dimanche 29 mai 2011

Eléments de philosophie réaliste

Jocelyn Benoist

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Mai 2011 – Vrin - « Moments Philosophiques » – 12 €

S’il n’est pas, ne peut plus être question ici, de définir l’essence de la réalité, il s’agit en revanche de clarifier la façon dont, en diverses occurrences, nous mettons en œuvre ce concept. A quelles occasions, et comment, parlons-nous de « réalité »? Quel rôle cette idée joue-t-elle dans nos pensées et nos vies? Ce rôle, à l’analyse, apparaîtra constitutif. Ce qu’on appelle « réalité » se découvrira ainsi un trait de notre esprit même : ce par rapport à quoi celui-ci, dans ses attitudes et ses contenus, a seulement un sens – c’est-à-dire peut, selon sa vocation propre, en déployer un.

(Editeur)

L'émotion éthique. Levinas vivant I

Jean-Michel Salanskis

9782252037973FS

Mai 2011 – Klincksieck – Collection : Continents philosophiques – 25 €

Ce livre (réédition du recueil Levinas vivant, publié en 2006), rassemblant les textes de sept conférences données à l'occasion du centenaire de la naissance d'Emmanuel Levinas, est organisé en trois sections.
Dans la première (Le noyau éthique), on expose les « fondamentaux » de cette pensée: la vision de la morale, la critique de l'ontologie, la relation avec le judaïsme.
Dans la deuxième (Rationnalité lévinasienne), on tente de caractériser la philosophie de Levinas par un certain usage des grandes ressources de toute pensée que sont d'une part la spatialité, d'autre part le couple logique de l'universel et du particulier.
Dans la troisième section (L'ancien siècle et son futur), on essaie de voir le XXe siècle comme nous le montre un auteur qui l'a pour ainsi dire traversé d'un bout à l'autre, et de tirer de cette vision une annonce, voire une promesse du futur.
Ce livre est en même temps un voyage et un pélerinage: les textes se rattachent chacun à un lieu, une halte de Levinas. Paris, Strasbourg et Fribourg, Jérusalem, Paris à nouveau, Kaunas et, pour finir, Paris encore sont ainsi les étapes de ce « semestre avec Levinas ».

(Editeur)

samedi 28 mai 2011

Wittgenstein et le problème de l'espace visuel

Ludovic Soutif

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Mai 2011 - Vrin, Paris – Collection Analyse et philosophie – 25 €

On parle souvent en philosophie de l'esprit d'un «espace» de la vision distinct de l'espace physique, comme s'il fallait nécessairement admettre l'existence d'un médium spatial dans lequel se dérouleraient les expériences du sujet percevant. Wittgenstein a consacré un nombre important de remarques critiques à ce genre de supposition philosophique. Le présent ouvrage se propose de montrer la pertinence et de défendre la spécificité d'une approche «grammaticale», au sens où l'entend Wittgenstein, du problème de l'espace visuel.

A cette fin, on étudie les passages de l'oeuvre où l'auteur reconnaît, d'un côté, la pertinence de la notion mathématique (l'espace visuel comme variété à plusieurs dimensions) tout en niant, de l'autre, la légitimité du «problème» qu'elle pose - celui de l'applicabilitéde nos calculs formels à la réalité physique ou perçue. Et l'on analyse à nouveaux frais les remarques que Wittgenstein consacre aux images mentales et aux exemples visuels d'analyse dans les Carnets, aux aspects «spatiaux» de la théorie de l'image dans leTractatus, au projet de description phénoménologique de l'expérience immédiate sous sa modalité visuelle en 1929 ou encore à la critique grammaticale des théories empiristes logiques de l'application de nos concepts géométriques.

(Editeur)

Entre chiens et loups : dérives politiques dans la pensée allemande du XXe siècle

Edith Fuchs

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Mai 2011 - Le Félin, Paris – Collection Les marches du temps – 35 €

Passer de Nietzsche à Rosenberg donne la mesure de la catastrophe dans laquelle a sombré la production philosophique dans l'Allemagne de la « révolution conservatrice ». Cette abondante et multiforme littérature aura assurément contribué à faire tenir pour évidences inébranlables des convictions insensées, pour lesquelles le crime devient vertu tandis que le fantasme de la race et du Volkgermaniques s'élèvent à la valeur suprême.

C'est à cerner les voies d'une accablante destruction de la philosophie que l'essai s'attache. L'océan des faussaires, loin d'être homogène, fait l'objet d'un travail de distinctions soucieux de ne pas diluer dans la notion vague de « fausse philosophie », l'abîme qui sépare par exemple un Schuler d'un Spengler. C'est que la parodie de philosophie peut venir d'illuminés obsessionnellement antisémites, elle peut venir de francs escrocs, comme elle peut être le fait d'esprits instruits et sans doute sincères. Ceux-là suscitent l'intérêt, d'autant que la réception de leurs inventions connaît un accueil bienveillant fort au-delà du moment de leur apparition. Tel est le cas de Spengler. Examiner son Déclin de l'Occident conduit à introduire une notion neuve : celle d'idéologie philosophique, dont la portée paraît généralisable. L'ouvrage se meut donc sur deux rives.

Il prend son départ dans une perplexité initiale : par quels chemins de pensée et d'écriture la grande tradition philosophique allemande a-t-elle été massacrée pour s'échouer et rendre l'âme, comme il arrive avec les « visions-du-monde » et Le Mythe du XXe siècle ?

Mais l'examen de cette question fraye un chemin indépendant de la configuration historique en jeu. La notion d'idéologie philosophique éclaire une classe d'écrits désormais continûment présents : les mots par lesquels Hannah Arendt se voit elle-même en formulent la nature paradoxale, puisqu'il s'agit de rédiger en philosophe de l'anti-philosophie.

(Editeur)

Passages de Jean-François Lyotard : rencontre internationale, Paris, du mercredi 14 au samedi 17 octobre 2009

organisée par Bruno Cany, Jacques Poulain et Plinio W. Prado Jr

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Mai 2011 – Hermann - Cahiers critiques de philosophie – 45 €

Le thème des « Passages », emprunté à W. Benjamin, revient à de multiples reprises sous la plume de Jean-François Lyotard, pour exprimer l'exigence spécifique qu'il donne à son propre exercice de la pensée critique. Son diagnostic porté dans la Condition postmoderne sur le hiatus entre le savoir et l'histoire, sur l'incrédulité de nos contemporains à l'égard des métarécits et la persistance de leur engouement pour leur idéal pragmatique d'autocréation d'eux-mêmes s'inscrit en effet dans une même ligne de pensée. Comme passage en acte, elle traque, à travers l'incommensurabilité de la forme et du concept, de la figure et du discours, de l'événement et de la signification, ce que nous devons éprouver comme l'inaccordable en nous sous les noms du figural, de l'hétérogénéité des régimes de phrases, du différend, de l'événement. C'est cette figure du penseur comme « veilleur critique », qui a à s'orienter, sans règle préétablie, à travers la guerre civile des phrases, qu'interrogent dans cet ouvrage, de façon privilégiée, ses amis et ses disciples à travers la réception qu'a connue son oeuvre dans les régions du monde les plus diverses. C'est dans le respect de cette figure, qu'ils entendent accompagner l'écho retentissant qu'a suscité sa pensée.

mercredi 25 mai 2011

La voix des personnages

Martine de GAUDEMAR

98222100995240L

Mai 2011 - Les Éditions du Cerf | Passages – 28 €

Médée est plus qu'une mère infanticide, Don Juan plus qu'un grand seigneur méchant homme, Cléopâtre plus qu'une reine séductrice. Ces personnages donnent une voix particulière à des dispositions universelles (rebelles, séductrices, sacrificielles, etc.). En incarnant un monde possible ou désirable, ils nous posent la question : Quel monde voulons-nous ? Ils nous insufflent leur énergie, leur désir de vivre. À nous, comme l'ont fait naguère Mozart ou Shakespeare, d'entendre leur exigence de reconnaissance, de mesurer le poids de tradition qu'ils transmettent, mais aussi les possibilités d'existence qu'ils ouvrent en montrant diverses « formes de vie ». Les personnages vivent dans une aire transitionnelle, entre l'intime et le collectif. « Individualités typiques », ce sont des virtualités agissantes qui prennent corps dans les songes, les œuvres d'art, les textes littéraires (tragédie grecque, drame shakespearien, opéra), au cinéma aujourd'hui, et tissent notre imaginaire partagé. Comme les « femmes inconnues » du mélodrame hollywoodien étudié par Stanley Cavell, ils nous offrent un nouveau « cogito » qui réhabilite la vie sensible et affective.

(Editeur)

lundi 23 mai 2011

Revue philosophique, n° 2 (2011) : Sciences et philosophie

Mai 2011 - P.U.F., 21 €

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Presses Universitaires de France

Articles

  Alice Lamy

    La quantité indéterminée de la matière dans la génération. Jean de Jandun et Walter Burley (1280-1340)

  Gianni Paganini

    Les enjeux de la cosmobiologie à la fin de la Renaissance. Juste Lipse et Giordano Bruno

  Jean-Claude Dumoncel

    Suivre une règle. Wittgenstein entre Aristote et Lejeune-Dirichlet

Revues Critiques

  Stanislas Deprez

    La vocation et le métier de sociologue de la philosophie

  Pascal Engel

    Les concepts neufs de l'empereur

Analyses et comptes rendus (Logique et philosophie des sciences ; Morale ; Philosophie générale)

  par É. Blondel, J. Carroy, G. Chapouthier, S. Chauvier, G. Chazal, S. Deprez, H. Dilberman, J. Dubray, P. Engel, W. Feuerhahn, J.-M. Gabaude, D. Laroque, C. Leblanc, Y. Lorvellec, A. Panero, D. Reguig, A. Stanguennec, R. Tirvaudey, J.-M. Vaysse, P. Verdeau, J.-L. Vieillard-Baron
247

Ouvrages déposés au bureau de la revue (décembre 2010-janvier 2011)
299

Résumés - Abstracts

Descartes et la chimie

Bernard Joly

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Mai 2011 - Vrin, Paris – Collection Mathesis – 24 €

Bien qu'il n'y ait consacré aucun ouvrage, Descartes s'intéressait à la chimie de son temps, qui s'appelait aussi alchimie. On a souvent oublié cet aspect de ses recherches scientifiques, alors que les questions de chimie, fréquemment évoquées dans sa correspondance, trouvent leur place dans Les météores de 1637 et constituent l'essentiel de la quatrième partie des Principes de la philosophie. L'emboitement successif des histoires de la formation de l'univers, du système solaire et de la Terre conduit au récit de la formation des différents minéraux et des corps chimiques, dont les propriétés sensibles sont expliquées par les interactions mécaniques de corpuscules se distinguant les uns des autres par leur figure, leur taille, leur vitesse, leur dureté ou leur tranchant. Ces développements débouchent sur de longues considérations concernant la nature et les effets du feu.

Pour autant, loin de vouloir donner à la chimie le statut d'une science comparable à la mécanique ou à la médecine, Descartes s'est plutôt employé à réduire les opérations de la chimie à celles de la mécanique, contestant ainsi la spécificité des opérations et des concepts de la chimie de son temps. Le système cartésien ne pouvait en effet se satisfaire ni des «esprits» de la chimie, au statut ambigu entre matière et pensée, ni des principes paracelsiens, Mercure, Soufre et Sel, qui n'avaient d'autre consistance que les propriétés sensibles qu'ils manifestaient.

Se pose alors la question de la possibilité d'une chimie cartésienne. Le corpuscularisme de chimistes comme Robert Boyle ou Nicolas Lémery s'inspire davantage de la tradition alchimique et des recherches chimiques de l'époque que du cartésianisme. C'est en défendant son autonomie à l'égard de la physique et de la médecine que la chimie a pu se développer dans la seconde partie du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, en se présentant comme une science empirique se défiant de tout présupposé métaphysique. L'influence cartésienne semble alors s'évanouir au fur et à mesure que se développe la chimie.

(Editeur)

Kant : l'anthropologie et l'histoire

sous la direction de Olivier Agard et Françoise Lartillot

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Mai 2011 – L’Harmattan – Coll. “De l’allemand” – 22,50 €

es textes du présent recueil reprennent et complètent les contributions présentées lors de deux journées consacrées à la philosophie de l'histoire de Kant, dans le cadre de la préparation à l'agrégation d'allemand 2011, avec la participation du CEGIL et de l'UMR IRICE.

Dans ce cadre, les contributeurs se sont intéressés à la fonction croisée de l'anthropologie et de l'histoire au sein de la pensée kantienne.

Elles ont fait ressortir quelles failles devaient être détectées et surmontées quand il s'agissait de faire le lien entre nature humaine, morale et représentation idéale de l'histoire, des questions qui concernent non seulement l'homme de la fin du XVIIIe siècle mais aussi le citoyen contemporain.

(Editeur)

L'association civile selon Hobbes : suivi de cinq essais sur Hobbes

Michael Oakeshott

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Mai 2011 - Vrin, Paris – Collection Bibliothèque d'histoire de la philosophie – 24 €

Thomas Hobbes est le seul penseur de la tradition philosophique à qui le philosophe britannique Michael Oakeshott consacra entièrement l'un de ses livres, un recueil d'essais et de conférences qu'il publia en 1975 sous le titre de Hobbes on Civil Association. À quoi tient l'importance décisive reconnue ainsi à l'oeuvre de Hobbes, et quel rôle particulier joua la pensée de Hobbes dans l'élaboration de la pensée de Oakeshott lui-même ? Le titre donné au recueil donne une indication précieuse. Tant d'un point de vue philosophique que d'un point de vue historique, Oakeshott a en effet thématisé à travers le concept d'«association civile» un mode d'association politique précis des hommes, celui dans lequel les individus sont liés par le respect de certaines règles et de certaines pratiques, mais non par une fin commune unique. C'est dans cette perspective que Oakeshott a pu opposer la nomocratie d'une societas à la téléocratie d'une universitas, c'est-à-dire d'un État qui se donnerait comme mission d'imposer un même objectif à tous ses membres. La lecture que fait Oakeshott de Hobbes est ainsi très clairement une lecture «libérale» : il comprend Hobbes comme un penseur du cadre formel d'unesocietas, et non pas d'une universitas, c'est-à-dire comme un penseur, précisément, de l'«association civile». Afin de permettre l'évaluation d'une telle lecture, la traduction de l'ouvrage de Oakeshott, la première en langue française, est accompagnée de la traduction de cinq autres essais que l'auteur a consacrés à Hobbes entre 1935 et 1974.

vendredi 20 mai 2011

Études sur Spinoza et les philosophies de l'âge classique

Alexandre Matheron

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Mai 2011 – ENS Editions – 25 €

Les travaux d'Alexandre Matheron sur Spinoza et sur la philosophie de l'âge classique représentent un des points forts de l'école française d’histoire de la philosophie. Après Individu et Communauté chez Spinoza et Le Christ et le salut des ignorants, ces études complètent la vision du spinozisme et de son contexte, de ses racines et de sa signification historique. Elles traitent de tous les domaines du rationalisme classique : métaphysique, théorie de la connaissance, analyse des passions, éthique, politique et religion.

La méthode qui anime ces textes est celle d’une analyse structurale de la pensée philosophique : il s’agit de prendre au sérieux le caractère conceptuel des doctrines, leurs enchaînements argumentatifs, la rigueur et la cohérence de leurs catégories. Mais la considération de l’architecture d’un monument théorique ne se conçoit pas sans la biographie non de l’auteur mais de l’œuvre : comment Spinoza est devenu Spinoza ; en d’autres termes, comment il a forgé sa pensée en traversant les arguments et les concepts de Machiavel, de Hobbes ou de Descartes pour arriver à des formulations de plus en plus spinozistes de son ontologie de la puissance. Le rationalisme absolu apparaît ainsi non seulement comme contenu des pensées étudiées mais aussi comme méthode d’histoire de la philosophie.

Une démarche qui a donné des outils intellectuels à plusieurs générations de chercheurs et qui indique aujourd’hui le chemin pour pénétrer dans l’univers de la pensée classique. La seule façon rigoureuse de nous demander ce qui pour nous, de ces philosophies, est vrai.

(Editeur)

samedi 14 mai 2011

Manuscrits de 1857-1858 dits « Grundrisse »

Karl Marx

3

Mai 2011 – La dispute / Editions sociales – 929 pages - 40 €

Les Grundrisse der Kritik der Politischen Ökonomie (Introduction générale à la critique de l'économie politique) est un ouvrage de Karl Marx rédigé en 1857. Il s'agit d'une esquisse, composée dix ans avant que ne paraisse le premier volume du Capital, dans laquelle Marx s'interroge notamment sur la difficulté de faire entrer les productions artistiques dans son analyse de la production en général. Ce manuscrit n'a été publié que vingt ans après la mort de Marx.

Politique et au-delà

Jean-Luc Nancy

2

Mai 2011 - Éditions Galilée | La philosophie en effet – 14 €

Que veut-on dire si on affirme que tout n'est pas politique ?
Ou bien que la vérité de la démocratie est au-delà de ce qu'on entend comme politique démocratique ?
Ou que le « communisme » est à la fois une donnée de fait et une exigence qui excède la politique ?

Tel est le fil conducteur des questions que Philip Armstrong (historien de l’art, professeur à l’Ohio State University) et Jason Smith (qui enseigne la philosophie au Art Center College of Design à Los Angeles) ont voulu poser à Jean-Luc Nancy. Il leur répond que la politique doit ouvrir et garder l’accès à toutes les possibilités de sens, mais que ce n’est pas à elle d’assumer ni d’assurer le sens.

Cet entretien, conduit à l’été 2010, prolonge et amplifie les réflexions ouvertes dans quelques textes de Jean-Luc Nancy sur la démocratie et sur le communisme.

lundi 9 mai 2011

Etre soi : actualité de Soren Kierkegaard

Philippe Chevallier

2

Mai 2011 – Bourin – coll. Actualité de – 19 €

Être soi, se connaître, devenir soi, telles sont les grandes injonctions qui pèsent sur l'individu moderne. Il doit se trouver et se réaliser. Formidable promesse. Sauf que, depuis quelques décennies, l’on prend conscience de la démesure de l’ambition. Sous le poids d’un projet qui excède ses propres forces, le voilà qui désespère, qui « déprime », ce qu’on appelle justement « la fatigue d’être soi ». L’antidote : que quelque chose, quelqu’un, une voix, un appel, l’arrache à lui-même et le porte au-delà. C’est le remède proposé il y a un peu plus d’un siècle par le philosophe danois Søren Kierkegaard. Souvent présenté comme le père de l’existentialisme, l’auteur du Journal d’un séducteur et du Concept de l’angoisse avance une objection provocante au souci de soi qui habite l’individu moderne: il faut un appel venu du dehors, une parole à moi adressée et à laquelle je ne peux me dérober, pour que je trouve mon chemin dans l’existence. En parcourant la vie très ombrageuse et mouvementée de Kierkegaard, Philippe Chevallier livre une interprétation très originale de son œuvre.

(Editeur)

Du point de vue ontologique

John Heil

1

Avril 2011 - les Ed. d'Ithaque, Paris - Collection Science & métaphysique – 23 €

Titre original

From an Ontological Point of View – Oxford University Press, 2003

L'œuvre

Atomes, molécules, organismes, personnes : le monde est-il organisé en plusieurs « niveaux » de réalité ou bien en un seul ? Les propriétés naturelles sont-elles des qualités ou des pouvoirs, ou, conjointement, des qualités et des pouvoirs ? En quoi consistent les couleurs ? Qu’est-ce qui caractérise l’intentionnalité, la conscience ? Quelle relation l’expérience consciente entretient-elle avec les états physiques ?
Dans cet ouvrage, John Heil s’efforce de fournir des réponses à ces ques­tions majeures, en adoptant un point de vue ouvertement ontologique. Déjouant les illusions d’une théorie « picturale » qui s’appuierait trop sur le langage pour déterminer les vraies propriétés des choses, l’auteur propose une investigation des constituants fondamentaux du monde et rejette l’idée d’une réalité qui serait formée de multiples « niveaux ». Il montre ainsi à quel point une enquête ontologique est fructueuse, lorsqu’on l’applique à ces problèmes classiques de la philosophie de l’esprit que sont : les couleurs, l’intentionnalité et la conscience.

L'auteur

Professeur de philosophie à la Washington University de Saint Louis, John Heil est chercheur honoraire associé à la Monash University, en Australie. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages consacrés à la philosophie de l’esprit et à la métaphysique, parmi lesquels The Nature of True Mind,
Philosophy of Mind: A Contemporary Introduction.

jeudi 5 mai 2011

CAHIERS SIMONDON. Numéro 3

Jean-Hugues Barthelemy (dir.)

78

Mai 2011 – L’harmattan – 15,50 €

Ce troisième numéro dresse d'abord un bilan de la redécouverte récente du lien central de Deleuze à Simondon. Il confronte ensuite Simondon à Arendt sur la question décisive du travail, à Dufrenne sur celle de l'esthétique. Enfin, Jean-Hugues Barthélémy dialogue avec le dernier ouvrage de Xavier Guchet à propos du mode d'unité de l'ensemble de l'oeuvre, et Vincent Bontems clôt ce volume en évoquant les activités de l'Atelier Simondon qu'il anime à l'École normale supérieure de Paris. (Editeur)

mercredi 4 mai 2011

Du mot au concept Preuve

Jacques Baillé (dir.)

3

Avril 2011 – PUG - Collection : Sciences de l'éducation – 20 €

Depuis 2004, à raison d’une session annuelle, un séminaire de recherche pluridisciplinaire est organisé la première semaine de juillet dans les locaux de la Maison des sciences de l’homme de Grenoble.
Sous le titre générique Du mot au concept, le travail consiste en l’étude d’un mot unique afin d’en déterminer les statuts épistémiques dans divers secteurs de recherche où il entre en usage au titre de concept. Chaque année un mot nouveau est mis à l’étude, et au cours de chaque session, des recherches conduites dans divers champs disciplinaires sont présentées. Après Seuil, Conversion, Objet et Convention, c’est le mot Preuve qui est mis à l’étude.

Hegel et la tragédie grecque

Martin Thibodeau

52

Avril 2011 - Presses universitaires de Rennes , Rennes - collection Aesthetica – 16 €

Pourquoi Hegel a-t-il été amené tout au long de l'élaboration de son système philosophique - et au même moment que Schelling et Hölderlin -, à s'interroger sur le sens de la tragédie grecque qui connut son acmé au Ve siècle avant Jésus-Christ ? Le présent ouvrage s'emploie à démontrer que l'interrogation hégélienne sur les oeuvres d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide est étroitement liée au projet de « radicalisation » et de « dépassement » du kantisme. Il s'attache surtout à défendre la thèse selon laquelle la pensée hégélienne de la tragédie où l'homme apparaît comme à la fois étrange, inquiétant, monstrueux et merveilleux, porte sur ce que l'on peut appeler le « destin » de la politique. Penser le sens de la tragédie, penser le sens des conflits ou des « collisions » en lesquels elle consiste, c'est penser ce que fut la politique, sur ce qu'elle est devenue dans l'histoire et sur ce qu'elle est dans le monde moderne dont Hegel dit qu'il est « un temps de gestation et de transition » dans « le travail de sa propre transformation » et dans la visée de sa propre réconciliation.

(Editeur)

Spinoza et ses scolastiques. Retour aux sources et nouveaux enjeux

Frédéric Manzini (dir.)

51

Avil 2011 - PU Paris-Sorbonne - Collection : travaux et documents – 18 €

 

Situation de Spinoza face à la scolastique

H. Krop - La scolastique élusive. Les traces de la scolastique dans l'Ethique

E. Scribano - La scolastique comme répertoire et repère : le cas de l'éternité du monde et des genres de connaissance

I. Agostini - La contribution de Piero di Vona aux études spinozistes

Des concepts en héritage

F. Manzini - D'où vient la connaissance intuitive? Spinoza devant l'aporie de la connaissance des singuliers

J. Park - La critique du medium dans les Cogitata Metaphysica et l'invention d'une onto-épistémologie spinozienne dans le débat néerlandais (Burgersdijk, Clauberg et Heereboord)

Problèmes scolastiques, réponses spinoziennes

M. Savini - L'horizon problématique du concept d'ens reale dans les Pensées Métaphysiques de Spinoza

T. Verbeek - Spinoza et la tradition scolastique des Seconds Analytiques

Entre philosophie et théologie

L. Renault - Substance et théologie du Verbe. Spinoza et la conception médiévale de l'expression

Y. Melamed - "Et revera". Spinoza, Maïmonide et la signification du Tétragramme

Philippe Sollers, ou l'impatience de la pensée

Anne Deneys-Tunney

50

Mai 2011 – PUF – coll. débats philosophiques – 19 €

Philippe Sollers est avant tout, dans ses essais comme dans ses romans, un aventurier du langage et de l'écriture, en prise sur le langage oral et ses musiques.
Mais il est aussi, par le langage et l'écriture, un aventurier de la pensée qui explore, dans et par l'écriture et le roman, l'infini des sensations et des corps, l'éparpillement du sujet dans son rapport à la langue, au sexe, aux images, au temps. Il raconte l'odyssée du sujet masculin dans ses rapports au sexe, à la langue, à l'art, à la vérité, toutes choses qui constituent, au sein de la lutte des sexes qu'il dit indépassable, le destin du sujet moderne ou post-moderne.
Centré autour de la question du roman et des questions esthétiques qui lui sont liées, cet ouvrage analyse et interprète l'ensemble de l'œuvre romanesque de Philippe Sollers, depuis les analyses de Barthes sur « l'écriture » chez Sollers, dans ses rapports à la pensée, à la philosophie et à l'art de la modernité. Le roman chez Sollers, dans ses diverses formes et périodes, définit un autre rapport entre pensée et littérature, poésie et énergie, narration et rire.
Contre la faillite du roman sociologique ou de l'autofiction modernes, l'œuvre de Sollers brouille les catégories des genres et des formes, et plus généralement l'opposition entre vérité et fiction. Elle ouvre ainsi un autre rapport à la modernité, hédoniste et ludique.

(Editeur)

Sur l'intersubjectivité. Volume 1

Edmund Husserl - Edition Natalie Depraz

10

Mai 2011 – PUF – Coll. Epiméthée – 40 €

Le présent tome I de cet ouvrage intitulé Sur l'intersubjectivité, qui en comprend deux, est la traduction partielle de Zur Phänomenologie der Intersubjektivität, trois volumes (I. 1905-1920 ; II. 1921-1928 ; III. 1929-1935) qui ont été édités par Iso Kern et publiés en 1973 à La Haye par Martinus Nijhoff dans les Husserliana (tomes XIII, XIV et XV). Étant donné le nombre considérable de textes retenus (quelque 800 pages sur 1800 environ dans l'édition allemande), la traduction française se présente en deux tomes.
La problématique husserlienne de l'intersubjectivité apparaît beaucoup plus différenciée, à la fois plus ramifiée et plus radicale que dans les textes publiés auparavant : elle s'y articule avec précision à la question de la corporéité primordiale, du temps, de l'imagination, de la communauté, de l'histoire, du langage, de la normalité, de la générativité et de l'individuation. En revanche, dans les textes publiés jusqu'ici, elle est souvent présentée soit de façon aporétique (Méditations cartésiennes), soit dans son extension d'emblée communautaire (Idées directrices II) ou historique (Krisis), en tout cas selon l'alternative trop simple de la constitution monadologique de l'égologie ou de la donation immédiate des autres dans le monde.
Le premier tome de l'édition française s'organise autour de deux thèmes : 1 / la constitution primordiale du corps et de l'espace dans son articulation avec la constitution d'autrui, et 2 / l'expérience empathique en tant que vécu analogisant dans sa discussion critique avec les problématiques psychologiques de l'époque. Une introduction détaillée ouvre le volume et présente les différentes figures de l'intersubjectivité en liaison avec la problématique des voies d'accès à la réduction ; une postface s'explique sur le choix de la traduction retenue pour le terme Leib, et déploie la complexité historique et structurelle de son sens.

Traduction, introduction, postface et index par Nathalie Depraz, ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de philosophie, directrice de programme au Collège international de philosophie, maître de conférences à l'Université de la Sorbonne (Paris IV).

dimanche 1 mai 2011

Esquisse d'une anthropo-logique

André Jacob

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Avril 2011 – CNRS Editions – 28 €

Rien n'est plus essentiel à la réflexion de l'homme et à sa mise en oeuvre que la question de sa condition. André Jacob propose ici une théorie du devenir humain, une Anthropo-logique nourrie de la linguistique de Gustave Guillaume et de l'épistémologie de Jean Piaget, passant du corps à un Sujet façonné par la langue. Elle vise, par-delà les philosophies de la conscience issues du Cogito cartésien, à passer de l'opérativité linguistique à une figuration de la condition humaine déterminant un Schéma anthropo-logique.

L'auteur montre comment, après plus de trois siècles de philosophies de la conscience, la prise en compte de forces et d'opérations inconscientes réfère l'expérience humaine à des espaces et à des temps qui offrent de passer de la vie au sens en fondant éthiquement notre vie.

Une approche novatrice dans le paysage philosophique français qui renouvelle la critique de la métaphysique et de l'anthropocentrisme.

(Editeur)

Philosophie du jugement juridique

Bjarne Melkevik

43

Avril 2011 – Presse Université de Laval - Collection Dikè – 24 €

Il faut mettre en avant une philosophie du jugement, ou ­encore mieux : une philosophie des jugements, à l'intérieur de la ­philosophie du droit. Nous avons besoin d'une telle philo­sophie du jugement, comme nous avons besoin que les co­sociétaires investissent l'espace public avec leurs jugements pour assurer la direction de notre modernité juridique. Loin du nouveau goût des obscurantistes contemporains qui renoncent et qui vilipendent tout jugement dans l'espace public, il faut plutôt dire : Jugez-vous les uns et les autres. Juger en toute ­autonomie, autant individuelle que politique, les arguments et les raisons qui s'exposent à votre jugement! Tout ce qui n'a pas passé par un jugement public et juridique, n'est qu'en attente de légitimé et de légalité.

(Editeur)

Orientation philosophique : essai de déconstruction

Marcel Conche

41

Avril 2011 – Encre Marine – 27 €

Les grands philosophes de l'époque classique, à partir de Descartes, ont élaboré une métaphysique qui prétendait retrouver, par la raison, les vérités de la foi : la métaphysique créationniste. Mais l'idée de Dieu n'a pas l'aval de la raison moderne, qui est, depuis Kant, une raison morale. La prétendue oeuvre de Dieu comporte ce qui ne peut plus être escamoté : le mal absolu. Or, l'idée de Dieu étant abandonnée, ce qui s'effondre, pièce par pièce, ce sont tous les concepts qui étaient liés à cette idée : de là une déconstruction qui est l'objet de ce livre, lequel prépare, par une réduction au « néant de la vie », nommé ici l'« Apparence », ce qui deviendra, dans les ouvrages ultérieurs de l'auteur, une métaphysique de la Nature (...), celle-ci prenant la place du Dieu ancien : l'on aura « déconstruit » ; grâce à un retour à la raison grecque et à un ressourcement à Milet, à Élée, à Éphèse, l'on construira autrement.

Sujets du désir : réflexions hégéliennes en France au XXe siècle

Judith P. Butler

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Avril 2011 - PUF, Paris - Collection Pratiques théoriques – 29 €

Dans cet ouvrage, publié pour la première fois en 1987 aux États-Unis, Judith Butler propose une vaste enquête sur la réception de Hegel en France au XXe siècle. En prenant comme fil rouge de cette enquête la thématique hégélienne du désir telle qu'elle apparaît dans la Phénoménologie de l'Esprit, elle soumet à l'examen ses réappropriations successives chez Kojève, Hyppolite et Sartre mais aussi chez Derrida, Lacan, Deleuze et Foucault. L'enjeu d'une telle généalogie est alors d'interroger la prétention totalisante et la plénitude supposée du «sujet» hégélien, contre lesquelles a pu s'affirmer la volonté d'«échapper à Hegel». Or, que vaut ce mot d'ordre si, comme le fait apparaître la lecture de Kojève, d'Hyppolite et même de Sartre, la quête de satisfaction qui nourrit le désir du sujet révèle que ce sujet désirant est en réalité un sujet en proie au désir, un sujet marqué avant tout par une précarité ontologique que le jeu spéculaire de la reconnaissance ne parvient pas à effacer ? En proposant des analyses sans concession des pensées de Deleuze et de Foucault notamment, Judith Butler montre alors de quelle ambiguïté est porteur le programme d'une pensée explicitement «anti-» ou «post-» hégélienne qui, sous couvert d'affranchir le désir de la négativité et du sujet, reconduit en réalité le projet de sa satisfaction.

(Editeur)