Bertrand Vieillard
Paru le : 16/09/2010 - Editeur : PU Rennes - Collection : Aesthética – Prix : 20 €
En un siècle où le toucher devient une des préoccupations majeures de la philosophie, la peinture de Chardin (1699-1779) met visuellement le spectateur en présence du rapport tactile de l'homme au monde.
Mais tandis que les philosophes et les savants privilégient une approche du toucher qui le définit essentiellement comme désir d'emprise sur les choses à partir du contact qu'il établit avec elles, Chardin fait place, dans le contenu de ce qu'il peint comme dans sa touche, à d'autres modalités du toucher qui tendent à une union tactile harmonieuse avec le réel. Cette visée singulière est le propre du tact qui a d'abord une signification dans l'ordre de la perception mois également dans ceux de la constitution de la subjectivité, du rapport entre les consciences et, enfin, de l'affinité objective entre les êtres.
Les tableaux de Chardin sont ainsi mis en regard avec les textes de la science et de la philosophie. Dons cette mise en regard, les tableaux sont toujours privilégiés car ils sont exemplaires de la manière dont l'oeuvre d'un grand peintre révèle à elles-mêmes, tout en les dépassant, les idées les plus fécondes qui lui sont contemporaines.
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