Alain Juranville
Paru le : 14/04/2010
Editeur : PUF
4è de couverture :
" Le monde actuel, celui de la mondialisation et du capitalisme, est te monde juste qu'a voulu la philosophie depuis son commencement avec Socrate et Platon.
" Comment l'auteur de cet ouvrage peut-il soutenir pareille thèse ? Parce que le monde où nous vivons est celui de la fin de l'histoire. Non pas certes au sens hégélien d'un accomplissement naturel et irrésistible - il y a eu l'Holocauste. Mais au sens où, dans ce monde, le mat foncier de l'homme, sa complaisance inéliminable à l'aliénation, son injustice constitutive, son refus de l'" ex-istence " vers l'autre, sa pulsion de mort, ont été fixés : le mal a été réduit à sa forme minimale - socialement, le capitalisme.
Dans cette fin de l'histoire s'établit ta démocratie véritable, celte qui garantit à chacun, parle droit, les conditions pour advenir à son individualité. Une démocratie délivrée de tous démons de démocratie directe (populaire, d'opinion, participative, etc.) et confirmée dans sa vérité de démocratie représentative par l'acceptation résolue du capitalisme. Telles sont les conséquences politiques que doit tirer aujourd'hui ta philosophie, si du moins elle ne se contente pas, avec ta pensée contemporaine depuis Kierkegaard, de poser l'existence ; de surcroît elle pose l'inconscient qui en est le principe.
Car ta seule affirmation de l'existence a voué la philosophie à une contradiction radicale incarnée dans ce penseur si problématique qu'est Carl Schmitt. Et elle a débouché, à travers le projet de révolution anticapitaliste, sur tes horreurs du totalitarisme lumineusement décrites par Hannah Arendt. La philosophie ne peut résoudre une telle contradiction qu'en affirmant l'inconscient : cet inconscient créateur par lequel est assumé, autant qu'il est possible, le refus foncier de l'existence - la pulsion de mort.
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