vendredi 30 novembre 2018

Robert B Pippin : Hegel’s Realm of Shadows. Logic as Metaphysics in The Science of Logic

University of Chicago Press - Décembre 2018


Hegel frequently claimed that the heart of his entire system was a book widely regarded as among the most difficult in the history of philosophy, The Science of Logic. This is the book that presents his metaphysics, an enterprise that he insists can only be properly understood as a “logic,” or a “science of pure thinking.” Since he also wrote that the proper object of any such logic is pure thinking itself, it has always been unclear in just what sense such a science could be a “metaphysics.”

Robert B. Pippin offers here a bold, original interpretation of Hegel’s claim that only now, after Kant’s critical breakthrough in philosophy, can we understand how logic can be a metaphysics. Pippin addresses Hegel’s deep, constant reliance on Aristotle’s conception of metaphysics, the difference between Hegel’s project and modern rationalist metaphysics, and the links between the “logic as metaphysics” claim and modern developments in the philosophy of logic. Pippin goes on to explore many other facets of Hegel’s thought, including the significance for a philosophical logic of the self-conscious character of thought, the dynamism of reason in Kant and Hegel, life as a logical category, and what Hegel might mean by the unity of the idea of the true and the idea of the good in the “Absolute Idea.” The culmination of Pippin’s work on Hegel and German idealism, no Hegel scholar or historian of philosophy will want to miss this book.

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Esprit 2018/12 (Décembre) : Fragiles vérités

Editions Esprit - Novembre 2018


Page 5 à 7 : - Éditorial. Balades nationales | Page 9 à 13 : Manuel Lafont Rapnouil - L’épouvantail mondialiste | Page 13 à 16 : Fatiha Dazi-Héni - La monarchie saoudienne et l’affaire Khashoggi | Page 16 à 21 : Amanda Dias - Ma tante est-elle fasciste ? | Page 21 à 25 : Gaïdz Minassian - En Arménie, un défi, trois enjeux | Page 25 à 28 : François Chapireau - Santé : annonces et silences | Page 28 à 30 : Jacques-Yves Bellay - La provincialisation de la province | Page 33 à 37 : Anne-Lorraine Bujon, Jonathan Chalier - Introduction | Page 38 à 45 : Myriam Revault d’Allonnes, Jonathan Chalier - Le réel inquiété | Page 46 à 54 : Philippe de Lara - La force du baratin | Page 55 à 61 : Daniel Innerarity, Serge Champeau - Les apories de la lutte contre les fake news | Page 62 à 69 : Raffaele Alberto Ventura - L’âge de la bêtise | Page 70 à 76 : Romain Badouard, Anne-Lorraine Bujon - Internet ou le pluralisme radical | Page 77 à 81 : Nicolas Léger - L’enseignant en porte-à-faux | Page 83 à 85 : Nadia Yala Kisukidi - Introduction | Page 86 à 94 : Achille Mbembe - La démondialisation | Page 95 à 99 : Nadia Yala Kisukidi - Le nom « Noir » et son double | Page 100 à 105 : Orazio Irrera - La raison nègre et le corps d’extraction | Page 106 à 110 : Elsa Dorlin - Démocratie suicidaire | Page 111 à 114 : Catherine Coquio - Monde zéro, accélération et inimitié | Page 117 à 131 : Alice Le Goff, Livia Velpry - Que valent les bonnes intentions ? | Page 132 à 142 : Corine Pelluchon - La réparation du monde | Page 145 à 187 : - Cultures.

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Laurence Aubry (dir.) : Écriture et psychose. Lire l'illisible

Presses Universitaires de Perpignan - Octobre 2018 - collection "Études"



Cet ouvrage collectif est née du questionnement d’un psychiatre, le Dr. Bernard Odier, constatant la place prise par l’écriture dans le travail avec certains de ses patients. Il a cherché, et trouvé, dans l’auteure, une « femme de lettres » pour partager et prolonger ses réflexions. D’autres praticiens exerçant dans les Pyrénées orientales, que rapprochent leur amitié pour Henri Ey et la fidélité à sa pensée cultivant l’hospitalité, ont jugé comme nous bienvenu de reprendre actuellement ces questions, en amenant à dialoguer des psychanalystes, des littéraires, des linguistes, des philosophes, des soignants, des animateurs…, tous, ou presque, écrivants.
La psychanalyse met l'accent sur l'écoute et la parole. Pourtant des patients psychotiques semblent préférer l’écriture… Ce livre a pour ambition d’éclairer, depuis l’expérience de cliniciens, ce que l’affection de patients psychotiques pour l’écriture peut nous apprendre de leur folie, de la nôtre, et encore de la littérature, dans ses potentialités créatrices et relationnelles, dans ses chausse-trappes aussi. Son écriture se tisse du va-et-vient entre l’expérience avec des malades et l’étude de nos grands écrivains.
Eux qui ont pu vivre avec leur psychose, à condition d’en faire une œuvre, nous invitant aussi au deuil d’une vision par trop idéalisée de l’écriture, bien loin, dans leur cas, d’être sans reste…

Textes de 

Charles ALEZRAH, Laurence AUBRY, Patrice BELZEAUX, Maddalena BERGAMIN, Eliane BOMBAIL-BERDAGUER, Bernard CADOUX, Marc DÉCIMO, Jocelyn DUPONT, Nathalie MARTY-AOUSTIN, Isabelle MAURS-FERRER, Bernard ODIER, Robert Michel PALEM, Robert Michel PALEM, Christelle PAULY, Blandine PONET, Nicole ROCTON, Karine ROUQUET-BRUTIN, , Yves SUDRIES, Thérèse TREMBLAIS-DUPRÉ.

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Francis Guibal : Veilleurs aux frontières

Editions Lessius - Novembre 2018 - Donner raison


Francis Guibal met ici en vis-à-vis Cornelius Castoriadis et André Stanguennec sur « histoire et libertés »; Henri Bergson et Franz Rosenzweig sur « expérience et transcendance »; Jacques Derrida et Jean-Luc Nancy sur « déconstruction et création »; René Girard, Paul Ricoeur et Catherine Chalier sur « Le religieux en héritage(s) ».

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Pierre Boutang : La Fontaine politique (réed.)

Les Provinciales - Novembre 2018


La Fontaine est le classique par excellence, "notre Homère" français. "Dans cette force d'âme qui dompte toutes les autres, vit et règne un génie puissant, maître universel de son art, auquel toutes les matières ont obéi." Pourtant il a fallu trois siècles pour comprendre que celui qui touche au coeur notre enfance, doit être au coeur de notre pédagogie, et que de cette pédagogie dépendra toute politique d'existence nationale : l'éducation par le ministère de la langue. La Fontaine a pu être et peut être l'instrument d'une unité difficile, car "c'est le coeur qui fait tout" et qui "sous la forme plus étroitement politique du courage, est le moteur de l'histoire". Avec ses élans, sa force, ses subtilités et avec ses beautés, ses couleurs, la langue de La Fontaine n'est pas seulement un abondant jardin de mots chargés de mémoire, de saveurs, d'enseignements et de promesses, dont il suffit de découvrir et de goûter la vie, mais elle induit un certain style de vie. Elle représente le point d'attache dans un siècle voyageur, dont une France héritière d'Ulysse et des anciens Hébreux a besoin au plus jeune âge pour redonner une consistance et préparer un avenir à ce peuple.
Cette nouvelle édition du La Fontaine politique* de Pierre Boutang est augmentée d’un léger, mais précieux appareil critique et de trente-six animaux à l’encre de Chine de Gérard Breuil.

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Hicham-Stéphane Afeissa : Esthétique de la charogne

Dehors - Novembre 2018


L’ambition de ce livre est à la fois de mettre en lumière un objet esthétique inédit dont l’histoire n’a jamais été faite – un corps dont la chair se corrompt ou s’est déjà totalement corrompue –, et d’isoler une nouvelle catégorie esthétique, irréductible à celles de l’immonde et de la laideur. Dans ce but, il propose un parcours historique aussi complet que possible, de l’art macabre médiéval jusqu’au bioart contemporain, en passant par l’esthétique anatomique de la Renaissance, les Vanités de l’âge classique et la littérature de la Belle Époque. Il s’interroge également sur les raisons pour lesquelles la mort humide n’a presque jamais réussi à trouver un mode de représentation adéquat, et défend la thèse qu’une telle résistance tient aussi bien à une certaine conception de ce qu’il advient du corps après sa destruction qu’à l’appréciation de la portée cognitive de l’art. Comme Aristote et les théoriciens contemporains d’esthétique environnementale ont su le comprendre, la formation d’une esthétique de la charogne requiert que la nature soit donnée à voir comme une scène de fermentation et de maturation permanente, où les forces auxquelles succombent les organismes individuels sont celles-là mêmes qui déterminent essentiellement le surgissement de la vie sous toutes ses formes.

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jeudi 29 novembre 2018

Françoise-Marie Noguès et Rémi Casanova (dir.) : Bouc émissaire: interroger le concept, le localiser en contextes

Septentrion - Novembre 2018


Le bouc émissaire est à toutes les sauces et tous les menus, il suffit de taper dans un moteur de recherche… La nouveauté de la logique argumentée par Rémi Casanova et déployée avec audace par vingt contributeurs de tous horizons, consiste à démontrer que le problème contient la solution. On apprendra que si les dés en sont jetés, rien ne sert de renoncer, bien au contraire. Oui, le phénomène est bel et bien universel, intemporel et inéluctable. C’est justement dans la régularité et l’enchainement des cycles, que le sens émerge. Au oeur de la crise, les boucs font la lumière quitte à bousculer les tabous.

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Zoltán Gendler Szabó et Richmond H. Thomason : Philosophy of Language

Cambridge University Press - Novembre 2018


This unique textbook introduces linguists to key issues in the philosophy of language. Accessible to students who have taken only a single course in linguistics, yet sophisticated enough to be used at the graduate level, the book provides an overview of the central issues in philosophy of language, a key topic in educating the next generation of researchers in semantics and pragmatics. Thoroughly grounded in contemporary linguistic theory, the book focus on the core foundational and philosophical issues in semantics and pragmatics, richly illustrated with historical case studies to show how linguistic questions are related to philosophical problems in areas such as metaphysics, epistemology, and ethics. Students are introduced in Part I to the issues at the core of semantics, including compositionality, reference and intentionality. Part II looks at pragmatics: context, conversational update, implicature and speech acts; whilst Part III discusses foundational questions about meaning. The book will encourage future collaboration and development between philosophy of language and linguistics.

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É. Parmentier, P. Daviau, L. Savoy (dir.) : Une bible des femmes. Vingt théologiennes relisent des textes controversés

Labor et Fides - Septembre 2018


En 1895, Elizabeth Cady Stanton réunit un comité de vingt femmes pour réécrire la Bible. Elles découpèrent les passages qui parlaient des femmes, et les commentèrent selon leurs convictions. Que deviendrait une entreprise de réécriture de la Bible au XXIe siècle par les femmes ? En profitant des découvertes en sciences bibliques et grâce aux questions critiques féministes, ce livre réunit à nouveau un comité de vingt femmes théologiennes, protestantes et catholiques francophones (québécoises, françaises, suisses), afin de s'emparer des thématiques majeures liées aux femmes et d'en offrir un commentaire à partir d'une dizaine de thèmes fédérateurs, en mettant en évidence comment les textes bibliques peuvent être lus à frais nouveaux.

Introduction, p. 7

Les visages féminins de Dieu. Chemins de vie spirituelle
Pierrette Daviau et Diane R. Marleau, p. 13

Cachez ce corps que je ne saurais voir. La pudeur comme source d’une nouvelle conscientisation de soi
Hanna Woodhead, p. 35

Des femmes fatales dans la Bible ? L’archétype de la femme tentatrice et séductrice
Catherine Vialle, p. 53

Marthes débordées et Maries silencieuses ? Le service libéré de l’enfermement entre dévouement et dévotion
Élisabeth Parmentier et Sabine Schober, p. 75

Paroles de femmes, discours de Dieu. Quand des femmes se font médiatrices entre divin et humains
Chen Bergot et Lauriane Savoy, p. 95

Le courage des femmes. (Re)penser les notions de féminité et de masculinité grâce à la femme virile du 2e livre des Maccabées
Isabelle Lemelin, p. 117

Histoires d’étrangères. D’hier à aujourd’hui : d’exclusion vers inclusion
Pierrette Daviau et Lauren Michelle Levesque, p. 137

Jésus dit à la femme mise à l’écart : « Fille ! » De la violence à la tendresse, Marc 5,25-34
Priscille Djomhoué, p. 159

Il y a subordination et subordination ! De la séculaire soumission des femmes
Bettina Schaller, p. 175

Sortir de la tente rouge et faire rayonner la tribu de Dina ! Deux femmes de la Bible envoyées en mission
Fidèle Houssou Gandonou et Joan Charras-Sancho, p. 189

La beauté des femmes bibliques
Anne Létourneau, p. 207

Une stérilité féconde. De la procréation à l’incarnation de la Parole de Dieu
Priscille Fallot, Christine Jacquet-Lagrèze, Martine Millet et Danièle Ribier, p. 227

Sauvée par la maternité ? Si Marie avait lu la lettre à Timothée
Anne-Cathy Graber et Blandine Lagrut, p. 249

Glossaire, p. 269
Profil des 20 + 1 auteures, p. 275


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Nuccio Ordine : Les hommes ne sont pas des îles. Les classiques nous aident à vivre

Les belles lettres - Novembre 2018


TABLE DES MATIÈRES

Introduction
Vivre pour les autres : littérature et solidarité humaine
Bibliographie

L’Arioste (1474-1533)
Satires
Renoncer aux privilèges pour conserver la liberté

Aristote (384-322)
Métaphysique
La connaissance ne peut être asservie au profit

Francis Bacon (1561-1626)
La Nouvelle Atlantide
Méfie-toi du « double-solde »

Jorge Luis Borges (1899-1986)
Le Jardin aux sentiers qui bifurquent
La nature plurielle du temps, entre science et littérature

Bertolt Brecht (1898-1956)
L’Opéra de quat’ sous
Vaut-il mieux fonder une banque ou la dévaliser ?

Giordano Bruno (1548-1600)
Expulsion de la bête triomphante
La religion sert à relier l’homme à l’homme

Luís Vaz de Camões (1525-1580)
Les Lusiades
Si les gouvernants volent le « bien public »

Tommaso Campanella (1568-1639)
N’est pas Roi qui a un Royaume, mais qui sait gouverner
Ce n’est pas la couronne qui fait le roi

Albert Camus (1913-1960)
Lettre à Louis Germain
Quand un maître change notre vie

Sébastien Castellion (1515-1563)
Contre le libelle de Calvin.
Après la mort de Michel Servet
On ne défend pas une doctrine en tuant un homme

Paul Celan (1920-1970)
Fugue de mort
Une tombe dans les nuages et le lait qui devient poison

Cicéron (106 av. J.-C.-43 av. J.-C.)
L’Orateur
La négligence soignée : entre rhétorique et cosmétique

Joseph Conrad (1819-1893)
Au cœur des ténèbres
Un voyage dans les ténèbres de la barbarie

Dante (1265-1321)
Enfer
Lire un livre peut changer la vie

Federico De Roberto (1861-1927)
Les Princes de Francalanza
Maintenant que l’Italie est faite, faisons nos propres affaires

Giovanni Della Casa (1503-1556)
Galatée ou Des manières
Le conformisme est la condition du succès

Emily Dickinson (1830-1886)
Poésies complètes
Le plus beau voyage, c’est la lecture

Denis Diderot (1713-1784)
Supplément au Voyage de Bougainville
Comment peut-on se jurer une fidélité éternelle dans le mariage ?

John Donne (1572-1631)
Méditations en temps de crise
Nul homme n’est une île

Joachim Du Bellay (1522-1560)
Les Antiquités de Rome
Même la cité éternelle tombe en ruine

Thomas Stearns Eliot (1888-1965)
Quatre quatuors
Tout commencement est une fin, toute fin est un commencement

Érasme (1469-1536)
Complainte de la paix
Qui recherche le bien commun doit promouvoir la paix

Galilée (1564-1642)
Lettre à Christine de Lorraine
Ce n’est pas dans les livres sacrés qu’il faut étudier la science

Gorgias (env. 483-env. 380)
Éloge d’Hélène
La parole comme instrument de vie et de mort

Antonio Gramsci (1891-1937)
Pourquoi je hais l’indifférence
Vivre, c’est prendre parti

Ernest Hemingway (1899-1961)
Le vieil homme et la mer
La fortune ne s’achète pas : elle se conquiert

Hermann Hesse (1877-1962)
Siddhartha
Seul celui qui cherche saisit l’essence de la vie

Henrik Ibsen (1828-1906)
Une maison de poupée
Quand l’épouse-poupée se révolte

Étienne de La Boétie (1530-1563)
Discours de la servitude volontaire
La clé de la liberté est entre les mains des esclaves

Madame de Lafayette (1634-1693)
La Princesse de Clèves
L’« impertinente curiosité » et la vérité peuvent être mortelles

Bartolomé de Las Casas (1484-1566)
Très brève relation de la destruction des Indes
Les massacres des conquistadors dans le Nouveau Monde

Gotthold Éphraïm Lessing (1729-1781)
Nathan le Sage
La tyrannie de l’anneau unique et la tolérance religieuse

Lucien de Samosate (vers 125-fin du IIe siècle)
Alexandre ou le faux prophète
Les trucs des imposteurs déguisés en prophètes

Xavier de Maistre (1763-1852)
Voyage autour de ma chambre
Voyager par la seule imagination

Gabriel Naudé (1600-1653)
Advis pour dresser une bibliothèque
La reliure et le prix ne font pas le livre

Friedrich Nietzsche (1844-1900)
Aurore. Pensées sur les préjugés moraux
Éloge de la philologie et de la lenteur

Blaise Pascal (1623-1662)
Pensées
Depuis quel point peut-on contempler l’infini ?

Pétrarque (1304-1374)
Lettres familières
La lecture exige toujours le silence et l’effort

Pétrone (?-66 ap. J.-C.)
Satiricon
La valeur des hommes ne se mesure pas avec l’argent

Plutarque (env. 45-125)
De la Musique
La musique et la culture ont plus de pouvoir que les armes

Plutarque (env. 45-125)
Vie de Thésée
L’identité : jamais statique, elle est une osmose entre l’identique et le différent

Rainer Maria Rilke (1875-1926)
Lettres à un jeune poète
Ce n’est pas le « facile », mais uniquement le « difficile » qui nous aide à apprendre

Juan Rulfo (1918-1986)
Le Coq d’or
L’argent ne fait pas le bonheur

Sapphô (VIIe-VIe siècles av. J.-C.)
Odes et Fragments
Éros et les symptômes de la maladie d’amour

Paolo Sarpi (1552-1623)
Sopra l’ufficio dell’Inquisizione
Les flammes peuvent brûler les livres, mais pas les mots

Sénèque (4 av. J.-C.-65 ap. J.-C.)
Lettres à Lucilius
Pour comprendre un homme, observez-le nu

William Shakespeare (1564-1616)
Le Roi Lear
Seule la cécité permet de tout voir

Philip Sidney (1554-1586)
Éloge de la poésie
La différence entre les poètes et les versificateurs

Anton Tchekhov (1860-1904)
La Cerisaie
Ni au théâtre ni dans la vie il n’y a d’absolu

Giambattista Vico (1668-1744)
De mente heroica
Le savoir au service du bonheur du genre humain

Virginia Woolf (1882-1941)
Les Vagues
L’individu est à l’humanité ce que la vague est à l’océan

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Wilfried Laforge et Jacinto Lageira (dir.) : A la frontière des arts. Lectures contemporaines de l'esthétique adornienne

Mimesis - Novembre 2018


Cinq décennies après sa parution, ces relectures de l'esthétique d'Adorno ancrent leurs analyses dans la chair sensible des oeuvres et opérerent sans cesse un va-et-vient entre oeuvres et concepts. Ces réflexions révisent certaines thèses globalisantes en traçant une voie médiane entre le plaidoyer pour une anarchie des singularités contre un retour au régime de la spécificité soi-disant moderniste d'une part, et la défense d'un concept d'art comme opérateur classificatoire contre sa dissolution dans l'hétérogénéité des pratiques de l'autre. Il s'agit également de penser ces phénomènes d'un point de vue généalogique, pour comprendre les raisons qui ont conduit à la destruction du système des Beaux-arts, puis à l'avènement de l'art contemporain. Un plaidoyer en faveur de l'esthétique, à l'heure où le matériau devient l'impensé de certaines philosophies.

Wilfried Laforge est chercheur associé au sein de l Institut Acte; enseigne l esthétique à la School of Visual Arts de New York. Jacinto Lageira est professeur en philosophie de l art et en esthétique à l Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Parmi ses dernières publications : Cristallisations (2012) ; Regard oblique. Essais sur la perception (2013) ; L Art comme Histoire (2016).

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Martin Heidegger : Réflexions II-VI. Cahiers noirs (1931-1938)

Gallimard - Novembre 2018 - Collection : Bibliothèque de philosophie


"Ce volume comprend les cinq premiers des trente-quatre Cahiers rédigés par Heidegger depuis le début des années 1930 jusqu'à la fin de sa vie (la série commence en fait au deuxième de ces Cahiers, le premier ayant été perdu). Les "Cahiers noirs" ou "Cahiers de travail" (ainsi Heidegger les dénommait-il lui-même d'après leur fonction ou la couleur de leur reliure) occupent une place singulière dans l'ensemble de ce qu'a écrit l'auteur. Son souhait de les voir publiés après que fut achevée l'édition intégrale de ses oeuvres signifie qu'il a voulu laisser aux lecteurs soucieux de comprendre sa pensée un moyen d'en appréhender le travail au plus près de son élaboration. La publication de ces Cahiers permet-elle de mieux connaître Heidegger ? Certainement pas, si l'on entend par "connaître" le fait d'entrer dans l'intimité d'une personne. On ne trouvera pas trace d'une quelconque confidence dans ces pages. En revanche, on y verra à l'oeuvre l'effort sans relâche d'un philosophe pour reprendre et préciser sa pensée. Les Cahiers commencent au moment où Heidegger entreprend d'approfondir la position conquise avec Etre et Temps (1927). Ils permettent de suivre l'aventure intellectuelle qu'allait représenter pour lui la découverte déconcertante de ce qu'il finirait par appeler "l'histoire de l'être" ." L'éditeur

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mercredi 28 novembre 2018

Antoine Calvet : L’alchimie au Moyen Âge XIIe -XVe siècles

Vrin - Novembre 2018 - Etudes de philosophie médiévale


Exposer l’alchimie au Moyen Âge, c’est explorer un univers complexe où avoisinent aussi bien de pures spéculations, des disputes universitaires, des contes, des songes éveillés que des expérimentations très concrètes. Elle implique à la fois un savoir pratique et un savoir théorique. C’est un tel ensemble complexe dont cet ouvrage restitue l’histoire. L’alchimie médiévale se présente d’abord comme un art nouveau importé des Arabes au XIIe siècle : les premiers textes d’alchimie sont des traductions de l’arabe en latin. Puis au XIIIe et au XIVe siècle émerge une alchimie latine, qui sera plus médicale que transmutatoire. L’élixir des métaux est aussi élixir du corps humain. Ce mouvement s’accompagne d’une transformation du contenu des textes, de plus en plus marqué par la philosophie, la religion chrétienne, la poésie et la fable antique.

Antoine Calvet, docteur ès lettres modernes (Paris IV-Sorbonne), est l’auteur de nombreux travaux dans le domaine de l’alchimie médiévale.

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mardi 27 novembre 2018

Marie-Josée Lavallée : Lire Platon avec Hannah Arendt. Pensée, politique, totalitarisme

PU de Montréal - Novembre 2018



Cet ouvrage explore les points de rencontre entre la pensée de Hannah Arendt et la philosophie platonicienne. Partant d’une série de recoupements thématiques (l’action politique, le rapport entre vérité et cité, la question du mal, le problème de la tyrannie), il propose une relecture inédite de l’oeuvre d’Arendt, qui révèle les influences et les médiations complexes dont elle se nourrit. Combinant interprétation philosophique, reconstruction historique et analyse philologique, l’auteure montre comment Hannah Arendt infléchit méthodiquement la pensée de Platon afin de la mettre en dialogue avec notre époque et nos préoccupations morales et politiques. Au terme de cette enquête, c’est non seulement les coulisses de la pensée politique de Hannah Arendt qui s’éclairent, mais également les stratégies de réappropriation et de réécriture par lesquelles le XXe siècle a cherché, chez les philosophes de l’Antiquité, une façon de sortir de la « crise de notre temps ».

Marie-Josée Lavallée enseigne au département d’histoire de l’Université de Montréal. Elle est également stagiaire postdoctorale au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal. Classiciste et historienne de formation, ses recherches portent sur la pensée allemande des années 1920 à 1970.

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Marsile Ficin : Correspondance. Livre 2, Opuscules philosophiques (1476-1479)

Vrin - Novembre 2018 - De Pétrarque à Descartes


Plus que de simples lettres familières, les huit opuscules qui composent le Livre II de la Correspondance de Ficin sont des petits traités métaphysiques, véritable propédeutique à la Théologie platonicienne publiée en 1482. Ces textes humanistes ne visent pas seulement à rénover la sagesse des Anciens, mais aussi à faire concorder les enseignements de Platon et du Christ ce sans quoi il n’est pas de chemin vers le beau, le bien et la vérité. Sa dignité d’homme résidant dans son âme immortelle, l’homme s’efforce de s’unir à Dieu et de se porter à un contact mystique où la volonté amoureuse prime sur l’intellect spéculatif. De cette remontée anagogique, la lumière est le guide. C’est elle qui unit les formes corporelles et les formes incorporelles, et qui achemine l’âme vers le principe créateur de toutes choses. Par son éclat, par sa splendeur, elle est la manifestation même de Dieu. La métaphysique culmine ainsi dans une esthétique.

Texte latin, introduction traduction et notes par Sébastien Galland, professeur de philosophie en classes préparatoires et chargé de cours en science de l’art à l’Université Paul Valéry (Montpellier III).

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Martin Rueff : Foudroyante pitié. Aristote avec Rousseau, Bassani avec Céline et Ungaretti

Mimesis - Novembre 2018


De qui a-t-on pitié ? Quand ? Comment ? A quelle distance faut-il être de quelqu'un pour éprouver ce sentiment ? Doit-on connaître la peine qui l'afflige pour en être frappé ? La pitié a-t-elle quelque chose à voir avec l'expression de la souffrance ou avec son empêchement ? Et si oui, peut-on avoir pitié des animaux ? Ces questions quotidiennes, qui nous concernent tous, semblent avoir été écartées par la réflexion contemporaine qui préfère à la pitié toutes sortes de doubles dont elle tient à la distinguer : l'empathie (plus naturelle), la sympathie (plus universelle), le care (plus socio-politique). Et pourtant, la pitié résiste avec la force d'une évidence vécue. Cette évidence foudroyante de la pitié constitue l'objet de cet essai. Pour l'aborder l'auteur a suivi des maîtres anciens : Aristote, Rousseau croisent ainsi Céline et Ungaretti. On se demande en passant si une histoire littéraire et philosophique de la pitié est possible.

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Martin Rueff : A coups redoublés. Anthropologie des passions et doctrine de l'expression chez Jean-Jacques Rousseau

Mimesis - Novembre 2018 - Collection : L'esprit des signes


Cette étude interroge la thèse de Rousseau selon la quelle le langage n'est pas né pour dire le monde, mais pour dire l'amour. Une thèse originale au 18ème siècle car elle pose l'expression des affects au coeur de la communication. Il est donc possible de lire ensemble l'Essai sur l'origine des langues et le reste de l'oeuvre de Rousseau, pour chercher le point d'articulation entre les écrits du philosophe et ceux de l'écrivain car -comme l'a affirmé Lévy-Strauss en 1962- Rousseau est le premier à nouer anthropologie des passions et doctrine de l'expression. L'auteur convoque ici les philosophes et les littéraires qui s'occupent de Rousseau et fait intervenir l'auteur de La Nouvelle Héloise dans les débats contemporains sur la doctrine de la signification, afin de montrer comment Rousseau s'inscrit dans la tradition expressiviste.

Martin Rueff est professeur à l Université de Genève où il occupe la chaire qui fut celle de Jean Starobinski. Auteur de plusieurs essais et de plusieurs livres de poésie, il est spécialiste de Rousseau et d herméneutique. Il a contribué à l édition des uvres de Claude Lévi-Strauss et de Michel Foucault dans la « Bibliothèque de la Pléiade » et s est aussi consacré aux uvres de Pavese, de Calvino et de Jean Starobinski. Il est co-rédacteur en chef de la revue Po&sie (dir. M.Deguy) et président de la société Jean-Jacques Rousseau.

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Constantine Sandis : Character and Causation. Hume’s Philosophy of Action

Routledge - Déceùbre 2018


In the first ever book-length treatment of David Hume’s philosophy of action, Constantine Sandis brings together seemingly disparate aspects of Hume’s work to present an understanding of human action that is much richer than previously assumed. Sandis showcases Hume’s interconnected views on action and its causes by situating them within a wider vision of our human understanding of personal identity, causation, freedom, historical explanation, and morality. In so doing, he also relates key aspects of the emerging picture to contemporary concerns within the philosophy of action and moral psychology, including debates between Humeans and anti-Humeans about both 'motivating' and 'normative' reasons.
Character and Causation takes the form of a series of essays which collectively argue that Hume’s overall project proceeds by way of a soft conceptual revisionism that emerges from his Copy Principle. This involves re-calibrating our philosophical ideas of all that agency involves to fit scheme that more readily matches the range of impressions that human beings actually have. On such a reading, once we rid ourselves of a certain kind of metaphysical ambition we are left with a perfectly adequate account of how it is that people can act in character, freely, and for good reasons. The resulting picture is one that both unifies Hume's practical and theoretical philosophy and radically transforms contemporary philosophy of action for the better.

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Gérald Stourzh : L'Isonomie moderne. Protection des droits de l'homme et participation démocratique comme système d'égalité des droits

PUR (Presses universitaires de Rennes - Octobre 2018 - Collection : Philosophica


L’auteur appelle « isonomie » l’ensemble de ce que Habermas a nommé les deux « piliers » de notre régime politique : d’une part les droits de l’homme, d’autre part la démocratie. L’isonomie veut littéralement dire l’égalité devant la loi, ou bien un ordre de droits égaux. L’auteur s’occupe en particulier du développement vers l’égalité des droits des groupes d’un statut discriminatoire (esclaves, juifs, femmes, homosexuels). Il compare aussi le paradigme d’isonomie, en croissance depuis le XVIIIe siècle, avec le paradigme plus ancien et contrastant de la hiérarchie universelle dans l’histoire de l’Occident.

Gerald Stourzh, né à Vienne en 1929, a accompli des études d'histoire aux universités de Vienne, Clermont-Ferrand, Birmingham et Chicago. Il a été professeur d'histoire moderne et contemporaine à l'université libre de Berlin de 1964 à 1969, et à l'université de Vienne de 1969 à 1997. Parmi ses livres : Wege zur Grundrechtsdemokratie, Vienne, Böhlau, 1989 ; From Vienna to Chicago and Back : Essays on Intellectual History and Political Thought in Europe and America, Chicago, University of Chicago Press, 2007. Est traduit en français son long article : "L'Etat moderne : l'égalité des droits, l'égalisation des statuts individuels et la percée de l'Etat libéral moderne", dans Janet Coleman (éd.), L'individu dans la théorie politique et dans la pratique, Paris, PUF, 1996.

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lundi 26 novembre 2018

Lignes n°57 : Puritanismes | Le Néo-féminisme et la domination

Lignes - Octobre 2018


Contributeurs: Véronique Bergen, Cécile Debray-Amar, Mathilde Girard, Pierre-Damien Huyghe, René Major, Chantal Tallagrand, Boyan Manchev, Serge Margel, Catherine Millet, Bernard Noël, Gérard Pommier, Christian Prigent, Jacob Rogozinski, Michel Surya, Alphonse Clarou

Repuritanisation des mœurs, des arts et de la pensée ? C’est ce qu’il risque de résulter – et résulte déjà – de la campagne (mondiale) de dénonciation des violences sexuelles, forme aggravée de la domination masculine. Dont il résulte aussi qu’il semble n’y avoir plus de domination qu’elle.
Il ne s’agit d’aucune façon d’euphémiser tout ce qui relève du harcèlement, de l’agression, du viol, soit de « la violence faite aux femmes », mais de mesurer ce qu’il risque d’en résulter et en résulte déjà. À cela près qu’on peut y lire aussi l’effet adjacent d’une violente et envahissante repuritanisation des mœurs et de la pensée et de l’art.
De l’art et de la pensée (symptômes superficiels en somme, et pas tous nouveaux) : La Liberté guidant le peuple de Delacroix censuré par Facebook (parce que la liberté y a les seins nus) ; Balthus (Thérèse rêvant, au Met de New York dont une pétition a demandé que le tableau soit décroché en raison de son caractère prétendument pédophile) ; Schiele (Londres, Cologne et Hambourg refusant une campagne d’affichage pour une rétrospective commémorant le centenaire de sa mort) ; etc. Les livres bientôt ?
« Repuritanisation », donc, selon toute apparence. Parce que c’est masquer que toutes les sociétés aujourd’hui, capitalistes ou non, sont essentiellement puritaines déjà. C’est l’évidence s’agissant des sociétés à vocation religieuse, a fortiori fondamentaliste. Mais le fondamentalisme capitaliste est puritain aussi, en son essence, en l’essence de sa marchandise. La chose est donc plus complexe, et ce puritanisme-là, qu’on dira « nouveau » pour le différencier des traditionnels, soutient (ou se soutient d’) autre chose.
L’une des opérations idéologiques les plus remarquables de la domination aura été d’avoir convaincu de la disparition des classes, et, par le fait, de la fin de leur conflictualité. Disparition dont il devait résulter – les identités « politiques », ayant disparu – que les identités « naturelles » allaient pouvoir réapparaître : des origines, des « races », des religions, des nations, des régions même, etc. Finie la guerre des classes, vive la guerre des identités ! Et, avec elles, providentiellement (pour la domination du moins) : la guerre des sexes (ou des « genres ») !
« Balance ton porc ». Chacun son porc ou tout homme un porc. « Balance » avec toutes les œuvres et toutes les pensées qui mettent en scène la supposée porcinité de l’art (des hommes).
L’agression ne constituerait plus l’exception du rapport, de tout rapport, mais la règle. Règle suivant laquelle c’est tout rapport qui devrait dorénavant être jugé. Omettant en passant que le marché étend l’exploitation, qui n’agresse pas moins, les femmes elles-mêmes (les enfants aussi, mais encore les bêtes, la nature, etc.). Alors, soupçon contre soupçon : la courte-vue de ce néo-féminisme n’écarte-t-il pas de lui, de fait, que c’est la domination elle-même qui serait à « balancer ». La question peut se poser en effet d’un néo-féminisme délibérément apolitique qui ne remet aucunement en cause la domination en tant que telle, seulement la domination en tant qu’elle ne serait que masculine. Domination à laquelle les femmes prennent de plus en plus de part, toute la part en tout cas que celle-ci leur consent, pas assez grande selon elles et l’idée – légitime – qu’elles ont de l’égalité, et qu’aucune, ayant atteint aux postes où la domination se décide, n’ait encore manifesté son désir que ce soit la domination elle-même qui change, pas la répartition des places « sexuelles » de ceux et celles qui l’occupent et l’administrent.

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Didier Eribon : Retour à Reims

Flammarion - Octobre  2018 - Collection : Champs Essai


Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d'origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l'histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie... Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance. Un grand livre de sociologie et de théorie critique.

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François-Xavier Bellamy : Demeure. Pour échapper à l'ère du mouvement perpétuel

Grasset - Octobre 2018


Derrière l’accélération partout constatée de nos vies individuelles et de notre existence sociale, il est un phénomène plus essentiel encore, qui est devenu l’horizon absolu de la conscience occidentale : le changement était, à l’âge classique, une transition entre deux moments de stabilité. Mais notre civilisation semble entrée, avec la modernité, dans une nouvelle ère, qui fait du mouvement la loi universelle. Si la vie est évolution, si l’économie est croissance, si la politique est progrès, tout ce qui ne se transforme pas doit disparaître. S’adapter, se réformer, rester dynamique, voilà nos vertus cardinales ; la mode remplace tous nos critères, le flux prend la place de l’être, et le chiffre de la lettre.
Alors que la crise contemporaine qui touche le monde occidental porte le symptôme d’une forme d’épuisement intérieur, et alors que notre rapport à l'accélération actuelle des innovations technologiques sera le grand défi politique des années à venir, il importe d’interroger, de façon à la fois approfondie et concrète, le déséquilibre créé par cette incapacité au repos, par cet oubli des stabilités les plus nécessaires à nos vies. Afin de redécouvrir ce que notre fascination pour le mouvement nous avait fait oublier : l’essentiel de nos existences se trouve peut-être bien plus dans ce qui est reçu et transmis, que dans ce qui est transformé. Il n’est pas de création spontanée qui s’épanouisse sans racines, pas de voyage vers l’ailleurs qui ne suppose un domaine familier, pas de société qui s’améliore sans chercher le bien dans ce qu’il a d’éternel. Ce qui rend possible le mouvement de toute vie, et ce qui lui donne un sens, c’est toujours ce qui demeure.

François-Xavier Bellamy est normalien et agrégé de philosophie. Enseignant dans le secondaire, il est par ailleurs élu (sans étiquette) à Versailles, et intervient régulièrement dans le débat public. Il a créé les Soirées de la Philo, un cycle de philosophie pour le grand public, qui se développe à Paris et dans une dizaine de villes.

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S. Kleiman-Lafon, M. Louis-Courvoisier (dir.) : Les esprits animaux. XVIe-XXIe s.

Épistémocritique - Novembre 2018


Introduction : Les Esprits animaux, un concept oublié -- Micheline Louis-Courvoisier et Sylvie Kleiman-Lafon
Les Esprits animaux dans les traités médicaux de l’Espagne du XVIème et XVIIème siècle – Christine Orobigt
La Théorie des esprits animaux ou l’alchimie poétique de La Fontaine -- Sabine Gruffat
Circulation des esprits animaux et écriture de l’affect dans quelques lettres de Mme de Sévigné – Mathilde Vanackere 
Henry More ou les esprits animaux au service de la pneumatologie -- Martine Pécharman
Hobbes, les esprits animaux et la science politique du corps en tant que mécanisme vivant – Ionut Untea
Material-cerebral plasticity, fluid ontology : the case of animal spirits -- Charles Wolfe 
Esprits animaux et plasticité cérébrale. Une lecture anachronique de Nicolas de Malebranche – Francesco Panese
Retour sur le pouvoir de l'imagination des femmes enceintes -- Anne-Lise Rey
Le dérangement des esprits animaux dans les troubles du sommeil (insomnie et somnambulisme) – Guillaume Garnier
Des esprits animaux aux esprits élémentaires : physiologie et poétique chez Tiphaigne de La Roche – Guilhem Armand
Des esprits animaux atomiques ? La notion de fluide corpusculaire aux XVIIème et XVIIIème siècles – Clara Carnicero de Castro
Sade et les esprits animaux : matérialisme électrique et stoïcisme passionné -- Marco Menin
Les esprits animaux et la châtaigne de Phutatorius : kinésie et agentivité dans Tristram Shandy de Laurence Sterne – Guillemette Bolens
Un passé présent ? Des esprits animaux chez deux poètes contemporains -- Hugues Marchal

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Gavin Rae et Emma Ingala (dir.) : The Meanings of Violence. From Critical Theory to Biopolitics

Routledge Studies in Contemporary Philosophy - Novembre 2018


Violence has long been noted to be a fundamental aspect of the human condition. Traditionally, however, philosophical discussions have tended to approach it through the lens of warfare and/or limit it to physical forms. This changed in the twentieth century as the nature and meaning of ‘violence’ itself became a conceptual problem. Guided by the contention that Walter Benjamin’s famous 1921 ‘Critique of Violence’ essay inaugurated this turn to an explicit questioning of violence, this collection brings together an international array of scholars to engage with how subsequent thinkers―Agamben, Arendt, Benjamin, Butler, Castoriadis, Derrida, Fanon, Gramsci, Merleau-Ponty, Sartre, and Schmitt―grappled with the meaning and place of violence. The aim is not to reduce these multiple responses to a singular one, but to highlight the heterogeneous ways in which the concept has been inquired into and the manifold meanings of it that have resulted. To this end, each chapter focuses on a different approach or thinker within twentieth and twenty-first century European philosophy, with many of them tackling the issue through the mediation of other topics and disciplines, including biopolitics, epistemology, ethics, culture, law, politics, and psychoanalysis. As such, the volume will be an invaluable resource for those interested in Critical Theory, Cultural Studies, History of Ideas, Philosophy, Politics, Political Theory, Psychology, and Sociology.

Gavin Rae is Conex Marie Skłodowska-Curie Experienced Research Fellow at the Universidad Carlos III de Madrid, Spain. He is the author of Realizing Freedom: Hegel, Sartre, and the Alienation of Human Being (2011); Ontology in Heidegger and Deleuze (2014); The Problem of Political Foundations in Carl Schmitt and Emmanuel Levinas (2016); and co-editor (with Emma Ingala) of Subjectivity and the Political: Contemporary Perspectives (Routledge: 2018).

Emma Ingala is Senior Lecturer in the Department of Theoretical Philosophy and Vice-Dean of Academic Organization in the Faculty of Philosophy at the Universidad Complutense de Madrid, Spain. She specializes in post-structuralist thought, political anthropology, feminist theory and psychoanalysis, and is the co-editor (with Gavin Rae) of Subjectivity and the Political: Contemporary Perspectives (Routledge: 2018).

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dimanche 25 novembre 2018

Benny Lévy : Le Phédon. Philosopher en présence de la mort

Verdier - Octobre 2018


Le Phédon est un « dialogue extrême », qui nous montre un Socrate philosophant « en présence de la mort ». L’affirmation bien connue depuis, selon laquelle philosopher serait apprendre à mourir, empêche trop souvent d’entendre la tension à l’œuvre dans le récit de la dernière journée de Socrate. Face à la mort, Socrate est vivant, on ne peut plus. Il rit, pense, se meut, frotte ses jambes, rassure les amis qui l’entourent, fait preuve d’ironie et d’humour ; plus que tout il parle.
Dans la lecture qu’il propose du Phédon, Benny Lévy prête une attention sans faille à ce que Platon donne à voir et à entendre de la posture socratique. Car, chez Platon, le savoir est inséparable de la façon dont il se donne. Benny Lévy remarque ainsi que toutes les grandes articulations du dialogue sont scandées par des changements de position du corps de Socrate, de ce corps qui, bientôt, se raidira sous l’effet de la ciguë. Il se demande pourquoi Socrate chasse son épouse éplorée, dévastée par sa mort prochaine ; ou encore quel est le sens de ce rêve qu’il veut à tout prix interpréter à nouveau avant de mourir et qui l’invite à « composer » ou à « faire de la musique ». Sa lecture tient que les formules les plus abstraites et les plus théoriques ne sauraient, pour être comprises vraiment, être séparées de leur signification existentielle, que c’est à cette aune qu’il faut en éprouver la pertinence. Complexe de ce fait, elle vise pourtant à retrouver la simplicité : « Lire, c’est redevenir simple, frôler la naïveté. Il faut beaucoup de ruses de lecture pour retrouver cette naïveté. »
Le dialogue « extrême » appelle une lecture extrême, scrupuleusement soucieuse de la lettre du texte et qui tient qu’au cœur de cette lettre se donne toujours un au-delà : celui de la vie de la pensée.

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samedi 24 novembre 2018

Catherine Choupin (dir.) : Les textes fondateurs de la culture occidentale

Studyrama - Septembre 2018


Les textes fondateurs ont une double particularité : ils influencent, sans que nous en soyons toujours conscients, notre vision du monde et nos réactions les plus diverses, ils influencent les arts. Leur seconde particularité, c’est que souvent, nous connaissons par ouï-dire leur existence en tant que « grands textes », mais nous ne les avons pas lus. Peu de gens en France ont vraiment lu la Bible, même les croyants, et pourtant tout le monde sait que c’est une référence capitale pour notre culture. Beaucoup de gens connaissent le début de la fameuse tirade d’Hamlet, « To be or not to be », mais le sujet véritable du monologue passe à la trappe. De même, la « madeleine » de Proust est assez connue, mais qui a lu le texte correspondant ? Cet ouvrage comporte un large choix de textes parmi les écrits fondamentaux de notre culture occidentale. Chaque texte est resitué dans son contexte historique et commenté. En prolongement son mentionnés leur héritage culturel et leur conséquence sur notre société actuelle. On trouvera dans ce volume, des extraits des œuvres majeures de TOCQUEVILLE, MARX, KANT, NIETZSCHE, mais également de l’Ancien et du Nouveau Testament, l’Habeas corpus ou la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il s’adresse aux étudiants en prépas et grandes écoles, ainsi qu’à tous ceux désireux d’enrichir leur culture personnelle.

Catherine Choupin : Ancienne élève de la rue d'Ulm, agrégée de lettres classiques, titulaire d'une licence de philosophie, d'une maîtrise et d'un DEA sur Platon et Aristote (Sorbonne), professeur de culture en classes préparatoires HEC depuis 24 années au lycée Notre-Dame-du-grandchamp à Versailles.

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Charles Pépin : Les Vertus de l'échec

Pocket - Octobre 2018


Et si nous changions de regard sur nos échecs ? 
Les succès viennent rarement sans accroc. Charles de Gaulle, Rafael Nadal, Steve Jobs ou Barbara ont tous essuyé des revers cuisants avant de s'accomplir. 
Relisant leurs parcours et de nombreux autres à la lumière de Marc Aurèle, saint Paul, Nietzsche ou Freud, cet essai nous apprend à réussir nos échecs. Il nous montre comment chaque épreuve, parce qu'elle nous confronte au réel ou à notre désir profond, peut nous rendre plus lucide, plus combatif, plus vivant. 
Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d'une authentique réussite.

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Les Cahiers du Cediscor, n° 14: Les métadiscours des non-linguistes

Presses Sorbonne Nouvelle - Octobre 2018

Ce numéro des Carnets du Cediscor propose un aperçu des recherches actuellement menées autour des métadiscours des non-linguistes. Il se donne deux objectifs principaux : interroger le statut de ces locuteurs et locutrices non linguistes et appréhender leurs activités langagières et cognitives. Les questions posées par les auteurs/trices concernent aussi bien la catégorisation des métadiscours des non-linguistes que leurs traits spécifiques et possibles fonctions, ou encore une possible typologie des locuteurs/trices et de leurs savoirs. Ces questions sont posées au sujet de données très diverses, qui présentent néanmoins un certain nombre de points communs. On y trouve en effet une variété de discours militants, allant de la cause animale aux langues régionales en passant par le mariage pour les couples de même sexe ; le numéro présente également une majorité de corpus numériques, qu'il s'agisse de dictionnaires en ligne, de forums ou de réseaux sociaux.

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Hassan Afnakkar : La république de Nietzsche. Pour une lecture biopolitique de l’œuvre de Nietzsche

Éditions universitaires européennes - Novembre 2018


A contre courant des interprétations esthétisantes, ce modeste travail d'étudiant a pour ambition d'introduire à l'un des aspects trop souvent négligé voire occulté de la philosophie de Nietzsche à savoir son rapport à la question politique. Lui-même dès sa jeunesse déclarait que la politique était l'âme de sa pensée et durant toute sa vie intellectuelle s'est insurgé contre ceux qui entendaient réduire sa pensée à un ensemble de considérations purement esthétiques : "on ne pourrait nous faire davantage de tort que de supposer que seul l'art nous intéresse : comme si celui-ci devait valoir comme un remède ou un narcotique, avec lequel on peut chasser hors de soi toutes les autres misères de l'existence."(Considérations inactuelles IV, I, aphorisme 451)

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Steven Pinker : Le Triomphe des lumières

Les arènes - Novembre 2018


Pour beaucoup, le monde est au bord du gouffre, menacé par le terrorisme, les guerres, les migrations et les apocalypses. Pourtant, jamais l’humanité n’a vécu une période aussi paisible et heureuse : chiffres à l’appui, ce livre montre que la santé, la prospérité, la sécurité et la paix sont en hausse dans le monde entier.
Ce progrès est un legs du siècle des Lumières, animé par des idéaux puissants : la raison, la science et l’humanisme. C’est peut-être le plus grand succès de l’histoire de l’humanité. Cependant, plus que jamais, ces valeurs ont besoin d’une défense vigoureuse. Car le projet des Lumières va à contre-courant de la nature humaine, de ses tendances au tribalisme, à l’autoritarisme et à la pensée magique : autant de biais qui nourrissent les populismes et les dérives religieuses.
Steven Pinker remonte aux sources de la peur : les humains sont-ils intrinsèquement irrationnels ? L’avenir est-il menacé par l’épuisement des ressources ? Comment juguler les dangers climatiques ? Avons-nous besoin
de la religion pour fonder une morale ? Faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle ? Etc.
Avec rigueur, profondeur et, souvent, humour, Steven Pinker propose ici un plaidoyer pour la raison, la science et l’humanisme. Ces idéaux sont nécessaires pour relever les défis d’aujourd’hui et avancer sur la voie du progrès. Car le catastrophisme est dangereux pour la démocratie et la coopération mondiale.

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