jeudi 30 juin 2016

Gianluca Briguglia et Irène Rosier-Catach (dir.) : Adam, la nature humaine, avant et après. Épistémologie de la chute

Publications de la Sorbonne - Juin 2016


Que se serait-il passé si Adam n'avait pas péché ? Le récit de la Chute ne raconte pas seulement comment le premier homme et la première femme ont désobéi et ont été chassés du jardin de l’Éden. C’est aussi un instrument formidable pour penser philosophiquement la nature humaine, ses potentialités et ses limites, pour dessiner les différents plans d’une anthropologie complexe et diversifiée. La rupture du péché originel, qui instaure un Avant et un Après de la nature humaine, a représenté un défi intellectuel, une provocation pour la philosophie que la pensée médiévale – et moderne – a voulu recueillir et affronter. Cette nécessité s’est faite d’autant plus pressante que d’autres modèles anthropologiques devenaient disponibles, au premier rang desquels le modèle aristotélicien, où l’idée d’une rupture dans l’histoire humaine ou d’une naturalité scindée n’avait pas sa place.
Les réflexions sur la Chute ont donné lieu à des débats importants sur le langage, la liberté et le mal, le bonheur, les passions, le corps, la vie et le pouvoir politique, le droit, le travail, qui sont l’objet des chapitres de ce livre.
Prises ainsi dans leur dimension anthropologique, ces questions autour de la Chute deviennent un véritable modèle épistémologique pour penser la naturalité de l’homme et son histoire, en termes de dégradation ou de progrès, modèle qui dépasse l’époque médiévale et rejoint des questionnements que l’on retrouve notamment à l’âge classique.

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Christoph König : L'intelligence du texte. Rilke – Celan – Wittgenstein

Presses Universitaires du Septentrion - Juin 2016


L'intelligence de la compréhension des textes littéraires a pour présupposé l'intelligence à l'œuvre dans les textes eux-mêmes.
Comment lire des œuvres de Schiller, Friedrich Schlegel, Uhland, Rilke, Kafka et Celan ? s’interroge Christoph König. La réflexion kantienne sur les conditions de possibilité d’une connaissance littéraire trouve un prolongement dans une herméneutique critique moderne.
Les lectures proposées portent sur de grandes œuvres de la littérature allemande, depuis l’époque du classicisme de Weimar jusqu’à la modernité où la tradition symboliste de Paul Valéry est revisitée. Le livre traite aussi de la rivalité entre des philosophes lecteurs de littérature et des philologues qui travaillent à une théorie de leur pratique. Les lectures philosophiques de Wilhelm von Humboldt et Wittgenstein et la démarche théologique de Walter Benjamin sont ainsi évoquées, ainsi que les lectures toujours neuves de poèmes de Celan par son ami le comparatiste Peter Szondi.

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Richard Lussier : Socrate, un portrait inédit. En deçà des Socrate dramatiques

Hermann - Juin 2016


Aux confins de l’histoire et de la philosophie, l’auteur rouvre le dossier Socrate en faisant porter son enquête principalement sur le procès qui eut lieu en 399 avant notre ère. Au terme d’une minutieuse analyse de trois œuvres essentielles à la compréhension du personnage, à savoir Les nuées d’Aristophane, l’Apologie de Socrate de Platon et les deux premiers chapitres des Mémorables de Xénophon, le lecteur verra poindre le portrait d’un Socrate fort éloigné des images d’Épinal que ses disciples gravèrent de leur maître.
Ce livre intéressera aussi bien le lecteur non averti que l’helléniste bien au fait des publications savantes sur le personnage de Socrate. Le premier y découvrira les portraits que trois de ses contemporains, Aristophane, Platon et Xénophon, firent de cette icône de la philosophie ancienne, alors que le lecteur chevronné des humanités gréco-latines sera surpris, voire interpellé, de découvrir dans cet essai un portrait inédit de Socrate.
L’auteur conteste, du moins en partie, l’opinion généralement admise par les hellénistes selon laquelle il est impossible de connaître le Socrate historique. Il montre qu’au-delà des apparences ou qu’en deçà des masques des Socrate dramatiques se tapit un même personnage historique, fruit d’une convergence des témoignages d’Aristophane, de Platon et de Xénophon.

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vendredi 24 juin 2016

Jean-Baptiste Dussert et Adnen Jdey : Mikel Dufrenne et l'esthétique

PU de Rennes - Juin 2016


Ce livre s’efforce de réparer une injustice : proposer une réflexion d’ensemble sur l’œuvre du philosophe français Mikel Dufrenne (1910- 1995) qui semble un peu délaissée voire méconnue aujourd’hui. Si sa démarche phénoménologique héritée de Husserl le conduit immanquablement à s’interroger sur la place singulière que l’objet esthétique occupe dans notre monde, son projet est plus ambitieux. L’attention que Mikel Dufrenne porte aux différents arts (les arts plastiques, la musique, la poésie) ainsi qu’à la richesse des expériences esthétiques vécues, décrites et commentées, lui permet en effet de viser un but supérieur : non seulement redéfinir et réorganiser la phénoménologie autour de la question de l’art, mais faire de l’œuvre ce qui permet de remonter vers un principe originaire, la Nature, qui fonde toute création. Cette tâche singulière et méconnue méritait bien un effort philosophique collectif dont le présent ouvrage est le fruit.


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May Paul : Philosophies du multiculturalisme

Presses de Science-po - Juin 2016 - Fait politique


Omniprésent dans les médias, régulièrement convoqué pour analyser des phénomènes sociaux aussi divers que les flux migratoires en Europe, les programmes éducatifs aux États-Unis ou la place de l'islam dans les pays d'Europe de l'Ouest, le multiculturalisme se trouve au centre de plusieurs thématiques cruciales de notre monde globalisé : l'immigration, la cohésion sociale et le devenir de l'État-nation, pour n'en citer que quelques-unes. Il n'en est pas moins méconnu en tant qu école de pensée. Quels sont ses origines philosophiques, ses principaux courants, les différentes critiques qui lui sont adressées ? Paul May invite à un tour d'horizon des principaux théoriciens tels Bhikhu Parekh, Charles Taylor, Will Kymlicka ou encore James Tully , qui ont élaboré et discuté la notion de multiculturalisme et dont la plupart des travaux n'ont jamais été traduits en français. Un vade-mecum pour l'étudiant, pour le chercheur et pour le citoyen engagé.

Paul May enseigne la science politique à l'Université Harvard (Department of Government). Il est également chercheur associé au Weatherhead Center for International Affairs de la même université.

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jeudi 23 juin 2016

François Gachoud : Quand la philo donne le vertige. Exercices et initiation

Source Vive - Juin 2016 - Collection : Philo/sagesse


Nous nous posons tous des questions sur notre vie et celle des autres, sur le monde, le temps qui passe, la souffrance, la mort. Questions vertigineuses. La philosophie est là pour nous aider à les poser de manière plus précise, plus juste, au plus près de ce que nous ressentons et vivons. En quinze chapitres clairs et sans jargon, l’auteur aborde ces questions fondamentales en se référant aux plus grands philosophes occidentaux.
Ce livre est une initiation. Il ne donne ni réponses ni recettes, mais montre comment la philosophie peut ouvrir nos esprits, éclairer nos actes, guider nos pas dans l'inconnu.

François Gachoud, philosophe et professeur de philosophie, a également été chroniqueur au journal La Liberté (Fribourg) et a créé un espace de discussion publique, Agora. Il a publié entre autres Par-delà l’athéisme au Editions du Cerf et Sagesse de la montagne aux Editions St. Augustin.

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Collectif : Inégalités entre globalisation et particularisation

PU Paris-Sorbonne - Juin 2016 - Collection : Philosophie appliquée


Comment élaborer une autre conception des inégalités ? En partant des données des injustices les plus extrêmes, fruits de recherches menées, entre autres, en Haïti et au Cameroun, à rebours des principes généraux traditionnels, ce livre questionne les injustices à travers le monde, et non plus au sein d'une seule société. Globale, la réflexion pose les limites des théories de la justice qu'ont été, depuis John Rawls, la plupart des théorisations contemporaines des inégalités, axées qu'elles étaient sur la recherche de principes universels. Après avoir dressé une cartographie des théories de la justice, les auteurs portent leur démarche à travers trois applications : les inégalités de genre, les inégalités ethnoculturelles et les inégalités liées au changement climatique. L'ouvrage s'emploie à tirer de ces renouvellements dans la pratique de la philosophie une saisie elle-même transformée des injustices du monde dans leur extrême radicalité, et conduit à la question de savoir comment l'humanité reste capable de s'infliger à elle-même et, plus spécialement, à certaines parties d'elles-mêmes de telles inégalités injustifiables.

Alain Renaut est professeur à Paris-Sorbonne et à Science-Po Paris, directeur du Centre international de philosophie appliquée (CIPPA). Il a publié une trentaine d'ouvrages et traduit de l'allemand une douzaine de livres de Kant, Fichte et Adorno. L'injustifiable et l'extrême. Manifeste de philosophie appliquée a paru en 2015 aux éditions Le Pommier. Etienne Brown est enseignant à Paris-Sorbonne. Ses travaux portent sur la philosophie politique fondamentale et appliquée, et notamment sur la justice ethnoculturelle. Marie-Pauline Chartron, diplômée d'HEC, développe une recherche sur Violence(s) et injustices de genre. Elle est ingénieure d'études du Centre international de philosophie politique Appliquée, et travaille également à une philosophie du cinéma. Geoffroy Lauvau, agrégé et docteur, est spécialisé en philosophie de la justice et de l'économie. Il a publié de nombreuses études de philosophie politique et d'éthique.

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mercredi 22 juin 2016

Tanja Ruben : Le discours comme image. Enonciation, récit et connaissance dans le Timée-Critias de Platon

Les Belles lettres - Juin 2016 - Etudes anciennes



Pourquoi la mise en scène complexe du Timée avec ses contextes spatiotemporels emboîtés et ses narrations enchâssées ? Quelle est la fonction du discours cosmogonique et anthropogonique de Timée, intercalé entre le résumé du récit de l'Atlantide dans le prologue du Timée et la narration même de ce récit dans leCritias ? Quel est le rapport entre les discours des deux protagonistes et celui de Socrate sur la cité idéale dans la République ? Voilà les principales questions auxquelles tente de répondre cette étude intégrale du Timée-Critias, qui combine analyse littéraire et approche philosophique.
Elle cherche à mettre en évidence la fonction pragmatique et la cohérence narrative des récits de Timée et de Critias sur la genèse du cosmos, des hommes et des cités, tout en montrant comment leurs discours résultent de conceptions différentes de la nature humaine et du monde et des positions philosophiques divergentes sur l’être, le devenir et la connaissance. Elle propose enfin de lire le Timée-Critias à la fois comme une continuation et comme une réécriture de la République : non seulement les trois dialogues ont la même thématique (la cité idéale et la question de sa réalisation), mais ils présentent aussi des parallèles dans leur structure et leur situation dramatique.

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Revue de métaphysique et de morale 2016, n°2 : La naissance de l'épistémologie française. Histoire et perspectives

PUF - Juin 2016


Cédric Chandelier
Présentation

Anastasios Brenner
L’épistémologie historique d’Abel Rey

Frédéric Fruteau De Laclos
Pour une Epistemologie française. Souriau et la connaissance du sens commun

Cédric Chandelier
De la foi méthodique au dogme de la liberté : l’institutionnalisation de la conscience

Gabriella Crocco
Poincaré et le problème de l’esprit

Oliver Schlaudt
Louis Couturat, ou une occasion perdue pour une approche sémiotique dans l’épistémologie française

Claude Romano
Pour un réalisme du monde de la vie

Théodore Geraets, Antoine Cantin-Brault
Hegel : l’articulation du sens. Lire Hegel après Gadamer

In memoriam

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Jean-Claude Gens et Marc-Antoine Vallée (dirs.) : Gadamer, Art, Poétique et Ontologie

Mimesis - Juin 2016 - L'esprit des signes


Cet ouvrage collectif s ouvre sur la traduction d un texte de Gadamer encore inédit en français intitulé De la lecture des édifices et des images. En continuité avec ce texte, c est autour de la réflexion philosophique de Gadamer sur l art et l expérience du beau que gravitent les différentes contributions des spécialistes de l herméneutique qui participent à ce livre. Le but consiste non seulement à comprendre quel rapport entretiennent l art, la poétique et l ontologie dans la philosophie de Gadamer, mais aussi à proposer des éléments d interprétation renouvelée de Vérité et méthode. Cet ouvrage propose un aperçu des discussions les plus actuelles dans les études gadamériennes.

Jean-Claude Gens est professeur de philosophie contemporaine à l Université de Bourgogne. Spécialiste d herméneutique et de phénoménologie, il a entre autres publié sur Dilthey, Brentano, Jaspers (Karl Jaspers, 2003) et Heidegger (Les conférences de Cassel, 2003), et il est l auteur d Éléments d une herméneutique de la nature, 2009. Marc-Antoine Vallée professeur au Collège Edouard-Montpetit (Canada), il est notamment l auteur de Le sujet herméneutique. Étude sur la pensée de Paul Ric ur (2010) et de Gadamer et Ricoeur. La conception herméneutique du langage (2012).

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mardi 21 juin 2016

Bruno Poucet et Patrick Rayou (dir.) : Enseignement et pratiques de la philosophie

Presses universitaires de Bordeaux - Juin 2016 - Études sur l'éducation


À partir de plusieurs approches disciplinaires (sciences de l’éducation, histoire, philosophie, sociologie), ce livre entend faire le point de l’état actuel des différentes pratiques d’enseignement de la philosophie en France. Ces pratiques confrontées à des expériences européennes (Belgique, Grande- Bretagne, Italie), à celles des différents acteurs en France, sont mises en perspectives et interrogées. Leur diversité fait sens et permet de comprendre les enjeux actuels d’un enseignement renouvelé de la philosophie dans le secondaire et à l’Université.
L’originalité scientifique de l’ouvrage est d’essayer d’articuler ces différentes perspectives afin de montrer comment l’enseignement de la philosophie dans les classes ou dans les amphithéâtres peut s’enrichir et se renouveler par des pratiques éprouvées depuis une vingtaine d’années : enseignement dans le primaire, en lycée professionnel, dans les UFR de médecine, par exemple. La confrontation à la pratique réelle des élèves et des étudiants, à la formation des enseignants, aux techniques d’enseignement et aux programmes permet d’envisager de façon sereine des évolutions et l’ouverture vers de nouveaux territoires où il serait possible de philosopher de façon solide et argumentée. La demande de la société civile en la matière est importante : les apports de la tradition éprouvée et les renouvellements en cours ont été l’objet d’un examen attentif dont cet ouvrage est l’expression. [Quatrième de couverture]

Bruno Poucet est professeur de sciences de l'éducation, historien de l'éducation à l'Université de Picardie Jules Verne, directeur du CAREF (EA 4697) et de la revue Carrefour de l'éducation.
Patrick Rayou est professeur de sciences de l'éducation à l'Université Paris 8, sociologue de l'éducation, membre de l'équipe Circeft-Escol.

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Patrice Guillamaud : L'art et la renonciation. Essai d'ousiologie esthétique

Cerf - Juin - Idées


L'art est la chair de la vie. Il incarne la vie intérieure comme renonciation. L'art est en effet la réalité même de l'affect en tant que ce dernier s'annonce comme étant, dans son essence universelle, à la fois aspiration et renoncement à l'absolu. C'est cette thèse que le philosophe Patrice Guillamaud avait déjà défendue à propos du cinéma et qu'il développe ici à propos de l'ensemble des différents arts. Il s'agit ainsi d'un nouveau système des Beaux-Arts. Celui-ci met en évidence les différentes essences de l'art à partir des différentes manières dont celui-ci fait participer la vie aux différentes sphères de la réalité que sont notamment la pensée, la nature et l'histoire. De la littérature à la musique, en passant par la peinture et l'architecture, l'art est la vie comme renonciation. De Proust à Schönberg, de Botticelli au Corbusier et de Dostoïevski à Beckmann, c'est la même essence universelle de la vie qui se livre dans chacune des grandes oeuvres de l'art.

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Philippe Soual : Eduquer avec Hegel

SOS Education - Juin 2016 - Collection : Réfléchir


La philosophie de Hegel propose une approche originale de la question de l'école. Sans avoir écrit de grand traité sur le sujet, le philosophe allemand fait résolument l'éloge de l'institution scolaire en apportant des éléments nouveaux à la réflexion éducative contemporaine. Philippe Soual, agregé de philosophie, revient dans ce texte court et précis, sur cette vision pertinente, idéaliste et d'une grande richesse pour notre époque.

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jeudi 16 juin 2016

Sebastien Richard et Olivier Malherbe (dirs.) : Forme(s) et modes d'être

Presses Interuniversitaires Europeennes - Mai 2016 - Philosophie & Politique


Le présent ouvrage est un recueil d'articles de chercheurs internationaux sur l'apport à l'ontologie du phénoménologue polonais Roman Ingarden. Il contient des contributions sur des thèmes aussi divers que la dépendance existentielle, les catégories ontologiques, les modes d'être, la substance, la causalité, la forme, l'idéalisme ou encore l'ontologie des objets fictifs. Ce volume démontre que la pensée d'Ingarden ne se limite pas à la phénoménologie et à l'histoire de celle-ci, mais est susceptible d'apporter une contribution singulière à la recherche métaphysique contemporaine.

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Olivier Massin : Le Corps et l' Esprit. Introduction à la Philosophie de l'Esprit

Éditions universitaires européennes - Mai 2016


Nous distinguons ordinairement le corps de l’esprit. Cependant, bien que cette distinction nous soit intuitive, dès lors que nous cherchons à spécifier le critère sur lequel elle repose, elle se dérobe. Tout se passe comme si nous n’avions aucun mal à situer les choses d’un côté ou de l’autre de la frontière qui sépare le corps de l’esprit sans que nous ne parvenions à la définir précisément. A quel critère obéissons-nous en effet lorsque nous opérons une bipartition entre phénomènes mentaux et phénomènes physiques ? Il est essentiel d'éclaircir cette distinction afin de pouvoir formuler le problème central de la philosophie de l'esprit : comment expliquer l'étroite corrélation entre épisodes psychologiques et épisodes physiques ? Comment expliquer que les états de notre corps et les états de notre esprit varient souvent de concert ? Quand la température extérieure s’accroît, nous avons plus chaud ; lorsque nous voulons lever notre bras, il se lève. Alors que la description de telles corrélations suppose que soit établie la distinction du corps et de l'esprit, leur explication conduit souvent à l'estomper.

Olivier Massin est agrégé de philosophie, il a soutenu deux thèses de philosophie, l'une sur l'objectivité de la perception tactile, l'autre sur la valeur du plaisir. Il a publié de nombreux articles en métaphysique, philosophie de l'esprit et théorie des valeurs et a co-édité avec Anne Meylan le recueil Aristote chez les Helvètes, chez Ithaque.

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André Tosel : Etudier Gramsci. Pour une critique continue de la révolution passive capitaliste

Kimé - Mai 2016 - Philosophie en cours


Antonio Gramsci, célébré conjointement, dans les années 1960-1978, comme le penseur marxiste le plus novateur du XXe siècle par Jean-Paul Sartre et Louis Althusser, n'a pas fait l'objet d'études soutenues en France après quelques recherches importantes, et cela malgré la publication de ses oeuvres aux Editions Gallimard et la parution d'anthologies. Il réapparaît aujourd'hui en notre pays grâce à l'intérêt suscité par les travaux anglo-saxons en matière de Cultural Studies, de Subaltern Studies et même d'International Relations Studies. Les études italiennes qui avaient déserté cette oeuvre dans les années 1980 renaissent autour du projet d'une édition nationale complète et se signalent par une vitalité renouvelée. La même observation vaut pour des spécialistes anglais et américains de grande compétence. En France Gramsci n'est même plus un célèbre méconnu ; il est encore largement inconnu. Il est temps de lever cette méconnaissance. Gramcsiens et non gramsciens, faites enfin un fort de connaissance avec un penseur majeur du monde moderne dont il reste encore à mesurer l'inactuelle actualité. Cette étude entend exposer la pensée de cet intellectuel et politique exceptionnel en réfléchissant sans réfraction adjacentes une oeuvre multiforme, quasi encyclopédique, mais critico-systématique en ses intentions. Les Cahiers de prison ne sont pas un livre, ni même une suite d'essais thématiques. Leur fil conducteur de cette étude est l'équation énigmatique que Gramsci établit entre philosophie, histoire et politique. Voici quelques questions qui seront abordées. Comment une pensée ni économiciste ni déterministe s'ouvre une histoire internationaliste des nations de l'Europe et de l'Occident qui reçoit une nécessité conditionnelle sans jamais perdre sa contingence ? Comment une théorie du bloc historique congédie la dualité vulgaire entre structures et superstructures au profit d'une articulation des rapports de forces et de sens inscrits dans des conjonctures où peut se former et peser une volonté collective elle-même divisée ? Comment l'idéologie du sens commun peut-elle se faire objet d'une critique qui culmine avec une philosophie intérieurement politique, la philosophie de la praxis, sans que jamais le cercle du sens commun et la philosophie ne se brise ? Comment le langage et la langue jouent-ils un rôle essentiel dans la formation des pensées des collectifs ? Enfin comment les masses subalternes vouées à l'instrumentalisation et écrasées par un sens commun passivisant peuvent-elles conquérir une puissance de pensée et d'action et envisager de devenir protagonistes de leur histoire ? Comment comprendre les transformations simultanées des formes de l'Etat et de la société civile dans une problématique de l'hégémonie et de la contre hégémonie, issue autant de Machiavel que de Marx et de Lénine ? Comment penser la possibilité d'une nouvelle Réforme et d'une Renaissance entreprise par des institutions politiques à la fois expressives des masses et capables d'hériter de la civilisation, et cela à une époque tragique dominée par les fascismes et la stagnation de la révolution soviétique ? Comment composer cet historicisme avec une alliance transitoire avec le meilleur du libéralisme politique et moral ?

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mardi 14 juin 2016

Emmanuèle Caire : Penser l'oligarchie à Athènes aux Ve et IVe siècles. Aspects d'une idéologie

Les Belles lettres - Juin 2016 - Etudes anciennes


Athènes, patrie de la démocratie, a-t-elle également inventé l'oligarchie? Elle n'a certes pas imaginé le fait de confier le gouvernement de la Cité à un petit nombre de dirigeants (encore qu’elle ait à plusieurs reprises fait l’expérience de ce type de régime), mais elle a sans doute conçu le mot qui nomme ce régime, le concept qui le définit, l’argumentation qui le justifie. C’est la naissance même de la notion d’oligarchie que ce livre se propose de retracer, au coeur des réflexions athéniennes sur la nature et la valeur comparée des politeiai, dans le creuset des débats sur la légitimité qu’a le dèmos à exercer le pouvoir dans la cité ou qu’ont les « meilleurs » à être reconnus comme tels, au centre des conflits sur les implications des choix politiques d’Athènes, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Une première partie s’intéresse à l’histoire des mots: à l’émergence de ces termes (démocratie, oligarchie, aristocratie, tyrannie, ploutocratie…) aujourd’hui devenus si familiers qu’on en oublie leur valeur originelle, souvent plus polémique que descriptive; à leur évolution rapide au gré des événements; aux déplacements de sens qu’ils connurent sous l’effet de la propagande ou du discrédit. Une seconde partie retrace les débats suscités dès l’origine par les définitions successives de l’oligarchie: qu’est-ce finalement qu’un « petit nombre »? Faut-il le limiter, voire le délimiter? Qui en décide? Comment et selon quels critères? Une troisième partie enfin s’interroge sur les modèles convoqués par les partisans de l’oligarchie à Athènes, modèles empruntés à l’histoire contemporaine ou très ancienne, modèles contradictoires, utopiques ou fantasmés, retaillés à l’aune de la Realpolitik, visant toujours cependant à créer de l’inégalité et de la domination et refusant définitivement d’identifier le dèmos à la cité.

Ancienne élève de l'École Normale, Emmanuèle Caire est professeur delangue et littérature grecques à l’université d’Aix-Marseille. Elle est spécialiste del’histoire des idées politiques et des historiens grecs. Elle est actuellement directricede l’UMR 7297 (Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale).

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Alain Boureau : L'Errance des normes: Éléments d'éthique scolastique (1220-1320) [La Raison scolastique IV]

Les Belles lettres - Juin 2016


Ce livre, qui constitue le tome IV de la Raison scolastique, tente d'historiciser la notion de jugement moral. La pensée médiévale et scolastique du XIIIe siècle, en quête d'une éthique spécifique et immanente, s'est émancipée de lourds tabous et a travaillé à la délégation affectée à l’homme pour la production de normes morales. Ainsi, elle a pu associer au rêve d’une symphonie des actes, autour de Thomas d’Aquin, les chants de l’individu (Chiaro de Florence, Olivi, Astesano ou Ockham).
L’éthique de cette période tourne autour de la notion juridicomorale de responsabilité, qui demeure jusqu’à nos jours, et sans vraie résolution, une ligne de faîte de la vie éthique. Si le mot n’a pas été créé au Moyen Âge, la notion, sous le nom d’imputation et d’imputabilité, fut très fermement discutée. La situation de discussion restait ouverte, tant que cette notion n’était pas inscrite dans des codes. C’est une orchestration cohérente de l’éthique qui a subi le silence du formalisme scotiste, malgré un ultérieur intermède jésuite. Cette situation suscite des échos dans le monde contemporain occidental où le long cycle des jugements formels, conduisant à l’impératif catégorique (le Sollen) de Kant, fut suivi d’une réaction intense: l’éthique avait à juger singulièrement les actes humains. À ce mouvement, il faut associer la période 1860-1960 (Renouvier, Nietzsche, Freud, Arendt), à laquelle succède un nouveau formalisme. Certes, le droit est revenu absorber la morale, notamment avec une nouvelle prégnance de la responsabilité, qui réduit les conduites humaines au risque de faute. Mais l’histoire montre que d’autres retours sont possibles.

Alain Boureau est directeur d'études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, spécialiste d’histoire de la scolastique médiévale. Parmi ses ouvrages récents : La Raison scolastique, (3 vol. 2006-2008), En somme… Pour un usage analytique de la scolastique médiévale (2011) et une édition critique et bilingue des Questions disputées de Richard de Mediavilla (six volumes parus, aux Belles-Lettres, depuis 2011).

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lundi 13 juin 2016

Anne Simon : Trafics de Proust. Merleau-Ponty, Sartre, Deleuze, Barthes

Hermann - Juin 2016


Un commerce intime, tantôt exalté, tantôt inavouable, entre l'oeuvre de Marcel Proust et celle de certains penseurs se joue au coeur des années 1950-1970, au moment où se renouvellent, au point d'en devenir méconnaissables, les façons d'envisager la production conceptuelle et l'écriture théorique. Pourtant, si, parmi d'autres qui se sont penchés sur lui, Proust a particulièrement captivé des penseurs tels que Barthes, Merleau-Ponty, Sartre ou Deleuze, ce n'est pas simplement que son oeuvre venait amplifier ou heurter leur pratique de la pensée, mais, à travers celle-ci, le sens même de leur vie et de leur engagement dans l'écriture s'en trouvait bouleversé. L'enjeu de cet essai, focalisé sur le « moment 1960 », est plus spécifiquement d'élaborer une réflexion sur les stratégies, rationnelles mais aussi instinctives (il y va de la survie chez Barthes ou Sartre, de l'accueil intime chez Merleau-Ponty), qui mènent un penseur lisant Proust à construire ou déconstruire ses cadres cognitifs, à s'articuler, dans la fluidité du jeu ou le coincement grinçant, à une vie de la pensée où (dé)raisons, émotion et fiction consonnent avec individuation.

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Jocelyn Groisard : Mixis. Le problème du mélange dans la philosophie grecque d'Aristote à Simplicius

Les Belles Lettres - Juin 2016 - Collection : Anagôgé


Que se passe-t-il quand de l'eau et du vin se mélangent? Comment les quatre éléments simples du monde physique se mêlent-ils les uns aux autres pour former les choses qui nous entourent? La multitude des couleurs vient-elle aussi d'un mélange de couleurs simples? Deux corps mélangés sont-ils simplement juxtaposés à une échelle microscopique ou bien peuvent-ils se compénétrer de sorte qu'il y aurait deux corps dans le même lieu? L’union de l’âme et du corps est-elle un mélange?
Telles sont quelques-unes des questions étonnamment diverses que croise cette histoire du problème du mélange dans la philosophie grecque.
Le récit proposé ici suit trois lignes principales: la tradition péripatéticienne, qui, d’Aristote à son commentateur Alexandre d’Aphrodise, élabore un modèle de mélange par médiation où les ingrédients de départ s’assimilent réciproquement pour s’unifier en un composé qualitativement intermédiaire; la doctrine stoïcienne de la « mixtion de part en part », où les ingrédients se compénètrent jusqu’à devenir parfaitement coextensifs; le néoplatonisme et les transpositions qu’il opère à partir des modèles physiques précédents pour penser non seulement des relations entre corps mais aussi celle entre l’âme et le corps ou bien entre les réalités incorporelles ou immatérielles de l’arrière-monde suprasensible.
Fondée sur un vaste corpus de textes couvrant près d’un millénaire d’histoire de la philosophie grecque, cette étude se veut aussi une proposition de méthode: donner à lire les textes eux-mêmes et rester au plus près de l’analyse des sources pour suivre parmi l’étonnant foisonnement des doctrines les développements aussi divers qu’inattendus que la raison humaine, dans sa luxuriante imagination théorique, sait donner à la même idée, fût-elle aussi courante et intuitive que celle de « mélange ».

Jocelyn Groisard, ancien élève de l'École normale supérieure et del’École pratique des hautes études (Paris), est maître de conférences àl’Université métropolitaine de Tokyo.

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dimanche 12 juin 2016

Salomon Ofman : Topologie et continuité. Une approche mathématique et philosophique

L'Harmattan - Juin 2016


L'origine de cet ouvrage est un cours donné plusieurs années de suite à l'Université Paris 7, pour des étudiants n'ayant pas ou peu de formation mathématique. Il s'agit d'une introduction à la topologie, une partie importante portant sur des questions de la théorie des ensembles, généralement négligées car considérées comme acquises, en particulier la manière de nommer et de manipuler les noms des objets. L'objectif de cet ouvrage est donc d'initier un lecteur non mathématicien au raisonnement mathématique. Une autre ambition de ce travail est de montrer que les questions mathématiques les plus abstraites se retrouvent aussi un peu partout en philosophie. Pourtant la rupture moderne entre philosophie et mathématique ne fait que s'approfondir. Ce livre rejoint, quant à sa finalité, des auteurs, de Platon à Descartes et à Spinoza, pour qui cette séparation aurait paru une grave erreur.

Salomon Ofman est docteur en philosophie et en mathématiques, chercheur au CNRS.

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Jean Lauxerois : L'épreuve du temps. Fictions, reproductions, imaginations

Le Cercle Herméneutique Editeur - Juin 2016


L’Occident des Temps Modernes a privilégié la représentation linéaire du temps. Sur cette ligne du temps qui continûment s’écoule, l’instant succède à l’instant, dans l’imminence d’un futur qui condamne rapidement le présent à devenir déjà passé. Dès lors, pour maîtriser ce temps qui passe et fuit, sous l’instance de la mélancolie, il a fallu inventer des systèmes de mémoire, des techniques de reproduction, des prothèses d’image. Ainsi est née, dans sa signification moderne, la culture, qui vise à rassembler la création humaine, à organiser la mémoire, à former l’héritage de la tradition.
S’il est vrai que la pensée critique s’est attaquée, depuis longtemps, aux limites et même aux dangers d’une telle entreprise, elle s’est cependant bien peu interrogée sur la relation que l’idée de culture entretient avec cette conception linéaire du temps. Répondant au souci de stabiliser le passé, de le conserver sous le signe de l’identité, et de le sauver au nom de l’esprit, la culture s’est finalement instituée comme un monde autonome, rationalisé, intellectualisé, idéalisé, dont la toute-puissance s’affirme davantage encore sous son visage contemporain – industriel, technique et institutionnel. La culture devient ainsi un péril pour ce qu’elle prétend transmettre, parce qu’elle méconnaît le sens de la finitude, laquelle, au coeur de l’expérience du temps et du monde, constitue le creuset de la vie des œuvres : la culture « oublie » en l’homme son essentielle dimension d’être mortel.
De fait, le temps n’est pas une ligne, mais un nœud : « le nœud de notre condition » (Pascal). Et, comme tel, le temps est une épreuve, une épreuve d’existence, dont la création, selon tous ses modes, tente d’assumer la construction symbolique. Seule l’imagination, liée à la reproduction bien comprise, permet d’entrer dans ce nœud, dans « la boucle du Temps artiste » (René Char). Seuls des moments d’œuvre, capables de lier le passé, le présent et l’avenir, sont en mesure de renouer la richesse de la mémoire au déploiement de la présence, en ouvrant le sens du devenir.
Rassemblant une quinzaine de textes, distribués en trois chapitres – « Fictions », « Reproductions », « Imaginations » –, cet essai souhaite contribuer tout ensemble à une critique de l’idée de culture, à une philosophie de la reproduction et à une éthique de l’œuvre.

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samedi 11 juin 2016

Bertrand Binoche et Arnaud Sorosina : Les historicités de Nietzsche

Publications de la Sorbonne - Juin 2016 -  La philosophie à l'oeuvre


En France, Nietzsche fut un temps l'emblème oraculaire de toutes les subversions et son nom côtoyait couramment ceux d’Artaud et de Bataille. Puis vint l’âge de son académisation qui permit sans doute bien des avancées et où on lui attribua l’insigne mérite d’avoir élaboré un système tout à fait cohérent dont la reconstitution méticuleuse pouvait occuper toute une vie. Le présent ouvrage fait le pari que le moment est peut-être venu de mettre en avant un autre Nietzsche, dont l’œuvre obéit à une dynamique originale où s’enchevêtrent des registres dont l’homogénéité ne va pas de soi.
C’est le concept d’historicité qui est mobilisé à cette fin. Le passé lointain auquel doit régresser le savoir généalogique ; la réitération indéfinie du même présent que la sagesse de l’éternel retour doit inciter à vouloir ; le futur un peu brumeux de très long terme auquel doit œuvrer le véritable créateur : trois temps et trois registres dont l’analyse a été distribuée ici en trois problèmes – objectivité, répétition, évolution. On ne doit pas trop vite présumer qu’ils n’en font qu’un. Au contraire : toute la difficulté est de savoir comment tirer ensemble ces fils, si seulement il faut les nouer et si oui, selon quelles modalités, qui ne sont pas forcément celles du système.
On peut encore dire ce qui précède autrement : si Dieu est mort et si Nietzsche s’est efforcé à tout prix de conjurer la posture du prêtre, le lecteur doit en tirer les conséquences. Interpréter, c’est ruminer, pas refermer.

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Judith Butler et Athena Athanasiou : Dépossession

Diaphanes Editions - Juin 2016 - Collection : Transpositions


Dialogue entre Judith Butler et Athena Athanasiou : le débat tourne autour de ceux qui ont perdu leur pays, leur nationalité, leurs biens, tous ceux qui ont été expropriés de leur appartenance au monde. Que signifie cette précarité, cette perte fondamentale, dans une société capitaliste dominée par la logique de la possession ? Est-ce que cette conscience d’expropriation peut amener à une nouvelle forme de résistance, apporter une réponse politique à ceux qui ont été déchus de leurs droits, de leurs biens, en un mot, des conditions de base de la vie elle-même ?

Les soulèvements révolutionnaires au Moyen-Orient et au Maghreb, comme les manifestations sur la place Puerta del Sol, la place Syntagma et le parc Zucotti établissent une nouvelle économie politique et affective du corps dans l’espace public. La rue est l’endroit par excellence des expropriés — de ceux qui défient les forces de police et qui se regroupent spontanément dans des collectifs pour lever la voix, pour être vus et entendus. Le livre offre une introduction à la complexité des nouvelles formes de privation de droits, de dépossession et de contestation politique. Une réflexion sur la puissance du perfomatif ainsi que sur la perte de pouvoir du sujet souverain et moral classique.

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vendredi 10 juin 2016

Christophe Bardyn : Philosopher avec les oeuvres littéraires

Armand Colin - Juin 2016


Les grandes œuvres littéraires offrent une porte d’entrée passionnante pour toutes les problématiques principales de la philosophie. Quand il s’agit des classiques, les textes littéraires ne doivent pas être considérés comme de simples supports, prétextes finalement vite oubliés avant de passer aux débats d’idées. Plus souvent qu’on ne l’imagine, une œuvre littéraire a posé un concept, voire défini une problématique, bien avant qu’un philosophe ne s’en empare et ne les travaille sur un plan logique.

En suivant le fil directeur du programme de philosophie des classes de terminale, ce manuel offre aux étudiants et aux enseignants de littérature, de philosophie, mais aussi d’histoire, une véritable initiation aufondement de la culture générale, socle commun de la formation du citoyen par l’école – où l’on apprendra, par exemple, en quoi Don Quichotte annonce Descartes, ou comment comprendre Rousseau avecRobinson Crusoé.

Agrégé et docteur en philosophie, Christophe Bardyn  enseigne en lycée et dans le supérieur à Angers.

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