Presque vingt ans après sa parution, Étant donné (Puf, 1997) a, au-delà des premiers débats, imposé la question du donné et de la donation. Étant donné. Reprise reprend et prolonge ces nouvelles interrogations. D'abord la question de la réduction : définit-elle vraiment le principe dernier de la phénoménologie ? Si tel était le cas, la formule « autant de réduction, autant de donation » peut-elle se justifier (en discussion avec la critique de Michel Henry) ? Ensuite, la reconnaissance du donné comme instance première et dernière de la phénoménalité peut-elle encore faire droit à l'herméneutique (en discussion avec Hans-Georg Gadamer) ? Dans ce cas, comment se déplie le pli de la donation avec la manifestation ? Et encore, le monde peut-il se manifester comme l'un des phénomènes donnés, et même comme la totalité du donné ? Ou ne faut-il pas lui reconnaître une donation par exception, celle de la possibilité de toute donation (sur la ligne de Jan Patocka) ? Enfin, la reprise du phénomène à partir de la donation n'impose-t-elle pas de substituer décidément au modèle de l'objet, constitué à l'identique et pour lui, celui de l'événement, qui surgit à partir de soi seul, sans cause ni a priori (en faisant droit à Claude Romano) ?
Professeur à l'université de Chicago, professeur émérite de l'université Paris Sorbonne, membre de l'Académie française, Jean-Luc Marion travaille aussi bien en histoire de la philosophie (ainsi Sur la pensée passive de Descartes, Puf, 2013) et en phénoménologie (par exemple Certitudes Négatives, Grasset, 2010, Figures de phénoménologie, Vrin, 2012), qu'en théologie (Givenness and Revelation, Oxford U. P., 2016).
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