Hermann - Avril 2023
Ce numéro 22 de la revue des Collèges de clinique psychanalytique du champ lacanien prend son élan d’une question : « Qu’est-ce qu’une clinique psychanalytique ? » Pour Lacan cette « question commence à partir de ceci qu’il y a des types de symptômes, qu’il y a une clinique. Seulement voilà : elle est d’avant le discours analytique, et si celui-ci y apporte une lumière, c’est sûr mais pas certain ». Si la psychanalyse n’est pas une science mais un discours, elle a pour tâche d’éclairer cette clinique qui la précède d’une façon originale, distincte des autres discours. En 1970, à l’occasion d’une intervention intitulée Apport de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique, Lacan revient sur le cas Aimée et interroge la différence entre sa position de psychiatre et de psychanalyste : « À la vérité, je ne vois pas une montagne ni rien qui me sépare de la façon dont j’ai procédé à cette époque-là. Ma patiente […] était vraiment très touchante. La façon dont j’ai procédé avec elle et ce que j’enseigne maintenant, je ne vois absolument aucune espèce de différence […]. Si on relit ma thèse, on voit cette espèce d’attention donnée à ce qui a été le travail, le discours de la patiente, l’attention que je lui ai apportée est quelque chose qui ne se distingue pas de ce que j’ai pu faire depuis. » Apporter la plus grande attention au discours du patient jusqu’à s’en laisser enseigner distingue le discours analytique de celui de la science. À cette condition le discours analytique est susceptible d’éclairer cette clinique qui le précède.
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