Le monde est en train de devenir une tour de Babel où se bousculent les révélations religieuses, les découvertes scientifiques, les variations intellectuelles et où sévissent de stridentes dissonances entre toutes sortes de prétentions à la vérité. Les malentendus se glissent dans les concepts les plus courants, les rivalités scolastiques ou médiatiques encouragent les doctrines les plus étranges. La liberté de pensée est galvaudée au point de légitimer un inénarrable droit à la bêtise. On ne sait plus quelles méthodes et procédures pratiquer, sur quels chemins s'engager, à quelles certitudes s’accrocher. Le lecteur se perd dans les méandres des bibliothèques et ploie sous la quantité des livres. La science poursuit sa course irrésistible vers nul ne sait où tandis que ses réalisations technologiques et biologiques menacent ou promettent de résilier les modes traditionnels de communiquer et de vivre. C’est dans ce contexte que l’auteur s’interroge sur le rôle de la philosophie. Se réduit-il à commenter les sciences, à en tirer les conclusions et à reformuler les questions éthiques à la lumière de ses chamboulements et de ses pronostics ? Dans sa tentative de se mesurer aux débordements religieux, bascule-t-elle dans des incantations intellectuelles qui peinent à convaincre ? Est-elle à même de se mesurer aux questions qui assaillent l’homme et de se prononcer sur le sens à donner à une vie de plus en plus désorientée et débraillée ? L'auteur plaide pour la liberté et la tolérance du non-sens contre les contraintes et l'intransigeance du sens dogmatique instillé dans les esprits par les religions ou les nouvelles scolastiques universitaires et médiatiques. Il parie sur un doux nihilisme, paradoxalement plus sensé que toute autre doctrine, pour dédramatiser une condition meurtrie par de vains prêches, assourdie par leur cacophonie théologico-philosophique et désorientée par leur anachronisme.
Alec Séror (1954-2012) a fait ses études primaires avant de poursuivre sa scolarité à Paris sous la direction d’Emmanuel Lévinas. En 1970, il immigre en Israël où il poursuit des études d’ingénieur au Technion de Haïfa. De retour en France au début des années quatre-vingt-dix, il reprend des études de philosophie. Séror a publié plusieurs ouvrages en hébreu dont En terre de Philistie, Lettre à la mère (Les Editions de Mai, 2015) et La Teigne (Les Editions de Mai, 2016). Les charmes du non-sens, écrit en français, participe du pamphlet et du manifeste philosophiques.
acheter ce livre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire