samedi 26 février 2011

Corps vivant et corps vécu : commentaire épistémique de la Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty

Henri Fouda

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Février 2011 – L’Harmattan – Coll. Ouverture philosophique

La Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) est publiée en 1945. Elle est le résultat d'une réflexion fondamentale sur les travaux de psychogenèse commencée en 1934. Retrouvant, aux sources de la phénoménologie de Husserl, la fondation de l'expérience vécue sur le corps primordial et « le point de vue de la fonction », elle propose une synthèse des approches (Gestaltpsychologie, behaviourisme, psychanalyse) dominantes dans la période des années trente, avec l'approche physiologique des pathologies cérébrales, complétée par une critique de l'induction. Inséparable de La structure du comportement (1942), il s'agit donc d'un essai dialectique de théorie de la méthode. Dans la Physiologia rationalis de l'Architectonique de la raison pure de Kant, comment arbitrer critiquement, au début de l'ère des sciences humaines, entre une épistémologie découlant de la physica et les nouvelles prémisses de la psychologia ?

Cette lecture-commentaire d'un texte charnière de la dissociation ultérieure entre approches scientifique et philosophique du corps, à la fois objet de la biologie et sujet de son monde vécu, analyse les trois « réductions incomplètes » et leurs résidus. La phénoménologie génétique s'appuierait ainsi de manière ambiguë, non seulement sur les données de la psychogenèse, mais sur un socle de concepts fluents et fonctionnels, un savoir métaphysiologique. Ils forment la base d'une oeuvre qui demeure l'une des plus radicales pensées existentielles de l'immanence.

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