Ne pas mentir, et ainsi creuser jusqu'au roc pour se frotter à la vérité résistante, voilà ce que réussissent parfois les grands écrivains. On ne s'étonnera donc pas qu'à ce niveau de sérieux, la littérature finisse toujours-explicitement ou non, selon un regard de croyant ou non (nul ne peut en décider, surtout pas le lecteur et pas même l'auteur)-par renvoyer à Dieu, la dernière instance en matière de lettres et de vérité, la dernière et donc la première. Sans récupération forcée, ni apologétique indiscrète, on a tenté d'ainsi identifier la situation spirituelle des personnages de la littérature, selon le postulat herméneutique que nul n'est en un lieu neutre par rapport au Christ, lui qui connaît les coeurs et les raisonnements des hommes (Luc 9,47; 16,15). Si la vie est bien, comme le dit Paul Claudel, un «drame qui se joue sous le regard de Dieu et qui a pour objet l'élucidation de ce grand problème qu'est l'existence», alors la littérature reste une voie royale, pour avancer dans cette élucidation. Sous le regard de Dieu, elle offre l'occasion de nous comprendre nous-mêmes et de comprendre autrui, ou du moins de pénétrer un peu-sans bien sûr prétendre le saisir complètement et le dominer-le mystère des êtres et de soi-même.
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