Le livre qui accompagne l’exposition Tables de montage, à l’abbaye d'Ardenne du 5 mai au 22 octobre 2023.
Pour la première fois, le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman ouvre ses archives et montre son travail. Au cœur de ce dispositif : son immense fichier de travail, commencé dès 1971, composé de plus de 148 000 fiches, et qui recueille le plus précieux de ce qu’il a lu, vu, aimé.
On sait qu’il n’y a pas de pensée sans stock, pas de recherche sans outil, pas d’invention sans ordre. La démarche de Georges Didi-Huberman, lecteur dévorateur et regardeur insatiable, s’inscrit bien sûr dans la grande histoire des arts de mémoire, c’est une longue tradition qui va de l’organisation des savoirs jusqu’aux façons de tenir son agenda…
Pour Tables de montage, Georges Didi-Huberman a tracé une ligne de coupe dans son immense fichier. En choisissant et en jouant avec plus de six cents fiches, il propose l’atlas miniature de sa recherche entre disparates, affinités électives et gai savoir. Il monte, écarte, rapproche. « Sous la table, la peur… Sur la table, le jeu ». Le fichier efficace et fabuleux, à la fois meuble Ronéo et thesaurus borgésien, donne forme à la pensée. Tables de montage, au cœur du travail de la pensée.
Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l’art, est l’auteur d’une œuvre majeure, composée de plus d’une soixantaine d’ouvrages et récompensée à plusieurs reprises (prix Aby Warburg, prix Max Weber, prix Alexander von Humboldt, prix Théodor W. Adorno, prix Walter Benjamin…). Il a reçu le prix Médicis essai pour Le Témoin jusqu’au bout. Une lecture de Victor Klemperer (Minuit, 2022). Son champ d’études s’étend de la peinture de la Renaissance italienne jusqu’à l’art contemporain. Il porte notamment sur les problèmes d’iconographie scientifique au XIXe siècle et leurs usages par les courants artistiques du XXe siècle, ainsi que sur la politique des images.
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