"Les raisons qui présidèrent à la tenue d’un colloque sur « Diderot et l’Antiquité classique » furent multiples. À la curiosité d’une latiniste – sensible à la présence constante des auteurs anciens dans l’œuvre de l’Encyclopédiste, à la volonté de rendre hommage à Diderot lors du tricentenaire de sa naissance, s’ajoutait la conviction qu’une réflexion sur le Philosophe des Lumières dont les idées avaient été largement diffusées dans l’Europe de son temps trouverait tout naturellement sa place dans le cadre du laboratoire ILLE (Institut de recherche en langues et littératures européennes – EA 4363).
Comme l’observe en effet Léon Gorny, même dans ses ambitions d’Encyclopédiste soucieux de rassembler, en un seul ouvrage, l’ensemble du savoir universel, Diderot s’est contenté, en réalité, de donner principalement un aperçu des découvertes et des idées qui ont pris naissance dans la vieille Europe : « Cette volonté d’information universelle, dans la seconde moitié du xviiie siècle se heurte pourtant à certaines limites et ne peut que rarement, superficiellement – en dépit de l’intérêt porté aux autres continents et aux civilisations différentes – dépasser les frontières de la culture européenne1 – », une culture dont Diderot, de sa jeunesse à sa mort, n’a jamais oublié les fondements gréco-romains.
Ainsi se trouvait légitimé le choix d’un thème qui permettait de réexaminer l’œuvre du natif de Langres sous un angle spécifique offrant de surcroît une ample matière à des regards croisés, ceux des Antiquisants versés dans les littératures grecque ou latine, l’histoire de l’art antique, la philologie classique ou l’histoire de la philosophie d’une part, ceux 8des savants ou chercheurs, spécialistes des littératures modernes et comparées de l’autre. Les séances du colloque ont ainsi effectivement donné lieu à des débats fructueux, montrant à quel point Diderot, figure éminente de la modernité, était resté tributaire de la pensée antique et quels rapports – oh combien étroits ! – il ne cessa d’entretenir avec les Anciens. Les contributions dont on lira le texte, toutes consacrées à un aspect ponctuel de la problématique choisie pour le présent colloque en donneront – pensons-nous – un riche aperçu, tout en soulignant les limites de la dette du Langrois à l’égard des auteurs de l’Antiquité." (A.L.)
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