Le grand retour de Bergson, à l'orée du XXIe siècle, s'est accompagné d'un regain d'intérêt pour son influence exercée en dehors de France, jusqu'en Inde et en Afrique, comme en témoignent deux figures majeures de la lutte anticoloniale, le musulman Mohamed Iqbal et le catholique Léopold Sédar Senghor. À la fois poètes, penseurs et hommes d'État, tous deux ont joué un rôle intellectuel et politique essentiel dans l'indépendance de leur pays, et trouvé dans le bergsonisme de quoi nourrir leur philosophie : celle d'une reconstruction de la pensée religieuse de l'islam pour le premier, d'une désaliénation du devenir africain pour le second.
À la croisée des études bergsoniennes et de la pensée postcoloniale, le philosophe Souleymane Bachir Diagne offre un éclairage inédit sur la réception et le devenir des notions d'élan vital, de nouveauté, de durée ou encore d'intuition dans la pensée de Senghor et de Iqbal.
Souleymane Bachir Diagne, philosophe, est professeur dans les départements de Français et de Philosophie de Columbia University à New York. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la philosophie des sciences, l'Afrique et l'islam, parmi lesquels Léopold Sédar Senghor : l'art africain comme philosophie (2007) et, avec Rémi Brague, La Controverse. Dialogue sur l'islam (2019). Il a reçu en 2011 le prix Édouard Glissant pour l'ensemble de son oeuvre.
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