Sous la direction de Hourya Bentouhami et Christophe Miqueu
Parution : juin 2010 – Edition : l’harmattan – Collection : Pouvoirs comparés – prix : 21,50
La démocratie se conçoit habituellement par opposition au conflit, vecteur de division et de dissension au sein du corps politique. Comme l’indique Christian Lazzeri dans sa préface, « le présent livre, bien que ses auteurs ne contestent pas la nécessité des pratiques de démocratie délibérative, considérerait plutôt que leurs présupposés résident d’une part, dans une représentation négative des conflits et de l’autre, en la croyance dans la possibilité de les réduire ». Partant de la distinction entre conflit et violence, cet ouvrage collectif a ainsi pour ambition de redonner tout son sens agonistique à la démocratie : un espace public où la possibilité même du conflit doit être maintenue. Qu’ils prennent la forme des mobilisations en faveur des travailleurs pauvres, des immigrés clandestins, des minorités dites « culturelles » ou « ethniques », les conflits au sein d’une démocratie ne disent pas, contrairement à ce que l’on pourrait penser, « ce que veut le peuple », mais ce que le peuple ne veut pas, à savoir sa disparition, son invisibilisation en tant que peuple. Les conflits témoignent alors des capacités de résistance à des formes d’oppression, qu’elles soient de classe, de race ou de genre, visant à changer le récit de la communauté politique afin de rendre au terme de démocratie son sens authentiquement originel : un égal accès à la sphère publique pour tous.
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