Philippe Mengue
30 mars 2011 – Germina – 12 €
Présentation de l’éditeur : La philosophie peut-elle faire la guerre, comme Bernard-Henri Lévy dans un récent ouvrage (De la guerre en philosophie, 2010) le revendique pour sa propre philosophie ? Les notions de guerre et de paix sont-elles ici à prendre au pied de la lettre ? Ou ne sont-elles qu’une métaphore se référant aux luttes, aux réfutations, aux disputes où peuvent s’engager les philosophes ?
S’il n’est guère possible de définir la philosophie comme une guerre réelle, il ne paraît pas plus pertinent de la définir comme une guerre de papier. Plutôt que de tracer des lignes de combat et d’affronter des ennemis, les philosophes semblent plus soucieux de tracer des lignes souples, des « lignes de fuite » à la manière de Gilles Deleuze. Ces lignes évacuent les oppositions et les combats pour préférer les connexions entre différences et hétérogénéités.
Ce sont en fait d’étranges liens d’amitié que tissent les philosophes. Et c’est bien de cela dont nous parle, depuis Platon, ce philein (aimer) qui est au cœur du mot même de « philosophie ». À l’arrière-plan de cette affaire d’amitié se dessine le moment socratique du non-savoir : débatteurs ou combattants, confrontés au vide du savoir, y abandonnent irrésistiblement la guerre des idées. C’est sans doute là toute la portée, modeste mais indiscutablement philosophique, d’une pratique comme celle du café-philo.
Philippe Mengue est agrégé et docteur d’État en philosophie. Spécialiste des œuvres de Sade et de Gilles Deleuze, il a enseigné à l’Université d’Aix-en-Provence. Il anime des séminaires au Collège international de philosophie, ainsi que le café-philo d’Apt.
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