mercredi 19 novembre 2025

Marilia Aisenstein, Marina Papageorgiou (dir.) : Psychosomatique et psychanalyse. Quinze textes fondamentaux de l’école de Paris

 Ithaque - Novembre 2025


En 1952, dans son article sur « Les difficultés narcissiques de l’observateur devant le problème psychosomatique », Pierre Marty postule la capacité humaine de s’autodétruire « de façon pratique, effective », à savoir au moyen des affections et des maladies physiques. Introduisant une pensée révolutionnaire dans le champ des relations corps-esprit, cette hypo­thèse marque une rupture non pas avec la psychanalyse mais avec toutes les appro­ches psychosomatiques qui l’ont précédée. Rigoureux, le corpus théorique de l’École de Paris est un édifice d’une extrême cohérence. S’il est aujourd’hui fort connu et enseigné dans le monde, il n’est pas certain que sa complexité soit toujours pleinement saisie. À la différence de l’École de Chicago et des thèses de Franz Alexander, le modèle français récuse l’idée d’un parallélisme entre certains profils de personnalités et des maladies spécifiques. Présentant le symptôme comme une probable trace du non-symbolisé, il réfute aussi toute idée d’une généralisation de la symbolisation. Ancré dans la métapsychologie freudienne et fondé sur l’économie des mouvements de la libido et sur le conflit psychique, il aborde la maladie principalement autour de trois axes : l’idée d’une énergie commune aux fonctions psychiques et somatiques ; l’hypothèse d’une insuffisance des mécanismes névrotiques et de la faiblesse des défenses du moi ; enfin, la notion de « défenses somatiques » qui, en cas de surcharge de l’appareil psychique, pourraient suppléer aux insuffisances de la mentalisation.

Conçu comme une anthologie et avec un apparat scientifique important (biographies, bibliographie, rappel historique sur le mouvement psychosomatique, etc.), cet ouvrage réunit les plus importants psychosomaticiens de l’École de Paris (Institut de Psychosomatique) et propose des textes de : Marilia Aisenstein, Denise Braunschweig, Christian David, Christian Delourmel, Michel Fain, Pierre Marty, Michel de M’Uzan, Marina Papageorgiou, Catherine Parat, Benno Rosenberg, Claude Smadja, Gérard Szwec.

Préface de Gilbert Diatkine

Marilia Aisenstein (1946-2025), psychanalyste et psychosomaticienne, a dirigé la Société psychanalytique de Paris; elle a notamment publié Désir, douleur, pensée (Ithaque, 2020). Marina Papageorgiou est psychanalyste, psychosomaticienne, membre de la Société psychanalytique de Paris et ancienne directrice de la Revue française de psychosmatique (Puf).

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