jeudi 20 mars 2025

Benjamin GUÉRIN, Sarah CARVALLO, Régis AUBRY (dir.) : La détresse existentielle

 PU de Franche-Comté - Mars 2025


La détresse existentielle est une dimension de la souffrance, qui perturbe les repères identitaires au point de remettre en cause le sens de la vie et poser la question du suicide. Sa prise en charge apparaît comme une nécessité et correspond à de fortes attentes sociétales notamment dans le contexte de la maladie grave, du grand âge, du handicap et de la fin de vie. Pendant trois ans, les membres d'un collectif de recherche international et interdisciplinaire, constitué d'experts en médecine, philosophie, psychiatrie, psychologie, soins infirmiers, théologie, anthropologie, droit, littérature et histoire des religions ont analysé et discuté la spécificité de cette souffrance et ses rapports avec la dépression, l’angoisse et la spiritualité, ainsi que les pratiques de soin et perspectives actuelles, depuis les échelles d’évaluation jusqu’aux psychothérapies assistées par psychédéliques.
Ce livre est le premier ouvrage en France sur la détresse existentielle (Existential Distress).

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Frédérique-Marie Prot (dir.) : Psychanalyse et éducation. Questions à Mireille Cifali

 PURH - Mars 2025


Cet ouvrage est un hommage inédit aux travaux de la psychanalyste et historienne Mireille Cifali, grande figure des sciences de l’éducation. Convoquant près de dix-huit contributeurs, il ambitionne de retracer son itinéraire intellectuel et de revenir sur ses apports fondamentaux permettant de penser l’articulation entre éducation et psychanalyse.
Mireille Cifali est l'une des grandes figures des sciences de l’éducation. Elle a consacré l’entièreté de sa carrière universitaire aux « métiers de l’humain ». Son travail de recherche s’attache à définir une approche clinique en sciences de l’éducation. Historienne et psychanalyste, Mireille Cifali a occupé plusieurs fonctions au sein de la section des sciences de l’éducation de l’université de Genève, en Suisse. En tant qu’historienne, ses recherches furent d’abord de saisir comment des pédagogues se préoccupent de psychanalyse, cela dès le début du XXe siècle. Avec Daniel Hameline, elle a créé les Archives Institut Jean-Jacques Rousseau en 1984. Son goût pour le littéraire et son lien avec la construction des connaissances l’ont amenée à interroger les processus d’écriture de l’expérience. Depuis sa retraite, Mireille Cifali nous offre la poursuite de ses écrits, recueille des images, les assemble et pense les liens entre processus cliniques et processus de création.

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Le présent ouvrage paraît en hommage à la carrière et aux travaux de Mireille Cifali.


Hamit Bozarslan : L'anti-démocratie au XXIe siècle - Iran, Russie, Turquie

 CNRS éditions - Mars 2025


" Populismes " retour du " fascisme ", " démocraties illibérales " : l'anti-démocratie, que l'on pensait moribonde après 1989, est-elle en passe de devenir le nouveau visage de l'avenir ?
Une comparaison aiguisée entre trois régimes, afin de mettre en lumière leur noyau idéologique commun.
L'anti-démocratie est-elle le nouveau visage de l'avenir ? Les régimes iranien, russe et turc aimeraient sans doute le faire accroire.
Derrière une façade démocratique, tous trois donnent à voir une même fuite en avant. Culte d'un chef infaillible investi d'une " mission historique " ; " pureté " de la nation trop longtemps humiliée et volonté de revanche face à un Occident corrupteur ; mobilisations de la religion ; organisation d'un État parallèle fondé sur les liens personnels, la corruption et l'accaparement des ressources ; développement d'un appareil sécuritaire pour répondre à une paranoïa savamment entretenue vis-à-vis des " ennemis extérieurs et intérieurs " ; institutionnalisation d'une réalité alternative sur laquelle les faits n'ont plus de prise...
Plongée stupéfiante au cœur des logiques de radicalisation des régimes autoritaires, cette comparaison aiguisée entre l'Iran, la Russie et la Turquie de ce début de XXIe siècle est un puissant avertissement pour nos démocraties qui doutent d'elles-mêmes.

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Jean Lassègue det Giuseppe Longo : L'empire numérique. De l'alphabet à l'IA

 PUF - Mars 2025


Pourquoi parler d'empire numérique ? Parce que les usages du numérique font désormais à ce point partie de notre environnement que nous n'avons plus le choix de les refuser, pour le meilleur mais aussi pour le pire. Pourtant, nous savons encore peu de choses de la façon dont l'environnement numérique s'est progressivement imposé à nous parce que nous manquons du recul nécessaire. Ce livre a, de ce point de vue, une double ambition : clarifier le concept de numérique et lui redonner sa profondeur historique en utilisant trois notions, celle d'écriture, de calcul et de machine. Contrairement à ce que l'on suppose habituellement, les données numériques n'existent pas dans la nature mais elles sont le fruit d'une synthèse culturelle hardie qui s'inscrit dans une tendance millénaire. Aussi le lecteur sera-t-il peut-être surpris d'apprendre que le numérique entretient avec l'écriture alphabétique des liens profonds ou que le traitement numérique déstabilise des notions aussi capitales pour notre démocratie que celle de loi ou de souveraineté. Mais il apprendra aussi que mettre au jour les limites du concept de numérique permet de lui rendre pleinement justice et de devenir acteur des changements culturels qu'il induit.

Jean Lassègue, philosophe, est directeur de recherche au CNRS (Centre Georg Simmel - EHESS). Il a notamment co-écrit aux Puf avec Antoine Garapon Justice digitale. (2018) et Le numérique contre le politique (2021). Giuseppe Longo est mathématicien de la logique et épistémologue (DRE-CNRS, École normale supérieure de Paris). Il est l'auteur du Cauchemar de Prométhée. Les sciences et leurs limites (Puf, 2023).

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Jean-Francois Kervégan : Puissance des droits. Théorie, histoire, critique

 PUF - Mars 2025


Qu'est-ce qu'un droit ? Cette question faussement simple a reçu de multiples réponses. La question a aussi une histoire : le débat sur les droits est surtout un débat moderne, qui a acquis une importance majeure lors des bouleversements qui ont donné naissance au monde qui est le nôtre. Quelle que soit la nature des droits (leur être) et la définition de ceux qui les ont (les humains, mais peut-être aussi d'autres entités), la question se pose des conditions de leur jouissance : avoir des droits est-il donné à tous ou est-ce le privilège de certains ? Faut-il considérer, comme le suggèrent les représentants de l'illibéralisme contemporain, qu'il est temps d'en finir avec le grand récit des droits construit par les révolutions du XVIIIe siècle ? La puissance des droits continue pourtant de s'exercer, et d'animer les combats qui tracent les voies conduisant à un monde meilleur : un monde où les droits ne seraient plus des revendications abstraites ou des proclamations sans consistance.

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Juan Carlos Quintero Calvache : Le droit a-t-il le droit de parler à notre place ? De l’animisme juridique à la légitimité du vrai

 L'Harmattan - Mars 2025


Contrairement aux idées des Lumières qui consacraient le pouvoir légitime de la loi, le jugement de vérité des partenaires sociaux sur les normes et les institutions politiques s’avère être au fondement de la légitimité des ordres normatifs et politiques.
Les lois du système juridique énonçaient les rapports nécessaires entre êtres libres, selon la formule de Fichte. Leur finalité restait platonicienne : soumettre le corps et les passions à l’esprit. Ainsi parlaient-elles au nom de tous et vouaient-elles chacun à n’exister que dans un animisme collectif. Mais leur promulgation faisait pourtant abstraction de ce qui rend libre chacun : de l’exercice du jugement de vérité par lequel individus et sociétés jugent de la justice de leurs conditions de vie.
Or ce jugement fonde tout pouvoir qui se donne force de loi. Ne sont légitimes que les lois qui objectivent les conditions de vie par des jugements aussi vrais qu’ils sont déclarés l’être. Son exercice permet donc de passer d’une démocratie représentative de compensation à la démocratie du jugement commun. Car celui-ci repose sur la loi de vérité à laquelle nous obéissons déjà tous comme allocutaires de nous-mêmes et des autres. Aussi sa validation est-elle capable de mettre fin à l’animisme juridique qui s’arroge le droit de juger ce jugement à la place de chacun.

Professeur à l’Ecole supérieure d’administration publique à Santiago de Cali (Colombie), Juan Carlos Quintero Calvache est docteur en sciences humaines de l’Université del Valle et docteur en droit de l’Université Carlos III de Madrid. Il est également avocat au barreau de l’Université Libre de Colombie. Ce livre expose les résultats de ses recherches postdoctorales à l’Université de Paris 8. Il a publié trois livres et plusieurs articles académiques, en particulier : Problemas de legitimitad en la justicia transicional en Colombia (Santiago de Cali, 2016).

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mercredi 19 mars 2025

Philosophia scientiae, Volume 29 cahier 1 : L’Origine de la géométrie d’Edmund Husserl à travers l’histoire et la philosophie des sciences

 Kimé - Mars 2024


L’objectif de ce dossier est de mettre en lumière les rapports entre L’Origine de la géométrie d’Edmund Husserl (1859-1938), texte représentatif de la dernière phase de l’itinéraire intellectuel du fondateur de la phénoménologie, et l’histoire et la philosophie des sciences. Si L’Origine de la géométrie, troisième appendice de La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, a été largement lu et commenté au sein de la philosophie contemporaine, il semble que les implications proprement épistémologiques de ce texte au regard des intérêts philosophiques husserliens et des réflexions, contemporaines ou postérieures à Husserl, sur le statut de la science et le rôle de la philosophie dans ce contexte aient été encore insuffisamment investiguées. À travers les articles qui le composent, ce cahier cherche à montrer l’intérêt de la perspective du dernier Husserl pour la philosophie générale des sciences, en abordant ce thème sous différents angles. Il s’agit d’investiguer, d’une part, le lien et la pertinence de la vision husserlienne avec certains problèmes classiques posés à la philosophie par le développement historique des sciences, comme par exemple l’introduction des géométries non-euclidiennes ; d’autre part, d’éclairer le rapport de Husserl avec quelques-uns des protagonistes de la philosophie scientifique, comme Hermann Weyl, ou encore, de montrer la fécondité de la pensée phénoménologique pour des thèmes plus actuels en philosophie des sciences comme les réflexions issues des sciences cognitives. Le dossier est complété par la traduction du texte Geschichtlicher Überblick über die Philosophie der Mathematik de Husserl, publié dans le tome XXI de Husserliana et encore inédit en français.

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Monique Canto-Sperber : La liberté cherchant son peuple. Libéralisme populaire contre tentation populiste

 Calmann Lévy - Mars 2025


Apporter la liberté dans la vie des gens les plus pauvres, n’est-ce pas l’un des premiers défis d’une politique libérale ? Ce livre défend un libéralisme populaire mais non populiste, sans démagogie ni homogénéisation factice de la société. Il propose une orientation politique fidèle aux principes fondateurs du libéralisme : le souci des règles, la séparation des pouvoirs, la rationalité commune et l’intégrité personnelle.
Défendre la libre initiative économique, encourager la concurrence et refuser les monopoles ne conduit aucunement à la dérégulation des marchés et au mépris de l’État. Contre l’envahissement de la vie privée par les injonctions des conformismes en vogue, les contraintes administratives excessives et la transformation des individus en somnambules sous surveillance et programmables, la liberté libérale reste la meilleure boussole : laissez-moi libre !
La paupérisation des classes moyennes, le sentiment de dépossession et un progressisme dogmatique nourrissent aujourd’hui le ressentiment d’une partie de la population. Pour y remédier, ce livre montre comment il est possible de redonner une capacité de choisir à ceux qui en ont le moins, pour l’âge de départ en retraite, un meilleur salaire, l’acquisition d’une formation ou les moyens de la transition écologique : un chemin vers la responsabilité de soi et l’accomplissement collectif.

Monique Canto-Sperber a publié de nombreux ouvrages sur la pensée grecque et la philosophie morale et politique. Elle a dirigé l’École normale supérieure et présidé l’Université Paris Sciences et Lettres, elle est chercheur émérite au CNRS.

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Lea Melandri : Civiliser l'amour. Dépasser la domination masculine, la violence et le harcèlement

 Hermann - Mars 2025


L'amour au sens traditionnel s’avère constituer la forme suprême de violence ­symbolique, dans la mesure où elle est la plus invisible. Trait d’union entre les expériences radicales des années 1970 et le féminisme intersectionnel contemporain, Melandri nous rappelle que le slogan « se changer soi pour changer le monde » s’inscrit dans la recherche des connexions susceptibles de troubler les frontières entre vie privée et politique.

Lea Melandri est une féministe italienne, présidente de l’Université libre des femmes de Milan. Civiliser l'amour, publié en 2011 en Italie sous le titre Amore e violenza, a été traduit en de nombreuses langues.

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Julien Donadille : Ça se passe maintenant. L'individu occidental face à l'histoire

 La Condottière - Mars 2025


« Ça se passe maintenant », « c’est historique » ; voilà les tours de passe-passe médiatiques par lesquels on voudrait nous faire croire que nous vivons dans l’histoire. Il faut dire qu’ils trouvent en nous un terrain tout préparé : chacun de nous aspire à ce qu’il se passe quelque chose ; chacun veut en être : c’est la « tentation de l’histoire ». Or cette tentation est menteuse ; l’histoire est un récit écrit a posteriori par les historiens : on ne vit pas dans l’histoire. Cet essai, qui est autant un parcours de lecture qu’une interpellation citoyenne, nous invite à réfléchir à ce qui se cache derrière ces impératifs médiatiques, à s’en défier – sans pour autant renoncer à prendre part à la grande aventure humaine qui nous concerne tous.

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ThéoRèmes n°22 | 2025 : Modernité sexuelle et religion

 Open édition - Mars 2025


Dossier : Modernité sexuelle et religion
Josselin Tricou
Modernité sexuelle et religion : introduction [Texte intégral]
Séverine Mathieu
Normes religieuses et droits reproductifs : à propos des débats autour de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules [Texte intégral]
Religious Norms and Reproductive Rights: About the Debates Around the Opening of ART to Lesbian Couples and Single Women
Louise Chabanel
La problématisation en ligne des normes sexuelles évangéliques de « pureté » : dénonciations, circulations et régulations entre États-Unis et France [Texte intégral]
The Online Problematization of Evangelical Sexual “Purity” Norms: Denunciation, Circulation and Regulation in the United States and France
Francesca Arena, Anthony Favier, Philippe Gilbert, Adrian Stiefel et Nicolas Walder
Thérapies de conversion : identifier, analyser, agir. Discussion croisée [Texte intégral]
Conversion Therapies: Identifying, Analyzing, Acting. Cross discussion
Daniele Ferrari
La liberté religieuse tiraillée : orientation sexuelle et religion à l’épreuve des droits humains [Texte intégral]
Competitive Religious Freedom: Sexual Orientation and Religion Facing Human Rights
Camille Frasque
« God loves queers » : la place négociée des jeunes chrétien·nes queer en Eglise [Texte intégral]
Ethnographie d’une communauté chrétienne ouverte
“God loves queers”: the negotiated place of young queer Christians in the Church
Ethnography of an open Christian community
Benjamin Dubrulle
Qu’est-ce qu’une mosquée inclusive ? Enquête à Londres et Paris [Texte intégral]
What is an Inclusive Mosque? A Study in London and Paris
Zohra Aziadé Zemirli et Tachfine Baida
Mosquées inclusives et modernité sexuelle en France : discours et pratiques [Texte intégral]
Inclusive Mosques and Sexual Modernity in France: Discourses and Practices

Varia
Jacques J. Rozenberg
Spinoza et Hume sur le miracle et le témoignage : une perspective épistémologique [Texte intégral]
Spinoza and Hume regarding Miracle and Testimony: An Epistemological Perspective
Erratum

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mardi 18 mars 2025

Fabrice Teroni : L'ombre du doute. Une analyse des Méditations métaphysiques de Descartes

 Eliott - Avril 2025


Les Méditations métaphysiques font partie de ces livres classiques qui méritent d'être régulièrement redécouverts et interprétés, afin d'en faire apparaître toute la richesse et l'actualité à de nouvelles générations de lecteurs. Épousant la structure des Méditations en six chapitres, L'ombre du doute s'efforce de l'éclairer par l'ensemble des écrits de Descartes et les commentaires de son oeuvre, en complétant la discussion des thèses et des arguments cartésiens par une attention soutenue à leurs liens avec les débats en philosophie contemporaine. Cette démarche permet à Fabrice Teroni de développer des interprétations souvent originales en abordant successivement la nature du doute, l'argument du Cogito, les preuves de l'existence de Dieu, la théorie du jugement, la connaissance des essences et les rapports entre le corps et l'esprit. L'ombre du doute se veut à la fois une introduction vivante et accessible à la philosophie de Descartes, un compagnon de lecture des Méditations et un essai sur le prolongement des thèmes cartésiens dans la philosophie moderne et contemporaine.

Professeur ordinaire au département de philosophie de l'Université de Genève, Fabrice Teroni poursuit ses recherches au croisement de la philosophie de l'esprit et de la philosophie de la connaissance, sur les états affectifs et la mémoire. Il a notamment publié Qu'est-ce qu'une émotion ?, The Emotions: A Philosophical Introduction ou encore In Defense of Shame: The Faces of an Emotion.

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Frank Sibley : Approche de l'esthétique

 Eliott - Avril 2025


Comment comprendre nos pratiques esthétiques ordinaires? Et comment aborder nos désaccords en matière d'esthétique? À partir de la distinction centrale, à ses yeux fondatrice, entre esthétique et non esthétique, Frank Sibley soutient que les concepts esthétiques ne sont pas gouvernés par des règles, des conventions ou des critères, même sous forme libéralisée, mais mobilisent l'exercice du goût. Cette conviction le conduit à prêter une attention extrême à ce qui fait l'enjeu de la description esthétique. Hostile au relativisme si répandu en ce domaine, il défend une position objectiviste, qui n'exclut ni l'ouverture ni l'intérêt pour des objets familiers comme les visages ou ordinaires comme les galets. En refusant de surestimer l'art dont les raffinements nous fascinent mais qui présuppose tout le tissu de conduites plus élémentaires, Sibley mobilise une large variété d'exemples qui éclairent les sources anthropologiques de l'expérience esthétique.

Frank Sibley (1923-1996), philosophe britannique, est l'un des plus éminents représentants de l'esthétique analytique dans sa phase initiale. Ses travaux ont porté pour l'essentiel sur l'articulation entre perception et esthétique, sur le statut des termes et la validation des énoncés esthétiques. Plus tardivement, il s'est intéressé à des questions nouvelles comme la laideur, les goûts et les odeurs, ou encore à l'ontologie des tableaux.

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Céline Marty : L'écologie libertaire d'André Gorz. Démocratiser le travail, libérer le temps

 PUF - Avril 2025


« Lip, Larzac, même combat ! » Au coeur des années 1970, luttes écologistes et émancipation du travail aliénant se rejoignent. Au centre de cette convergence, un mot d'ordre : l'autogestion. Conceptualisée dans l'effervescence contestataire des années 1960 et 1970 par André Gorz, héritier de Sartre et de Marx, l'autogestion est une réponse à l'aliénation du sujet dans toutes ses conditions matérielles d'existence. Ainsi Gorz décline-t-il ce projet émancipateur dans les sphères du travail, des besoins et du temps. Pionnier de l'écologie politique, il montre les limites matérielles de la croissance et les dégâts du capitalisme industriel, en dialogue avec Marcuse et Illich. Critique de la société salariale, il défend la réduction du temps de travail, le temps libre et le revenu universel, en échange avec Habermas et Negri. Dans cet essai, Céline Marty offre une lecture inédite et exhaustive de l'oeuvre d'André Gorz à l'aune de cet idéal d'autonomie. Partant, elle souligne combien celle-ci peut nourrir et guider l'écosocialisme et ses luttes aujourd'hui.

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Toby Svoboda : A Philosophical Case for Ecological Pessimism

 Routledge - Mars 2025


Our current ecological crisis—featuring problems such as climate change, ocean acidification, and mass extinction—raises various moral issues, including a high probability of injustice and massive harm. This book defends a position called ecological pessimism, an attitude whose core feature is the belief that ecological catastrophe is likely to occur in the future.

The author’s defense of ecological pessimism has two components. First, he makes the case that the relevant ecological facts about our world make ecological pessimism a reasonable, and indeed plausible, expectation. Second, he argues that ecological pessimism is morally and practically appropriate. Ecological pessimism is a distinctively moral kind of pessimism because the failure to avert ecological catastrophe leads to great ills for human beings and non-human nature. The author’s account responds to likely objections to ecological pessimism and makes the case against ecological optimism. Despite this, the author makes clear that being pessimistic about our ecological prospects is compatible with the melioristic project of improving our bad condition. He argues that environmental philosophy as a way of life, with its emphasis on environmental virtue and rich resources for developing spiritual exercises, is both a robust and attractive option for an ecological pessimist.

A Philosophical Case for Ecological Pessimism will appeal to scholars and graduate students working on ethics and environmental philosophy.

Toby Svoboda teaches philosophy and environmental studies at Colgate University. His previous book is A Philosophical Defense of Misanthropy (Routledge, 2022).

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Gérard Bonnet : La vengeance. L'inconscient à l'oeuvre

 In press - Février 2025


Imparable, sans pitié, ancrée au plus profond de l'inconscient de chacun : la vengeance. Elle nous menace, n'attend qu'une occasion pour nous réduire à merci. Elle peut s'emparer de nous si l'on se sent lésé, provoqué, blessé. De Médée à Hamlet ou au Cid, elle fleurit dans tous nos classiques, comme elle défraie au quotidien la chronique et les faits divers. Mais comment s'élabore la vengeance au sein de la vie psychique ? Comment se construit-elle en silence ? Et pourquoi est-elle un moteur si puissant ? D'une problématique psychique à l'autre, elle ne présente pas le même visage et n'a pas les mêmes conséquences : névrosé, pervers, psychotique n'auront pas la même manière de se venger. Quelles sont les différentes modalités de la vengeance ? Comment s'articulent-elles dans la vie inconsciente de toute personne ? Comment en réguler les effets ?

Gérard Bonnet est psychanalyste (APF), directeur de l’EPCI où il dispense un enseignement de psychanalyse à un large public. Il a écrit de nombreux ouvrages en psychanalyse. Directeur de la collection « Psy pour tous » aux éditions In Press, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de la collection : L’idéal, Le narcissisme, Deuil et séparation

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Wolf Feuerhahn : Progrès

 Anamosa - Mars 2025 - Le mot est faible


« Progrès » fait partie de ces mots qui, de nos jours, suscitent l’enthousiasme mais aussi la méfiance, et ce à droite comme à gauche du spectre politique. Comment en est-on arrivé là ? Quelles valeurs lui sont attachées ? Ce fait est-il nouveau ? Ceux et celles qui voient dans la technologie l’avenir de l’humanité font du « progrès » un étendard. Mais beaucoup en sont convaincus : à un temps où le progrès faisait l’unanimité aurait succédé une époque où il faudrait se méfier de la foi dans le progrès. À gauche, nombreux sont ceux qui considèrent encore le progrès social comme un idéal. Mais comment l’atteindre sans prendre en compte des objectifs économiques (la croissance et la plus-value) dont les conséquences sociales, géopolitiques et écologiques sont désastreuses ? Ceux qui, à droite, le pourfendent y voient un primat du matérialisme, de l’individualisme et du consumérisme auxquels il faudrait opposer l’importance des traditions. Pour y voir plus clair et ne pas être victime des usages polémiques du terme, il est crucial de saisir combien depuis le XVIIIe siècle, « progrès » n’a cessé d’être un mot débattu. Pour comprendre ces controverses, il faut retraverser ses usages et ses adjectivations : progrès scientifique, technologique, économique, industriel, social voire écologique. Il faut également s’arrêter sur son substantif associé « progressisme ». Terrain de lutte, le mot « progrès » offre une clé de lecture des trois derniers siècles et des conflits sociaux et de principes.

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lundi 17 mars 2025

Christophe Dejours : Pratique de la démocratie. Servitude volontaire, travail et émancipation

 Vrin - Mars 2025


La démocratie n’est pas seulement une théorie du gouvernement des êtres humains. Elle est d’abord et avant tout une pratique. Et comme toute pratique elle n’est pas innée, il faut la recevoir, l’apprendre et la transmettre. Le travail vivant est d’abord une pratique requérant l’implication subjective de l’individu. Mais elle passe aussi par la formation d’un collectif uni par la référence à des règles de travail qu’il construit et réajuste inlassablement en fonction de l’évolution du contexte de la production. L’ouvrage s’efforce de montrer que cette activité de production de règles de travail et de métier serait au principe de la formation de la coopération et de la pratique de la démocratie in statu nascendi. À condition toutefois que l’organisation du travail les favorise au lieu de les combattre systématiquement comme le fait aujourd’hui le néo-libéralisme.
D’où émerge la thèse de la centralité politique du travail : si le travail vivant peut ouvrir la voie à une démarche puissante en faveur de l’émancipation, il faut néanmoins compter avec l’ambivalence de l’être humain ordinaire qui oscille entre le désir d’émancipation et la servitude volontaire. Pour élaborer une théorie rationnelle de la pratique de la démocratie dans et par le travail, il faut connaître les ressorts psychiques de la servitude et de la domination et donc discuter l’anthropologie sur laquelle s’appuie la philosophie sociale pour penser la démocratie.

Ancien professeur titulaire de la chaire Psychanalyse-Santé-Travail au Conservatoire National des Arts et Métiers, Christophe Dejours est professeur émérite à l’Université Paris-Nanterre.

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