Pour approcher chez Mallarmé l’idée d’une relation entre la poésie et le théâtre, au-delà de toutes les conventions, Jean-Christophe Bailly évoque le « travail de sape d’un art cherchant la créance immédiate et échappant à son utopie fondamentale ». Jacques Rancière fait suite à cette idée en pointant la notion du texte, de sa représentation, du rapport au public. Puis est introduite la question du politique, afin de déterminer si l’oeuvre de Mallarmé se développe au-delà de l’« écriture pure ». Les voix de Philippe Lacoue-Labarthe, Alain Badiou et Jacques Rancière se succèdent afin de scruter les rapports entre la prose et le poème, le poème et le théâtre, et ces auteurs ne sont pas nécessairement d’accord sur tous les points abordés. Ce dialogue en direct entre plusieurs voix, plusieurs pensées, complices mais pas complaisantes, n’exprimant pas toutes la même matière, la même intériorité, dans des styles quelque peu contrastés, est l’une des choses les plus inspirantes de ce texte. La progression en direct de cette réflexion au sujet de Mallarmé, auteur complexe, se trouve affinée par l’échange, le va-et-vient rapide entre plusieurs subjectivités.
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