Mars 2012 - Éditions Jérôme Millon - 15 €
Qu'y a-t-il dans les livres de philosophie ? On ne peut répondre à cette question qu'entre lecteurs.
On ne peut pas enseigner ce qu'ils recèlent, ils n'ont pas de contenu que l'on puisse vulgariser utilement, de méthodes auxquelles on puisse initier les questionneurs. C'est entre soi que l'on s'explique la fréquentation de cette littérature, pour témoigner d'une expérience, de son intérêt exceptionnel et inattendu. Imprévisible, cette expérience n'a pas été passive. Au contraire, le lecteur l'a faite, autant qu'il a pu reconstituer les intentions de l'auteur en mettant à l'œuvre ses propres capacités.
Ce n'est pas l'auteur qui communique une pensée, c'est le lecteur, à la fois maître et élève qui s'explique à lui- même ce qu'il lit. Pour cela il doit trouver comment accomplir les actes de pensée, imaginer, juger, se souvenir, interroger, traquer les intuitions qu'ils produisent et enfin décider de les retenir, de les prendre à son compte, ou non. En partant de textes de Platon, de Descartes, et d'un court article de Levinas, cet essai relève l'implication réelle de celui qui lit.
À la différence de l'historien et du commentateur, ce lecteur ne s'intéresse pas à la vérité des œuvres, il fait une affaire personnelle de textes dont il dispose de façon anarchique. Mais il n'oublie pas ceux à qui il doit des révélations dont il est pressé de s'entretenir avec des semblables.
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