Comment penser l'effort aujourd'hui ? Le thème peut sembler à la fois banal et faussement suranné. Banal, d'une part, parce que l'effort est, pour paraphraser Descartes, « la chose du monde la mieux partagée ». Depuis toujours, nous sommes enjoints à « faire des efforts », dans des domaines très variés de l'existence, pour apprendre à marcher ou faire du vélo, à l'école, dans nos relations avec autrui puis, plus tard, pour mener à bien des études et une vie professionnelle, trouver le bonheur dans notre vie privée et surmonter les « coups durs » qui sont le lot de chacun. Banal aussi, parce que, tel un marronnier des propos de comptoir, le thème est dans l'actualité, lorsqu'il s'agit de déplorer le « manque d'efforts » des « jeunes générations » ou la perte du « goût de l'effort », à l'école notamment. Ainsi, l'effort serait requis partout, et pourtant perdu, omniprésent dans les discours et si difficile à définir, si difficile à saisir aussi dans les actes. De quoi parle-t-on, de l'effort physique, démonstratif, ou de l'effort intellectuel, intériorisé, impalpable, mais dont les neurosciences visent à montrer la teneur somatique ?
Isabelle Queval est enseignante-chercheure à l'université de Paris Descartes et au CERLIS. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages dont S'accomplir ou se dépasser, essai sur le sport contemporain (Gallimard, 2004).
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Ce livre est présenté par Michaël Fœssel, professeur de philosophie à l’École polytechnique. Membre de la direction de la revue Esprit, il dirige avec Jean-Claude Monod, depuis 2014, la collection « L’Ordre philosophique » aux éditions du Seuil. Il a notamment publié Le temps de la consolation (Seuil, 2015).




