Amsterdam - Octobre 2024
« Le fondement de l’ossature matérielle de l’État et du pouvoir, c’est dans les rapports de production et la division sociale du travail qu’il faut le chercher, mais non au sens où on les entend habituellement… »
La réédition de L’État, le pouvoir, le socialisme, « classique » de la théorie politique dont la première édition remonte à 1978, s’inscrit dans les débats concernant les crises simultanées de l’Union européenne, du néolibéralisme et du capitalisme en général. Lire cet ouvrage aujourd’hui permet de comprendre que ces crises plongent leurs racines dans la structure des sociétés occidentales de l’après-guerre. Plus la crise économique s’approfondit, et plus le système devient autoritaire au plan politique. C’est ce que Poulantzas appelle l’« étatisme autoritaire », que l’on constate à présent au niveau européen, où des décisions affectant des millions de personnes sont prises hors de tout contrôle populaire. La seule alternative possible à ce système est le « socialisme démocratique », à savoir un socialisme qui dépasse le capitalisme sans pour autant sacrifier les libertés publiques.
Avec Michel Foucault, Gilles Deleuze, et Louis Althusser, auteurs dont il discute les thèses dans cet ouvrage, Nicos Poulantzas compte parmi les penseurs des années 1960-1970 dont le rayonnement international est aujourd’hui le plus important. Alors que l’édition de théories critiques françaises et étrangères a connu une grande vitalité depuis les années 2000, il était plus que temps de faire redécouvrir cet auteur majeur.
Nicos Poulantzas (1936-1979) est l’un des principaux théoriciens de l’État du XXe siècle. On lui doit notamment Pouvoir politique et classes sociales (Maspero, 1968) et Les Classes sociales dans le capitalisme d’aujourd’hui (Seuil, 1974).
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