Ed. du Carmel - Mai 2023
Tout parle de Dieu pour celui qui est disposé à croire. Pascal veut ainsi proposer une préparation du cœur à la grâce, accessible à tous : d’abord déraciner les préjugés en montrant la capacité de la raison à se hisser au niveau des choses de Dieu, et ensuite extirper du cœur les mauvaises inclinations, tournée sur l’amour de soi, qui empêchent d’accéder au cœur de Dieu. L’intimité avec Dieu procure ensuite paix et joie, mais avec une inquiétude résiduelle. Sur ce point, Pascal nous rappelle qu’existe une version biblique, et chrétienne, de l’inquiétude : la crainte – non seulement crainte révérencieuse de la majesté de Dieu, mais aussi crainte de perdre Celui qu’on a trouvé. En rejetant définitivement l’attitude tranquille de celui qui se croit déjà sauvé, Pascal pose comme seule valeur possible l’Espérance, qui permet d’atteindre le point juste entre certitude de l’amour de Dieu et incertitude de la réponse de l’homme.
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et agrégée de lettres, Hélène Michon est maître de conférences à l’université de Tours, où elle enseigne la littérature du XVIIe siècle depuis 1995. Ses travaux portent sur le croisement de la littérature et de la spiritualité tout au long du Grand Siècle. Rattachée au Centre d’Études de la Renaissance, elle est l’auteur d’une thèse publiée chez Champion, L’ordre du cœur. Philosophie, théologie et mystique dans les Pensées de Pascal. Elle n’a cessé de s’intéresser au foyer spirituel de Port-Royal, et notamment à la figure centrale de Blaise Pascal.
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