L'être humain est un vivant particulier. Il va de soi pour lui que le monde existe et que ce monde, parce qu'il est réel, juge nos paroles, nos actes et nos convictions. Le vivant humain est «réaliste» : il croit à un monde plus vieux que lui et qui lui survivra. Comment une telle croyance a-t-elle pu advenir ? Comment le réalisme s'est-il inventé dans l'histoire de la vie ? A cette question la philosophie a fourni, au long de son histoire, un ensemble de réponses très diverses. L'être humain croit que le monde existe parce qu'il est un être parlant, ou un vivant déficient, ou un animal politique, etc. Mais que valent ces réponses lorsqu'on les examine et qu'on les discute pour elles-mêmes ? Et comment se défendent-elles, lorsqu'on les soumet au crible d'une enquête empirique appuyée sur l'éthologie animale, la psychologie de l'enfant ou la psycholinguistique ? C'est ainsi que le réalisme, dès lors qu'il s'entend comme une attitude tard venue dans l'histoire de la vie, somme la philosophie de repenser à nouveaux frais ses partages fondateurs : le réalisme et l'idéalisme, le transcendantal et l'empirique, l'universel et le nécessaire...
Maître de conférences à l'université Jean Moulin-Lyon III, Etienne Bimbenet enseigne la philosophie contemporaine et la phénoménologie. Il est notamment l'auteur de Nature et Humanité. Le problème anthropologique dans l'oeuvre de Merleau-Ponty (2004) ; de Après Merleau-Ponty. Etudes sur la fécondité d'une pensée (2011) ; et de L'Animal que je ne suis plus (2011).
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