Le sens, le sensible, le réel est le résultat de plusieurs rencontres de chercheurs qui se sont déroulées à l’abbaye de Royaumont, avec l’objectif de faire le point sur l’évolution de la pratique sémiotique, depuis la disparition du fondateur de l’École sémiotique de Paris, A. J. Greimas. Sa fameuse Sémantique structurale (1966) avait, d’emblée, fixé des règles qui avaient bouleversé l’approche des significations, jusqu’alors cantonnée au domaine verbal : « C’est en connaissance de cause que nous proposons de considérer la perception comme le lieu non-linguistique où se situe l’appréhension de la signification. » La sémiotique « se reconnaît ouvertement comme une tentative de description du monde des qualités sensibles ».
Plusieurs des premiers continuateurs de cette aventure fondatrice se sont associés à de jeunes chercheurs pour proposer ces « Essais de sémiotique appliquée » qui constituent la pointe avancée de la sémiotique post-structurale. Ils concernent de nombreux domaines du sensible, naturelsou culturels(de la musique à la biologie)et demeurent cependant unifiés par la théorie puissante développée par l’École de Paris.
On sera toutefois surpris d’observer comment, sous l’emprise du sensible, l’expression de ces travaux – rigoureusement fidèles à la théorie d’ensemble sans prétendre à des vues définitives – se fait limpide et sensuelle, loin des arides calculs de la sémiotique narrative.
Anne Hénault est spécialiste des sciences du langage, professeur émérite à Sorbonne Université et vice-présidente de l'Association internationale de sémiotique. Elle travaille sur l'épistémologie de la sémiotique et a publié Les Enjeux de la sémiotique (2012), Histoire de la sémiotique (1997), Le Pouvoir comme passion (1994). Elle a dirigé Questions de sémiotique (2002) et Ateliers de sémiotique visuelle (2004). Elle est également l'auteur de nombreux articles.
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