Le génie de Freud n'est pas d'avoir découvert l'inconscient mais plutôt d'avoir fait d'une intuition philosophique et anthropologique bien ancienne une composante de l'industrie médicale. Spinoza, Schopenhauer, Nietzsche ont déjà bien perçu et bien décelé l'importance de l'inconscient comme prédicat ontologique fondamental intrinsèquement lié aux pulsions de la vitalité, de l'énergie, du biologique et du généalogique. L'inconscient n'est non seulement pas une découverte scientifique mais surtout pas pathologique, il ne se traite pas et n'obéit à aucune structure thérapeutique universelle. Il n'est ni personnel ni familial ni subjectif. Il est impersonnel, ontologique, généalogique et biologique. La mémoire et la conscience ne sont pas des thérapies mais des préjudices, il est saisi scientifiquement par l'investigation et individuellement par l'intuition et la sensibilité, l'oubli est sa force. L'homme malade n'est pas celui qui ne se rappelle de rien mais celui qui se rappelle de tout, c'est celui qui a tout perdu sauf la mémoire. Toute intervention extérieure lui est nuisible dans la mesure où elle l'engage dans des manipulations et des interactions et des projections qui lui sont totalement étrangères et parfois destructrices. L'inconscient est individuel sans être subjectif, ontologique sans être de structure universelle, c'est une puissance créatrice non pathologique. La conscience n'est qu'un détail dans l'inconscient et ne peut lui servir ni de révélateur ni de purificateur. La science de l'inconscient est à inventer, elle ne suppose point une analyse mais une investigation anthropologique, archéologique, étymologique, généalogique et politique.
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