Delphine Kolesnik-Antoine
Paru le: 18/06/2009
Editeur : PU Rennes
Collection : Philosophica
Prix : 148 €
Cet ouvrage envisage la question de la " force qu'a l'âme de mouvoir le corps " en articulant un double point de vue : celui d'une confrontation entre les philosophies de Descartes et de Malebranche et, à l'intérieur de chacun des deux systèmes cette fois, celui du corps animé puis de l'âme incarnée.
L'examen de la relation entre les choix physiologiques et l'élaboration de la métaphysique des deux auteurs permet de souligner, chez Descartes. une évolution se traduisant par une prise en considération toujours plus importante des champs d'application de l'union et de la nécessité, pour la physiologie (dans sa dimension à la fois descriptive et déductive) de rendre compte de la capacité de l'âme à mettre le corps en mouvement sans pour autant se matérialiser.
Chez Malebranche en revanche, la physiologie sert tout entière la destruction de la fonction des points d'action possibles de l'âme sur le corps. Le durcissement du mécanisme, rais au service de la critique de toute tentation de " superbe " de l'âme déchue. vient ainsi creuser, au coeur de l'occasionalisme. un gisement que les Lumières exploiteront : privées de leur enracinement théocentrique, les causes occasionnelles corporelles pourront se mettre à marcher toutes seules.
Mais il ne suffit pas au corps d'être davantage cause ? que l'âme pour que la voie s'ouvre éventuellement au matérialisme. Il faut en outre produire une authentique théorie de l'opacité et de l'impuissance de l'âme, qui libère la voie à son remplissement par la matière. Le deuxième moment de l'ouvrage montre ainsi comment le sentiment intérieur, chez Descartes. atteste la réalité de l'effort. au lieu qu'il se trouve démasqué par Malebranche et reconduit à la radicale inefficacité de la volonté humaine.
Au total, ce sont donc les catégories de " cartésianisme ", de " mécanisme ", de " dualisme ", " d'interaction " ou " d'occasionalisme ", ainsi que les théories de la création continuée, de la vision en Dieu ou encore du cogito et du type de certitude qui caractérise la conscience que l'âme prend ou croit prendre d'elle-même, qui se trouvent repensées.
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