L’incroyance a toujours existé, mais discrète et peu appréciée. La norme était la croyance, la croyance en Dieu, sous toutes ses formes, universelle, définitive, suffisante. De nos jours, dans notre culture de civilisation post-moderne, cette situation a tendance à s’inverser : l’incroyance est devenue pratiquement dominante et la croyance, au contraire, rencontre des difficultés dans sa diffusion, sa pérennité, son influence.
Mais cette situation s’accompagne d’un paradoxe. L‘expansion de l’incroyance se produit en dehors de toute réflexion théorique sur elle-même, de toute représentation symbolique et même pratiquement de toute pensée philosophique. C’est une évolution spontanée, issue d’une progression des idées et de la force d’évidence des faits et événements de l’Histoire et de la connaissance en général. La grande réflexion philosophique européenne du XXe siècle, qui a été une des plus brillantes de son Histoire et qui s’est déroulée à peu près entièrement en dehors de toute référence d’ordre religieux, n’a jamais expliqué de façon précise pourquoi et comment elle se détachait d’une référence traditionnelle aussi considérable.
Il en découle une sorte de non-dit dans la réflexion qui ne manque pas de danger. Rejeter toute forme de croyance sans s’en expliquer laisse la porte ouverte à toutes les insinuations : l’incroyance et l’absence de religion seraient un vide intellectuel, la perte du sens, le désenchantement du monde, le relativisme de toute pensée et la cause de tous les maux de l’actualité la plus immédiate. Il importe donc encore à l’incroyance de s’expliquer.
Ce livre-ci tente une étude et une définition de l’incroyance en elle-même. Il voudrait combler un certain vide de la pensée, apporter une pierre nouvelle à la problématique engendrée par l’absence de religion. Il est composé par un philosophe de formation, à l’écriture limpide et au didactisme relativement facile d’accès.
Alain B.L. Gérard est docteur en Droit et docteur en Philosophie. Longtemps cadre supérieur de société dans différents pays, il a travaillé en philosophie avec Gérard Granel à Toulouse et soutenu en Sorbonne en 1982 une thèse de doctorat sur Marx et Heidegger.
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