Ce choix de lettres retrace l'amitié exceptionnelle qui lia Martin Buber et Franz Rosenzweig, deux penseurs qui incarnent la richesse de la culture judéo-allemande avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Leur amitié voit le jour en 1921, dans le cadre de la Maison d'études juives de Francfort, et s'intensifie progressivement. La nouvelle traduction de la Bible, que les deux hommes entreprennent en 1925, vient d'une certaine manière sceller cette affection. C'est ce projet qui la mènera à la postérité, même si Buber est contraint de le mener seul à son terme, après le décès de Rosenzweig en 1929. Mais au-delà de ce projet majeur, ces lettres rendent comptent de toute une réflexion culturelle et théologique sur le judaïsme, la manière de l'enseigner et de lui redonner une signification vivante pour la population assimilée de l'Allemagne de l'entre-deux guerres.
Martin Buber (1878-1965) est né à Vienne. Engagé dans les mouvements sionistes, il édite un journal, Die Welt, en même temps qu'il entreprend des études de philosophie. Au début du XXe siècle, il se passionne pour les courants hassidiques dont il publie une anthologie de textes. Pendant la Première Guerre mondiale, il devient rédacteur de la revue Der Jude, qui publiera les premiers textes de Kafka.
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