Christiane Chauviré
Editions Kimé
Parution : février 2010
Prix : 27 €
" La philosophie a perdu son aura " déclare Wittgenstein à ses étudiants de Cambridge en 1930, au moment même où Walter Benjamin évoque la perte d’aura de l’art. Il s’est produit selon le philosophe viennois une " torsion " dans l’histoire de la philosophie, qui se trouve coïncider avec l’avènement de ces Temps Modernes auxquels il ne souscrit qu’avec résignation. La nouvelle philosophie a selon lui le même rapport avec l’ancienne que la chimie avec l’alchimie, car il existe dorénavant une méthode philosophique, un savoir faire bien délimité, et du même coup des philosophes " de métier ". Cette professionnalisation est en même temps une " réduction " : " Philosophy is now being reduced to a matter of skill ", et, ajoute-t-il avec une tonalité à la Spengler, " c’est un phénomène caractéristique d’une époque de culture déclinante ou sans culture " ; en effet " une fois la méthode trouvée, les possibilités pour la personnalité de s’exprimer sont corrélativement restreintes ". Pourquoi Wittgenstein est-il si ambivalent sur cette philosophie désenchantée, modeste, déflationniste, des Temps modernes, qui est aussi en partie la sienne ? Plus que jamais, donc, il nous faut nous poser la question, non de l’héritage laissé par Wittgenstein - il est immense -, mais de la bonne façon, pour nous, d’en hérite
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