La correspondance entre Leibniz et le physicien hollandais Burcher De Volder, menée de 1698 à 1706, est un texte important pour comprendre la science nouvelle de la puissance et de l’action que Leibniz a inventée et désignée par le néologisme de dynamica. Cet ouvrage présente la première traduction en français d’une correspondance cruciale pour saisir le rapport de la dynamique avec la métaphysique. A cet égard, le concept d’action joue un rôle central : il est, sous la plume de Leibniz, l’objet du principe de conservation (l’action motrice) et la caractéristique essentielle de la substance. Ce concept d’action est ambivalent dans la mesure où Leibniz choisit d’utiliser le même terme et de le doter de la même signification (actio in se ipsum) dans les deux champs théoriques distincts que sont la dynamique et la métaphysique. Le concept d’action permet, en effet, à Leibniz de penser le rapport entre le mouvement dans les corps physiques et la série des perceptions dans les substances simples. La dynamique est, par conséquent, un moyen de rendre intelligible la substance. Cette correspondance est déterminante pour comprendre le renouveau que la dynamique offre à la métaphysique de Leibniz à la fin des années 1690 : l’unité métaphysique de la réalité est assurée et rendue intelligible par l’intégration à la dynamique du lexique métaphysique de l’action. Cette opération conduira au dispositif monadologique de la dernière métaphysique de Leibniz.
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