mercredi 30 novembre 2011

Temps physique et temps métaphysique

Revue de métaphysique et de morale 2011 n°4

image

Décembre 2011 – PUF – 20 €

Francis Wolff, Présentation
Marc Lachièze-Rey, La disparition du temps en relativité
Elie During, Occuper le temps
Tristan Garcia, Un autre ordre du temps. Pour une intensité variable du maintenant
Francis Wolff, Le temps comme concept hybride
Muriel Cahen et Frédéric Nef, Atomisme et physicalisme à l’épreuve du temps : le principe d’indépendance d’Armstrong et la topologie temporelle

vendredi 25 novembre 2011

La philosophie expérimentale

Julien DUTANT, Édouard MACHERY, Joshua KNOBE, Eddy NAHMIAS, Florian COVA, Shaun NICHOLS

image

Novembre 2011 – Vuibert – 32 €

Un ouvrage qui renouvelle les débats sur la conscience, le rôle des intuitions en philosophie, la moralité, le déterminisme et la liberté.

La philosophie expérimentale est un mouvement récent qui tente de faire progresser certains débats philosophiques grâce à l'utilisation de méthodes expérimentales. À la différence de la philosophie conventionnelle qui privilégie l'analyse conceptuelle ou la spéculation, la philosophie expérimentale préconise le recours aux études empiriques pour mieux comprendre les concepts philosophiques. Apparue il y a une dizaine d'années dans les pays anglo-saxons, cette approche constitue actuellement l'une des branches les plus dynamiques de la philosophie contemporaine.
L'objectif de cet ouvrage est d'offrir un contact direct avec les travaux les plus connus et les plus discutés des philosophes expérimentaux. Il regroupe ainsi dix textes représentatifs de ce domaine jeune, mais déjà florissant, et couvre une large partie du champ philosophique contemporain (philosophie du langage, théorie de la connaissance, conscience, théorie de l'action, éthique et philosophie des sciences).

Les Conjectures

Nicolas DE CUES

image

Novembre 2011 – Beauchesne – 29 €

Avec les Conjectures (1441-1443), la philosophie de Nicolas de Cues connait un tournant essentiel qui conduit à une reconfiguration générale de l'oeuvre. Cela tient précisément à la nouvelle compréhension cusaine de l'altérité sur la base du caractère symbolique des conjectures.
Mettant en cause la tradition théologico-philosophique, les Conjectures proposent, selon une expression lullienne, un art général des conjectures, c'est-à-dire une nouvelle méthode pour les arts d'investigation.
Privilégiant la modélisation de l'objet mathématique et de l'organisme vivant, les Conjectures amorcent une révolution gnoséologique. Ce mouvement, qui pense le savoir en termes relationnels, est fondé sur une réflexion théologique : comment la vérité en soi qu'est Dieu " pensée comme inatteignable dans son exactitude " peut-elle fonder mon savoir comme savoir d'une vérité inexacte, conceptualisée comme vérité dans l'altérité, sans en invalider la prétention de savoir ? Cette question, désormais centrale dans l'oeuvre cusaine, donnera lieu à des élaborations successives du rapport entre vérité et altérité, jusqu'aux théorisations du Non-Autre.
Les Conjectures sont ainsi le lieu de bifurcation dans l'oeuvre, d'où émerge une philosophie de l'esprit développée dans le Tétralogue du Profane. Car, l'exactitude ne pouvant être atteinte, c'est dans le déploiement du sens, toujours symbolique, que la conjecture peut-être plus ou moins vraie. Chacun fraie là son chemin singulier en déployant les dimensions de son humanité. L'agir humain se mesure à la capacité toujours singulière de l'individu à se (re)connaître comme mens et, ce faisant, à développer concrètement sa propre créativité mentale. L'intérêt des Conjectures est ainsi de montrer que la relation essentielle entre vérité et altérité permet d'explorer et de fonder les différents savoirs positifs.
Pour faciliter la compréhension du lecteur, l'appareil critique de cette première traduction française a été élaboré avec soin : plus de 600 notes viennent expliciter au fur et à mesure les références implicites aux auteurs de la tradition philosophique et théologique et éclairer les choix de traduction. Un glossaire en fin de volume précise le sens des concepts principaux des Conjectures et des autres oeuvres de Nicolas de Cues.

La traductrice, Jocelyne Sfez, est ingénieur en génie biologique (UTC) et docteur en philosophie de l'Ecole normale supérieure de Lyon. Elle poursuit actuellement ses travaux de recherche sur la réception de la pensée cusaine et nous livre simultanément un commentaire suivi des Conjectures.

lundi 21 novembre 2011

Art et éthique

Carole Talon-Hugon (dir.)

image

Novembre 2011 – PUF – 20 €

Des oeuvres d'art moralement transgressives défrayent régulièrement la chronique.
Inversement, un certain nombre d'artistes contemporains affirment poursuivre, par leurs œuvres, des buts éthiques. Critiques et spectateurs s'interrogent sur la place de cette dimension éthique, négative ou positive, dans la valeur globale de l'œuvre. Est-elle légitime ? Quelles formes peut-elle prendre ? Que penser de l'idée de censure ? Seule une démarche réflexive peut fournir les outils nécessaires pour aborder ces questions.
En France, la philosophie de l'art s'est emparée depuis peu de ce sujet, mais aux États-Unis il a donné lieu depuis une trentaine d'années à un débat théorique approfondi et passionnant. Cet ouvrage propose, traduits en français pour la première fois, une sélection de dix articles qui en sont issus, et qui ont joué un rôle séminal dans un vaste débat qui est loin d'être clos.

Philosophies des possessions

Didier Debaise

image

Décembre 2011 – Presses du Reel – 22 €

Tout au long du XXe siècle, une série de théoriciens, plus ou moins minoritaires, introduisent un nouveau genre de questions, faisant directement communiquer la philosophie avec les sciences sociales, la psychologie et l'esthétique.
Comment un individu se constitue-t-il par des activités possessives? Avec quelle intensité un être en possède-t-il un autre ? Quelle est l'étendue spatiale et temporelle de ces possessions ? Et quelles en sont les techniques ? Ce livre tente, à partir d'une série des portraits – G. Tarde, W. James, A. N. Whitehead, J. Dewey, C. Péguy, E. Souriau et G. Simondon –, de donner une nouvelle actualité à la question de la possession et, par là même, de mettre en évidence une autre scène de la philosophie contemporaine.

Lire les présocratiques

Marie-Laurence Desclos , Francesco Fronterotta

image

Décembre 2011 – PUF – Quadrige – 13 €

Cet ouvrage se propose d'examiner les " penseurs " présocratiques dans une perspective différente par rapport à celle que la tradition moderne et contemporaine a rendue classique.
On a d'abord essayé d'élargir la notion de " penseur " présocratique, pour prendre en compte ces intellectuels (comme les poètes, les médecins, les historiens, les scientifiques...) qui ont pris part à un débat sur la constitution du kosmos et sur la nature de l'homme, en mettant en lumière les modalités méthodologiques et discursives que ce débat a " inventées ". On s'est ensuite efforcé de ne pas céder à la tentation anachronique de regrouper ces penseurs en " écoles " philosophiques qui se seraient confrontées dans l'agôn idéal d'une histoire des idées abstraite reconstruite a posteriori, en proposant plutôt de les associer et de les distinguer selon un critère géographique, consistant à déterminer leurs lieux et leurs domaines d'action et d'influence.

Epistémologie pour une marquise

Pascal Engel

image

Décembre 2011 – Ithaque – 16 €

Tels leurs lointains prédécesseurs des Entretiens sur la pluralité des mondes, la Marquise d’U*** et le chevalier d’E*** sont réunis à la campagne et se livrent à des entretiens sur les sciences et la philosophie naturelle.
Ils passent en revue les principaux problèmes de la philosophie des sciences, la nature de la découverte, des faits, de la probabilité, le réalisme et l’instrumentalisme, fictions et expériences de pensée, abordent quelques grands sujets de la science d’aujourd’hui, astronomie, chaos et hasard, objets quantiques, nature des entités mathématiques et s’intéressent particulièrement à la biologie évolutionniste et à l’éthologie.
Ils débattent des valeurs et des idéaux du savant et de la relation entre la science et la religion.  La philosophie, de nos jours, aspire à être populaire, et même "peuple". On fustige son ésotérisme et sa sophistication et l’on voudrait qu’elle soit toujours accessible. Mais ne faut-il pas également songer à l’éducation philosophique des marquises ? N’ont-elles pas droit elles-aussi à des introductions claires et légères aux questions centrales de l’épistémologie ? Et ce qui est bon pour elles ne peut-il l’être pour tout un chacun ?

dimanche 13 novembre 2011

Le beau danger. Un entretien de Michel Foucault avec Claude Bonnefoy

Édition établie et présentée par Philippe Artières

image

Novembre 2011 – Ed. EHESS – Coll. Audiographie – 8 €

Pour la première fois publié, cet entretien de Michel Foucault avec le critique d’art Claude Bonnefoy nous révèle le penseur intime, qui déroule le fil de sa vie pour décrire son rapport à l’écriture. Nous voici dans les coulisses du travail du savant.
Foucault vient d’achever les Mots et les choses et fait avec Claude Bonnefoy, critique d’art, une expérience de langage : peu habitué du genre de l’entretien, il lui est demandé d’évoquer son rapport à l’écriture. Au début réticent et inquiet, Foucault adopte pour réfléchir à la manière dont il travaille, pour dire ses difficultés d’écrivant, un registre inédit, une langue nouvelle, avoue finalement son plaisir à défaire son langage habituel. Il déroule le fil de sa vie pour dire l’histoire de son écriture, revient sur ses écrits, ceux des autres aussi, décrit le poids de son milieu « médical » où la parole était dévalorisée, les filiations repérables dans son écriture, notamment ce « regard de diagnosticien ».

« […] Quelque chose d’absolument inédit s’énonce lors de cet entretien entre le philosophe et le critique, quelque chose d’inédit survient par la parole. Un événement singulier : la mise en danger de Foucault par lui-même. » (P. Artières) .

« Je me place résolument du côté des écrivants, de ceux dont l’écriture est transitive. Je veux dire dont l’écriture est destinée à désigner, montrer, manifester hors d’elle-même quelque chose qui, sans elle, serait resté sinon caché, du moins invisible. C’est peut-être là qu’existe, malgré tout, pour moi, un enchantement de l’écriture. » (Michel Foucault)

samedi 12 novembre 2011

Les dialectiques de l'ascèse

dir. Brigitte PÉREZ avec la collaboration de Michel FOURCADE, Pierre-Yves KIRSCHLEGER et Sabine LUCIANI

image

Novembre 2011 – Classiques Garnier – 47 €

Des paganismes aux christianismes, la notion d’ascèse a traversé différents univers linguistiques, constructions philosophiques et théologiques de la chair, appareils de légitimation de sa pratique. Dans sa rencontre avec la théologie chrétienne, l’ascèse signifie l’entraînement de l’âme à la pratique des vertus et au renoncement, inspirant les règles de vie monastique, avant de donner lieu aux controverses mystiques des siècles classiques et aux débats théologiques et politiques de l’époque contemporaine.

Penser avec Desanti

Collectif

image

Novembre 2011 – Editions T.E.R

Desanti occupe une place particulière dans le tableau de la philosophie française de la seconde moitié du XXe siècle. Dans l’histoire de la réception de la phénoménologie husserlienne en France, qu'il a soumise à une critique radicale d'un point de vue marxien ; dans celle de l'épistémologie des mathématiques, en donnant dans Les Idéalités mathématiques une analyse épistémologique interne de la théorie des fonctions de variables réelles, puis des textes affirmant le polymorphisme historique des matheseis ; enfin, dans celle du marxisme français, en livrant dans Un destin philosophique une critique du dispositif idéologique de capture des esprits par une croyance collective.
 
Comment ressaisir l'unité d'une telle pensée ? Son épistémologie des mathématiques est-elle phénoménologique, matérialiste ou dialectique ? Sa critique de la phénoménologie conduit-elle à refuser toute phénoménologie au profit d'une position matérialiste ? Y a-t-il un sens unitaire de la raison ou seulement des rationalités locales et plurielles ? Comment rendre raison du temps, de l'Autre ou d'une autre pensée ? « Il faut toujours rester au brouillon, c’est-à-dire toujours recommencer, ne jamais laisser les choses en l’état où elles semblent être achevées », écrit Desanti dans « Fonctions de la philosophie aujourd'hui » ici publié ; doit-on se contenter de cet inachèvement, ou peut-on dégager chez lui un ensemble de thèses philosophiques ?
 
Ce collectif édité sous la responsabilité de Dominique Pradelle et François David Sebbah s'ouvre par deux inédits de J.-T. Desanti.

Avec les contributions de :  YPierre Cassou-Noguès, Jacques Dubucs, Vincent Gérard, Pierre-François Moreau, André Pessel, Dominique Pradelle, Marc Richir, Élisabeth Rigal, Jean-Michel Salanskis, François-David Sebbah.

Théorie des maisons L’habitation, la surprise

Benoît Goetz

image

Novembre 2011 – Verdier – 13,20 €

Théorie des maisons vise à mettre au jour - chez les penseurs modernes et contemporains parmi lesquels Benjamin, Deleuze, Derrida, Heidegger et Lévinas - une architecture qui, très souvent, ne se manifeste pas explicitement.

L'auteur se propose de nommer cette architecture cachée : «une maison», la maison des philosophes. Cette maison, qui n'est pas toujours thématisée et dessinée dans ses contours, il s'agit de chercher à la localiser et à la rendre perceptible, comme dans ces jeux de devinette où une figure surgit d'un coup et saute aux yeux.

Cet essai engage ainsi à un déplacement du regard. La «maison» ne se réduit plus aux visions du monde que le lecteur serait invité à habiter. Une maison n'est pas une image (pas plus qu'un visage n'est une image). C'est, au contraire, à partir de la maison que le monde se dispose pour être éventuellement contemplé en une vision.

Théorie des maisons n'est pas une réflexion sur la maison qui est en vue mais elle cherche à montrer que la maison est un instrument de la vision.

Benoît Goetz est professeur de philosophie à l'université Paul-Verlaine de Metz. Rédacteur de la revue Le Portique, il est l'auteur de La Dislocation et de L'Indéfinition de l'architecture (avec Philippe Madec et Chris Younès) aux éditions de La Villette (2009).

mardi 8 novembre 2011

Précis de philosophie des sciences

Sous la direction de Thierry MARTIN et sous la coordination de Denis BONNAY

image

Octobre 2011 – Vuibert – 45 €

Cet ouvrage aborde de manière pédagogique les grands domaines de la philosophie des sciences.

Pour en présenter les développements récents, il couvre aussi bien les questions relevant de la philosophie générale de l’activité scientifique (qu’est-ce qu’une explication scientifique ? l’unité des sciences est-elle un mythe ou un idéal ?...) que celles portant sur l’épistémologie des sciences particulières (de quoi les mathématiques sont-elles l’étude ? l’économie est-elle une science empirique comme les autres ?...).
Ce précis constitue, pour les étudiants de Licence 3 et de Master en philosophie et en sciences, un support d’approfondissement de leurs cours mais aussi de préparation aux épreuves d’épistémologie des CAPES scientifiques. Il sera également utile aux doctorants et aux chercheurs confirmés qui souhaitent élargir ou actualiser leur savoir dans ce domaine.

La démocratie sans "démos"

Catherine Colliot-Thélène

image

Août 2011 – PUF – Collection : pratiques théoriques – 27 €

Penser la démocratie sans demos implique de dénouer le lien solidement établi au XIXe siècle entre les concepts de démocratie et de souveraineté du peuple.
A cela, la mondialisation contemporaine ne cesse de nous inciter. Le procès continu de démocratisation de l'Etat moderne a été rendu possible par l'individualisation du sujet de droit, elle-même résultat de la destruction des droits particuliers des sociétés d'Ancien Régime par l'action centralisatrice d'un pouvoir de type territorial. Mais, en s'imposant comme la seule instance garante des droits, l'Etat moderne a aussi nationalisé la citoyenneté.
Or, il est certain qu'aujourd'hui l'érosion du monopole juridique et judiciaire de l'Etat s'accompagne d'une multiplication et d'une hétérogénéité croissantes des pouvoirs auxquels les individus peuvent et doivent s'adresser pour obtenir la reconnaissance et la garantie des droits qu'ils revendiquent. Cette situation nous fait obligation de dénationaliser la citoyenneté sans sacrifier pour autant cette forme spécifique de subjectivité politique qu'est l'individu sujet de droits, sans renoncer par conséquent aux ressources émancipatrices dont cette figure du sujet politique a fait la preuve au cours des deux derniers siècles.

dimanche 6 novembre 2011

L'économiste, la cour et la patrie

Arnault Skornicki

image

Novembre 2011 – CNRS Editions - Collection : Culture et société – 28 €

La science économique est devenue la forme dominante du discours politique. Elle se présente pourtant volontiers comme le plus neutre et impartial des savoirs. Que signifie cette dénégation du politique de la part d’une science si intimement liée au champ du pouvoir ? Arnault Skornicki propose un détour historique par la France des Lumières pour mettre au jour l’impensé de ce qui n’était pas encore une discipline universitaire, mais un simple genre intellectuel.

De la naissance du libéralisme d’État au Dialogue sur le commerce des blés de Galiani, de la science du commerce aux luttes entre Turgot et Necker en passant par la Physiocratie, le xviiie siècle apparaît en effet comme une période clé pour l’économie politique. Savants, hommes de lettres, philosophes et administrateurs mettent leur intelligence au service des Lumières qui s’officialisent et d’un État éclairé qui tente de se réformer. L’économie politique finira par accéder aux sommets du pouvoir, pour ne plus jamais les quitter. Une étude ambitieuse pour comprendre la naissance du libéralisme.