Si à présent tout le monde et en tous domaines en appelle à « la responsabilité », c’est en demeurant dans un flou artistique, et sans que cela se traduise dans la réalité sociale puisque prévaut toujours plus une irresponsabilité massive.
En contre-feu aux processus de déresponsabilisation institutionnelle et idéologique (culture de l’excuse, maternage infantilisant, vulgate déterministe des neurosciences et du sociologisme, bientôt emprise de l’Intelligence artificielle) qui sapent en son amont et son aval le ressort personnel du choix responsable, cet ouvrage entend promouvoir une robuste philosophie de la responsabilité individuelle (d’Aristote et Kant à Karl Popper et Jankélévitch) sans la logique et l’éthique de laquelle le principe de responsabilité est moralement et intellectuellement privé de son sens authentique et de toute efficience.
Contre le réductionnisme scientiste et « naturaliste » qui prive la responsabilité d’assise substantielle, cette réflexion réaffirme aussi la validité de l’autonomie du sujet et de son libre arbitre ressourcé dans les travaux d’une nouvelle génération de philosophes américains et désormais français ainsi que de neuroscientifiques dépourvus d’à priori déterministes.
Tout en faisant litière des lieux communs voulant que la responsabilité soit le « revers de la liberté » et en soutenant que souvent nous sommes responsables de notre irresponsabilité ou que trop de responsabilités tue la responsabilité, l’auteur plaide pour une responsabilisation personnelle moins culpabilisante qu’attractive et « proactive », récompensant des individus fiers de répondre d’eux-mêmes et d’ainsi inspirer confiance aux autres - et pilier régulateur du lien social d’une véritable société ouverte.
Alain Laurent est philosophe, essayiste et directeur des collections « Bibliothèque classique de la liberté » et « Penseurs de la liberté » aux Belles Lettres.
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