dimanche 31 mars 2024

Emmanuel Levinas : Oeuvres complètes, Tome 4, Dossier Totalité et infini -Textes et documents inédits

 Grasset - Avril 2024



« Après avoir donné au public trois volumes d’inédits consacrés respectivement aux Carnets de Captivité (Œuvres complètes I, 2009), aux Conférences de la fin des années 1940 au Collège de philosophie (Œuvres complètes II, 2011) et aux mélanges de « Littérature et philosophie » de Levinas (Œuvres complètes III, 2013), nous donnons ici l’ensemble des pièces qui permettent de suivre la trajectoire qui va selon nous du Temps et l’autre à Totalité et Infini, ainsi que la soutenance, la publication et l’accueil du grand œuvre. Pourquoi cette publication ? Et pourquoi ne pas donner Totalité et infini ? La réponse à cette question est simple : Totalité et Infini est déjà disponible, et sa réception, pour une large part, déjà amplement assurée. Ce qui importe à présent, c’est de pénétrer plus avant dans la compréhension de cet ouvrage en le resituant dans son contexte, en l’insérant dans la « trame de vie » de Levinas lui-même, en ressaisissant la lame de fond dont il est le produit. Voilà pourquoi, à la réédition d’un texte déjà connu, nous avons préféré faire bénéficier le lecteur de nombre de documents inédits – brouillons, correspondances, fiches de lecture – afin qu’apparaisse sous ses yeux la lente maturation, la production et l’immédiate réception de cet ouvrage sans équivalent au XXe siècle. Cet ouvrage satisfera les chercheurs avides de mesurer le trajet qui sépare les conférences d’après-guerre à cette météorite que constitue Levinas : on y voit le travail du concept, le travail du style, la pensée à l’œuvre et à l’épreuve de l’écriture. » Dan Arbib

Textes établis et annotés par Danielle Cohen-Levinas et Dan Arbib. Avec la collaboration de Nicolas Rault.

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Jean-Pierre Deffieux : La clinique du présent avec Jacques Lacan

 Le Champ freudien / Le Paon - Mars 2024


Ce livre étudie les symptômes qui pèsent sur notre temps : la dépression, les addictions, la paranoïa. Il leur donne une lecture lacanienne, la seule qui désormais peut définir une clinique.
Cet ouvrage est aussi une relecture des grands syndromes du XXe siècle qui ont souvent entrainé de multiples polémiques : l’homosexualité, la frigidité, la perversion, le suicide, la folie. La lumière de Lacan éclaire différemment ces données.
Plusieurs cas cliniques viennent apporter une illustration et démontrent les effets majeurs de la psychanalyse dans la pratique, tant au travers de cures que de prises en charges en institution d’obédience lacanienne.
Enfin ce livre rend compte de l’effet-Lacan dans la culture de nos jours, au travers de plusieurs films remarquables de ces dix dernières années.

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Chiara Collamati : Le passé qui vient. Essai sur la philosophie politique de Jean-Paul Sartre

 Vrin - Avril 2024


Partisan des luttes des travailleurs et des colonisés, lecteur critique de Marx, Sartre est devenu le symbole de l’intellectuel engagé. Mais malgré sa présence constante sur la scène politique du xxe siècle, il n’a jamais figuré à part entière parmi les philosophes politiques.
Cet ouvrage est porté par l’hypothèse qu’il existe bien chez Sartre une philosophie politique originale et qu’elle est indissociable de sa théorie du temps. Pour en saisir la portée conceptuelle, il faut se tourner vers les conceptions du passé élaborées dans la Critique de la raison dialectique, L’être et le néant et les manuscrits des années soixante autour de la question du normatif. Au centre de l’enquête : le rapport entre histoire et concepts, temporalité et politique, contingence et normativité. Et surtout une relecture du droit et de l’institution comme outils permettant à un groupe de pratiquer un lien de réciprocité, qui garantit à la fois la durée et l’ouverture de l’action collective.
Penser avec Sartre des pratiques collectives d’émancipation, capables de transformer politiquement le présent : cela demande de relativiser l’élan d’une praxis toujours prête à se projeter vers un avenir lointain et indéfini. Il s’agit plutôt d’en reconnaître l’ancrage dans un passé partagé, répété, susceptible d’être à chaque fois réouvert et réinstitué.

Chiara Collamati enseigne la philosophie politique à l’Université de Liège. Elle est spécialiste de la pensée politique moderne et contemporaine, du marxisme français et allemand et de la philosophie de Sartre, à laquelle elle a consacré des nombreuses études.

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Jean-Marc Narbonne : Protagoras premier penseur de la démocratie. Une relecture philosophique et historique

 PU de Laval / Vrin - Avril 2024


En principe, Protagoras est quelqu’un qui a beaucoup pour plaire. C’est un démocrate aux prétentions plutôt modestes, un homme qui s’efforce d’améliorer autant qu’il le peut le bien-être des individus qu’il côtoie et celui des cités dans lesquelles il séjourne. Un réformateur sans doute, mais prudent et bien vu de « toute la Grèce cultivée », comme l’avait déjà noté Nietzsche. Pourquoi alors tant de défiance à son égard? Bien sûr, chacun sait ce qui a entaché son nom et sa réputation dans l’histoire, une machine de guerre conçue par Platon pour discréditer ses positions et à laquelle Aristote lui-même, qui lui doit en réalité beaucoup et le rejoint sur plusieurs points, a contribué.
Dans le présent livre – le premier en langue française à lui être expressément consacré –, l’on verra pourtant qu’un autre portrait de Protagoras est possible, celui d’un penseur qui tient sur la réalité sensible des propos beaucoup plus fondés que ce qu’on a généralement reconnu, qui adopte face au divin une position plus révérencieuse que ce que sa fameuse déclaration « agnostique » a pu laisser supposer, qui se révèle plus proche d’Aristote que ce qu’on a prétendu et que l’intéressé lui-même s’est montré prêt à le reconnaître, et partisan d’une démocratie de type modéré dont Aristote plus tard se fera lui-même le chantre.
Bref, un Protagoras qui épistémologiquement, religieusement, éthiquement et politiquement parlant, se mesure en fait aux plus grands esprits dans l’histoire, un penseur innovant qu’il convient de reconsidérer et dont on tente par ailleurs ici – une nouveauté – de retracer l’influence depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.

Jean-Marc Narbonne, professeur à l’Université Laval (Québec), titulaire de la Chaire de recherche du Canada en Antiquité critique et modernité émergente (ACME), est l’auteur de nombreux ouvrages. 

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Jamie Allen : Infrastructures critiques

 Presses du Réel - Mars 2024


Comment percevoir et penser les infrastructures qui conditionnent les façons dont nous percevons, pensons et vivons notre monde ?
Ces infrastructures sont critiques, puisque nous dépendons d'elles, mais comment les prendre pour objets d'une réflexion critique, qui remette en débats nos dépendances ? Jamie Allen mène des expérimentations d'artiste et de chercheur qui traversent les media, les disciplines et les frontières depuis plus de vingt ans.
Ce livre réunit quatre essais qui nous invitent à rendre visibles les coulisses du monde numérisé, à prêter attention aux propriétés texturales des signaux autant qu'à leurs vertus figuratives, à ré-envisager notre monde colonisateur depuis des sensibilités arctiques, et à réfléchir de façon (post)critique à la notion même de critique. Quatre promenades décentrées, indisciplinées et enjouées dans l'infra de nos structures socio-techniques.

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Laure de Chantal : Libre comme une déesse grecque

 Flammarion - Avril 2024 - Champs


Machistes, les sociétés antiques ? Sans doute. Pourtant, leur mythologie nous montre tout le contraire. Elle nous présente d'érudites magiciennes, comme Médée ou Circé, des femmes politiques, comme Pénélope ou Antigone, d’irréductibles guerrières comme les Amazones. Et tant de déesses, la triomphante Aphrodite, les Parques, les Muses, l'étincelante Athéna... Amour, justice, intelligence, liberté : profondément puissantes, elles symbolisent les plus belles forces de la civilisation. Disons-le : dans la mythologie, le meilleur de l’Homme est une femme.
Loin des clichés, Laure de Chantal nous invite à une promenade savante et légère à travers les récits anciens. Dans ce livre qui dépoussière les mythes que l'on croit connaître par cœur, elle nous fait (re)découvrir des figures féminines grandioses, à côté desquelles dieux et héros semblent souvent tout petits.

Normalienne et agrégée de lettres classiques, Laure de Chantal a écrit plusieurs ouvrages sur la langue française et la mythologie dont A la table des Anciens (Belles Lettres, 2007), Le jardin des Dieux (Flammarion, 2015) ou encore, chez Stock, avec Xavier Mauduit, Notre grammaire est sexy (2021). Elle dirige aux Belles Lettres la collection Signets, et a créé en 2021 la collection des Petits Latins, tous ouvrages disponibles chez De natura rerum !

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Jacob Rogozinski : Inhospitalité

 Cerf - Mars 2024


Accueillir ? Ne pas accueillir ? Pourquoi l'hospitalité ? Pourquoi l'inhospitalité ? Pourquoi les migrants sont-ils violemment rejetés ? Pourquoi les descendants des immigrés demeurent-ils suspects ? Dans ce livre, Jacob Rogozinski s'interroge sur l'inhospitalité croissante des nations occidentales. De la philosophie à la psychanalyse, en passant par Kant et Derrida, il examine la crise du corps politique telle qu'on la voit à l'oeuvre dans les démocraties modernes, en s'intéressant particulièrement à l'angoisse qu'elle provoque. La xénophobie interdit d'accueillir l'autre comme la chair de ma chair et ainsi d'accéder à une communauté universelle des vivants et de la Terre. Or, une véritable hospitalité n'est possible qu'en surmontant les fantasmes qui nous hantent, et en envisageant la rencontre de l'étranger comme une promesse et non une menace. Un livre important pour éclairer un monde où le rejet de l'hospitalité est plus intense que jamais.

Professeur à la faculté de philosophie de Strasbourg, Jacob Rogozinski est l'auteur de nombreux ouvrages sur Kant, Artaud, Derrida et récemment de Moïse l'insurgé, aux Éditions du Cerf.

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Enfance 2024/1 (N° 1) : Les mythes à propos de l’intelligence

 PUF - Mars 2024


S’il existe un terme à rayer du vocabulaire, c’est bien celui d’intelligence » a dit un jour Changeux dans une interview au Figaro. L’auteur de L’Homme neuronal considérait-il que les objets mentaux sont à concevoir comme des assemblées de neurones ? Qu’il n’y a pas de barrière entre le neural et le mental ? Réductionniste, Changeux ? Il réduirait le psychisme à la neurobiologie ? Pourquoi pas, après tout ? Sauf que, comme lui répondait Zazzo, il ne faut pas confondre le produit et les modes de production. En ce qui concerne le produit, il faut déchirer l’étiquette pour découvrir tous les objets qu’elle recouvre, continuait Zazzo : l’intelligence globale ou mosaïque évaluée par l’échelle métrique de Binet, le facteur « général » (G) mis en évidence par Spearman, l’intelligence des situations décrite par Wallon, les structures d’adaptation sensorimotrices, opératoires, hypothético-déductives analysées par Piaget, la pensée divergente, et j’ajouterais la cognition sociale, la théorie de l’esprit, l’intelligence artificielle… Dans ce dédale, comment y voir clair ? Le facteur g est censé expliquer sur le plan psychologique ce qu’il y a d’universel à tous les fonctionnements psychologiques. À ce propos il est à remarquer que la plupart des objets mentaux identifiés relèvent de la logique, du raisonnement. Les tests des psychologues étant d’ordre logique, ils ont logiquement suscité des manifestations logiques. La formalisation de ces objets mentaux étant homogène à la logique des psychologues qui les ont cernés, il pourrait s’agir d’une objectivation de la logique par elle-même. Peut-être y a-t-il là une des clés à l’évidence que les tests d’intelligence, et en particulier le Wechsler dont Serge Larrivée, grand spécialiste du QI et coordinateur du numéro, nous démontre l’impartialité culturelle, ne sont pas réussis au même niveau quelle que soit la culture. Plus même, y a-t-il une autre intelligence, comme le propose Mottron en parlant des performances mentales dans l’autisme ? Ainsi que l’écrit mon ami Florian Forestier, philosophe et autiste, dans son ouvrage Mes Labyrinthes, « lorsqu’on applique les tests classiques aux autistes, plus de la moitié tombe dans la déficience intellectuelle. Lorsqu’on utilise des tests plus adaptés comme les Matrices de Raven, ce pourcentage tombe à 10-20 %… Quel sens donner alors à une intelligence qui ne s’exerce que dans certains contextes ? Des contextes qu’il faut parfois créer de toutes pièces ? » Qu’en dirait Serge Larrivée, ciblé sur les performances en facteur g, facteur supposé mesurer le construct d’intelligence ? Binet définissait l’intelligence comme ce que mesure son test. L’intelligence est-elle ce que mesure le facteur g ?

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Pierre-Marc de Biasi (dir.) : La fabrique du futur

 CNRS éditions - Mars 2024


Les objets qui fabriquent notre futur.
Quand la machine nous dit quoi penser et quoi faire.
Contre l'incertitude de notre avenir, la nécessité d'interroger le présent.

De quoi sera fait notre futur - celui des trente années à venir ? L'idéal du progrès, qui animait notre modernité, a fait long feu. Depuis peu, l'inquiétude domine et la question de l'avenir devient critique. Les équilibres précaires qui assuraient au monde un minimum de stabilité semblent se rompre, les menaces se multiplient : perte des solidarités, désaveu du politique, pandémie, extinction du vivant, fake news, dictatures, cyberattaques, rivalités impériales, crise énergétique, retour de la guerre en Europe... À quel avenir faut-il se préparer ? Comment y réfléchir ?
Les prospectives de ce livre ont en commun un parti pris et une méthode, la médiologie, telle que conçue par Régis Debray : interroger les processus par lesquels les idées acquièrent le pouvoir d'agir sur le réel, au point de créer les instruments qui le métamorphosent.
Rigoureux sans s'interdire l'humour, le diagnostic transite du technique au culturel et du symbolique au matériel, en se focalisant sur les objets, d'hier et d'aujourd'hui, qui nous parlent déjà de demain : entrevoir la révolution cognitive en examinant le smartphone et les algorithmes ; explorer l'amour au prisme de #MeToo ; la guerre à travers le drone ; la presse avec TikTok ; le cinéma face à la plateforme ; l'écologie via la futuriste " grelinette " championne du concours Lépine 1956, etc.

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Charles Darwin : Esquisse au crayon de ma théorie des espèces (éd. et préface Patrick Tort)

 Champion - Mars 2024


Traduction nouvelle par J.-M. Benayoun, M. Prum et P. Tort.
Précédé de Patrick Tort : "un manuscrit oublié"

« Esquisse au crayon de ma théorie des espèces » : c’est en ces termes exacts que Darwin décrit dans son journal personnel les 35 pages très approximativement rédigées et extrêmement elliptiques qu’il a consacrées au premier argumentaire de sa théorie de l’évolution des organismes. Ce texte de 1842 – Darwin a trente-trois ans –, écrit au crayon dans un style abrégé, couvert d’annotations, de ratures et de surcharges, est, après le brouillon de 1839 (traduit ici en annexe), la trace la plus ancienne de l’invention de la théorie de la sélection naturelle, qui se développera en 1844 et ne parviendra à s’exposer publiquement d’une manière satisfaisante que le 24 novembre 1859 lors de la première parution de On the Origin of Species.
Oublié sous un escalier de Down House, retrouvé en 1896 à la mort d’Emma Darwin, l’épouse du naturaliste disparu quatorze ans plus tôt, transcrit et publié en 1909 par son fils Francis, ce texte, inédit jusqu’ici en français, contient les informations les plus précieuses sur ce qu’a pu être la genèse, dans l’esprit de Darwin, d’une théorie qui allait révolutionner l’ensemble des sciences de la vie – et la représentation même de la nature.

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Alfred Fouillée : L'homme et la machine. La criminologie face aux défis contemporains (avant propos de Tony Ferri)

Les Éditions du Cicérone - Mars 2024


Qu’est-ce que la criminologie ? Quel est le rôle de la philosophie dans l’analyse du phénomène criminel et de la réponse pénale ? Comment penser les rapports entre le droit, la politique, l’éducation et les médias dans le domaine des pénalités ? Quelle place accorder à l’amour, à la morale, à la justice dans la prévention et le traitement de la délinquance ? Le comportement humain, normal ou déviant, est-il libre ou se réfère-t-il, in fine, à des lois mécaniques ?
Voilà quelques-unes des questions qui sont au cœur de cet ouvrage de choix. A travers une écriture fluide et accessible, Alfred Fouillée nous livre ici une réflexion revigorante sur les enjeux théoriques et pratiques de la criminologie. En tenant compte des apports de la philosophie, de la sociologie, de la psychologie et du droit, il nous invite à repenser les fondements et les finalités de la justice.
Dans L’homme et la machine, Tony Ferri nous introduit aux principaux textes d’Alfred Fouillée sur la question du crime et du châtiment. Il montre en quoi la pensée de Fouillée reste actuelle pour comprendre les problèmes et les défis auxquels notre société est confrontée en matière de sécurité, de prévention, de répression et de réinsertion. Il met en évidence la richesse et la pertinence d’une philosophie qui ne se contente pas de décrire la réalité des crimes et des peines, mais qui cherche à la saisir et à la transformer.

Alfred Fouillée (1838-1912) est philosophe, auteur d’une œuvre profonde et originale mêlant philosophie, sociologie, psychologie et droit. Il a cherché notamment à concilier l’idéalisme et le réalisme à travers une théorie des « idées-forces » comme aspirations vitales qui orientent la conduite humaine.
Tony Ferri (1973-…) est philosophe et criminologue, spécialiste du monde carcéral, du bracelet électronique et du registre de l’application des peines. Interrogeant le sens et l’efficacité des sanctions pénales, ainsi que les alternatives à la prison, son œuvre s’inscrit dans la lignée de la criminologie critique et humaniste.

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Alain Deneault : L'économie de la pensée - Feuilleton théorique 5

 Lux - Avril 2024


Que signifie-t-on lorsqu’on affirme d’une idée qu’elle est valable, qu’elle a de la valeur? Cette opération de tous les jours procède nommément, en philosophie, de l’«économie de la pensée». Ce cinquième opuscule du feuilleton théorique «Les économies» recense cette fois les usages du mot «économie» dans le champ de la philosophie. Depuis Kant, mais surtout depuis les néokantiens qui ont médité sur la dimension pratique de la pensée, réfléchir relève d’une économie qui cherche à mettre en relation une capacité de l’esprit à forger des notions abstraites, un sens de l’observation des phénomènes sensibles et une psychologie tenant compte de l’état du savoir et de l’art de connaître en société. Il s’agit aussi de découvrir la façon dont les sciences économiques modernes ont récupéré et tordu ces schèmes analytiques, en faisant de la monnaie l’instance de prédilection de l’évaluation, au point de pervertir ce que faisait l’économie de la pensée dans la finesse et l’ouverture.
En appendice, «L’économie mathématique», écrite avec François Genest, refait la genèse du nombre autour du souci d’économie qui anima les mathématiciens dans l’histoire, et affranchit ces puissances de seules considérations comptables et instrumentales.

Alain Deneault est docteur en philosophie de l'université Paris-VIII et directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris.
Il est notamment l'auteur de Noir Canada (Écosociété), Offshore (La Fabrique/Écosociété), Paradis sous terre (Rue de l'échiquier/Écosociété) et La Médiocratie (Lux éditeur). Il a récemment publié De quoi Total est-elle la somme ? (Rue de l'échiquier/Écosociété).

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vendredi 29 mars 2024

Jean-Claude Schmitt : Retour vers le futur. L'Apocalypse au Moyen Âge

Société d'Ethnologie - Avril 2024


"Le 24 février 2022, les chars russes entraient en Ukraine, entamant une guerre d'une ampleur et d'une violence sans précédent en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Subitement, le thème de l'apocalypse – auquel les débats de ces dernières années sur le réchauffement climatique nous ont habitués – a pris tout près de nous un nouveau visage: celui de la guerre totale, des destructions massives et systématiques, du massacre de populations civiles. Nous voici, malgré nous, invités à "faire retour" sur l'apocalypse."
Dans cette conférence inédite, Jean-Claude Schmitt interroge dans la longue durée le thème de l'apocalypse, des textes bibliques aux usages politiques qui en ont été faits durant le Moyen Âge.

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Steven J. Lenzner, Svetozar Minkov (éds.) : Leo Strauss Published but Uncollected English Writings

St Augustine's Press - Mars 2024


Any presentation of political philosophy in the 20th century is radically incomplete without Leo Strauss. The appearance of this collection is particularly important given the relentless but shifting interest in his influence and thought in recent years. An emphasis on what Strauss has directly published, the editors Lenzner and Minkov assert, must retain primacy when establishing his full range of importance. "Though Strauss scholars, to say nothing of others, have reason to be grateful for the publication in recent years of many of Strauss's unpublished lectures and essays as well as
his correspondence with some of his leading contemporaries, the publication of these materials has tended to overshadow the serious study of those works upon which he sought to establish his reputation and legacy."

The most complete record of Strauss includes his full books together with his other published writings, and the intention of this volume is to present in one collection everything Strauss chose to publish in English that has not already appeared as a full length book. The material is arranged chronologically so as to provide the most direct connection to the author himself and avoid undue categorization by the editors.

"Among the highlights of these works published between 1937 and 1972 are striking formulations not to be found in his books on the relationship between philosophy and society, which is perhaps the most prominent theme in Strauss's corpus taken as a whole; rare "personal" statements that shed light on his self-understanding as a philosopher; his first writing devoted solely to a classical thinker ('The Spirit of Sparta or the Taste of Xenophon'); his first piece devoted to Plato, 'On a New Interpretation of Plato's Political Philosophy', his most searching engagement of Jean-Jacques Rousseau; his first treatment of the thought of Niccolò Machiavelli and a wonderful, later treatment of Machiavelli's relation to ancient writers; and a critical review of a book on Xenophon's Hellenica which expands Xenophon's own work."

This new compilation of Strauss's scattered work is invaluable for those interested in the political philosopher, to be sure. But it is also an important contribution to the field in general as well as the history of philosophy.

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Claude Gontran : Pour une relecture d'Épicure. Les fondements pratiques de son matérialisme

 L'harmattan - Mars 2024


Cet ouvrage propose une lecture d’Épicure à travers ses seuls écrits : il met en relation de façon inédite les Lettres, les Maximes et les Sentences avec les nombreux fragments de papyrus du Livre XXV De la nature. Le lecteur de Lucrèce retient l’image un peu naïve d’un Épicure qui nous libère des superstitions par la science. Le texte d’Épicure va beaucoup plus loin : il nous invite à tisser, à l’échelle de l’humanité entière, les liens de l’amitié qui nous rendront – nous, mortels – indestructibles et bienheureux, à l’image que nous nous forgeons des dieux. Il fonde sur cette activité pratique une compréhension de notre monde conforme à l’exigence d’absence de trouble, dans la pensée comme dans l’être.

Claude Gontran, professeur agrégé de lettres classiques en retraite, est l’auteur d’une thèse soutenue en 2020 intitulée « Une théorie matérialiste de la pratique. Épicure : Lettres, Maximes et Sentences, et livre XXV du traité De la nature ».

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Ivan Samson, Myriam Donsimoni : La modernité, un bilan. Pour une géopolitique des valeurs

 L'Harmattan - Mars 2024


Il y a quatre cents ans, en Europe, les savants s’affranchissent de l’obscurantisme religieux. Ensuite, les Révolutions libèrent les peuples du féodalisme et du despotisme. Ils choisissent pour eux mêmes, et pour l’humanité, de nouvelles valeurs, émancipatrices et fraternelles. Ce mouvement est la Modernité.
Les humains ont besoin de partager des valeurs afin d’affronter des défis gigantesques : le climat, le développement, les pandémies, les migrations et les guerres. Pourtant, au XXIe siècle, le résultat est mitigé : l’élan est puissant, mais il n’a pas embrassé la planète. La démocratie est même contestée par des peuples. La Modernité s’est enlisée dans l’Occident.
Les identités de sol, de langue ou de religion servent d’ancrage ; mais elles séparent, elles singularisent. Il est temps de remplacer les identités par les valeurs. Elles traversent les frontières ; elles rassemblent, elles universalisent. Pour sortir de l’ornière, une géopolitique des valeurs est à construire. Le bilan de la Modernité en est un point de départ.

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Edouard V. Piely : Jacques Ellul. Face à la puissance technologique

 L'Escargot - Mars 2024


À mesure que grandit l'emprise des technologies sur nos vies, on redécouvre la nécessité d'avoir des philosophes « lanceurs d'alerte ». Aux grands enjeux les grands penseurs, capables d'étudier n'importe quel recoin du monde. Jacques Ellul (1912-1994) est de ceux-là. Convoqué tour à tour par des anarchistes, des professeurs d'université ou des théologiens, il est désormais la référence française en matière d'éthique de la technique. On ne mesure pas encore l'étendue des vertus émancipatrices de la pensée du sociologue gascon, mort à Pessac il y a désormais trente ans. Au fil de l'histoire, les grandes idéologies du xxe siècle se sont rejointes dans la même ode au productivisme, la même foi dans le Progrès. C'est tout l'intérêt du travail d'Édouard V. Piely que de montrer comment Ellul a insisté sur le caractère liberticide du développement technicien, prisonnier de sa propre logique d'accroissement et de sa fuite en avant vers toujours plus d'efficacité. Ellul, à qui l'on doit la formule « penser global, agir local », peut ainsi faire figure de modèle aujourd'hui, alors que nous sommes face à la nécessité, en pleine expansion numérique à marche forcée, de nous affranchir des emballements techniciens. Cette biographie, écrite avec passion par un spécialiste, offre à tous, et en particulier aux jeunes générations qui découvrent le penseur, une entrée pédagogique et engagée. Préface de François Jarrige

Édouard V. Piely est journaliste indépendant. Son travail porte sur la place qu'occupe la technique dans nos sociétés, particulièrement le développement numérique. Engagé dans les luttes sociales et écologistes, il est également membre de la rédaction de Sciences Critiques.
François Jarrige est historien, maître de conférences à l'Université de Bourgogne. Ses travaux explorent l'histoire des mondes du travail, des techniques et de l'industrialisation à l'aune des enjeux sociaux et écologiques. Il a publié de nombreux ouvrages.

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Frédérique Aït-Touati : Contes de la Lune. Essai sur la fiction et la science modernes

 La découverte - Mars 2024


Alors que les travaux de Kepler, Galilée et Newton révolutionnent la perception du monde, les astres et autres objets célestes échappent largement à la connaissance. Comment décrire ces réalités lointaines, comment y accéder en pensée ? Au XVIIe siècle, la fiction devient l'outil nécessaire pour dépasser les limites des premiers télescopes et fournir à la science les moyens de se forger une nouvelle représentation du cosmos. À la mathématisation du monde et au développement des disciplines expérimentales se joignent ainsi les récits de voyages lunaires, les fables sur l'art de voler et l'éloquence du merveilleux.
À la croisée des études littéraires et de l'histoire des sciences, ce livre publié en 2011 a marqué un tournant dans la discussion contemporaine sur les pouvoirs de la fiction. En montrant comment les arts ont nourri le développement de la science moderne, Frédérique Aït-Touati redéfinit radicalement les liens entre deux cultures loin d'être antagonistes : mues par la même curiosité exploratoire, science et fiction apparaissent étroitement enchevêtrées dans leur pensée et leurs modes d'action. Un ouvrage désormais classique sur la puissance cognitive de la littérature et l'audace imaginative de la science.

Frédérique Aït-Touati est historienne des sciences, chercheuse au CNRS et metteure en scène. Elle est spécialiste de littérature comparée et d'histoire des sciences. Ancienne élève de l'École Normale Supérieure (ENS-LSH), agrégée de lettres modernes, docteur en littérature comparée (Paris IV, 2008) et diplômée de l'université de Cambridge, elle a enseigné à l'université d'Oxford de 2007 à 2014 avant de travailler au CNRS. Ses recherches portent sur les liens entre la littérature et la science à l'âge classique. Elle a également développé avec Bruno Latour différentes formes d'écritures théâtrale et performative.

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Piero Schiavo : Images de Démocrite entre philosophie et légende. La fortune du philosophe d'Abdère entre les XVIe et XVIIIe siècles

 Georg - Mars 2024


Philosophie, littérature, beaux-arts, nombreux sont les domaines dans lesquels on retrouve une représentation de Démocrite. Cet ouvrage se focalise sur la réception de l'image du philosophe d'Abdère dans la culture française entre les XVIe et XVIIIe siècles à partir des multiples anecdotes transmises sur lui. Il s'intéresse en particulier à la figure légendaire du philosophe et à la connotation qu'elle a eu à chaque époque. À partir de la lecture des interprétations et transfigurations attribuées à l'image de Démocrite au fil de l'histoire, et en s'appuyant sur une méthode de philosophie par l'image, ce livre a pour objectif de faire émerger la sensibilité et les intérêts propres à chaque époque, dans ce cas de la Renaissance jusqu'au siècle des Lumières.

Piero Schiavo est diplômé en Histoire de la philosophie à l'Université de Bologne avec un mémoire de maîtrise sur les figures des philosophes antiques dans les Essais de Montaigne, avec une attention particulière aux images du Democritus ridens et Heraclitus flens.

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Cliniques méditerranéennes 2024/1 (n° 109) : Psychanalyste et champ social

 Erès - Mars 2024


Au sein de l’expérience clinique, le symptôme d’un sujet se dévoilerait toujours dans une intrication indissociable avec les pratiques, les normes et les discours qui régissent le social – au point qu’il semble même que le symptôme se structure depuis ce champ du social. Alors comment peut-on penser cette articulation, entre ces registres qui paraissent a priori foncièrement hétérogènes ? Quels seraient les fondements, mais également les implications et les difficultés épistémologiques de cette intrication entre symptôme et champ social ? Comment caractériser plus précisément la place qui reviendrait au social dans la détermination du symptôme ? Quel discours le clinicien psychanalyste peut-il être fondé à tenir sur le social, en dehors de l’espace singulier de la cure, et quelle est alors la spécificité de son abord du social ?
À l’heure où de nombreux travaux issus d’une clinique psychanalytique font l’hypothèse d’une nouvelle économie psychique ou de nouveaux symptômes propres aux subjectivités contemporaines, ce numéro cherchera à réinterroger la manière dont la psychanalyse peut éclairer ces mutations ancrées dans le social : comment des processus ou des mutations sociales et anthropologiques viennent-ils affecter la subjectivité ? Peut-on faire l’hypothèse que certaines entités cliniques seraient plus perméables que d’autres aux effets du social ? La clinique et la théorie psychanalytiques peuvent-elles fournir des éclairages à la question du constructivisme en psychopathologie ? Peuvent-elles contribuer à cerner plus précisément cette part de contemporain ou de mutation au sein des inventions subjectives et des rapports que les sujets entretiennent avec leurs symptômes ?
Il s’agira d’aborder ces questionnements dans leurs dimensions indissociablement cliniques, épistémologiques et éthiques.

Page 5 à 8 : Amos Squverer et Sarah Troubé - Avant-propos. Psychanalyse et champ social | Page 9 à 22 : Paul-Laurent Assoun - L’hymne au nouveau : idéologie du neuf et savoir de l’inconscient | Page 23 à 34 : Laurent Combres - Les cliniques et le politique : faut-il définir le symptôme ? | Page 35 à 48 : Jean-François Chiantaretto - Se parler ou devenir transparent ? L’interlocution interne, de l’intrapsychique au culturel | Page 49 à 61 : Derek Humphreys, Nicolas Schwalbe et Felipe Saavedra - Cliniques de l’exclusion : penser les marges du social avec Deligny | Page 63 à 75 : Michèle Benhaïm - Le transfert aux limites de l’analysable : une clinique face aux traumatismes collectifs | Page 77 à 89 : Pascale Molinier - Aimer et travailler : clivage ou consubstantialité ? | Page 91 à 103 : Tamara Guénoun - Le psychothérapeute, l’adolescent et le fait religieux | Page 105 à 117 : Alain Ehrenberg - La clinique, l’individuel et le social : un exercice de clarification | Page 119 à 133 : Manuel Boiton - Sylvia ou le besoin d’unité narcissique : à propos du « sentiment d’existence » à l’adolescence | Page 135 à 146 : Chloé Blachère, Angélique Christaki et Florian Houssier - La mue faussée d’un fils pour sa mère : place et fonctions dans l’économie psychique maternelle | Page 147 à 160 : Stéphane Muths - Avatars du double à l’adolescence : phénomènes dissociatifs non psychotiques | Page 161 à 173 : Laura Camacho et Anne Brun - La douleur comme indicateur et tentative de régulation des interactions avec l’objet | Page 175 à 187 : Christine Mathonnat - De l’éruption pulsionnelle à l’explosion somatique, ou les enjeux psychiques de la somatisation | Page 189 à 201 : Isabelle Villecourt-Couchat - Passage à l’acte, honte et solitude maternelle : récit d’une impossible séparation | Page 203 à 219 : Aurélie Belladina - Traumatismes sexuels : le désaveu de l’entourage comme miroir du déni du sujet | Page 221 à 234 : Manon Bourguignon, Muriel Katz-Gilbert, Vic Arduini et Alice Dermitzel - Vivre la perte d’un frère ou d’une sœur depuis l’exil : quel destin des liens fraternels après une disparition forcée de personne ? | Page 235 à 247 : Mathilde Saïet - En attendant… | Page 249 à 262 : Claudia Infurchia - La spirale : une métaphore de la compulsion de répétition ? De la « mort dans le symbolique » au « désir d’immortalité symbolique » | Page 263 à 276 : Claire Devita - Le commentaire psychanalytique du texte littéraire, un supplément éthique à la théorie de l’interprétation | Page 277 à 291 : Cristelle Lebon - Processus de remémoration au cinéma : entre rêve et hallucination, de Bergman à Hitchcock | Page 293 à 294 : Olivia Roose-Beauprez - Histoires de psy | Page 295 à 296 : Livio Boni - Anne Gagnant de Weck, Un divan à Delhi – Psychothérapie et individualisme dans l’Inde contemporaine, préface d’Alain Ehrenberg, Paris, ens éditions, 2023 | Page 296 à 298 : Jacques Hochmann - Marie Allione, L’Éventail et la boussole, d’une psychiatrie déboussolée à l’espoir d’une psychiatrie humaniste, L’Harmattan, 2023 | Page 298 à 300 : Jean-Francois Rey - Pierre Delion, Urgence de la psychothérapie institutionnelle, Éditions Campagne Première, 2023 | Page 300 à 301 : Hélène Fresnel - Roland Gorri, La Fabrique de nos servitudes, éditions Les Liens qui libèrent, 2022.

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Sens-Dessous 2024/1 (N° 33) : Héros

Éditions de l'Association Paroles - Mars 2024


Page 1 : Nadia Taïbi - Aux héros bozailleurs | Page 7 à 16 : Antoine Garapon et Nadia Taïbi - L’ambivalence (parfois héroïque) de la victime | Page 17 à 50 : Jérôme Beauchez et Nadia Taïbi - L’empreinte du poing, ou la boxe au quotidien | Page 51 à 60 : Laurent Avezou - Héros et maudits de l’Histoire | Page 61 à 66 : Xavier Hélary et Nadia Taïbi - Jeanne d’Arc figure paradoxale de l’héroïsme : victime et cheffe de guerre | Page 67 à 78 : Marc Tourret - Les développements récents de la fabrique héroïque | Page 79 à 94 : Cléo Marmié et Nadia Taïbi - Héros à l’amer | Page 95 à 110 : France Aubin et Sébastien Houle - Malheur au peuple qui a besoin de héros – Hegel | Page 113 à 122 : Louis-André Dorion - La mort de Socrate, ou quand la vie ne mérite plus d’être vécue | Page 123 à 140 : Vincent Grégoire - À l’ombre de Léry et Champlain, l’héroïsme mineur du truchement | Page 141 à 151 : Juliette Grange - Naturalité de la nation et de la masculinité dans les extrêmes droites | Page 153 à 162 : Céline Jouin - La guerre à l’âge de la technique selon Carl Schmitt | Page 163 à 171 : Nadia Taïbi - La mauvaise fille héroïque Sylvie Paul Green-Eyes | Page 175 à 185 : Claudine Paque - Sur les traces du plus ancien de nos héros | Page 191 à 204 : Carole Edwards - Du loser attendrissant au beauf détestable.

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Raisons politiques 2024/1 (N° 93) : Autour de Quentin Skinner

 Presses de Science po - Mars 2024


Quentin Skinner est l’un des grands noms de l’histoire des idées politiques contemporaine. Figure de proue de l’École de Cambridge, il a contribué à populariser une approche contextualiste du canon de la philosophie politique. Cette nouvelle méthode continue d’influencer notre approche des idées politiques.
À partir de son oeuvre, ce dossier entend repenser les rapports entre histoire des idées et théorie politique. En plus d’une traduction inédite d’un article de Quentin Skinner, visant à défendre l’École de Cambridge contre ses critiques, le volume rassemble des contributions relevant de l’histoire sociale des idées, de la philosophie et de l’épistémologie. D’une manière générale, toutes entendent répondre à la question suivante : comment tenir compte du contexte sans réduire le texte à une simple expression idéologique de son temps ?

Page 5 à 13 : Lucille Lacroix et Ana-Maria Szilagyi - Penser les rapports entre la théorie politique et l’histoire des idées politiques | Page 15 à 30 : Quentin Skinner, Justine Brisson et Arnaud Miranda - L’histoire, la philosophie politique et l’École de Cambridge | Page 31 à 57 : Frédérique Matonti - De l’histoire conceptuelle à la pensée critique | Page 59 à 82 : Owen Phillips - Quentin Skinner and the Autonomy of Ideas | Page 83 à 98 : Daniele Giuseppe Palmer - Accounting for Intellectual Traditions in the History of Ideas | Page 99 à 127 : Benjamin Jobard - La relecture skinnérienne des actes de parole | Page 129 à 140 : Ginevra Martina Venier - Quentin Skinner et l’herméneutique critique : une entente possible ? | Page 141 à 161 : Sabina Tortorella - Autour du commun et de la communauté chez Hegel.

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Charlotte Chennetier : « Une divine harmonie ». Vie et aventures d'une idée (1551-1627)

 Classiques Garnier - Mars 2024


À la Renaissance, la notion antique d'harmonie, qui a été transmise par la littérature médiévale, est vivifiée par le renouveau de la pensée néoplatonicienne. Les humanistes français, confrontés à diverses problématiques de traduction et à une vaste tradition littéraire, se forment souvent une représentation personnelle de ce qu'elle recouvre. Certains développent des métaphores complexes qui sortent parfois totalement du système de représentation néoplatonicien. C'est dans la rencontre entre l'héritage païen et la pensée chrétienne que naissent les transformations les plus profondes de l'harmonie néoplatonicienne. Cet ouvrage présente en particulier l'harmonie de l'homme, en relation avec les formes de conformité et d'union à Dieu.

Charlotte Chennetier est agrégée, docteur en littérature française et membre associé de l'Institut de recherches sur la Renaissance, l'âge Classique et les Lumières (IRCL) de l'université Paul-Valéry - Montpellier III. Ses travaux portent sur la littérature du XVIe siècle, notamment dans ses liens avec la théologie, la philosophie, la musique et l'histoire des sciences.

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Sophie Chiari : L'écocritique. Repenser l'environnement au prisme de la littérature

 PU Blaise Pascal - Avril 2024


Apparue dans les années 1990, l’écocritique a radicalement changé notre façon d’appréhender la littérature. Elle a en effet décentré notre regard, jusque-là capté par les actions et les sentiments des personnages, pour l’orienter vers une nature longtemps considérée comme un arrière-plan, voire un simple décor. Cet ouvrage expose en les illustrant les grandes caractéristiques de cette nouvelle approche critique, plurielle par essence, qui analyse non seulement ce qu’on a nommé tour à tour la nature, l’environnement ou le non-humain dans les textes littéraires, mais qui appelle aussi, à l’heure de l’Anthropocène, une lecture plus engagée des œuvres de fiction.

Introduction
1. La naissance de l’écocritique
2. Les grandes mouvances écocritiques : Du commencement à aujourd’hui
3. Et la France ?
4. Bilan et perspectives
Conclusion : Repenser le non‑humain, de l’art à l’action
Sélection bibliographique

Sophie Chiari est professeur de littérature anglaise (XVIe-XVIIe siècles) à l'Université Clermont Auvergne, membre de l'IHRIM (UMR 5317) et Directrice de la Maison des sciences de l'homme de Clermont-Ferrand. Elle a récemment dirigé Spectacular Science, Technology and Superstition in the Age of Shakespeare avec Mickaël Popelard (Edinburgh University Press, 2017) et Freedom and Censorship in Early Modern English Literature (Routledge, 2018). Sa dernière monographie s'intitule Shakespeare's Representation of Weather, Climate and Environment (Edinburgh University Press, 2018).

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jeudi 28 mars 2024

Justine Feyereisen : Renouer avec la terre extatique. Essai de sensopoétique chez J.M.G. Le Clézio

 Classiques Garnier - Mars 2024


Comment écrire le vivant après la Modernité ? Comment retisser les liens entre sensations, éthique et action ? Comment témoigner des trajectoires de vies indésirables ? Comment rendre sensible ? Ouvrant un nouveau champ critique à la croisée de la linguistique textuelle et de la philosophie, cet essai propose de raviver le pouvoir incantatoire de la littérature par une poétique des sens - une sensopoétique - depuis l'oeuvre de J.M.G. Le Clézio. Initiant à l'extase matérialiste, les sens agissent comme un prisme « dé-scriptif » des mouvements, des formes, des mémoires et des cosmovisions de l'époque contemporaine pour une pensée poétique concrète, chargée de la sédimentation du temps et de son limon d'espoir.

Justine Feyereisen est docteure en langue et littérature françaises de l'université libre de Bruxelles et de l'université de Grenoble. Elle a mené des projets de recherche à l'université de Berkeley, l'université d'Oxford et l'université de Gand. Autrice d'une trentaine d'articles, elle est aussi présidente de l'Association des lecteurs de Le Clézio et co-rédactrice en chef des Cahiers Le Clézio.

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Miguel Benasayag et Bastien Cany : Contre-offensive. Agir et résister dans la complexité

 Le pommier - Mars 2024


Comment promouvoir un changement social et écologique sans se heurter aux écueils anthropocentristes de l'Anthropocène ? Comment sortir du mode occidental de l'agir linéaire, rationaliste et programmatique, d'un sujet qui se conçoit comme extrait du monde sur lequel il veut intervenir. Bref, comment agir et résister dans et par la complexité ? Poursuivant la réflexion de leurs précédents ouvrages (Les Nouvelles Figures de l'agir, La Découverte, 2019 ; Le Retour de l'exil, Le Pommier, 2019), Miguel Benasayag et Bastien Cany proposent ici de sortir des bibliothèques pour se tourner vers le terreau des pratiques concrètes. S'appuyant sur des pistes développées au sein d'expériences alternatives et radicales en Amérique du Sud mais aussi en Italie, en Belgique et en France, ils tentent de constituer un petit manuel de l'agir dans la complexité. Sans chercher à jouer à la nouvelle avant-garde éclairée, à fournir modèles ou recettes prêtes à l'emploi, ils veulent offrir au lectorat un vadémécum de résistance.

Philosophe, psychanalyste, ancien résistant guévariste, Miguel Benasayag est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Connaître est agir (La Découverte, 2006), Eloge du conflit (La Découverte, 2007) et Fonctionner ou exister ? (Le Pommier, 2018). Journaliste, formé à l'histoire contemporaine, Bastien Cany anime avec Angélique Del Rey et Miguel Benasayag le collectif Malgré Tout.

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