Septentrion - Décembre 2022
Du jeune Éric Weil, recommandé par Albert Einstein à Ernst Cassirer, on connaissait son doctorat sur Pomponazzi (1932), son essai sur Plotin et Ficin (1933) et son grand article sur l’intérêt pris à l’histoire (1935). Mais nous ignorions tout d’autres écrits précédents ou contemporains.Grâce au travail d’édition bilingue d’Alain Deligne, nous avons maintenant accès à ses exposés d’étudiant, confé¬rences, articles, interventions radiophoniques ou ses travaux en vue de futures études (1922-1936). Nous pouvons ainsi mieux saisir ce qu’Éric Weil allait devenir : le fondateur d’un système ouvert de compréhension (Logique de la philosophie, 1950) et rester : un philosophe curieux de toutes les formes de savoir. À cette fin, il fallait, sur la base d’archives, resti¬tuer ses multiples intérêts en philosophie, sciences, histoire de l’art, germanistique, Renaissance italienne et occultisme. Sa pensée plonge ses racines dans les débats politiques de la République de Weimar pré-hitlérienne. Depuis l’exil parisien de 1933, Éric Weil en affrontera toute la violence.
Alain Deligne est philosophe et Professeur émérite de littérature française à l’Université de Münster (Allemagne). Ses travaux portent sur l’idéalisme allemand (Schopenhauer, Schleiermacher), sur la traduction, la littérature ainsi que sur l’image. Il est coéditeur de catalogues sur la caricature ainsi que de la revue Ridiculosa et l’auteur de la première monographie française sur C. G. Carus (La Terre qui vit – Peinture et savoirs, 2003), et de la première monographie allemande sur Weil (Ein zeitgenössischer Philosoph, 1998).
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