Hermann - Mai 2023
L’imagination comme faculté et les imaginaires comme accumulation des produits de cette faculté dans la culture constituent un chantier en philosophie. L’étude de l’imagination a été intégrée dans le criticisme par Kant, mais non approfondie du fait des « chimères » que l’imagination engendre pour lui. La faculté logico-formelle a ainsi pris le dessus au point de devenir le paradigme de notre société. En 1929, pour régler le sort des néokantiens de Marbourg, Heidegger interdit tout droit de cité à une quelconque légitimité philosophique de la culture – et, partant, à désigner l’imagination comme un univers libre de mystification. Ce livre cherche à démontrer une histoire de la légitimité de la philosophie des imaginaires, renforçant la pertinence de la culture prise comme univers symbolique à partir duquel requalifier les paradigmes de notre époque. Les théories de la connaissance gagneraient à s’enrichir de toutes les formes de l’art qui ne sont pas moins rigoureuses, ni moins cosmogéniques que ne le sont les sciences. Il ne peut y avoir de progrès du point de vue de la conscience humaine dans une conception de celle-ci qui refuse toute la dimension esthético-formelle.
Pierre-Adrien Marciset, docteur de philosophie de l’université Nice-Sophia Antipolis, est assistant de recherche postdoctoral auprès de la chaire de littérature apocryphe juive et histoire du judaïsme dans l’Antiquité (dirigée par David Hamidovi ), Institut romand des sciences bibliques (IRSB), faculté de théologie de l’université de Lausanne.
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