Tony James
Novembre 2010 – Hermann – Coll. Philosophie- 24 €
Descartes ne fut pas toujours « cartésien ». Il s’intéressait à ses rêves et y prenait plaisir, au point de conserver toute sa vie le cahier sur lequel il avait consigné, en 1619, le récit de trois rêves venus « d’en haut ». Sachant les observer au moment même où ils se déroulaient, il pouvait influencer leur contenu. C’est ainsi qu’en 1631 il goûte « tous les plaisirs qui sont imaginés dans les Fables » en faisant des rêves imprégnés de ses lectures de romans de chevalerie.
L’interrogation sur le rêve n’est pas de la philosophie de cabinet pour Descartes, car ses imaginations pendant le sommeil sont souvent « plus vives et expresses » que pendant la veille. La question « Puis-je savoir que je dors ? » peut recevoir, paradoxalement, une réponse affirmative. Quant à cette autre : « Comment savoir que je ne dors pas ? » Descartes apporte une réponse originale et exigeante.
Et l’interprétation ? Descartes interprète ses rêves selon des schémas plus ou moins médiévaux. Mais Freud, sollicité par Maxime Leroy, les a lus aussi. Une de ses intuitions sur les connotations sexuelles du « melon » de 1619 se trouve ici confirmée. Par ailleurs, les poèmes d’Ausone dont rêve Descartes en 1619 se trouvent dans un contexte surprenant d’amours bien charnelles...
Avec cet essai, Tony James propose une lecture qui va à l’encontre des stéréotypes et fait ressortir un visage moins connu du philosophe.
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