Notre siècle se place sous le signe de la fin des totalités, de la dissémination, de la réalité atomisée, des multiplicités pures. Autrement dit, l’être prend congé de l’un.
Mais il est aisé de constater que la domination n’a pas pris fin pour autant. La multiplicité à son tour impose son règne, qui a pour nom mondialisation. Ce n’est donc pas le multiple qui nous libère, mais au contraire l’un, si du moins celui-ci se libère de l’être comme l’être s’est libéré de l’un : une unité qui ne conduit donc pas nécessairement à l’unitotalité.
À cette fin, Comme un nouvel Atlas noue le dialogue entre les trois grands philosophes (Plotin, Proclus, Damascius) du néoplatonisme, qui seul, dans l’histoire de la philosophie, a osé penser la différence radicale de l’un par rapport à l’être. Dans cette perspective, l’un apparaît comme une philosophie de la liberté, susceptible de répondre au primat actuel du monde sensible et du devenir autant et mieux qu’aux formes intelligibles et aux idées éternelles de la cosmologie antique à laquelle cette pensée originellement se rattache.
Se définit alors un principe, qui tient et maintient le monde sans pour autant le déterminer et moins encore le dominer : un principe meilleur que la puissance. (2016-12-21)
Pierre Caye, ancien élève de l’École Normale supérieure, directeur de recherche au CNRS, a consacré une part importante de ses recherches aux sources antiques de notre culture philosophique, artistique et politique. Il est aussi l’auteur de Critique de la destruction créatrice (Les Belles Lettres, 2015) dont le Nouvel Atlas donne les clefs métaphysiques.
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