Erès - Décembre 2021
L’enseignement de Lacan ne se déroule pas sans de multiples et variables références au corps. Il n’y en a pas pourtant de théorie achevée et ces références sont toujours en relation avec d’autres termes.
Selon son propre dire Lacan introduit une « nouvelle articulation » en énonçant « L’Autre c’est le corps. » (Logique du fantasme, 10 mai 1967). Un peu plus tard il précise que le corps c’est ce qu’on a, qui consiste, et non ce qu’on est (qui relève du signifiant). La référence au corps est aussi associée à celle de la jouissance (« Pour jouir il faut un corps », 4 novembre 1971), définie comme accroissement de tension au-delà du plaisir (qui de ce fait ne devient plus un Principe). Le sujet se trouve au disjoint du corps et de la jouissance.
La jouissance diffuse dans les dit-mensions symbolique, imaginaire, réelle. Il y a donc, écrit Lacan, un corps du symbolique (« corps incorporel qui en s’incorporant vous donne un corps », c’est le lieu de l’Autre du savoir inconscient d’où l’être du sujet se définit comme signifiant qui manque), un corps de l’imaginaire (fonction de l’image miroir au regard de la prématuration de la naissance), un corps du réel (la vie et la mort, le non-rapport sexuel, « l’Autre ne pouvant être que l’Autre sexe »).
À partir de là, se pose la question de l’articulation de ces trois corps selon un nouage borroméen où le corps est considéré comme torique.
Il nous revient aujourd’hui de reparcourir ce cheminement original de Lacan et d’en tirer des conséquences pour un certain nombre de questions qui sont des enjeux pour la psychanalyse.
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