mardi 28 février 2017

Pierre-Henri Castel : Ames scrupuleuses, vies d'angoisse, tristes obsédés. Obsessions et contrainte psychique de l'Antiquité à Freud

Editions d'Ithaque - Février 2017


Culpabilité excessive, voire monstrueuse, petites manies angoissées, perfectionnisme, sentiment d’être forcé à toucher, à laver, à vérifier, idées horribles qu’on redoute de mettre en œuvre malgré soi, ces symptômes, que la psychiatrie qualifie aujourd’hui d’obsessions-compulsions, n’ont pas toujours existé.  Pierre-Henri Castel raconte ici comment toutes ces souffrances, souvent secrètes, se sont compliquées à mesure que la conscience morale devenait la valeur suprême de l’individu occidental. Des « scrupules religieux » au début du XVIIe siècle à l’invention par Freud de la « névrose obsessionnelle », il retrace, telle une épopée morale, la douloureuse naissance de notre intériorité.

Pierre-Henri Castel est directeur de recherches au CNRS (Paris Sciences et Lettres, Institut Marcel Mauss, EHESS – Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités, LIER). Ses travaux portent sur l’histoire et l’épistémologie de la médecine mentale, la philosophie de l’esprit et l’anthropologie sociale. Membre de l’Association lacanienne internationale (ALI), il exerce la psychanalyse à Paris.

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Hyacinthe Nogbou : Burke, Marx, Arendt et la critique des droits de l'homme

Editions L'Harmattan - Février 2017 - Collection : Arc-en-ciel


Les droits de l'homme sont un ensemble normatif qui donne à tout être humain des droits universels et inaliénables, malgré les différences religieuse, raciale, ethnique ou nationale. Ces droits sont reconnus aux hommes au-delà des droits positifs des différents Etats. De manière fondamentale, ils sont une garantie contre l'exercice arbitraire du pouvoir. Ils sont la réaffirmation forte de l'égalité et de la liberté sans lesquelles on ne peut construire une société démocratique et forte. Malgré cette posture, les droits de l'homme se retrouvent en quête de sens. Le présent ouvrage propose de voir les inflexions des droits de l'homme face au pouvoir des nouvelles puissances, face à la plénitude de l'État-nation de façon générale, mais principalement face à l'Etat-africain. Comment, à partir des critiques d'Edmond Burke, de Karl Marx et d'Hannah Arendt, penser la réalité des droits de l'homme ? Quel commerce ces trois grands penseurs des droits de l'homme entretiennent-ils ? 

Diplômé de l'Université de Paris 8, Vincennes Saint- Denis, Hyacinthe E. NOGBOU est enseignant-chercheur à l'Université de Bouaké en Côte d'Ivoire, où il enseigne la philosophie politique et sociale. Dans le cadre des recherches universitaires, il est auteur d'une vingtaine d'articles publiés dans différentes revues scientifiques. Cet ouvrage est sa première publication. 

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dimanche 26 février 2017

Denis Collin : Court traité de la servitude religieuse. Pour une théorie critique du fait religieux

Editions L'Harmattan - Février 2017 - Ouverture philosophique


La critique de la religion est pour l'essentiel terminée : voilà ce que Marx écrivait en 1843. Le début du xx siècle semble lui donner tort. Fondamentalistes de tous poils qui relèvent la tête veulent imposer leurs brigades des moeurs et réglementer la liberté de la parole, djihadistes qui font régner la terreur au Levant, terroristes qui manient la AK47 au nom d'Allah, camions qui foncent dans des foules pacifiques et tuent des dizaines de personnes : ceux qui pensaient que nous étions définitivement entrés dans un monde désenchanté en sont pour leurs frais. Denis Collin s'inscrit dans cette tradition philosophique pour laquelle vivre sous la conduite de la raison, c'est s'émanciper de la 
servitude religieuse et défendre le libre esprit et le libre examen. Il s'agit donc ici de revenir aux principes afin d'examiner ce qu'il en est du fait religieux aujourd'hui et de proposer quelques lignes d'une bataille à mener sur le terrain des idées. 

Denis Collin, agrégé et docteur en philosophie, enseignant en classes préparatoires, est l'auteur de nombreux livres qui portent tant sur la morale (Morale et justice sociale, Questions de morale) que sur la philosophie politique (Revive la République, La longueur de la chaîne). Il a consacré une importante part de son travail à la philosophie de Marx (La théorie de la connaissance chez Marx, Le cauchemar de Marx).

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Michaël Foessel : La nuit. Vivre sans témoin

Ed. Autrement - Février 2017


Ambivalente, la nuit attire et rebute à la fois. Par ses visages multiples, elle abrite des expériences proprement philosophiques : point de départ, limite (et parfois menace) de la pensée, le savoir nocturne prémunit aussi contre les lumières trop crues et les lucidités prématurée. Intime et sensible, la nuit ouvre un espace pour vivre sans témoin.
Contre l’idéologie de la transparence, les dispositifs de l’open space et du néon, le texte de Michaël Fœssel décline l’expérience nocturne :“vérité et lumière”, “réhabilitation de l’insomnie”, “ne plus rien y voir”, “démocratiser la nuit”, “la peur de l’obscurité”, “apologie du somnambulisme”…

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Maurice de Gandillac et Wanda Bannour : Lieux et figures de l'imaginaire

Hermann - Février 2017


À une époque où la thématique de l’imaginaire est (re)devenue omniprésente dans beaucoup de disciplines, au prix peut-être d’une banalisation et d’une usure sémantique et épistémologique, cette décade inédite, tenue à Cerisy en 1978, se révèle, trente-six ans après, dotée d’une pertinence et d’une acuité exceptionnelles. Loin d’être anachroniques ou d’être une simple archive, les actes de ce colloque se présentent comme profondément ancrés dans de solides problématiques, plus que jamais actuelles, abordant avec précision des questions majeures de l’imaginaire, confirmant ainsi le bien-fondé du sujet et la clairvoyance des organisateurs, Maurice de Gandillac et Wanda Bannour, auxquels ce volume rend par là hommage.

Wanda Bannour est agrégée de philosophie et docteur ès lettres. D'origine russe, spécialiste du XIXe, elle a fait une thèse sur Les Nihilistes russes (publiée chez Anthropos, 1979) et a écrit plusieurs biographies. Maurice de Gandillac (1906-2006), philosophe et historien de la philosophie, condisciple de Sartre à l'Ecole normale supérieure, consacra en 1941sa thèse au philosophe de la Renaissance Nicolas de Cues. Professeur de philosophie à la Sorbonne, il dirigea notamment les premiers travaux de Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Jean-François Lyotard, Michel Butor...

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samedi 25 février 2017

Henry-David Thoreau : Pensées sauvages

Le mot et le reste - Janvier 2017


Le parti pris de cette sélection de textes établie par Michel Granger a été de privilégier l'originalité et la radicalité du philosophe transcendantaliste : une critique impitoyable de la société américaine du milieu du XIXe siècle, alliée à des propositions pour un mode de vie plus respectueux de la nature et de la vie de l'esprit. Henry D Thoreau n'est pas un penseur tiède, conformiste ; son point de vue inédit peut servir à analyser les travers de notre époque : il exprime une pensée qui se veut "débridée" - à ne pas confondre avec la décomplexion néolibérale actuelle - et il s'efforce de provoquer la réflexion, d'ébranler les certitudes, de rompre avec la tradition, d'éveiller les consciences. Des pages choisies pour comprendre la pensée forte de Thoreau.

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Anne Bouillon : Gilles Deleuze et Antonin Artaud. L'impossibilité de penser

L'Harmattan - Décembre 2016 - L'ouverture philosophique



Artaud fut pour Deleuze la "profondeur absolue en littérature". Tous deux partagent justement une conception de la pensée originale, tout à la fois impossible et imprévisible, jumelle de la folie. Les voyages d'Artaud au Mexique, solaire et merveilleux, puis en Irlande, tragique, le condamnèrent à neuf années d'enfermement asilaire. Seul Artaud a, aux yeux de Deleuze, traversé le "mur du sens" : il serait le seul à avoir sondé la puissance de la pensée et du corps. Quels plateaux de la pensée et du corps pouvons-nous à notre tour arpenter ? Quelle pensée pouvons-nous élaborer à partir de la rencontre du philosophe avec le poète ?

Anne Bouillon est docteur en philosophie et enseigne à l'Insititut Catholique de Paris.

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Europeana n°8 : Joie et bonheur. Art, littérature, philosophie

L'Harmattan - Décembre 2016


Dans ce numéro, les contributeurs reviennent sur le thème universel de l'aspiration au bonheur et à la joie à travers différentes époques et civilisations. À ce titre, le contexte linguistique et philologique est essentiel pour comprendre les formes, que les civilisations, éloignées dans le temps et dans l'espace, donnent à ce concept, qui ne peut qu'être relatif et abstrait. De fait, dans de nombreuses cultures, le mot « bonheur » n'existe pas, seules les conditions du bonheur sont définies.

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vendredi 24 février 2017

Jean Leclercq et Christophe Perrin (dir.) : Genèse et structure de L'Essence de la manifestation

Hermann - Février 2017


Fruit de nombreuses années de travail, L’essence de la manifestation est l'ouvrage majeur de Michel Henry. Frôlant le millier de pages, il engloutit le lecteur qui plonge en lui, pour découvrir une nouvelle et fulgurante philosophie de la subjectivité et de l’affectivité, tout en le menant dans les subtiles arcanes de l’histoire de la philosophie, génialement relue. Il n’en demeure pas moins que l’ouvrage est aussi une somme, qui demande sans doute quelques outils pour s’orienter dans sa complexité. Ce livre, écrit en commun par une génération renouvelée de chercheurs ayant travaillé sur les archives du philosophe, voudrait aider le lecteur qui entreprend ou reprend la lecture de L’essence de la manifestation, en mettant en lumière sa genèse et sa structure, mais aussi le caractère fascinant d’un livre magistral de la philosophie d’expression française du 20ème siècle. 

Jean Leclercq est diplômé en lettres et en théologie, et docteur en philosophie de l'Université de Louvain-la-Neuve. Il y enseigne la philosophie contemporaine et y est le directeur scientifique du Fonds Michel Henry. Il est l'auteur de nombreux travaux d'édition et de recherche sur M. Henry. Christophe Perrin, docteur en philosophie de l'Université Paris-Sorbonne, a été chercheur au Fonds de la Recherche Scientifique, en Belgique. Il enseigne actuellement la philosophie dans l'Académie de Lille.

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Héloïse Lhérété (dir.) : Michel Foucault

Sciences Humaines - Février 2017


Faire une oeuvre dans sa vie, faire une oeuvre de sa vie : l'un et l'autre des desseins de M. Foucault - décédé du sida il y a plus de trente ans -, ont fini par se confondre. De lui subsistent mille facettes. Philosophe critique, historien de la folie, penseur du sujet, militant des prisons, fossoyeur de l'humanisme, précurseur des gays studies, bricoleur de concepts, reporter en Iran, star médiatique, adulé et honni. Il fut tout cela à la fois, symptôme de ce vingtième siècle français qui porta aux nues la figure de l'intellectuel. 
Et après ? On changea d'époque, de préoccupations, de paradigmes. Le marxisme quitta la scène, le structuralisme se périma, la folie trouva de nouveaux porte-voix, le monde devint multipolaire. L'histoire aurait pu se contenter de ranger la pensée foucaldienne au rayon des affaires classées. Elle aurait pu la momifier et la canoniser. Mais Foucault ne se laisse pas enterrer si facilement. Cette pensée, labile et rebelle, connaît un destin singulier ; elle s'est émancipée des livres qui l'ont enfantée. 
On peut l'affirmer aujourd'hui sans exagérer : il existe un nouveau Foucault. Des textes inédits ont été publiés. Cours au Collège de France, émissions de radio retranscrites, conférences dans des universités à travers le monde. On lui découvre de nouveaux thèmes, d'autres méthodes. Telle une herbe folle et sauvage, cette oeuvre continue ainsi à pousser, se déplacer, se ramifier, changeant de physionomie au fil du temps. Parallèlement, sa réception prend un tour inattendu. Il existe un Foucault français, italien, américain, japonais. Des psychologues, juristes, médiateurs, médecins, architectes, politistes se réclament de lui. La parole de Foucault se promène même sur les planches, captée par des metteurs en scène. Ses concepts circulent partout, ils sont brandis, branchés, mais il n'est pas certain que Foucault soit vraiment lu et compris autant qu'il est cité. 
Que faire aujourd'hui de cette pensée ? Quelle est sa cohérence, sa pertinence, sa portée ? Autant de questions qui animent cet ouvrage. La plupart des auteurs appartiennent à une nouvelle génération de chercheurs. Sans allégeance ni défiance, ils construisent ici un bilan critique, honnête et fécond. 

Ouvrage coordonné par Héloïse Lhérété avec les contributions de :
S. Baldassarra, M. Behrent, G. Bellon, J.-F. Bert, P. Bonditti, P.-H. Castel, F. Dubet, D. Fassin, É Fassin, A. Garapon, F. Gros, G. Le Blanc, J.-C. Monod, L. Nicolas, M. Potte-Bonneville, P. Raynaud, J. Revel, M. Senellart...

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Jean-Philippe Domecq : Le Livre des jouissances

Pocket - Février 2017 - Pocket Agora


La condition humaine semble la plupart du temps passer à côté de la jouissance, qui, par excellence, nous déborde, nous retourne, nous perturbe. Et, puisqu'une volupté est toujours amplifiée d'être dite, il vaut le coup de trouver à chacune son langage bien particulier, tantôt strident comme un saxo, tantôt sirupeux comme une caresse à se tordre, ou violent comme la vengeance qui nous occupe mieux que tout autre divertissement. Du sexe libertin à l'orgasme mystique, de l'hypersuperficialité du tissu à la profonde volupté fidèle, de ces chansons de lit qui font remuer les reins malgré nous à la mort frôlée par la vitesse sportive, ce livre va aussi chercher les jouissances qu'on n'a guère dites tant elles gênent, comme le rire bête, consternant mais vertigineux, la brutalité fictive lorsqu'elle devient trop énorme, ou le plaisir d'avoir raison et d'y prétendre...

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jeudi 23 février 2017

Jacques Derrida : Le parjure peut-être

Editions Galilée - Février 2017 - Collection : La philosophie en effet


Peut-on commettre un parjure “sans y penser” ? Par distraction ? Non par transgression active et délibérée, mais par oubli ? Ou parce que ce n’est pas le moment d’y penser ? On se demande si on peut trouver là une excuse, une circonstance atténuante. Et si on peut juger cela pardonnable, de “ne pas y penser” – d’oublier de penser à tout, à toutes les présuppositions et implications de ce qu’on fait ou de ce qu’on dit. Si penser ne peut aller sans risque d’oubli de soi, si oublier de penser, si oublier d’y penser est une faute, si telle interruption, telle intermittence est une faillite, alors qu’appelle-t-on penser ? 

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Lucien Jerphagnon : L'Au-delà de tout

Bouquins - Février 2017


Ces ouvrages n'ont jamais été réédités depuis plus de cinquante ans. Leur parution constitue un événement pour tous ceux qui apprécient ce grand historien et philosophe, souligne dans sa préface le cardinal Poupard, longtemps confident de Lucien Jerphagnon. Ce sera pour beaucoup une révélation importante et inattendue sur l'engagement spirituel de l'auteur, comme sur l'histoire contrastée de la première partie de sa vie où s'enracine son parcours d'historien de la philosophie antique. 
L'Au-delà de tout regroupe les ouvrages que Lucien Jerphagnon écrivit entre 1955 et 1962, dont le tout premier, Le Mal et l'Existence. Ils reflètent ses interrogations métaphysiques sur ces grands thèmes philosophiques qui ne cesseront de nourrir ses travaux et ses réflexions: la liberté, la foi, la question du mal, l'immanence et la transcendance, l'émerveillement d'être au monde, le bonheur, le sens du divin.
Ordonné prêtre en juin 1950, Lucien Jerphagnon enseigne alors au grand séminaire de Meaux, et c'est tout naturellement qu'il s'intéresse à Pascal auquel il consacre trois livres, dont Pascal et la souffrance et Le Caractère de Pascal. Contre la suprématie de la philosophie thomiste qui s'exerce encore au sein de l'Église, il démontre, à la lumière de la pensée de Pascal, que tout ne se résume pas au dogme scolastique ni à la raison, et témoigne déjà de sa liberté d'esprit. Ses innombrables lecteurs et admirateurs retrouveront ici la sensibilité, l'humanité profonde, l'originalité de style de l'une des grandes figures intellectuelles de l'époque contemporaine, qui fut aussi l'une des plus attachantes. Ils découvriront dans le même temps un pan méconnu de son cheminement personnel, essentiel à la compréhension de l'ensemble de son oeuvre et de ce qui fait son unité.

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mercredi 22 février 2017

Laurence Devillairs : Guérir la vie par la philosophie

PUF - Février 2017


Merleau-Ponty affirmait que les problèmes humains étaient sans doute insolubles, mais qu'entre les questions qu'ils suscitent et les réponses que nous tentons d'y apporter se tient l'espace, modeste et fragile, d'une vie. La vie elle-même est toutefois le plus insoluble de nos problèmes : nous ne sommes pas armés pour l'affronter. Vivre n'a rien d'un sport de glisse. Le monde extérieur, les autres, nos responsabilités suscitent en nous une peur primordiale, à côté de laquelle tout le reste n'est que simples tracas. Comment affronter la maladie, les aléas et les tempêtes ? Comment faire face au pire et comment se remettre d'avoir un jour vécu le meilleur ? À ces questions, ce livre entend non pas donner des réponses toutes faites mais proposer traitements et remèdes. Une philothérapie où aucune de nos craintes ni aucune de nos crises n'est éludée, de la passion amoureuse au burn-out, en passant par les problèmes de voisinage, les raseurs et le démon de midi. Jamais la philosophie n'a été aussi utile.

Laurence Devillairs est Ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée et docteur en philosophie, spécialiste de Descartes et du cartésianisme, auteur notamment des « Que sais-je ? » Descartes et Les 100 citations de la philosophie.

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Jonathan Glover : Questions de vie ou de mort

Labor et Fides - Février 2017


Dans cet ouvrage faisant depuis longtemps figure de classique de la philosophie morale anglo-saxonne, le philosophe Jonathan Glover aborde une série de questions éthiques ayant pour enjeu commun la vie et la mort des hommes : l'avortement, l'infanticide, le suicide, l'euthanasie, la peine de mort et la guerre. A quelles conditions peut-il être légitime de donner (ou de se donner) la mort ? Sommes-nous en mesure, face à ces problèmes, d'offrir des réponses cohérentes ? Cet ouvrage offre l'un des meilleurs exemples de ce que peut être la philosophie morale appliquée lorsqu'elle tente de se frayer une voie hors des deux écueils que sont le relativisme et le dogmatisme.

Né en 1941, le philosophe anglais Jonathan Glover fut longtemps professeur au New College d'Oxford, puis au King's College de Londres. Ses travaux portent essentiellement sur des questions éthiques. C'est la première fois que l'un de ses ouvrages est traduit en français.

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Marie-José Mondzain : Confiscation. Des mots, des images et du temps

Les Liens qui libèrent - Février 2017


Ne faut-il pas rendre au terme « radicalité » sa beauté virulente et son énergie politique ? Tout est fait aujourd'hui pour identifier la radicalité aux gestes les plus meurtriers et aux opinions les plus asservies. La voici réduite à ne désigner que les convictions doctrinales et les stratégies d'endoctrinement. La radicalité, au contraire, fait appel au courage des ruptures constructives et à l'imagination la plus créatrice. La véritable urgence est bien pour nous celle du combat contre la confiscation des mots, celle des images, et du temps. Les mots les plus menacés sont ceux que la langue du flux mondial de la communication verbale et iconique fait peu à peu disparaître après leur avoir fait subir torsion sur torsion afin de les plier à la loi du marché. Peu à peu c'est la capacité d'agir qui est anéantie par ces confiscations mêmes, qui veulent anéantir toute énergie transformatrice. Si ces propositions font penser que je crois dans la force révolutionnaire de la radicalité, on ne s'y trompe- ra pas, à condition de consentir à ce que la révolution ne peut exister qu'au présent. La lutte n'est et ne sera jamais finale, car c'est à chaque instant que nous sommes tenus d'être les hôtes de l'étrange et de l'étranger pour faire advenir ce qu'on nous demande justement de ne plus attendre et même de repousser. La radicalité n'est pas un programme, c'est, la figure de notre accueil face à tout ce qui arrive et ainsi continue de nous arriver.

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mardi 21 février 2017

Jean-Pierre Castel : La violence monothéiste. Mythe ou réalité ?

Editions L'Harmattan - Février 2017


Des violences contre les idolâtres et les hérétiques ont jalonné l'histoire du christianisme et de l'islam. Elles ont été appelées et justifiées théologiquement par les plus hautes figures de ces religions, au nom des commandements des textes sacrés, de l'ordre de « brûler les idoles ». Malgré les faits, malgré les déclarations des acteurs eux-mêmes, la responsabilité des textes sacrés reste encore aujourd'hui très largement contestée. La singularité des religions abrahamiques par rapport à la violence - leur « dieu jaloux » ordonnant de détruire les dieux d'autrui - est occultée. 
La violence ne serait qu'humaine. Les violences dites religieuses ne seraient que politiques. Il ne faudrait retenir des textes sacrés que l'esprit et non leur lettre. Il n'y aurait pas d'invariants en histoire. Quoi de commun d'ailleurs entre judaïsme, christianisme et islam ? Etc. 
Face à une violence récurrente, une attitude de témoin responsable consisterait pourtant à écouter les témoignages, établir les faits, proposer un diagnostic, suggérer des remèdes, en vérifier l'efficacité. 
Cet essai est le dernier d'une trilogie sur la violence monothéiste. Le premier, intitulé Guerres de religion et police de la pensée : une invention monothéiste ? visait à présenter les faits. Le second, intitulé A l'origine de la violence monothéiste, le dieu jaloux, partait à la recherche des mobiles, et suggérait une voie de solution. Ce dernier essai vise à recenser et discuter les différents éléments du débat.

Jean-Pierre Castel, polytechnicien, est vice-président du Cercle Ernest Renan. Sur la question de la violence monothéiste il a développé un réseau de correspondants anthropologues, philosophes, historiens, théologiens, rabbins, penseurs de l'islam, et publié quelques essais et articles.

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lundi 20 février 2017

David Lapoujade : Les existences moindres

Ed. de Minuit - Février 2017 - Paradoxe


En 1938, lorsque le philosophe Étienne Souriau dresse l'inventaire des différents modes d'existence qui peuplent le monde, une classe d'êtres retient particulièrement son attention : les êtres virtuels. Ce sont toutes les potentialités qui accompagnent les existences comme des dimensions d'elles-mêmes, ce qu'elles pourraient être si… Ce ne sont pas de simples possibles, car les virtuels existent à leur manière.
Le problème, c'est qu'ils manquent de réalité, comme s'il n'y avait pas de place pour eux dans le monde réel. Celui qui veut les faire exister davantage, leur donner « plus » de réalité n'est pas seulement un créateur, c'est un avocat. Il lutte pour leur « droit » à exister davantage, à occuper légitimement une place dans ce monde. Toute création n'est-elle pas un plaidoyer en faveur des nouvelles existences qu'elle crée ? N'est-ce pas le problème de toutes les existences, dès lors qu'elles sont privées du droit d'exister de telle ou telle manière ? C'est l'interrogation qui parcourt ce livre, au croisement de l'existence, de l'art et du droit.

David Lapoujade est né à Paris en 1964. Il est maître de conférences à Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il a publié William James. Empirisme et pragmatisme (PUF, 1997, réed. Les Empêcheurs de penser en rond, 2007), et plusieurs articles sur William James, Henry James, Bergson, Deleuze dans diverses revues en France et à l'étranger (Critique, Philosophie, Revue de métaphysique et de morale, Revue philosophique…). Il a édité les deux recueils de textes posthumes de Gilles Deleuze aux Editions de Minuit, L'Ile déserte et autres textes (2002) et Deux Régimes de fous (2003).Il a également édité le Précis de psychologie de William James aux Empêcheurs de penser en rond (2003).

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Zygmunt Bauman : Europe, une aventure inachevée

CIRCE - Février 2017


Notre planète part à la dérive et les conflits la déchirent, plus que jamais elle a besoin des qualités développées par l’Europe, et par l’Europe seule, en plus de deux millénaires d’histoire: le regard critique qu’elle porte sur elle-même, sa soif de transcendance, d’exploration et d’expérimentation, sa conviction qu’une alternative et une meilleure forme du vivre ensemble peuvent être atteintes, tout comme son engagement à les rechercher et à les défendre. Mais aujourd’hui, l’Europe doute d’elle-même, et de sa place dans un monde en permanente évolution ; elle manque d’idées, de ressources et de volonté pour poursuivre sa vocation. Elle se débat également avec les conséquences d’un processus de mondialisation à sens unique qui dissocie le pouvoir du politique, provoquant un déplacement de l’état social vers une gouvernance concentrée sur la question de l’insécurité et une expansion incontrôlée du marché et une amorale commercialisation de vies humaine générant un nombre croissant de victimes.
Bauman affirme qu’en dépit des obstacles, l’Europe a encore les moyens d’affronter positivement les grands défis du vingt-et-unième siècle. En partageant ce qu’elle a appris au cours de son histoire, l’Europe peut nous guider sur le chemin qui mène d’un monde hobbesien, où nous vivons aujourd’hui, au genre d’humanité unifiée et pacifiée jadis envisagée par Kant.

Traduction de l'anglais par Scadi Kaiser

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dimanche 19 février 2017

Guy-Félix Duportail : Du réel

Hermann - Février 2017 - Philosophie


Le réalisme ou, comme on dit encore, le nouveau réalisme, apparaît aujourd’hui comme l’orientation philosophique dominante dans les discussions et ouvrages de recherche. D’Hilary Putnam à Maurizio Ferraris, en passant par Jocelyn Benoist ou Quentin Meillassoux, le courant réaliste, même s’il recouvre à l’évidence des options et des analyses très diverses, apporte des questions neuves. Après le moment sceptique de la pensée post-moderne, un puissant désir de réalité se fait entendre dans les milieux philosophiques à l’échelle internationale. Il s’inscrit lui-même dans le prolongement de la critique philosophique de la notion de « représentation », telle qu’elle s’est développée aux XIXᵉ et XXᵉ siècles, de Hegel à Foucault. 
À cet égard, la distinction psychanalytique élémentaire du réel et de la réalité a, de toute évidence, un rôle critique à jouer dans un débat qui ne fait que commencer. Car, au fond, s’agit-il vraiment du réel, ou bien d’un fantasme dans ce qui est visé aujourd’hui sous le nom de réalité ?

Guy-Félix Duportail est maître de conférence à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, où il anime le séminaire "Philosophie et psychanalyse".

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Daniel Bourgeois : Être et signifier. Structure de la sacramentalité comme signification chez saint Augustin et saint Thomas d'Aquin

Vrin - Janvier 2017 - Bibliothèque thomiste


Ce n'est pas un hasard si toutes les réflexions antiques et médiévales sur le signe et la signification en venaient à privilégier l'acte de signifier par rapport au contenu de la signification ou à la possibilité de constituer une pluralité de signes en système. Tout comme l'acte d'être est premier par rapport à l'essence, de même la structure ontologique de la signification serait, dans un monde où toute chose est ontologiquement référée à la plénitude personnelle de Dieu, cette donnée de fait qui constitue le préalable et le fondement d'où surgit la diversification des rapports à l'Etre et à tout être, sous l'objet formel du vrai, du bien et du beau. D'où la question qui anime cette étude : la sacramentalité chrétienne comme vie de relation personnelle et ecclésiale avec Dieu ne devrait-elle pas être comprise comme un "transcendantal" ? La particularité des transcendantaux dans la pensée de Thomas d'Aquin, c'est leur convertibilité. Le fait que toute réalité spirituelle peut faire signe ou interpréter ce qui a valeur de signe, est considéré par lui comme une des manifestations les plus accomplies de l'intelligence (humaine ou divine) ; et le fait que toute réalité même non spirituelle porte toujours au plus profond d'elle-même la référence au fondement spirituel dans lequel et par lequel elle existe comme signe d'elle-même ou d'un autre être, est une donnée ontologique fondamentale et préalable même à la reconnaissance de l'unité, de la vérité, de la bonté ou de la beauté des choses. De fait, c'est la dimension de tout être en tant qu'il existe comme présence à l'autre ou comme susceptible d'accueillir la présence de l'autre. L'acte de signifier n'est pas ce qui s'oppose à l'être en le nommant ou en le montrant. Il est la vie même de l'être...

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Christiane Baka Okpobé : Elan vital et mystique dans la pensée d'Henri Bergson

Presses universitaires de Strasbourg - Décembre 2016 - Collection : CERIT


La première conception de la religion que nous livre Bergson dans Les Deux Sources de la morale et de la religion semble se réduire à un fait anthropologique. Cette religion, qu'il décrit comme une réalité statique, brouille toute idée de révélation qui se veut pourtant transcendante à l'Histoire. La deuxième conception, par contre, sans être une réflexion systématique sur l'idée d'un Dieu révélé, s'en rapproche par le biais des mystiques. Mais, là encore, se présente une difficulté : pour rejoindre la mystique, Bergson la situe dans le processus évolutif d'une réalité naturelle, l'élan vital dont il suit le cours jusqu'à son achèvement. Ainsi se pose la question de la nature transcendante ou non du fait mystique dans le bergsonisme. La réponse à cette question nécessite, non pas seulement une intelligibilité de l'image la plus controversée du vocabulaire bergsonien, l'élan vital, mais surtout une sympathie avec elle, qui seule permet d'aller au-delà de la rigidité des mots pour découvrir la vie qui les innerve.

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Marcel Conche : Nouvelles pensées de métaphysique et de morale

Encre Marine - Janvier 2017


Marcel Conche, né en 1922 à Altillac (Corrèze), est agrégé de philosophie, docteur ès-lettres, professeur émérite à l'université de Paris-I, membre associé de l’académie d’Athènes. Ses principaux ouvrages sont les suivants : Orientations philosophiques (Encre marine), Présentation de ma philosophie (Editions HD), Présence de la nature (PUF), Penser encore (Encre marine). Il a également mené à bien des éditions critiques d’Épicure, Héraclite, Parménide et Anaximandre (PUF).     
Sommaire

1. Peut-on dire qu'une philosophie est « vraie » ?
2. Vérité scientifique et vérité philosophique
3. La réalité des philosophies
4. Les deux systèmes de métaphysique
5. Les points cardinaux de ma philosophie
6. Comment je vois la Nature
7. L'Être
8. Les êtres
9. La vérité ou le bonheur
10. Liberté et causalité
11. Les trois libertés
12. Le rêve n'est pas interprétable
13. Kant et la première antinomie de la raison pure
14. Je n'ai pas de valeur morale
15. Une difficulté pour Kant
16. Kant contre Spinoza
17. Faire son devoir
18. La timidité de Kant
19. Bergson, Kant et la preuve ontologique
20. Bergson et Eucken
21. Palmyre
22. Comment philosopher
23. La religion philosophique de Spinoza
24. Husteron proteron
25. Comment philosopher (II)

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Karl Marx : Le capital. Livre 1 (nouvelle traduction)

Les Editions sociales - Décembre 2016 - Collection : Les essentielles


Le Capital est l'oeuvre maîtresse de Karl Marx. Il fait partie de ces quelques productions de l'esprit qui font le corps du débat sur les sociétés humaines et leur devenir. La première publication en français de la quatrième édition allemande (1890) du livre 1 du Capital a été assurée aux Editions sociales par Jean-Pierre Lefebvre. Elle a paru en 1983. Pour cette nouvelle édition de 2016, Jean-Pierre Lefebvre donne une traduction entièrement révisée. Elle est précédée d'un avant-propos qui présente les nouveaux choix de traduction et propose le sens de cette révision : "Ainsi le traducteur peut-il se dire heureux quand il peut revenir sur ce qu'il a écrit, offrir au livre une attention nouvelle, grosse de ce que la communauté des lecteurs lui a suggéré, ou de ce qu'il a lui-même su devoir faire vivre autrement : sa joie s'origine dans la conviction que la puissance d'agir du livre requiert cette mission, que son essence ne peut se déployer autrement."

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vendredi 17 février 2017

Johann Michel : Philosophie et sciences sociales. Quand la sociologie, l'anthrologie et l'ethnologie s'émancipent de la philosophie (livre audio)

Frémeaux & Associés - Février 2017


Il n'est pas anodin que les grandes figures sociologiques du XXe siècle, Durkheim, Mauss, Lévi-Strauss ou Bourdieu, aient été formées initialement à la philosophie. D'abord timidement, puis farouchement, la sociologie, ou encore l'anthropologie et l'ethnographie, prennent au cours du siècle leur indépendance face à la paternité philosophique pour créer la nouvelle dénomination des sciences sociales. La réflexion se déplace de l'individu vers le collectif, du concept pensé vers le fait constaté : méthodologie, objets de recherche ou rôle social, tout est à inventer. 

Johann Michel, Docteur de l'EHESS en philosophie et agrégé de science politique, déroule les sources communes, les liaisons conceptuelles et les rivalités latentes de la philosophie et des sciences sociales. 

Contenu :
Première partie : les sources philosophiques des sciences sociales 1 ;
Deuxième partie : les sources philosophiques des sciences sociales 2 ;
Troisième partie: rivalités et controverses ;
Quatrième partie : une nouvelle dynamique de collaboration des savoirs.

Cet audio est accompagné d'un document annexe se trouvant dans votre bibliothèque après achat.

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Sylvain Roux : L’être et le substrat. Essai sur Plotin et la métaphysique

Vrin - Février - Histoire des doctrines de l’antiquité classique


La notion de substrat a acquis progressivement une place centrale dans la philosophie ancienne, en particulier chez Aristote et chez les Stoïciens. Elle permet au premier, dans les textes de la Physique et des Catégories, de penser par exemple les notions de matière et de substance, de même qu’elle intervient dans la constitution de son projet métaphysique qui fait de la substance l’objet de la science recherchée. Les stoïciens aussi accordent une grande importance à cette notion puisqu’ils en font le premier des genres à partir desquels ils analysent toute réalité. La notion de substrat est donc au cœur de la réflexion sur la question de l’être et son rôle est déterminant pour comprendre le traitement que reçoit cette question, de même que pour saisir le sens de la discipline (la métaphysique) qui prétend en faire son objet propre. Que devient cette question chez un auteur comme Plotin, avec lequel commence la tradition dite néoplatonicienne? L’hypothèse de ce livre est que Plotin l’aborde en cherchant à défaire le lien établi avant lui, entre la substance et le substrat, et plus largement entre la métaphysique comme science de l’être et la question du substrat. Une nouvelle conception de l’être en résulte, qui repose sur des modèles originaux (l’implication et la coexistence) que l’on s’attache ici à mettre à jour et qui permettent de saisir la place singulière qu’occupe la pensée de Plotin dans l’histoire de la métaphysique.

Sylvain Roux est maître de conférences à l’Université de Poitiers. Ses travaux portent sur le platonisme ancien, plus particulièrement sur Plotin et le néoplatonisme mais aussi sur les prolongements de la pensée ancienne dans la pensée française contemporaine.

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Rabanel : Epistémologie de l'art vivant. L'inversion au coeur du spectacle

Editions L'Harmattan - Février 2017


Voici conceptualisées les innovations de l'épistémologie et de la théâtrologie de l'art vivant (théâtre, danse, mime, carnaval, concert, opéra, cirque, comédie musicale, arts de la rue, etc.). Cette étude expose les principes fondamentaux et analyse l'inversion capitale qui s'est opérée au niveau du phénomène spectaculaire entre le texte et la scène, l'avant et l'après, le virtuel et le réel, la littérature et le théâtre. Qu'est-ce que l'art vivant? En quoi et comment les savoirs les plus avancés éclairent-ils la situation du théâtre et de la scène aujourd'hui? Quelles sont les caractéristiques des spectacles et des créations performatives? Quels sont leurs modes de fonctionnement ?

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Jean Lombard : Philosophie du vieillir. Existence et temporalité dans la pensée antique

Editions L'Harmattan - Février 2017


La vieillesse apparaît avec une espèce d'évidence énigmatique. Etre vieux, c'est vivre dans la certitude que le véritable après se fera sans vous. Pour autant, vieillir n'est pas seulement passer de la maturité à un âge qu'on dit avancé, mais commencer, à un moment par nature insaisissable, à devenir autre en continuant à devenir soi. La vieillesse sest ainsi imposée à l'observation des hommes dès les premiers temps de la Grèce, d'abord dans une anthropologie fondée sur le regard des dramaturges, des poètes et des acteurs de la cité, puis sur la science naissante et sur le premier discours médical, avant que la philosophie, avec Platon, disciple du septuagénaire Socrate, y découvre un poste avancé de l'existence, où se croisent la vie, la mort et le temps. De cette rencontre du chant du cygne et de l'oiseau de Minerve naîtra une éthique de l'existence ultime dont la modernité, si ardente à prolonger la vie, éprouve chaque jour le besoin. 

Jean Lombard, ancien élève de I 'École Normale Supérieure de Saint- Cloud, Inspecteur d'Académie, docteur d 'Etat, a confronté dans une vingtaine d'ouvrages l'Antiquité et la modernité à partir des champs philosophiques de la politique, de l'éducation et de la médecine en Grèce ancienne.

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Collectif : Nietzsche et la guerre

Editions le Mono - Février 2017


L’un des penseurs les plus cités au monde, Nietzsche influence toujours de nombreux philosophes modernes. L’œuvre entière de Nietzsche est dominée par le fait capital de la guerre, et elle s’explique, d’un bout à l’autre, par l’ébranlement nerveux que la vue immédiate des combats produisit en cette sensibilité maladive. Car Nietzsche fut malade presque toute sa vie, mais un malade de constitution robuste, qui lutte désespérément contre son mal et qui ne veut pas s’avouer vaincu par lui. C’est en qualité d’ambulancier qu’il suivit les débuts de la campagne. Il assista peut-être aux combats qui se livraient sous Metz et parcourut les champs de bataille de Lorraine. Ce court passage au milieu des armées victorieuses de son pays, ce rapide contact avec la force brutale suffit pour le griser. Jusqu’à son dernier souffle, il fut ivre de cette mauvaise ivresse. - «Au désavantage de la guerre on peut dire : elle rend le vainqueur brute, le vaincu méchant. En faveur de la guerre : elle introduit la barbarie dans les deux conséquences susdites, et par là ramène à la nature : elle est pour la civilisation un sommeil ou un hivernage, l’homme en sort plus fort pour le bien et pour le mal. » (Nietzsche, dans Humain, trop humain.)

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jeudi 16 février 2017

Judith Butler, Ernesto Laclau, Slavoj Žižek : Après l'émancipation. Trois voix pour penser la gauche

Seuil - Février 2017 - L'ordre philosophique



Composé de façon originale - chacun a adressé aux deux autres une série de questions sur des points centraux de leur réflexion, si bien que le livre est composé de trois séries de trois essais au fil desquels la réflexion progresse sans éviter la confrontation des points de vue -, ce texte fait entendre plusieurs voix qui ont contribué à renouveler la compréhension que « la gauche » post-marxiste a d'elle-même : Quelle identité politique pour la gauche après la fin de l'« essentialisme de classe » diagnostiqué par Laclau, au profit d'une compréhension plurielle des « demandes sociales » et de la construction d'une « hégémonie » sur celles-ci ? Faut-il abandonner le concept de lutte des classes ou, comme le propose Žižek, le retraduire pour mesurer sa pertinence contemporaine ? Comment les luttes autour des questions de « genre », dont Butler a été une figure de proue théorique, ont-elles transformé notre compréhension de l'identité, du soi et de sa fragilité ? Quelles voies s'offrent pour résister à la puissance des marchés, à la dépolitisation et aux identités closes ou régressives ?Cet ouvrage permet ainsi d'appréhender de façon originale les positions de chacun des trois interlocuteurs qui, par leur confrontation, conduisent à réarticuler les questions cruciales, et toujours actuelles, de l'émancipation sociale, des revendications politiques identitaires, de la résistance, dans le contexte contemporain du capitalisme mondialisé et de sa difficile quête de « contre-hégémonies ».

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Mohamed Abou Hamid Al-Ghazali : La Balance de l'action

Riveneuve - Février 2017


Présentation de Sadek Sellam
Préface de Louis Massignon 
Traduction de Hikmat Hachem 

Bien avant Descartes, le lettré et soufi d'origine persane Mohamed Abou Hamid Al-Ghazali (1058-1111), connu en Occident sous le nom de Algazel, plaçait le doute au coeur de toute réflexion philosophique comme théologique ou scientifique. Dans le contexte actuel de suspicion de guerre des cultures ou des civilisations, il y est apparu opportun de rééditer un auteur majeur de l'islam qui jusqu'à une époque fort récente, constituait le courant dominant dans la théorie et la pratique de l'islam (sunnite en particulier). Ce géant de la pensée, au savoir encyclopédique, a influé sur la pensée islamique et défini sa pratique pendant près de neuf siècles. Il représentait " l'islam pacifique ".

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Emmanuel Renault : Reconnaissance, conflit, domination

CNRS Editions - Février 2017


La théorie critique de la société, telle qu'elle s'est développée dans le cadre de ce qu'on appelle parfois l'école de Francfort, se caractérise notamment par le fait qu'elle donne toute son importance aux dominations et aux conflits dans son analyse du monde contemporain. L'une de ses figures aujourd'hui centrales, Axel Honneth, est aussi l'auteur de la théorie de la reconnaissance sans doute la plus systématique et riche en perspectives théoriques et critiques. C'est de cette théorie qu'Emmanuel Renault part dans ce livre, tout en lui apportant des inflexions justifiées d'une part par l'histoire de la théorie critique, d'autre part par l'analyse du temps présent. 
L'analyse de l'imbrication de la reconnaissance, de la domination et du conflit demande une approche spécifique : l'apport du pragmatisme américain et les débats sociologiques contemporains, en particulier Dewey et Bourdieu, complètent ici le modèle hégélien et les intuitions de Marx. Quelques exemples choisis parmi des objets souvent délaissés par les sciences sociales – la conduite oppositionnelle d'un groupe de punks squatters, le langage protestataire de jeunes de banlieues populaires – mettent à l'épreuve la capacité d'analyse de l'approche proposée par l'auteur, celle d'une philosophie sociale conçue comme une hybridation de la philosophie et des sciences sociales. 
Une contribution d'importance au cœur des débats les plus actuels. 

Emmanuel Renault enseigne la philosophie à l'université de Paris Nanterre. Ses travaux portent sur l'histoire et l'actualité de la théorie critique au sens large (de Hegel et Marx aux débats les plus contemporains) et participent à l'essor actuel de la philosophie sociale.

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Jean-Luc Nancy : Sexistence

Editions Galilée - Février 2017 - Collection : La philosophie en effet


Le sexe, libéré ou déchaîné ? consommé ou consumé ? Excitant ou existant ? Pornographique ou philosophique ? Peut-être inclassable et indiscernable ? 
La pulsion propulse et menace. La vie éclot et épuise. Le désir se lève, s’emporte et s’égare ou bien s’éteint. La civilisation s’épanouit et se déchire ; elle renonce à l’obscénité et mobilise la violence. Le sexe est à la croisée des chemins, là où le désir se trouble en amour, là où le renoncement peut se renoncer lui-même et ouvrir à un art supérieur. Kant voit dans le sexe un rapport entre la puissance naturelle et l’art de recevoir cette puissance – masculin et féminin en tant que nature et culture. Freud ne pense pas que l’amour puisse apaiser la rage destructrice – mais le parallèle qu’il trace entre le sexe et l’art préserve la possibilité que la pulsion trouve une forme. C’est-à-dire une façon de faire sens.

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