Vrin, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 2011
Georges Canguilhem fut un personnage majeur dans l’univers intellectuel français de l’après-guerre. Pendant longtemps, sa notoriété a largement reposé sur ses travaux d’histoire des sciences, et ses vues originales sur la technique. Aux yeux de ses disciples, il apparaissait comme un maître dans le maniement rigoureux des concepts, avec une attention particulière aux sciences de la vie et aux pratiques de la médecine.
Depuis une décennie, on a le sentiment que ses écrits et sa personne, au-delà de cette spécialisation de l’exercice philosophique, sollicitent l’intérêt et les recherches de publics nouveaux, dépassant largement les cercles de ceux qui l’ont connu. Le premier volume de ces Œuvres Complètes devrait aider à comprendre ce phénomène : Georges Canguilhem est sans aucun doute un représentant de l’école française d’histoire des sciences, mais cette spécialisation intellectuelle repose sur un engagement philosophique, politique, profond, passionné, parfois virulent, dont va témoigner son engagement dans la Résistance. C’est ce qui devrait apparaître aux lecteurs des textes publiés par le jeune Canguilhem, de 1926 à 1939.
Réunis et présentés par un collectif d’universitaires et de jeunes chercheurs, ces textes sont regroupés en trois parties : l’ensemble des articles de revues, lettres et divers documents de circonstance, le fascicule Le Fascisme et les paysans de 1935, et le Traité de Logique et de Morale, publié à compte d’auteur à Marseille en 1939, avec Camille Planet.
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