samedi 21 décembre 2024

Lora Mariat : Les Savoirs de l'invisible. De la météorologie ancienne à la philosophie platonicienne

 Classiques Garnier - Janvier 2025


Dans l'Athènes de la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C., émerge une polémique contre un certain « savoir de l'invisible », qui outrepasse les limites traditionnelles du savoir humain en s'enquérant des « choses d'en haut » (μετέωρα). Qualifié par ses détracteurs de « météorologie », ce savoir est attaqué à la fois par des poètes comiques comme Aristophane (qui y voient une atteinte au domaine réservé des dieux) et par des médecins comme l'auteur d'Ancienne médecine (qui déplorent un recours croissant à des principes abstraits). Une génération plus tard, Platon s'efforce de fonder ce savoir de l'invisible sur de nouvelles bases et répond à ces attaques en proposant d'ériger une sorte d'« hyper-météorologie », qu'il appelle la « philosophie ».

Lora Mariat est professeure agrégée de philosophie et docteure de l'université de Franche-Comté. Ses recherches portent sur l'histoire de la philosophie ancienne (philosophes présocratiques et Platon) et sur les interactions de la philosophie avec d'autres champs du savoir et des techniques (médecine, comédie, rhétorique...).

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Jean-François Dortier et Vincent Citot : La marche de l'Histoire. Evolution des sociétés, cultures et idées, des clans préhistoriques au 21e

 Sciences humaines - Décembre 2024


Un livre original et captivant sur la marche de l'Histoire et des idées.
Né de la rencontre entre deux penseurs, l'un humanologue – grand curieux de l'Homme et de son histoire –, l'autre philosophe – non moins curieux et aux centres d'intérêt éclectiques –, ce dialogue sur la marche de l'histoire et des idées est captivant par le fait même que ce sont des non-historiens professionnels qui s'emparent de l'histoire, de l'histoire globale, des civilisations, des cultures, des sociétés, passées, présentes et futures – renouvelant ainsi les interprétations habituelles. Ce qui rend cet échange hors du commun et passionnant est, qu'en plus d'être érudits, Jean-François Dortier et Vincent Citot ne sont d'accord ni sur le fond ni sur la forme que prendrait cette marche.
Citons ici Vincent Citot : " Un dialogue n'est intéressant qu'en respectant une double condition : qu'il y ait du désaccord (sans quoi, l'ennui triomphe) et qu'il y ait un terrain commun d'intelligibilité (sinon, c'est stérile). Inutile de s'attarder sur le second point : Jean-François et moi avons tout de suite senti que nous creusions dans la même carrière. J'essayerai donc plutôt de résumer nos désaccords. Ils sont d'abord méthodologiques : Jean-François pense au contact des choses et se méfie des abstractions théoriques, tandis que mon penchant propre est exactement inverse. (...) Jean-François insiste sur le caractère buissonnant des explications et l'hétérogénéité des choses humaines, tandis que je tiens fermement à distinguer la règle des exceptions. Il me semble que nous avons conscience de nos biais respectifs et que le dialogue a permis en partie de les dépasser.
S'agissant du fond, et non plus de la méthode de travail, les désaccords sont tout aussi marqués : sur les oscillations (voire la cyclicité) des réalisations humaines, sur l'émergence de l'État, le rôle de la démographie dans l'histoire ou encore les conséquences de la révolution industrielle. Notre conception des temps présents et futurs n'est pas la même. (...) Au total, ce ne sont pas deux théories de l'histoire qui s'opposent, mais deux sensibilités et deux approches qui composent, qui négocient, qui argumentent, autant que faire se peut. "
Au sortir de ce livre foisonnant, dans lequel les auteurs, on l'aura compris, ne nous incitent pas à un type de pensée particulier, ce sera à chacun de se faire son idée sur la marche de l'histoire, outils en main.

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Claire Pagès : Pierre Clastres. Les sociétés contre l'État

 Amsterdam - Décembre 2024


« L’histoire des peuples qui ont une histoire est, dit-on, l’histoire de la lutte des classes. L’histoire des peuples sans histoire, c’est, dira-t-on avec autant de vérité au moins, l’histoire de leur lutte contre l’État. » (Pierre Clastres)

Penser les sociétés dites « primitives » non pas comme des sociétés sans État mais comme des sociétés contre l’État, telle est la révolution copernicienne opérée par Clastres dans le champ de l’anthropologie politique.
Au côté de James C. Scott et de David Graeber, Clastres est une des figures éminentes de ce qu’il est convenu d’appeler « l’anthropologie anarchiste ». Pour cette dernière, il s’agit avant tout de s’intéresser aux sociétés qui ont constitué des mécanismes de résistance à la verticalisation du pouvoir et qui se sont employées à limiter le risque de voir apparaître des institutions autoritaires et des rapports de domination.
Dans nos sociétés à État, à l’heure où les formes du contrôle étatique et de la dépossession politique se renouvellent et s’intensifient, la pensée de Clastres constitue une ressource inestimable pour qui s’interroge sur notre consentement à la domination et sur les moyens de nous rendre ingouvernables.

Claire Pagès est agrégée de philosophie, professeure à l’Université Paris Nanterre en philosophie sociale et politique et ancienne directrice de programme au Collège international de philosophie.

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vendredi 20 décembre 2024

Michael Detlefsen : Idéaux de preuves. Œuvres choisies

 Vrin - Décembre 2024


Le philosophe américain Michael Detlefsen (1948-2019) a développé une réflexion profonde sur les rapports entre philosophie et mathématiques, en particulier chez des mathématiciens comme Dedekind, Hilbert, Poincaré ou Brouwer. Titulaire d’une chaire d’excellence en France de 2007 à 2011, il y a mené un grand programme d’étude des « idéaux de preuves », c’est-à-dire des différentes valeurs à l’œuvre dans l’appréciation des preuves mathématiques. Ce fut l’occasion pour lui de nouer des liens durables avec la communauté française de philosophie des mathématiques, dans laquelle il joua un rôle structurant. Ce volume, le premier d’un recueil de ses principaux articles, témoigne de cette influence. Il offre au lecteur français la possibilité d’accéder à une oeuvre importante de la philosophie contemporaine des mathématiques.

Choix de textes et traduction sous la direction de E. Haffner, D. Rabouin et A. Arana.

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Maxime Cartron : "Au seuil d'une présence nue". Phénoménologies baroques

 Droz - Décembre 2024


De prime abord étonnant, le rapprochement entre baroque et phénoménologie sous-tend pourtant des articulations herméneutiques singulières. Dans cet ouvrage, Maxime Cartron explore leurs enjeux esthétiques, disciplinaires et idéologiques, en démontrant que l’influence conjointe de Wölfflin et d’Ors sur Marcel Raymond et Jean Rousset a déterminé la formation d’une approche sensible du baroque. Si l’on tient aussi compte du rôle capital du compagnonnage intellectuel de ces deux professeurs genevois avec le poète Yves Bonnefoy, un continuum se tisse, qui dévoile la nature extrêmement concertée et réfléchie de la théorisation du baroque comme style phénoménologique.

Sommaire

INTRODUCTION

Chapitre premier. « La vie qui continue, qui s'engendre en nous et autour de nous sans cesse » « L’apparence de la perpétuelle métamorphose » « Le sentiment de la réalité vivante » « Le flux et le reflux » « Le fond des choses » « Un monde sans figure » « La désacralisation de l’univers » « La texture sensible des formes »

Chapitre II. « Palpitant comme un organisme vivant » « La morphologie de la nature » « Le retour du passé sur le présent » « L’absence et la présence »

Chapitre III. « Le lieu de l’existence incarnée » « Habitée par une présence secrète » « En multipliant mes puissances d’extase sensible »

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX

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Lumières, 2024/2, n° 44 : Les "sauvages" des Lumières. Enjeux anthropologiques

 PU de Bordeaux - Décembre 2024


Sous la direction de Blaise Bachofen, Leonardo Moreira, Stéphanie Roza.

Les voyages transatlantiques, depuis le XVIe siècle, ont été à l'origine d'un bouleversement culturel duquel a émergé la figure ambivalente du "sauvage", parfois idéalisé, souvent érigé en repoussoir. Ce premier volume du dossier Les "sauvages" des Lumières rassemble six études explorant les enjeux anthropologiques qui se dégagent des récits de voyage et de la façon dont philosophes et scientifiques du XVllle siècle tentent d'appréhender cette humanité "autre".

Ce premier volet met en évidence une conception ethnocentrée et évolutionniste des sociétés humaines, oscillant cependant entre préjugés et volonté de compréhension. Il souligne l'émergence d'une autocritique de cet ethnocentrisme et d'un souci d'objectivité dans l'étude des peuples non-européens. Le deuxième volume portera sur les enjeux politiques de cette thématique. Publié avec le soutien de l'université Bordeaux Montaigne.


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Mathieu Frèrejouan : Halluciner. Histoire et philosophie de la perception "sans objet"

 Ithaque - Janvier 2025


L’hallucination est un des mystères les plus fascinants de la vie des sens : comment peut-on percevoir quelque chose là où il n’y a rien ? Une interrogation surgit aussitôt : et si l’hallucination révélait, négativement et paradoxalement, la nature cachée de la perception ? Et si, paradoxe ultime, la perception n’était qu’une hallucination qui « réussit » ? Mathieu Frèrejouan poursuit ici une double enquête. Il raconte tout d’abord comment le terme d’hallucination, depuis le 18e siècle, a changé de sens et de valeur, entre médecine de l’œil, du cerveau et de l’esprit. Car, à côté des hallucinations effrayantes du grand alcoolique poursuivi par des rats, ou celles du psychotique qui entend ses « voix », il y a l’immense foule des bizarreries auxquelles l’halluciné ne croit pas, ou pas autant, bien qu’il les perçoive : « mouches volantes » de l’ophtalmologue, visions sous mescaline, apparitions « lilliputiennes », etc. Or cette histoire apporte un matériau original à un débat qui fait rage en philosophie : comment distinguer une hallucination d’une perception ? Ce débat a connu des développements décisifs dans la « philosophie du langage ordinaire » (avec Austin). Savons-nous bien, en effet, ce que nous voulons dire quand nous parlons de « voir », ou du « réel », ou de l’illusoire, du familier et de l’étrange ? Peut-on invoquer des cas pathologiques pour éclairer des situations banales ? Et, pour halluciner au sens strict, ne faut-il pas aussi délirer ? L’hallucination, perception « sans objet » ? Mathieu Frèrejouan déjoue les pièges que recèle cette formule consacrée en psychiatrie, dans un dialogue étonnant auxquels prennent part Edvard Munch, un obscur psychiatre russe halluciné, cousin de Kandinsky, Esquirol et Wittgenstein, les premiers spectateurs effrayés du cinématographe des frères Lumière, divers lecteurs de Condillac, et d’austères philosophes analytiques qui hallucinent des lapins roses.

Mathieu Frèrejouan est maître de conférences à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ses recherches se situent au croisement de la philosophie de la perception, de la psychiatrie, et de l’histoire.

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jeudi 19 décembre 2024

Cahiers Philosophiques, n° 177, 2/2024 : Le sens de la musique

 Vrin - Août 2024


La musique est puissamment efficace, à même d’accompagner un labeur harassant, d’en alléger la peine comme d’en accroître la cadence, d’exalter les joies de l’existence ou d’en apaiser les douleurs, de faire marcher au pas ou d’entraîner dans la danse … L’étude des nombreux effets de la musique et de ses divers usages ne permet toutefois pas d’élucider la délicate question de son sens.
L’universalité de la musique dans les sociétés humaines est attestée, tout comme celle du langage. À la pluralité des langues fait écho celle des musiques, des conditions de leur production aux modalités de leur réception, variables dans l’espace et le temps. Mais l’analogie s’arrête là car la compréhension de la musique, même lorsqu’elle est chantée, n’emprunte pas les voies de la discursivité langagière. Si la musique ne dit rien, si les phrases ou les thèmes musicaux ne renvoient pas à des référents explicites, comment le sens y advient-il?

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Cédric Riot et Caroline Regad : Cosmopolis. Humains, Animaux, Nature : plaidoyer pour une Nouvelle Alliance du peuple de la Terre

 Les Impliqués - Décembre 2024


À l’échelle de l’évolution, nous ne sommes rien, ou pas grand-chose, et pourtant nous bouleversons tout.
L’heure des dérives de l’Anthropocène a sonné. La course folle et destructrice vers la sixième extinction massive d’espèces animales et végétales doit s’arrêter. Plus que jamais, notre relation au vivant mérite d’être repensée et le droit pourrait être le meilleur vecteur de changements.
Sous les yeux du juriste du vivant, ce personnage symbolisant au fil des pages un nouveau rapport au monde, les schémas de pensées dits « actuels » basculent.
Ce sont les fondements de nos liens avec le vivant qui sont analysés et révisés dans cette œuvre. L’objectif ? Forger une nouvelle alliance entre les humains, les animaux et la nature pour garantir une planète pérenne, partagée par tous.
Voir plus loin, telle est l’ambition de Cosmopolis.

Auteurs de Cosmopolis, fiction qui s’inspire de données scientifiques réelles, Caroline Regad et Cédric Riot sont enseignants-chercheurs à l’Université (Toulon – France). Ils y ont fondé un diplôme en droit des animaux qu’ils dirigent. Ils sont également experts du programme des Nations Unies Harmony with Nature. Leurs travaux scientifiques, contribuant au développement de la jurisprudence de la Terre, portent sur le droit du vivant qui inclut, sans s’y limiter, le droit des animaux et de la nature.

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Jean Goldzink : Quand Voltaire fabule. L’esprit des fictions saisies par la philosophie

 L'Harmattan - Décembre 2024


Les vingt-sept récits fictionnels en prose de Voltaire ont totalement remplacé, aux yeux du public (d’abord scolaire), les tragédies qui firent sa gloire européenne. Ils révèlent le refus de se répéter, une imagination fertile, une culture phénoménale, un don comique exceptionnel, qui ont mobilisé toutes les obédiences critiques.
Il peut donc sembler incongru d’en rajouter. Mais ce qui manque cruellement, ce sont des bilans et des débats menés avec méthode, en vue d’aboutir à des conclusions, fussent-elles provisoires.
Cet ouvrage propose un essai de bilan personnel, en mêlant articles publiés et retrouvailles inédites. Il conjoint deux approches principales : des études sur sept récits, ponctuées par des synthèses sur certaines grandes thématiques voltairiennes, telles que la tolérance, le déisme, etc.

Jean Goldzink, agrégé de Lettres modernes après des études d’histoire, a enseigné en lycée à Grenoble (1963-1967), puis dans les ENS de Saint-Cloud/Fontenay/Lyon (1967-2002) en tant que maître de conférences en littérature française du XVIIIe siècle. Il a publié une vingtaine d’ouvrages.

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Benoît Proux : Voyage en outre-monde. Essai d’ontologie radicale

 L'harmattan - Décembre 2024


Nous vivons dans deux mondes à la fois : le monde réel, qui est, et celui que fabriquent sans cesse nos mythomanies. Un problème survient quand nous ne savons plus lequel des deux mondes est le « vrai ». Un des deux mondes se porte alors candidat pour être le fondement et la raison de l’autre, tout en refusant de se laisser voir lui-même en pleine lumière.
Cette question des mondes est à l’origine de la philosophie, de la religion, de la science-fiction. Elle a trouvé sa première figuration dans la métaphore parménidienne de la croisée des chemins entre être et non-être. Dans cette cuisine fantasmatique qui mijote et produit des outre-mondes, c’est-à-dire de l’aliénation, les complotismes de tout poil, et au-dessus d’eux leur père monstrueux, le capitalisme, ont pris la relève de la religion.

Benoît Proux est agrégé de philosophie. Il a enseigné la philosophie dans le secondaire et en classe préparatoire, en France et à l’étranger (Allemagne, Liban).

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Enrica Zanin : Fiction et vérité. L'éthique du récit de Boccace à Madame de Lafayette

 Droz - Décembre 2024


Lire peut-il changer ma vie ? Cette question est déjà cruciale au moment de l’essor du genre de la nouvelle, quand des auteurs comme Boccace, Chaucer, Marguerite de Navarre, Bandello, et plus tard Cervantès, Mme de Lafayette et Aphra Behn cherchent à comprendre quelle part de vérité contiennent les histoires profanes et les fictions. Dans la première modernité, en effet, ce que nous appelons « littérature » appartient au domaine de l’éthique. Alors qu’au XIVe siècle les nouvelles semblent procurer du bonheur et conduire vers une meilleure compréhension de soi et du monde, elles se trouvent censurées, moralisées et réécrites au XVIIe siècle. Du Decameron à l’essor du roman, on assiste à une profonde transformation des relations entre éthique et littérature. C’est l’histoire de cette mutation que retrace ce livre : il analyse l’évolution des poétiques, des pratiques de lecture et de la réflexion morale pour éclairer les fondements historiques des débats actuels sur la valeur éthique du récit.

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Audrey Rieber : Le défi préhistorique. Repenser l'histoire depuis l'art paléolithique

ENS Editions - Janvier 2025


En révélant une ancienneté vertigineuse et sublime, la découverte d'un art préhistorique a bouleversé notre culture en profondeur. En raison des lacunes des vestiges, de l'absence de sources textuelles et de la paradoxale modernité artistique du Paléolithique, ce temps incommensurable aux cadres historiques traditionnels impose de repenser l'histoire. Quels concepts et modèles ont été élaborés pour faire une place à la préhistoire dans l'histoire ? Quelle est leur portée épistémologique ? Que nous disent-ils de l'art, de notre histoire, de notre culture ? Convoquant des grands noms de la préhistoire et de l'anthropologie (Gabriel de Mortillet, Henri Breuil, André Leroi-Gourhan) ainsi que des théoriciens de l'art aussi différents qu'Alois Riegl, Elie Faure, Carl Einstein ou George Kubler, l'ouvrage envisage l'art préhistorique comme une matrice philosophique pour interroger les liens entre art, histoire et humanité.

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mercredi 18 décembre 2024

Gijs van Donselaar, Peter Rijpkema, Henri Wijsbek (dir.) : The Ethics of Determining One's Own Death. Essays on Den Hartogh's What Kind of Death

Amsterdam University Press - Décembre 2024


This collection brings together key contributions on the ethics of end-of-life decisions, inspired by the publication of What Kind of Death: The Ethics of Determining One’s Own Death, a new standard work by professor Govert den Hartogh. The topics covered reflect the book's comprehensive approach, with its central themes explored by ethicists, legal experts, and medical professionals. The various contributions offer a thorough examination of the major steps in Den Hartogh’s 'dual track approach'. This collection serves as a valuable supplement to the book and an important contribution to the ongoing debate about patient self-determination and well-being as foundational values in the ethics of determining one’s own death.

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Éric Fassin : Misère de l'anti-intellectualisme. Du procès en wokisme à celui en antisémitisme

 Textuel - Octobre 2024


Les campagnes contre le « wokisme » et l’« islamo-gauchisme » visent en priorité le monde intellectuel. Aux États-Unis comme en France, elles résonnent avec les attaques récentes, non seulement contre les mouvements féministes et antiracistes, mais aussi contre les savoirs critiques universitaires sur le genre et la question raciale.
Mais depuis le 7 octobre 2023, la rhétorique de cet anti-intellectualisme d’État s’est déplacée : pour combattre les politiques minoritaires et la gauche qui les porte, la droite et l’extrême droite se présentent aujourd’hui comme les championnes de la lutte contre l’antisémitisme (dont elles s’absolvent), qu’elles identifient à l’antisionisme. Elle s’est aussi renversée : les mêmes qui dénonçaient la cancel culture, qualifiée de « maccarthysme de gauche », s’en prennent non plus seulement aux libertés académiques, mais aussi désormais à la liberté d’expression. L’enquête menée aux États-Unis et en France, avec l’Allemagne en contrepoint, reconstitue l’histoire de cette actualité.

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Anthony Ferreira : Le spectre de l'addiction. Neurosciences, philosophie, psychiatrie, sciences humaines

 Matériologiques - Novembre 2024


"Le Spectre de l'addiction" est un ouvrage unique en ce qu'il réunit en une fresque dûment organisée la présentation des nombreuses théories de l'addiction, d'une part, et d'autre part en exposant les propres réflexions de son auteur, Anthony Ferreira, lequel, pourvu d'un doctorat en neurosciences et d'un autre en philosophie, dispose des outils conceptuels et expérimentaux pour s'aventurer avec la plus grande des perspicacités dans ce vaste et sinueux champ d'étude. Ainsi que s'exclame avec enthousiasme son postfacier le neuroscientifique Serge Ahmed, il s'agit d'un livre "immense". La première partie est une somme historique permettant de rendre compte de la diversité des addictions et des approches qui, depuis des siècles, ont tenté de les décrire, les définir, les contrer. Cette ample perspective comparatiste implique de comprendre "l'addiction" comme un spectre et d'en donner une définition minimale capable d'englober cette variété d'expressions. Cette profusion, cette hétérogénéité, problématiques en ce qu'elles entravent la connaissance et l'action (soigner), doivent dès lors être circonscrites sans pour autant être effacées du tableau complet. La deuxième partie s'intéresse aux mécanismes sous-jacents capables de donner une unité épistémique à ce spectre en abordant la question du choix et de la rationalité dans l'addiction. Traitées par la psychologie et l'économie, ces notions influencent profondément les théories de l'addiction issues tant des neurosciences que des disciplines qui s'y opposent. Nombre des difficultés du champ viennent avant tout des conceptions hétérogènes et incompatibles du choix et de la rationalité que mobilisent les penseurs de l'addiction. La dernière partie, tirant les conséquences de cette enquête multidisciplinaire (neurobiologie, psychiatrie, psychologie, philosophie, économie, etc.), propose une théorie unifiée du phénomène "addiction" tendanciellement apte à répondre efficacement aux problèmes constants auxquels les "addictologues", au sens large, ne cessent d'être confrontés : l'unité de l'addiction bien sûr, la légitimité des modèles animaux, les questions de la nature des objets d'addiction, des addictions comportementales, de la place de la dimension sociale dans la constitution du fait "addiction", les conséquences éthiques relatives aux statuts moral et légal de l'addict, etc.

Anthony Ferreira est docteur en neurosciences de l'Université Paris 6, docteur en philosophie de l'université Paris Ouest Nanterre, chercheur, et enseignant. Ce livre est issu de sa thèse de philosophie soutenue en 2022 lauréate du prix de la chancellerie des Universités de Paris en sciences toutes disciplines 2023.

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Thomas Hunkeler : Le masque de Hegel

 Seuil - Janvier 2024


Voici une enquête littéraire et historique qui s’intéresse à un objet aussi singulier que révélateur de l’époque qui l’a vu naître : le masque mortuaire du philosophe Hegel.
Conservée aux Archives littéraires allemandes à Marbach, cette empreinte faciale en plâtre pose bien des questions, d’authenticité, ou de conditions de réalisation. Mais, avant tout, elle retrace l’histoire des vivants qui ont cherché à s’approprier l’héritage, le capital et l’énergie dont ce masque était à la fois l’emblème et la trace tangible. Une histoire à cheval sur deux siècles, le XIXe et le XXe, pleine de rebondissements, où se côtoient des mouleurs et des collectionneurs, des juristes et des politiciens, des philosophes et des artistes, d’Elias Canetti à Virginia Woolf, d’André Breton à Paul Éluard.

Thomas Hunkeler est critique littéraire et professeur à l’Université de Fribourg, en Suisse. Il est l’auteur d’Échos de l’ego dans l’œuvre de Samuel Beckett (L’Harmattan) et de Paris et le nationalisme des avant-gardes (Hermann). Il poursuit depuis de nombreuses années des recherches sur le modernisme européen.

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Yoann Hervey-fortunet (dir.) : Lectures de Deleuze

Ellipses - Décembre 2024 


Le présent ouvrage rassemble les contributions de neufs chercheurs et chercheuses internationaux – Brent Adkins, Manola Antonioli, Jean-Pierre Cléro, Maël Guesdon, Yoann Hervey, Viviana Lipuma, Léo Pinguet, Marc Rölli et Caroline San Martin – qui, chacun à leur manière, entendent rendre compte de cet idiome original qu’est la philosophie de Gilles Deleuze.
Ces contributions sont organisées autour de quatre grandes thématiques : l’esthétique, la politique, la linguistique et la métaphysique.

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