Lefebvre Dalloz - Septembre 2025
Un essai qui montre en quoi la psychanalyse est pertinente pour penser la dimension juridique et la dimension sociétale
Cet essai se présente sous plusieurs axes (droit civil, droit pénal, philosophie du droit...) pour montrer en quoi la psychanalyse est pertinente pour penser la dimension juridique et la dimension sociétale, même si elles relèvent de logiques qui leur sont spécifiques.
Plusieurs aspects sont particulièrement susceptibles d'intéresser les avocats et magistrats, par exemple :
- l'aveu ;
- le basculement dans l'acte ;
- l'incompréhension des motivations criminelles chez le sujet réputé " normal " ;
- la certitude du " bon droit " chez le paranoïaque.
Ce livre souhaite aussi ouvrir vers une dimension plus fondamentale : celle où le juriste s'interroge sur les fondements de sa pratique. Car, même si, plus soucieux de pragmatisme que d'abstraction, il choisit de les ignorer, comment pourrait-il éviter d'être confronté à un tel questionnement né de l'écart irréductible entre sa fonction, qui dit ou applique le droit, et le sol philosophique sur lequel celui-ci repose, c'est-à-dire l'idée de justice ?
Toute pratique judiciaire sous sa forme la plus banale charrie avec elle, vérifiée dans les mots du Code, une pensée morale et politique, alors même que le débat philosophique en semble absent. Ce sont les " grands " procès historiques qui régulièrement brisent ces évidences et ramènent sur le devant de scène le Politique normalement absent du prétoire. Ils montrent que si nul n'est censé ignorer la loi, celle-ci est cependant toujours interprétable, liée à des valeurs qui la dépassent et la problématisent.
Dans le débat philosophique entre le juste et le bon où le psychanalyste n'a pas directement sa place, il lui est cependant loisible de rappeler qu'il y entrent aussi des fondements pulsionnels dans lesquels la dimension de l'inconscient ajoute un élément qui brouille les cartes.
Sophie De Mijolla-Mellor: Psychanalyste et philosophe, agrégée de philosophie, docteur ès Lettres et Sciences humaines, Sophie de Mijolla-Mellor est également professeure émérite en psychopathologie et psychanalyse de l'Université Paris 7-Denis Diderot. Elle est aussi directrice de la revue Topique, présidente et fondatrice de l'Association internationale interactions de la psychanalyse (AIHP). Outre de très nombreux articles dans des revues scientifiques nationales et internationales, Sophie de Mijolla-Mellor a publié une vingtaine d'ouvrages (notamment chez Odile Jacob et aux PUF) qui mettent en interactions la psychanalyse et les divers champs des sciences de l'homme.