lundi 31 mars 2014

Aristote chez les Helvètes. Douze essais de métaphysique helvétique

Ouvrage collectif sous la dir. d'Olivier Massin & Anne Meylan

Illustrations en couleur de Baba


Ithaque - 15 Avril 2014

À l’origine de la philosophie comme des sciences, il y a, selon Aristote, « l’étonnement de
ce que les choses sont ce qu’elles sont ». Nul doute qu’Aristote aurait trouvé en Suisse maints sujets d’étonnement. Qu’est-ce qu’une vache ? Qu’est-ce qu’une montagne ? Qu’est-ce que le Röstigraben ? Qu’est-ce qu’une fondue ? Qu’est-ce qu’un trou dans l’emmental ? Qu’est-ce que l’argent ?
Qu’est-ce qu’une banque ? Qu’est-ce qu’une confédération ? Qu’est-ce qu’une horloge ? Qui est Roger Federer ? Qu’est-ce qu’est Anton Marty ? Qu’est-ce que le plaisir de manger du chocolat ?

Chaque chapitre de cet ouvrage a été écrit par un spécialiste de renommée internationale et défend une solution claire à l’une de ces questions. Le tout constitue une introduction à la fois accessible et plaisante à un domaine de recherche philosophique aujourd’hui en effervescence : la métaphysique.

Liste des contributeurs :
Roberto Casati – Laurent Cesalli – Fabrice Correia – Alain de Libera – Jörg G. Hülsmann
Olivier Massin – Anne Meylan – Martine Nida‑Rümelin – Fabrice Teroni
Emma Tieffenbach – Achille C. Varzi – Marcel Weber – Anita Konzelmann Ziv
Olivier Massin : est maître-assistant au département de philosophie de l’université de Genève et est agrégé de philosophie. Il a soutenu deux thèses, l’une sur la perception tactile, l’autre sur le plaisir. Ses publications portent sur la métaphysique, la philosophie de l’esprit et la philosophie des valeurs.

Anne Meylan : est assistante-docteure à l’université de Fribourg et maître-assistante à l’université
de Genève. Spécialiste des questions portant sur l’éthique de la croyance et la justification des croyances, elle a publié un livre, Foundations of an Ethics of Belief (2013), ainsi que de nombreux articles sur ces sujets.

samedi 29 mars 2014

Kierkegaard et la fiction du christianisme dans les Miettes philosophiques

Hélène Bouchilloux

Hermann -Coll. Philosophie - Mars 2014

Soren Kierkegaard a publié les Miettes philosophiques ou Une miette de philosophie à l’âge de 31 ans. Cette brochure n’est rien de moins qu’une réplique à l’Encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel. C’est à partir de la mise en contraste de deux paradigmes, paradigme socratique et paradigme christique, ou à partir d’une fiction du christianisme, que se déploie cette réplique dont toute l’ampleur apparaît dans l’Interlude intercalé entre les deux derniers chapitres : placé sous la bannière de Leibniz, ce morceau d’une technicité philosophique redoutable contient une éblouissante généalogie des catégories, conduisant le lecteur de la catégorie d’advenir (Tilblivelse) jusqu’à la catégorie de répétition (Gjentagelse) sans laquelle on ne peut penser correctement le devenir-chrétien.

Vers une philosophie scientifique - Le programme de Brentano

Charles-Edouard Niveleau (dir.)


Demopolis - Coll. Quaero - Mars 2014

Préface de Jocelyn Benoist

Face à l'essor considérable des sciences cognitives, qu'est-on en droit d'attendre aujourd'hui de la philosophie ? Cette question est celle que se pose Brentano au XIXe siècle dans un contexte où l'explosion des sciences de la nature place la philosophie dans une crise sans précédent. Loin de se limiter à une simple épistémologie des sciences, Brentano saisit l'opportunité de cette crise pour non seulement asseoir de nouveau la philosophie sur le sol de l'expérience mais, également, définir la philosophie en tant que science.
C'est cette dimension intégrée à la marche des sciences que nous avons perdue et qu'il s'agit de retrouver grâce à l'étude du programme de Brentano et de ses élèves : ses résultats appartiennent de plein droit ,à l'histoire de la psychologie scientifique et permettent à la philosophie de gagner en positivité. Cet ouvrage, dirigé par Charles-Edouard Niveleau et à travers un très riche ensemble de contributions de spécialistes de premier plan, témoigne de l'ambition d'un tel programme philosophique, dont la reprise permettrait d'ouvrir la voie à une véritable interdisciplinarité avec les sciences de la cognition, pour le moment hors d'atteinte.

Cahiers de philosophie de l'Université de Caen. N°5 : Figures du cogito

Sous la direction de Xavier Kieft
 
 
Presses universitaires de Caen - Mars 2014
 
Figures du cogito. Sous ce titre, on présente dans ce numéro des Cahiers de philosophie de l’Université de Caen sept études, historiques ou analytiques. Jaakko Hintikka met en perspective dans un texte inédit la stratégie cartésienne qui implique le passage d’un système d’identification individuelle à un système d’identification publique. De très grands spécialistes de Descartes ont également offert des contributions originales. Roger Ariew revient sur les antécédents de la formule « Je pense, donc je suis » et Theo Verbeek s’arrête sur sa réception néerlandaise. Jean-Christophe Bardout en identifie pour sa part une transposition originale chez Rousseau et Christophe Perrin explicite les enjeux de son interprétation heideggérienne. Elena Dragalina-Chernaya revient sur les enjeux de l’interprétation performative du cogito et Xavier Kieft travaille la distinction opérée par Descartes entre l’acte de pensée par lequel je prends conscience que j’existe et son explicitation verbale. Autant de lectures et de mises en perspective du fameux cogito qui en renouvellent l’intelligence.

samedi 22 mars 2014

Heidegger, le sol, la communauté, la race

Sous la direction d'Emmanuel Faye

 
Beauchesne - "Le grenier à sel" - Mars 2014

Les recherches internationales sur les relations de la pensée de Heidegger au national-socialisme connaissent actuellement un nouveau dynamisme. En témoigne ce volume qui réunit sous la direction d’Emmanuel Faye un ensemble d’études de Johannes Fritsche (Istanbul), Jaehoon Lee (Paris), Sidonie Kellerer (Cologne), Robert Norton (Notre Dame, Indiana), Gaëtan Pégny (Berlin/Paris), François Rastier (CNRS, Paris) et Julio Quesada (Xalapa).
Sont étudiés des concepts majeurs de la doctrine heideggérienne tels que ceux de sol, de communauté et de race, mais aussi de subjectivité et de vérité, qui attestent l’enracinement national-socialiste de sa conception du Dasein et la destruction programmée de la phénoménologie husserlienne.
Les apports de la philosophie, de la philologie et de la contextualisation historique sont mobilisés pour montrer notamment comment Heidegger a réécrit après 1945 sa fameuse conférence de 1938 : « L’époque des images du monde », afin de transformer en prise de distance son implication radicale dans le nazisme.
L’analyse critique envisage également l’itinéraire intellectuel et politique de Hans Georg Gadamer dans les années 1930, et la réception actuelle de Martin Heidegger.
La conclusion fait le point sur la "vision du monde" antisémite de Heidegger à l'ombre de ses Cahiers Noirs.

jeudi 20 mars 2014

Métaphysique d’Alien

Sous la direction de Jean-Clet Martin


Editions Léo Scheer - Mars 2014

Pour toute une génération, la saga des films consacrés à Alien, « le huitième passager » est devenue emblématique du monde en devenir. La nature de sa monstruosité est si puissante qu’il a fini par pénétrer la pensée des philosophes dont il a marqué la jeunesse. Ce recueil s’attache ainsi à montrer l’épouvante que suscite notre rapport au réel, tel que nous l’avons domestiqué. Dans la violence de ce prédateur, nous nous percevons nous-mêmes, avec notre rage destructrice. L’alien est certes inhumain, mais il partage avec la proie que nous sommes un pouvoir d’anéantissement qui nous imite en tant qu’envahisseur de la nature. 
L’alien, meurtrier des dieux, nous extermine, mais laisse vivre les chats et les androïdes auxquels il est indifférent. Dans cette valorisation de l’animal et de la machine au détriment des humains, il semblerait que se dévoile une autre vie, sous les traits d’une femme. En elle, se rejouent une chance, une hybridation avec l’univers pour laisser monter comme une «  nouvelle alliance  », un nouvel avenir des machines associées aux hommes.


Métaphysique d’Alien réunit des textes d’Elie During, Jean-Clet Martin, Raphaël Bessis, Charles H. Gerbet, Laurent de Sutter, Frédéric Neyrat, Marika Moisseeff, Antoine Hatzenberger, Véronique Bergen et Peter Szendy.

Léon Trotski et John Dewey : Leur morale et la nôtre

Préface d’Emilie Hache

 
Éd. La Découverte - Collection : Les Empêcheurs de penser en rond - Mars 2014

Pour la première fois, sont réunis et présentés le célèbre essai de Léon Trotski « Leur morale et la nôtre » et la réponse, inédite en français, de John Dewey, philosophe pragmatique américain. Ce dialogue entre philosophie marxiste et philosophie pragmatique porte sur l’accusation qui leur est faite de défendre une maxime honnie de la morale bienpensante : « La fin justifie les moyens. » Si Trotski et Dewey la défendent, ils en donnent une signification profondément divergente qui fait écho à leurs engagements respectifs pour changer le monde. La fin justifie-t-elle les moyens ? À l’heure où se mobiliser contre la menace nazie est la « fin primordiale », n’était-il pas justifié d’éviter toute division entre les « forces de progrès » ? Lorsque, depuis son exil au Mexique, Trotski appelle à la création d’une commission d’enquête internationale pour montrer le caractère mensonger des accusations portées contre lui lors des procès de Moscou, de nombreux intellectuels de gauche refusent de s’engager. Dewey, lui, accepte sans hésiter. Leur dialogue constitue une sorte d’épilogue à la rencontre entre deux résistants au consensus moral dans un moment particulièrement tragique. Alors que nous sommes confrontés à de nouvelles menaces et à de nouvelles demandes de mobilisation, comment pouvons-nous hériter de ce débat ?
.
.

vendredi 14 mars 2014

Revue FAILLES N°3 : Existence / Inexistence

Revue dirigée par Alexandre Costanzo et Daniel Costanzo
 
 
Nous - Mars 2014
 
Existence, inexistence : ces deux notions permettent de tracer une transversale entre des problématiques, des lignes ou des démarches philosophiques contemporaines, en envisageant aussi bien ce
qu’il en est des puissances d’inventions de la politique et de l’art.
Avec les contributions de : Giorgio Agamben, Bernard Aspe, Alain Badiou, Sidi Mohammed Barkat, Véronique Bergen, Livio Boni, Bruno Bosteels, Andrea Cavazzini, Alexandre Costanzo, Daniel Costanzo, Antoine Janvier, Manuel Joseph, Quentin Meillassoux, Jacques Rancière, René Schérer, Benoît Toussaint.

Sommaire :
 
Alain Badiou, « Vers un nouveau concept de l’existence »
Bruno Bosteels, « Du potentiel à l’inexistant »
Quentin Meillassoux , « L’inexistence divine »
Giorgio Agamben, « Art, désœuvrement, politique »
Alexandre Costanzo, « Les grimaces de la philosophie »
René Schérer, « Les boussoles de l’utopie »
Bernard Aspe, « Ce qui ne périra jamais »
Antoine Janvier, Benoît Toussaint, « Pédagogie nomade »
Sidi Mohammed Barkat, « La déraison dans l’État de droit »
Livio Boni, « Guerre, deuil hyperbolique, nécro-logie.
Derrida avec Butler ? »
Véronique Bergen, « Descends en moi, Créon »
Andrea Cavazzini, « Portrait de Franco Fortini »
Manuel Joseph, « Corps de grève »
Alexandre Costanzo, Daniel Costanzo, « La possibilité d’un monde »
Jacques Rancière, « Une existence peut en cacher une autre »

> le site de la revue
 

mardi 11 mars 2014

Le Vitrail & l'Enigme

Jean-François Marquet. Dialogue avec Philippe Soual

 
Les Petits Platon - "Les dialogues des Petits Platons" - Mars 2014
 
Jean-François Marquet est Professeur de philosophie émérite à l’université de Paris-Sorbonne. Éminent historien de la métaphysique, de Parménide à Heidegger, il a aussi consacré ses recherches à la relation de la philosophie avec l’art et la littérature, la mystique et la gnose chrétienne. Il invite ici le lecteur à jouer le jeu de la parole, en considérant certaines questions décisives d’un cheminement dont le sens le plus profond est sans doute celui d’une méditation de la singularité, où se noue le dialogue des voix ou des personnes (Je-Tu-Il), triade constitutive de toute vie singulière. Si la pensée s’origine dans une parole en énigme et si l’achèvement de la philosophie la conduit à se déployer dans un espace où oeuvres et visions du monde se correspondent en étant contemporaines, comme en un vitrail, c’est à la récapitulation de cette histoire que l’interprète convie enfin son lecteur.
Professeur agrégé de philosophie en Première supérieure au lycée Pierre de Fermat à Toulouse, titulaire d’un doctorat conduit sous la direction de Jean-François Marquet et d’une habilitation à diriger des recherches, lui-même chercheur à l’université de Poitiers, Philippe Soual est spécialiste de philosophie allemande et de métaphysique. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Le Sens de l’État (Peeters, 2006), consacré à la pensée politique de Hegel.

samedi 8 mars 2014

Les Déniaisés - Irréligion et libertinage au début de l'époque moderne

Jean-Pierre Cavaillé

 
Classiques Garnier - Février 2014

Esprits déniaisés et guéris du sot», c'est ainsi que se nomment eux-mêmes, dans la France du xviie siècle, ceux que leur ennemis appellent de manière infamante les libertins, pour dénoncer leur triple subversion des ordres moraux, politiques et religieux. L'étude de ce travail de sape est le sujet de ce livre.

> Table des matières

jeudi 6 mars 2014

Leçons sur le rationnel et l’irrationnel. Métaphysique, critique, pratique

André Stanguennec

 
Ellipses - "Cours de philosophie" - Mars 2014
 
Ces 23 Leçons sur le rationnel et l’irrationnel, données plusieurs fois au Département de philosophie et reprises à l’Université Permanente de Nantes, s’adressent à tout amateur de philosophie.
Les relations du rationnel et de l’irrationnel qui font leur objet, sont un thème de réflexion permanent de la philosophie dans son histoire. Elles sont envisagées ici à trois points de vue successifs : celui de la métaphysique, antique, classique et moderne ; celui de la critique de la raison métaphysique, menée de diverses manières ; celui de la pratique humaine, où la raison est confrontée à son Autre, dans la morale et la politique, la pratique scientifique et artistique.
L’auteur pense avoir lui-même dégagé une « leçon singulière » de ces analyses : « au titre d’affect irrationnel et de constante anthropologique, “l’inquiétude de soi” semble motiver toute recherche féconde de rationalité de la part de “l’homme intranquille” ».

Le danseur et sa corde. Wittgenstein, Tolstoï, Nietzsche, Gottfried Keller et les difficultés de la foi

Jacques Bouveresse


 
Agone - "Banc d'essai" - Mars 2014
 
En écrivant ce livre, j’ai essayé de réaliser simultanément deux ambitions : celle de comprendre les raisons qui ont pu faire de Gottfried Keller un des écrivains que Wittgenstein admirait le plus, et celle de préciser ce que j’ai écrit sur les relations que ce philosophe a entretenues avec la religion. Ces deux objectifs convergent car peu de questions sont aussi présentes et aussi centrales dans l’œuvre du romancier que celle de la religion. De plus, l’espèce de « révélation » que Wittgenstein a eue lorsqu’il est entré en contact avec le texte de la version tolstoïenne de l’Évangile semble avoir marqué de façon profonde sa relation avec le christianisme. Même le Tractatus comporte des formules qui ont parfois une ressemblance assez frappante avec ce que Wittgenstein avait pu lire dans l’Abrégé de l’Évangile. Pour ce philosophe, « le penseur religieux honnête est comme un danseur de corde. Il marche, en apparence, presque uniquement sur l’air. Son sol est le plus étroit qui se puisse concevoir. Et pourtant on peut réellement marcher sur lui ».
Après Peut-on ne pas croire ? et Que faut-il faire de la religion ?, ce livre est le dernier volet d’une trilogie sur la philosophie de la religion. Pour Bouveresse, ce qui est en jeu, ce n’est pas le jugement à porter sur les dogmes, les croyances, etc., mais le regard à porter sur la foi elle-même comme attitude face à la vie. Les idées de Wittgenstein sont éclairées par leur mise en relation avec les récits et les réflexions de Keller – le plus grand romancier de langue allemande de la seconde moitié du XIXe siècle –, et par la confrontation avec Tolstoï, Nietzsche, Ibsen, et quelques autres.
Ce livre n’est issu ni de cours, ni de conférences, et c’est certainement l’un de ses plus personnels. 

dimanche 2 mars 2014

Musique, mouvement

Anne Boissière
 
 
Manucius - "Ecrits sur l'art" - Février 2014
 
L’activité artistique, en certains cas, a un pouvoir exorbitant, celui de bouleverser le rapport à soi et au monde. Que le mouvement en soit le dépositaire, qu’il puisse œuvrer d’une manière invisible, et que sa force opératoire puisse rejaillir sur l’ensemble de la vie en ce qu’elle a de plus profond et d’inassignable, telle est la thèse qu’élabore cet essai. Mais c’est alors en un sens qui s’est démarqué de toute idée de déplacement ; seule la musique peut en donner la clé. À partir d’une lecture des Formes du spatial d’Erwin Straus (1891-1975) en vis-à-vis des Espaces Rythmiques d’Adolphe Appia (1862-1928), dessins réalisés pour Émile Jaques-Dalcroze dans les années 1910, la réflexion s’efforce de cerner la teneur de ce mouvement invisible qui, dans le rythme vécu, ouvre à travers l’écoute un espace irréductible à tout autre. C’est à la saisie d’un tel espace que la perspicacité du psychologue Erwin Straus, fort de son intérêt pour l’entreprise phénoménologique, nous convie avec son idée d’un «espace acoustique» ; quant au metteur en scène Adolphe Appia, c’est dans sa quête d’un art à venir, l’œuvre d’art vivant, qu’il s’en approche au plus près.
 

France-Allemagne. Figures de l'intellectuel, entre révolution et réaction (1780-1848)

Anne Baillot, Israel Jacob Yuval
 
 
Septentrion - "Mondes germaniques - Mars 2014
 
Publié avec le soutien du Centre interdisciplinaire d'études et de recherches sur l’Allemagne (CIERA)
 
De la mort de Voltaire à la révolution de 1848, les savants, philosophes et écrivains redéfinissent leur rôle politique, dans le sillage d'une Révolution française perçue comme étant l’oeuvre des philosophes. Les intellectuels s’interrogent sur les effets politiques de leurs textes, les conditions d’une participation aux charges administratives et éducatives, de leur fonctionnarisation ou d’une prise de parole qui touche un public plus large que le cercle savant.
À rebours d’une histoire qui les présente en héros sous la forme de l’opposant ou du grand écrivain, les études réunies ici mettent en lumière les rapports de force inhérents aux réseaux d’intellectuels et les conceptions parfois divergentes qu’ils développent, notamment sur la pureté du savoir théorique. À travers l’étude de certaines figures marquantes telles que Johann Gottlieb Fichte ou Germaine de Staël, de réseaux comme celui des membres de l’Institut ou d’événements comme l’affaire des « sept de Göttingen », cet ouvrage éclaire aussi bien la dimension sociale que réflexive de ces prises de position politiques.
L’approche se veut ici pluridisciplinaire, associant analyses historiques, littéraires et philosophiques ; elle met en évidence les effets de miroirs entre intellectuels français et allemands, et revient sur la revendication de généalogies occasionnellement transfrontalières.
 

Diversité des Lumières dans la pensée grecque. Idées et innovations (XVIIIe - XIXe siècles)

Roxane Argyropoulos
 
 
Honoré Champion - Mars 2014
 
La seconde moitié du XVIIIe siècle constitue une époque d’innovations dans l’évolution culturelle de l’hellénisme moderne. C’est une période charnière de mutations dans la structure de la société grecque, l’effondrement de l’Empire ottoman ayant facilité la montée de la nouvelle bourgeoisie orientée vers la culture européenne. Dans l’affrontement des Lumières et des anti-Lumières, on découvre l’introduction de la modernité.
Le livre met en relief cette crise idéologique provoquée par l’émergence d’un monde nouveau à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle dans l’espace grec. Il dégage l’infiltration de l’humanisme civique des Lumières dans la culture grecque, qui s’est accomplie avec la théorie des droits de l’homme et du citoyen, la conception de la justice, la vertu politique et la tolérance, la dénonciation du despotisme et du fanatisme, la formulation du principe de la séparation des pouvoirs, la protection des libertés individuelles.
 

Pour une éthique de la coexistence

Marco Bélanger
 
 
Editions Liber - Février 2014
 
«Je me propose de réfléchir ici sur une éthique pour notre temps, un temps où l’on reconnaît à chacun de nous la liberté de trouver sa propre voie, ses propres sources d’épanouissement, de choisir la forme d’existence qui lui convient. Il importe, m’a-t-il semblé, de déterminer et de s’approprier dès lors une éthique véritablement compatible avec des existences faites sur mesure, une éthique à laquelle chacun, malgré sa singularité, peut s’identifier. Où est le droit chemin quand tant de parcours différents sont possibles ? Quels jugements moraux porter sur ses semblables quand ils se comportent de manière si dissemblable? Quelle éthique convient-il de se donner pour vivre de manière constructive dans un monde en constante évolution sociale, technologique et scientifique ? Comment surmonter la crise des valeurs que plusieurs considèrent comme caractéristique de notre époque? La réponse réside dans ce que j’appellerai une éthique de la coexistence. L’idée centrale en est la suivante : ce qui compte moralement, ce n’est pas la manière dont on existe (individuellement), mais la manière dont on coexiste. À mon sens, une éthique nous parlera d’autant plus aujourd’hui qu’elle ambitionnera d’en dire le moins sur ce que c’est que d’être homme ou femme, qu’elle spéculera le moins possible au niveau métaphysique, pour porter toute son attention sur la relation entre les humains et sur leur diversité. C’est à ce prix qu’il est possible de donner véritablement un sens concret à la liberté individuelle et au principe d’égalité sans rien enlever à la solidarité humaine.» MB