Publication originale : Sternberg Press, 2010.
Traduction de l'anglais par Jean-Luc Florin, revue par Laurent de Sutter et Barbara Kuon.
Nous continuons à considérer l'art en tant que spectateur alors que nous en sommes désormais devenus les acteurs. Tel est l'étonnant constat dressé par Boris Groys, l'enfant terrible de la théorie de l'art contemporaine. Mais que cela signifie-t-il ? Quelles sont les conséquences, non seulement esthétiques, mais aussi politiques, de la réalisation de la prophétie de Joseph Beuys, voulant que chacun devra un jour devenir artiste ? Qu'est-ce qu'un monde dans lequel les créateurs d'images sont désormais en nombre plus important que les spectateurs ? Pourquoi l'art a-t-il quitté son domaine propre pour investir l'ensemble des dimensions de l'existence de l'autopromotion des hommes politiques à notre propre construction narcissique ? Que reste-t-il de l'art et des artistes une fois ceux-ci devenus le default setting de nos sociétés ?
Avec En public, Boris Groys ne laisse aucune de ces questions sans réponse, nous entraînant dans une spirale vertigineuse, renouvelant de fond en comble l'image que nous avions de notre contemporanéité.
Boris Groys est une des plus figures les plus novatrices de la pensée contemporaine. Il est l'auteur de nombreux livres, parmi lesquels, en français, Politique de l'immortalité (Maren Sell, 2005), Le post-scriptum communiste (Maren Sell, 2008), Portrait de l'artiste en masochiste (Arkhê, 2013). Il enseigne à la Columbia University, à New York.
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