Il n'y a que des individus et les multiplicités que les individus
déterminent, d'après leurs rapports pratiques, affectifs, sociaux,
culturels et politiques. En effet, l'existence individuelle s'affirme et
se produit à travers une liaison immanente, réciproque, avec d'autres
libertés singulières. Théorie des ensembles pratiques : le présent essai
entend donner toute sa portée théorique au sous-titre que donne Sartre à
la Critique de la raison dialectique et s'efforce de rendre raison de
la constitution, à partir de l'activité des individus, des diverses
formes d'organisation et d'existence que peut revêtir la multiplicité :
rassemblement, usagers d'un dispositif collectif, sous-ensembles de
consommateurs ou de producteurs, réseaux de partenariat et de
concurrence, classes sociales, associations plus ou moins étendues ou
nombreuses, présentant une intégration plus ou moins serrée de leurs
membres, communautés, institutions, Etats - sans oublier les différents
rapports d'antagonisme, ainsi que leur développement historique. L'être
social est coextensif à la réalité transindividuelle, telle que celle-ci
découle d'une invention continuée de l'individualité par elle-même, ou
encore de la totalisation unique et singulière que chaque existence
accomplit du monde.
La multiplicité est cependant parcourue de phénomènes d'impuissance, de passivité, d'union en altérité : l'action individuelle en vient à réaliser et à produire, malgré elle, la transmutation de sa propre puissance en impuissance, en servitude et en dépossession.
Tout se passe comme si les produits de nos propres actions ou l'activité des autres agissent en retour sur nos propres actions. Mais une multiplicité active peut se former et s'affirmer dans l'expérience du groupe, avec l'apparition d'un pouvoir constituant de la multitude, qui se crée en supprimant les rapports d'impuissance. Collectif de singularités , le groupe est en mesure de multiplier la puissance de chacun par la puissance de tous, et réciproquement.
La multiplicité est cependant parcourue de phénomènes d'impuissance, de passivité, d'union en altérité : l'action individuelle en vient à réaliser et à produire, malgré elle, la transmutation de sa propre puissance en impuissance, en servitude et en dépossession.
Tout se passe comme si les produits de nos propres actions ou l'activité des autres agissent en retour sur nos propres actions. Mais une multiplicité active peut se former et s'affirmer dans l'expérience du groupe, avec l'apparition d'un pouvoir constituant de la multitude, qui se crée en supprimant les rapports d'impuissance. Collectif de singularités , le groupe est en mesure de multiplier la puissance de chacun par la puissance de tous, et réciproquement.
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