critique radicale de la valeur-travail par le Dernier-Marx. Dans cet ouvrage, cette relecture se poursuit en abordant la critique radicale de l’argent et du capital, toujours chez ce Dernier-Marx. Cependant, parce que les modifications apportées par Marx au Capital ne concernent essentiellement que son premier chapitre, au-delà d’avancées certaines, cette critique radicale se révèle soit insuffisante, soit à elaborer en ciblant ce qui, dans les textes, ne reflète pas la réécriture importante du premier chapitre, mais relève toujours de la problématique de la premièreedition allemande.
Par ce travail, l’auteur entend participer à une Refondation du marxisme, afin de lui donner les armes lui permettant de répondre effectivement à un enjeu dicté par une logique du capital, menant de plus en plus évidemment nos sociétés dans le mur, si on la laisse opérer.

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Eric Voegelin : Ordre et histoire. Tome 3, Platon et Aristote

Cerf - Janvier 2015 - Collection : La nuit surveillée


Publié en 1957, Platon et Aristote constitue le troisième volume d'Ordre et histoire. Eric Voegelin y analyse le second grand "saut dans l'être", accompli par la philosophie grecque, réitérant sur un autre mode la grande révolution que fut la révélation mosaïque. En réponse aux lectures polémiques et anachroniques de l'époque, tendant à voir dans Platon et Aristote des précurseurs des grands totalitarismes modernes, Voegelin propose une analyse précise des textes politiques des deux philosophes, en prêtant particulièrement attention aux contextes narratifs et à la fonction des symboles. A travers l'analyse des grands mythes platoniciens, il propose une interprétation neuve des rapports entre le logos et le mythos, qui lui permet de poser les fondements d'une nouvelle pensée de l'histoire, alternative au modèle des Lumières. Voegelin ouvre ainsi la perspective d'un dialogue renouvelé entre les Anciens et les Modernes, en rendant à la philosophie politique son véritable rôle, qui n'est pas de produire des systèmes idéologiques, mais d'analyser les expériences fondamentales de l'homme dans son rapport à l'ordre.

Eric Voegelin (1901-1985) est l'un des plus grands philosophes politiques du XXe siècle. Né en Allemagne, il fait ses études de droit et de sociologie à Vienne. Ses ouvrages sur la race et les "religions politiques" l'obligent à s'exiler aux Etats-Unis en 1938. Il enseigne notamment à Harvard avant d'être nommé, en 1958, professeur et directeur de l'Institut d'études politiques à Munich. De retour aux Etats-Unis en 1969, il sera nommé à la Hoover Institution où il restera jusqu'à sa mort.

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mercredi 28 janvier 2015

Gilles Lipovetsky : De la légèreté

Grasset - Janvier 2015 - Collection : Essais Français


Nous vivons une immense révolution qui agence pour la première fois une civilisation du léger. Le culte de la minceur triomphe ; les sports de glisse sont en plein essor ; le virtuel, les objets nomades, les nanomatériaux changent nos vies. La culture médiatique, l’art, le design, l’architecture expriment également le culte contemporain de la légèreté. Partout il s’agit de connecter, miniaturiser, dématérialiser. Le léger a envahi nos pratiques ordinaires et remodelé notre imaginaire : il est devenu une valeur, un idéal, un impératif majeur.
Jamais nous n’avons eu autant de possibilités de vivre léger, pourtant la vie quotidienne semble de plus en plus lourde à porter. Et, ironie des choses, c’est maintenant la légèreté qui nourrit l’esprit de pesanteur. Car l’idéal nouveau s’accompagne de normes exigeantes aux effets épuisants, parfois déprimants. C’est pourquoi, de tous côtés, montent des demandes d’allègement de l’existence : détox, régime, ralentissement, relaxation, zen... Aux utopies du désir ont succédé les attentes de légèreté, celle du corps et de l’esprit, celle d’un présent moins lourd à porter. Voici venu le temps des utopies light.

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Mircea Cornéliu : Traité de l'être

Kimé - Janvier 2015


Ce livre propose une nouvelle manière de penser l’Être, dans une perspective essentiellement dynamique. L’Être est envisagé comme arrachement au Néant (qui lui est consubstantiel) et, conséquemment, comme entrée-dans-l’Être, acte créateur qui le replace, implicitement, dans son commencement-sans-commencement. Les catégories classiques de la philosophie ont été repensées dans leur articulation paradoxale ; s’y ajoutent d’autres catégories, partiellement suggérées par un fertile dialogue avec les sciences exactes. Le discours philosophique original et novateur suit la logique rigoureuse de la création graduelle-étagée, en essayant de répondre à une multitude de questions négligées par la métaphysique traditionnelle, telles que : pourquoi la création est-elle suivie de la décréation et quel est le sens de la recréation ? Comment les différents éléments de l’Être se structurent-ils dans des formations unitaires qu’on appellera nucléons ? Comment apparaissent les créatures du cosmos dans leur immense diversité ? Peut-on parler, dans les termes de la philosophie, de Mondes et d’Antimondes ? On s’interroge aussi sur l’espace, le temps, le devenir, ou encore sur la communication entre les différents Mondes ou entre les Mondes et les Antimondes.

Né en 1944 à Timişoara (Roumanie), Corneliu Mircea est docteur en philosophie, professeur associé de métaphysique à l’Université de l’Ouest de Timişoara, professeur invité à l’Université de Poitiers (1997). Parmi les livres publiés (en roumain) : Le Livre de l’Être (1980), Être et conscience (1984), Discours sur l’Être (1987), L’éthique tragique (1995), L’originaire (2000), Être et extase (2002).

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Claire Fauvergue : Les Lumières et Leibniz

AVANT LA PUBLICATION DES NOUVEAUX ESSAIS SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN
Champion - Janvier 2015


Comment interpréter un auteur sans en connaître l’oeuvre complète, ou comment les Lumières lisent-elles le corpus leibnizien avant que ne soient publiés les Nouveaux essais sur l’entendement humain, oeuvre majeure s’il en est, puisque Leibniz y fait des remarques critiques sur l’Essay concerning Human Understanding de Locke? Cette interrogation nous conduira à reconsidérer le contexte de la réception de la philosophie de Leibniz au XVIIIe siècle, sachant que, par une ironie de l’histoire, lesNouveaux essais écrits en 1703-1704 ne paraissent qu’en 1765, date de la parution du tome IX de l’Encyclopédie où est inséré l’article « Leibnitzianisme » rédigé par Diderot sur la philosophie de Leibniz.
Au-delà de l’opposition entre empirisme et rationalisme, la philosophie de Leibniz ne reçoit-elle pas un surcroît de sens par la reconstitution dont elle fait l’objet à l’époque des Lumières? Ainsi la présente étude envisage-t-elle comment la philosophie de Leibniz s’inscrit dans l’horizon des Lumières. La mise en relation entre Locke et Leibniz par les Lumières relève d’un véritable dialogue et n’est pas sans éclairer d’un jour nouveau la constitution de l’histoire de la philosophie en tant que discipline.

Après avoir obtenu son Doctorat de Philosophie à l’Université de Toulouse-Le-Mirail, Claire Fauvergue a enseigné cette discipline pendant plus de neuf ans au Japon à l’Université de Nagoya. Elle a consacré une thèse à l’idée d’inquiétude envisagée comme le signe d’une convergence métathéorique entre Diderot et Leibniz et est l’auteur chez Honoré Champion, de Diderot, lecteur et interprète de Leibniz. Le présent ouvrage est issu de son Habilitation à Diriger des Recherches soutenue à l’Université Paul-Valéry-Montpellier III.

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Guy Deniau : Qu'est-ce-qu'interpréter ?

Vrin - Janvier 2015 - Collection : Chemins philosophiques


Ce livre s’efforce de montrer que si l’interprétation se dit en plusieurs acceptions, celles-ci s’intègrent les unes dans les autres pour former une unité conceptuelle. Pour ce faire, il examine tout d’abord l’objet de l’interprétation, ensuite l’acte d’interpréter. Ce sont des signes que l’on interprète dès lors que leur sens n’est pas évident, i.e. qu’ils ne forment pas un texte. Interpréter consiste à transposer quelque chose sur quelque chose d’autre (par exemple : le sens d’un texte d’une langue dans une autre; le personnage que l’acteur incarne en jouant son rôle) afin de rendre manifeste, sous un certain aspect, ce qui ne l’était pas auparavant. Le rapport entre le caractère perspectiviste de l’interprétation et la connaissance objective est par la suite examiné, et l’on se demande enfin jusqu’où s’étend le champ de l’interprétation. L’essai est complété d’un texte de Gadamer qui met l’accent sur l’historicité de l’interprétation et de la compréhension, et d’un autre de Rousseau qui permet de s’interroger sur les limites de l’interprétation.

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L'Encyclopédie et nous (Bulletin de la Société Française de Philosophie 2014/2)

Vrin - Janvier 2015


La Société française de philosophie a décidé de fêter à sa manière le tricentenaire de la naissance de Diderot, avec, certes, une semaine de retard (Diderot étant né à Langres le 5 octobre 1713 alors que notre demi-journée s’est tenue le 12 octobre).
Mais c’est aussi à l’idée même d’encyclopédie que nous voulions rendre hommage. Rappelons que la Cyclopaedia de Chambers (1728) constituait le premier motif de l’entreprise de Diderot et d’Alembert et devait primitivement être l’objet d’une traduction-adaptation. Bien entendu, ce projet initial a rapidement fait place à une initiative sans réel précédent et d’une dimension inégalée. L’Encyclopédie, telle que nous la connaissons demeure encore, malgré les évidentes évolutions scientifiques et techniques, un document irremplaçable, ne serait-ce que par l’esprit critique qui l’anime et dont témoigne, entre autres, l’astucieux système des renvois.

Avec des contributions de B. Bourgeois, A. Cohen, D. Deleule, F. Markovits, M. Parmentier et B. Saint-Sernin

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Ali Benmakhlouf : Pourquoi lire les philosophes arabes

  • Editions Albin Michel - Janvier 2015 - Collection : SPIRITUALITE


Lire les philosophes arabes ce n’est pas entrer dans une histoire de la pensée qui serait esclave du texte coranique. C’est tout au contraire découvrir ce qui fait la cohérence de la tradition de pensée de l’humanité jusqu’à nos jours. Car nous pensons encore grâce à ces philosophes dont l’Occident a vite latinisé les noms (Avicenne, Averroès, Avempace, etc.). Leurs thèses sont passées ensuite de manière anonyme dans notre héritage philosophique : il s’agit ici de lever l’anonymat. Lire les philosophes arabes c’est donc prendre en compte la force d’un véritable «engagement en vérité» qui s’est opéré durant le Moyen Age, en terres d’Islam, un engagement avec lequel la pensée contemporaine résonne fortement. Lire ces philosophes, c’est également prendre conscience des racines d’une politique affiliée à la raison, d’une jurisprudence attentive à la logique aristotélicienne ou encore d’une conception de la santé qui s’allie à la prévention et à l’éthique. Autant d’enjeux contemporains qui amènent, pour les saisir, à revisiter Bagdad et Cordoue.
Ali Benmakhlouf est professeur de philosophie à l’université Paris-Est-Créteil et membre du Comité consultatif national d’éthique. A la fois spécialiste de philosophie arabe et de logique, il est également engagé sur des questions de société. Il est l’auteur, entre autres ouvrages, d’un Al-Fârâbî. Bagdad au Xe siècle (Points Seuil, 2008), d’un Montaigne, aux Belles Lettres (en 2008) et de L’Identité, une fable philosophique aux PUF (2011).
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Alain Badiou : Métaphysique du bonheur réel

PUF - Janvier 2015 - Collection : MétaphysiqueS


Alain Badiou revient ici sur les principaux éléments de sa philosophie de manière accessible et vivante, en la présentant dans l'horizon de la recherche du bonheur réel (comme effet que produit la vérité dans l'expérience d'un sujet). Dans la première partie, l'auteur explique pourquoi cette recherche, qui est le nom de toute vie philosophique, est aujourd'hui plus que jamais désirable. Analysant les contraintes contemporaines, il entend montrer que la situation de la philosophie est aujourd'hui défensive, et qu'il y a là une raison supplémentaire d'en soutenir le désir. Dans la seconde partie, il confronte cette vision à celle des grands « anti-philosophes » (Pascal, Rousseau, Kierkegaard, Nietzsche, Wittgenstein, Lacan), auprès desquels la philosophie trouve la dose de scepticisme et de provocation nécessaire pour ne pas sombrer dans l'académisme. Dans la troisième partie, il affronte une autre forme de critique, celle qui objecterait que la philosophie ne sert à rien quand c'est le monde qu'il s'agit d'abord de changer (pour que les conditions du vrai bonheur y soient enfin accessibles à tous). Enfin, dans une quatrième partie, il revient sur les éléments de sa propre réponse à la question de la « vraie vie », celle que la philosophie nous promet. Reprenant les acquis de L'Être et l'événement (1988) et de Logiques des mondes (2006), il dessine les contours des questions qu'il reste à aborder et qui feront la matière du troisième volet de ce magnum opus : L'immanence des vérités. Par là même, il est conduit à revenir à une question centrale et laissé de côté dans les précédents traités : celle des affects propres à la philosophie.

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mardi 27 janvier 2015

Yves Charles Zarka : Philosophie et politique à l'âge classique

Editions Hermann - Janvier 2015


Cet ouvrage a pour objet d’élucider les concepts politiques majeurs produits par l’âge classique : la souveraineté, le pacte social, la raison d’État, le droit naturel, la tolérance, l’émancipation par la raison, les droits de l’homme, la reformulation de la problématique théologico-politique, etc. À cet effet sont examinés, entre autres, les apports de Bodin, Botero, Grotius, Hobbes, Harrington, Pufendorf, Domat, Bayle, Leibniz, Locke, Rousseau, Kant. La question qui a guidé cette enquête est la suivante : qu’est-ce que le politique pour les modernes ? Cette élucidation a pour objet de mettre en évidence les présuppositions philosophiques, voire métaphysiques, de cette pensée qui renouvelle l’idée du politique à travers la réélaboration des catégories de l’être et du paraître, de l’ordinaire et de l’extraordinaire, du pouvoir et de la légitimité, du temporel et du spirituel.
Cette démarche n’est donc pas seulement historique, mais aussi fondamentalement philosophique : si nous voulons valablement savoir en quoi l’époque contemporaine exige une remise en cause de certaines des déterminations modernes du politique et donc la construction de nouveaux concepts, il importe au préalable de savoir exactement ce qu’a été l’apport de la modernité.

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Bruno Pinchard : Ecrits sur la raison classique

Editions Kimé - Janvier 2015


"Renaissance", "Age classique", ces catégories semblent faites pour les manuels. Bruno Pinchard a fait le pari de confronter en philosophe les prestiges de la Renaissance et les grandes métaphysiques des débuts de la science moderne : Descartes, mais aussi Malebranche, Spinoza et Leibniz - jusqu'à l'anti-cartésianisme de Pascal et Vico. La Raison classique en devient plus proche et plus contemporaine dans son incroyable vitalité spéculative, ouverte à ses propres transgressions, capable de spontanéité créatrice jusque dans ses contradictions. Le présent ouvrage explore en tous sens une telle volonté de comprendre qui ne se contente pas de faire penser les sciences, mais s'en prévaut pour proposer un nouveau partage entre les mythes et la raison, quand elle est confrontée à son infini.

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Francis Hofstein : Un psychanalyste ordinaire

Editions du Félin - Janvier 2015 - Collection : Les marches du temps


Reflet et questionnement de la vitalité, de l'effervescence et des problèmes de l'Ecole Freudienne de Paris, imaginée à la toute fin de l'année 1969 et arrêtée volontairement en 1978, la revue L'Ordinaire du Psychanalyste publiera en douze volumes 232 articles sans signatures. Francis Hofstein reprend dans cet ouvrage les siens qui, écrits d'une plume libre et vive, traversent la psychanalyse dans toutes ses dimensions, pratique, technique et éthique, par ailleurs intitulé d'un séminaire qu'il tiendra à l'hôpital Henri Rousselle à Sainte Anne de 1980 à 1997 : le contrôle, l'argent et l'écriture, la clinique, la langue et bien sûr le nom, dont se passèrent tous ceux qui écrivirent dans L'Ordinaire, le rapport à Jacques Lacan, à son séminaire, à son Ecole, à son rôle et son pouvoir, évidemment la passe, cette invention qui marqua et marque encore ceux qui se réclament de son enseignement et de sa pratique, l'institution et les questions que posent en son sein la prise de parole et les transferts, aux psychanalystes, aux psychanalysants, au travail et à la théorie, la place de la psychanalyse dans la société et dans l'économie, bref, la trajectoire d'un psychanalyste pas si "ordinaire" que cela qui signe ici sans rien en retrancher tout ce qu'il a écrit durant ce moment de l'histoire, lacanien, de la psychanalyse.

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Michel Lallement : L'âge du faire : Hacking, travail, anarchie

Seuil - Janvier 2015 - Collection : La couleur des idées


Depuis dix ans, une vague déferle sur les Etats-Unis et gagne le reste du monde, rappelant les philosophies qui ont émergé au début des années 1960 et qui tentaient de s'éloigner des modes de production industrielle et de consommation. Equipés de machines industrielles comme des plus récents équipements informatiques, les hackers inventent un nouveau modèle d'activité : le faire (make). Michel Lallement revient sur les sources de ce mouvement en Europe, sur les conditions de son implantation en Californie et dans les grandes universités américaines de la côte est. Ce modèle en construction doit beaucoup à l'esprit qui anime les militants du logiciel libre, autrement dit à la volonté de créer et de partager en se défaisant des contraintes imposées par le marché, la rentabilité, le droit de propriété... Un nouvel âge du travail émerge, qui bouleverse les pratiques et reconfigure nos représentations. L'enquête se poursuit par une plongée dans les hackerspaces et autres laboratoires du faire où l'auteur a partagé la vie des membres, les a regardé inventer, bidouiller et s'organiser au quotidien dans des communautés frottées, pour certaines d'entre elles, aux principes de l'anarchisme. Aux membres de ces groupes il a demandé de raconter et expliquer leur vie, leurs choix, leurs idées décrivant un monde porteur d'innovations radicales mais où l'on n'évite pas les questions de l'intégration à la société, des risques de l'extension, des conflits internes. Michel Lallement esquisse, en conclusion, les rudiments d'une nouvelle grammaire du travail et du vivre ensemble.

Michel Lallement est professeur du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), titulaire de la chaire d'Analyse sociologique du travail, de l'emploi et des organisations et membre du Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (CNRS). Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la sociologie du travail.

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lundi 26 janvier 2015

Christian Ruby : Spectateur et politique. D'une conception crépusculaire à une conception affirmative de la culture ?

Le Lettre volée - Janvier 2015 - Collection Essais


" Un ample désenchantement domine désormais le regard porté sur le spectateur d’art, alors qu’il a longtemps fait l’objet d’une extrême valorisation. Beaucoup l’ignorent en ne parlant de lui qu’en termes quantitatifs et méprisants : spectateur « zappant » en permanence, « formaté », « passif »,… Il est ainsi instrumentalisé dans des pensées crépusculaires de la culture qui voient dans son comportement le plus grand péril pour la démocratie.
Dans cet ouvrage, il est question de considérer la figure du spectateur autrement. Ce projet est conduit à partir d’une enquête dans l’archipel du sensible, au sein duquel se croisent Gilles Deleuze, Michel Foucault, Jean-François Lyotard, Jacques Rancière. Ces amers pris dans la pensée des XXe et XXIe siècles font surgir des spectateurs résistants ou en affirmation de soi. A partir du prisme spectateur et politique, ils déstabilisent les perspectives méprisantes à son égard et dessinent les linéaments d’une ouverture sur une histoire qui pourrait commencer, dans la confrontation aux pratiques artistiques nouvelles, aux moyens de communication inédits, et aux théories politiques de l’émancipation.
Les écrits de ces philosophes ont été interrogés à partir des axes suivants : quelle trajectoire de spectateur a été accomplie par chacun, et en rapport avec quelles œuvres ? Comment pensent-ils la distinction entre leur posture de spectateur d’art et les autres postures spectatoriales possibles ? Sur quelle perspective politique ancrent-ils leur conception du spectateur ? Et quelles politiques culturelles à destination du spectateur encouragent-ils ? On découvre alors comment ils entrent en polémique avec le grand récit classique du spectateur et avec les nostalgiques d’une époque qu’il convient de considérer comme résolument révolue." Ch. Ruby


Philosophe, docteur en philosophie et enseignant, chroniqueur à Nonfiction, co-directeur de la revue Raison présente.
Sur cette question du spectateur, il a publié récemment : L’Archipel des spectateurs, du XVIIIe au XXIe siècle (Besançon, Nessy, 2012) et La Figure du spectateur. Éléments d’histoire culturelle européenne (Paris, Armand Colin, 2012) que ce volume complète et, précédemment à La Lettre volée : L’Art public. Un art de vivre la ville (2001) ; Nouvelles Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme (2005) ; Schiller ou l’esthétique culturelle. Apostille aux Nouvelles lettres sur l’éducation esthétique de l’homme (2006) ; L’Âge du public et du spectateur. Essai sur les dispositions esthétiques et politiques du public moderne (2006).


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Mark Hunyadi : La tyrannie des modes de vie

Editions Le Bord de l'eau - Janvier 2015


Les modes de vie sont ce qui nous affecte le plus, et pourtant ils sont hors de notre contrôle. Il y a là un paradoxe démocratique : nous, individus réputés libres et démocratiques, sommes dans les fers des modes de vie. Ceux-ci nous imposent en effet des attentes de comportement durables (avoir un travail, être consommateur, s'intégrer au monde technologique, au monde administratif, au monde économique,...) auxquels nous devons globalement nous adapter. Ce paradoxe est renforcé par un paradoxe éthique : c'est au moment où l'on assiste à une véritable inflation éthique, par la multiplication des comités, chartes, conseils, règlements, labels éthiques en tout genre, tous censés protéger les droits individuels, que le modes de vie de plus en plus contraignants étendent comme jamais leur emprise sur les individus. Ce qui veut dire que toute cette inflation éthique sert à blanchir le système et les modes de vie qui en découlent, qui peuvent ainsi étendre toute leur emprise en étant éthiquement "clean". Notre éthique ne sert donc pas à critiquer le système ni les modes de vie, mais à les accompagner dans leur marche triomphale. A travers les modes de vie, avec la complicité de l'éthique individualiste, le système s'impose de manière aveugle, non concertée, non voulue, non planifiée, et pour cela inéluctable.

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Gianluca Briguglia : Marsile de Padoue

Editions Classiques Garnier - Janvier 2015 - Collection : Savoirs anciens et médiévaux



Marsile de Padoue est un des philosophes politiques les plus audacieux et brillants du Moyen Âge. Ce livre en analyse les idées et la pensée, les mettant en relation avec les événements politiques dont Marsile fut le protagoniste, au côté de l'empereur Louis de Bavière.

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samedi 24 janvier 2015

Arnaud Buchs : Diderot et la peinture

Editions Galilée - 15 janvier 2015 - Collection : Lignes Fictives


La peinture traverse toute l'oeuvre de Diderot, et pourtant elle demeure insaisissable. Elle surgit régulièrement au détour d'une digression, puis sa trace se perd rapidement, avant de ressurgir au moment où l'on ne s'y attend plus. Diderot aime s'en détacher pour mieux y revenir, comme malgré lui. Les essais réunis ici montrent, à trois moments bien distincts, que la peinture est en fait essentielle à l'écriture et à l'esthétique de Diderot. Ces trois essais n'ont aucune visée totalisante ou synthétique ; ils proposent au contraire un regard oblique sur une oeuvre foisonnante où l'essentiel n'est jamais là où l'on croit l'avoir vu.

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Pascal David : Heidegger et le judaïsme. Le nom et le nombre

Cerf - 15 janvier 2015 - Collection : Essais


Secrète convergence ou énigmatique connivence par-delà l'ombre ou le reproche d'antisémitisme ? Loin des polémiques et des controverses récurrentes à chaque découverte de quelque nouveau "flagrant délit" ou tenu pour tel, il reste à interroger la relation ambiguë parce que profonde entre la pensée de Heidegger et l'esprit du judaïsme, d'un Heidegger irréductible à ses circonstances biographiques et d'un judaïsme irréductible à l'ancien Testament du christianisme. C'est à la lumière de la distinction essentielle entre le nom et le nombre que Pascal David mène cette investigation cruciale, en mettant en évidence l'occultation croissante du nom par le nombre dans le cours de la pensée occidentale et à laquelle ne peut dès lors qu'échapper l'incalculable. Il s'agit donc d'interroger et de mettre en question la constitution de la rationalité occidentale comme computatio ou calcul visant à tout faire entrer en ligne de compte - autrement dit les ressorts de notre époque et de notre monde. Cet essai inattendu, dérangeant, fort de bout en bout, fait droit au pouvoir d'interpellation de la pensée de Heidegger lorsqu'elle se demande et nous demande en quoi le vacarme des machines et la soufflerie des ordinateurs couvrent aujourd'hui la voix de Dieu.

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Kostas Axelos : Une Pensée à l'horizon de l'errance. Dix dialogues méditatifs

Encre Marine - Janvier 2015


Il paraît que le travail de la pensée s'éclaircit et se précise dans l'entretien. C'est Kostas Axelos lui-même qui l'affirme. Tout au long de sa vie Kostas Axelos a développé sa pensée essayant sans cesse d'ouvrir la problématique d'une nouvelle voie à travers la provocation que lance la technique à l'égard de tout ce qui est, et ceci en privilégiant toujours le dialogue. Il n a jamais cessé de l'entretenir et il s'y adonnait avec fougue et plaisir avec les autres et parfois avec « soi-même » aussi, comme on peut le constater dans certaines pages de ce livre ; il n a jamais cessé de provoquer et de nourrir cet échange fécond qu'est le dialogue, lequel de par son origine étymologique n est rien d'autre que ce dia-logos productif et générateur de pensée, qui tient du logos et se situe bien au-delà d'une simple communication réciproque de paroles ou d'idées.
Les dix entretiens reproduits dans ce livre correspondent à des moments espacés du parcours philosophique de Kostas Axelos. Déjà parus dans des recueils ou des revues françaises ou grecques ils ont été choisis parce qu ils offrent au lecteur même le moins avisé la possibilité d'une approche plus aisée et directe de cette pensée énigmatique et questionnante qui a affronté le jeu du monde et prévu le destin planétaire et l'errance de l'homme actuel en essayant de (lui) tracer un chemin marqué par l'amicalité.
Il y va ici du monde de demain, de la technique dominante et des grandes questions qui se posent non seulement dans notre quotidien mais dans notre transquotidien aussi.

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François Guery : Archéologie du nihilisme. De Dostoïevski aux djihadistes

  • Grasset - 21 janvier 2015 - Collection : Essais Français


Si le « nihilisme » a connu une sorte d’apothéose planétaire, le 11 septembre 2001, il fut aussi, ce jour-là, l’épilogue très provisoire d’une longue histoire – qui est précisément celle que cet ouvrage se propose de revisiter.

Depuis l’assassinat en 1881 du Tsar réformateur Alexandre II jusqu’à nos modernes djihadistes, des Démons de Dostoïevski à l’étrange « inversion des valeurs » nietzschéenne, de « la mort de Dieu » à toutes les apologies criminelles d’une violence rédemptrice, voici les coulisses d’une pensée qui n’en finit pas d’embraser le monde.

Camus, Ortega y Gasset, – mais également, et à l’inverse, Ernst Jünger ou Hermann Rauschning – sont tour à tour convoqués afin d’éclairer cette théorie du ravage. Du nazisme à l’islamisme, telle est cette passion de la destruction et de la rupture en tout qui, sous nos yeux, promet à l’Occident des lendemains de cendre…

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Danielle Cohen-Levinas et Jean-Luc Nancy : Inventions à deux voix. Entretiens

Editions du Félin - 22 janvier 2015 - Collection : Les marches du temps


L'œuvre de Jean-Luc Nancy – une des plus importantes aujourd’hui – aura traversé plus qu’une expérience de pensée. La richesse et la complexité de ses analyses, de ses références, de son engagement intellectuel sont d’une densité rare. Rien ne lui aura échappé : histoire de la philosophie, métaphysique, politique, déconstruction, théologie, esthétique, art, littérature… Les entretiens passe en revue ces différents registres de la pensée sans jamais céder à l‘exigence philosophique qui caractérise ce partage à deux voix.
Ce dialogue entre Danielle Cohen-Levinas et Jean-Luc Nancy a commencé depuis longtemps, un peu sur le mode d’une forme musicale, telle qu’on la trouve à l’époque classique et baroque. L’inventeur de l’invention est Jean-Sébastien Bach. Il s’agit ici d’une invention à deux voix, qui se déploie dans le temps sans jamais viser sa finalité ou sans jamais toucher à sa fin.

Jean-Luc Nancy est Professeur Émérite de philosophie à l’université de Strasbourg. Deux rencontres orienteront sa vie et sa pensée, celle de Philippe Lacoue-Labarthe avec qui il écrira plusieurs livres et celle de Derrida qui deviendra son interlocuteur principal. La danse, la peinture et une discussion ininterrompue avec le christianisme seront au centre de son œuvre maintenant célèbre. Il est notamment l’auteur de L’absolu littéraire. Théorie de la littérature du romantisme allemand, avec Philippe Lacoue-Labarthe, Le Seuil, 1978. La communauté désœuvrée, Christian Bourgois, 1986. Du livre à la librairie, Ed. Quai des brumes, 2004. La Déclosion, déconstruction du christianisme, Galilée, 2005. Vérité de la démocratie, Galilée, 2008. Dieu – l’amour – la justice – la beauté, Bayard, 2009. 

Ancienne élève du Conservatoire National Supérieur de Musique, Danielle Cohen-Levinas a suivi une double formation, philosophie et de musique/musicologie. Elle est Professeure à l’Université Paris IV Sorbonne où elle a fondé en 2008 le « Le Centre Emmanuel Levinas, Collège des études juives et de philosophie contemporaine ». Elle est également chercheure associée aux Archives Husserl de l’ENS-CNRS Paris. Derniers ouvrages parus : Politique et méta-politique chez Emmanuel Levinas, L’énigme de l’humain – Entretiens avec Miguel Abensour (Hermann édition, 2012) ; L’opéra et son double (Vrin, 2013) ; co-responsable avec Jean-Luc Nancy du 3e volume des inédits d’Emmanuel Levinas, Eros, littérature et philosophie (Grasset/Imec, 2013) ; Vers une analytique de l’esprit, suivi du texte d’Emmanuel Levinas, La compréhension de la spiritualité dans les culture française et allemande (Payot et Rivage, 2014) ; Appels de Jacques Derrida (co. resp. Ginette Michaud, Hermann édition, 2014).

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Paul Clavier : La fourmi n'est pas prêteuse. Conversations impertinentes sur l'argent

Salvator - 22 janvier 2015 - Collection : Forum


L'économie ne va pas très fort, ces temps-ci, la crise ne cesse de s'approfondir et la pauvreté de gagner du terrain. Et pourtant, certains secteurs de la finance continuent d'enregistrer des profits, certains acteurs de cette forme d'économie dérégulée continuent de s'enrichir en dehors de toute référence à l'économie réelle, avec sa production, son lien au travail et à l'emploi. A travers un dialogue philosophique qui ne se prive pas d'humour, Paul Clavier propose cette réflexion impertinente sur l'argent et la finance, en se demandant si une alternative est possible à ce monde où l'homme n'a plus guère de place. Déjà au Moyen Age, un certain Thomas d'Aquin se posait sérieusement la question de la légitimité du prêt à intérêt…

Paul Clavier est agrégé de philosophie et enseigne à l'Ecole Normale supérieure (Ulm) ainsi qu'à Sciences po. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont « Dieu sans barbe », « La cote argus des valeurs morales »et « Le tremblement de Jupiter ou l'énigme du mal », à côté d'études plus techniques.

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Axel Honneth : Le droit de la liberté: Esquisse d'une éthicité démocratique

Gallimard - 22 janvier 2015 - Collection : NRF Essais


Avec cet ouvrage, Axel Honneth marque une étape décisive dans ce qu'il appelle «le parcours de la reconnaissance», c'est-à-dire l'appréhension de la société contemporaine comme mue par les luttes visant à la reconnaissance par autrui de la spécificité et de l'égale dignité de chaque individualité. Prônant une répartition équitable des libertés individuelles entre tous les membres de la société, il repense à nouveaux frais une théorie de la justice, qui, afin d'échapper à la simple proclamation de principes idéaux, allie impérativement analyse empirique et réflexion normative. Chaque sphère constitutive de notre société incarne institutionnellement un aspect déterminé de notre expérience de la liberté individuelle : l'idée une, moderne, de justice est donc fragmentée en autant de sphères institutionnalisées d'une promesse de liberté efficiente, selon leurs modalités propres. Sur la base de cette idée fondatrice, Axel Honneth se livre à l'une des entreprises les plus ambitieuses de la philosophie contemporaine : une «reconstruction normative» destinée à déterminer, à travers l'évolution historique de chacune de ces sphères sociales (les rapports personnels : amitié, relations intimes, famille ; l'économie de marché : marché et morale, consommation, marché du travail ; la formation de la volonté démocratique : vie publique démocratique, Etat de droit démocratique, culture politique), jusqu'à quel point les conceptions de la liberté qui y furent à chaque fois institutionnalisées (liberté juridique, liberté morale, liberté sociale) ont déjà atteint une concrétisation ou se sont heurtées à des pathologies qui leur sont propres. Une conscience claire des exigences à venir de la justice sociale n'est possible que si nous gardons le souvenir des revendications d'une liberté institutionnalisée qui sont demeurées jusqu'à aujourd'hui sans réponse. A cette fin, il y a nécessité, pour toute théorie de la justice digne de ce nom, d'une récapitulation des combats menés sur le terrain normatif de la modernité.

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mardi 20 janvier 2015

Frédérique Toudoire-Surlapierre : Colorado

Les Editions de Minuit - 15 janvier 2015 - Collection : Paradoxe


Ce livre n'est pas un guide sur le Colorado. C'est à une expédition dans les mots et les images des couleurs que nous vous invitons, voyage qui nous emmènera dans les continents européen et américain - de sorte qu'il sera tout de même question du Colorado. Plébiscitée par nos sociétés contemporaines, la couleur permet à chacun de sentir les vertus sociales, ethniques mais aussi artistiques de la diversité. D'une manière parfois abrupte, la couleur révèle la nature de nos relations aux autres et à nous-mêmes : les couleurs sont-elles juxtaposées, harmonieusement combinées ou se recouvrent-elles au contraire les unes les autres ? Sont-elles séparées ou mélangées ? Si la couleur nous fascine tant, c'est aussi parce qu'elle conforte l'un de nos fantasmes esthétiques les plus tenaces : la possibilité d'un mimétisme parfait de l'art. Dans un monde où tout est coloré, ou le devient, quel sens le noir et blanc de l'écriture peut-il bien prendre, quel rôle peut-il encore jouer ? S'accaparant les possibilités colorées de médias comme la peinture, le cinéma, ou encore la photographie, les mots se servent des couleurs, avec toute l'ambivalence de l'expression : ils en profitent, ils les modifient, parfois ils les abîment aussi. Parler de la couleur n'est jamais seulement métaphorique. La littérature n'évince pas la couleur, elle lui offre des lignes directrices, qu'elles soient fuite ou découverte, lui permettant de faire fi des frontières tant réelles qu'imaginaires. Se découvrent ainsi, au gré des oeuvres, des "lignes de couleurs" où se renégocient quelques-uns des tropismes de l'être humain.

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Simon Canat : La Loi du Désir et les Névroses

Les Contemporains favoris - Décembre 2014 - Collection Psy-Poucet


Alors que les médias ne font plus entendre que les mots simplificateurs de 'dépression' et de 'stress' comme s'ils résumaient à eux seuls l'ensemble des maux psychiques affectant l'homme moderne, alors que le lobby neuropharmacologique étend son hégémonie au moyen du fameux D.S.M. (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), seule la psychanalyse propose encore de chercher du sens derrière les affections psychologiques, faisant l'effort de les structurer dans une logique subjective et existentielle où le désir fait loi. Dans ce court exposé qui se veut avant tout pédagogique et accessible à tous, délibérément expurgé de tout jargon, Simon Canat reprend les fondamentaux de la psychanalyse freudienne et lacanienne autour du concept de névrose tout en nous présentant un tableau psychopathologique bien plus large (incluant notamment perversion et psychose). Qui ne se sentirait concerné par des questions telles que : Un père réel endosse-t-il toujours la fonction paternelle ? Toute existence repose-t-elle sur une identification imaginaire ? Comment s'articulent angoisse et symptôme ? Le pervers est-il un être narcissique ? Le délire est-il une tentative d'auto-guérison ? Etc.

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