lundi 29 février 2016

Charles Ramond : Spinoza contemporain. Philosophie, Éthique, Politique

Editions L'Harmattan - Janvier 2016 - Collection : La philosophie en commun


Comment Spinoza peut-il être encore aujourd'hui notre « contemporain » ? Ces études proposent plusieurs types de réponses à cette question au cœur des relations entre la philosophie et son histoire. C'est d'abord la persistance d'un dialogue entre les philosophes contemporains (Deleuze, Derrida, Milner, Negri...) et Spinoza. C'est la mise en évidence su soubassement classique de questions éthiques contemporaines (la nature du scepticisme, le bonheur, l'immortalité prothétique dans l'indéfinie différance de la mort). C'est surtout (telle est la thèse générale de l'ouvrage) une vision de la politique selon l'extériorité, l'immanence et la loi quantitative du « compte ». Quand les "valeurs" (derniers restes de la transcendance) sont sources de violence, les comptes démocratiques sont sources de paix. La démocratie comme « régime absolu », pour reprendre les derniers mots de Spinoza, est encore devant nous.

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Cahiers philosophiques n°144, 2016/1 : Arthur Danto

Réseau Canope - Janvier 2016


Arthur Danto a développé une philosophie de l’art dont le fil conducteur est la recherche d’une définition de l’art. Projet aussi classique qu’il est intempestif, ouvert à de multiples malentendus, dans une époque où une ontologie de l’art ne pouvait qu’apparaître comme la survivance désuète de questions métaphysiques obsolètes.
C’est le Pop art, ce sont les Boîtes Brillo d’Andy Warhol, indiscernables par la vue des boîtes du commerce, qui incitent d’abord le philosophe à une reprise complète de la question : qu’est-ce que l’art ? Or, une véritable définition de l’art doit en saisir l’essence, elle doit valoir pour tous les arts et inclure toutes les œuvres. Mais la philosophie doit aussi tenir compte du fait que les œuvres dépendent d’un contexte, qu’elles ne peuvent surgir à n’importe quelle période. Être à la fois essentialiste et historiciste, telle est la gageure. Pour Danto, c’est par le bouleversement artistique des années 1960-1970 que la rencontre entre art et philosophie devient possible et que l’essence de l’art peut enfin être conçue et exposée.

Philosophie n°129, 2016/2 : Leibniz. Lectures phénoménologiques. À l’occasion du tricentenaire de la mort de Leibniz

Editions de Minuit - Févier 2016


Consacré aux interprétations phénoménologiques de Leibniz, ce numéro thématique entend saluer le tricentenaire de la mort de Leibniz (1716) et constitue le pendant du numéro 92, paru en 2006 et intitulé Lectures de Leibniz : Husserl.

Sommaire

Dominique Pradelle
Présentation. Phénoménologie, leibnizianisme et politique

Edmund Husserl, Dietrich Mahnke
Husserl/Mahnke correspondance (1917-1933)

Pierre Teitgen
Heidegger et Leibniz : les fonds métaphysiques initiaux de la logique

Julien Pieron
La première interprétation heideggérienne de la monadologie (aus der letzten marburger vorlesung,

Notes de lecture

samedi 27 février 2016

Maurice-Ruben Hayoun : Franz Rosenzweig, une introduction

Pocket - Février 2016 - Agora


Franz Rosenzweig (1886-1929), grand philosophe judéo-allemand, découvrit la nature profonde de sa religion alors qu'il s'apprêtait à la quitter pour rejoindre le protestantisme auquel nombre de ses proches et amis s'étaient déjà convertis. Il rédigea dans les tranchées l'œuvre philosophique la plus marquante de son époque, L'Étoile de la rédemption, publiée en 1921, qui a inspiré la quasi-totalité des philosophes juifs qui lui ont succédé, à commencer par Emmanuel Levinas. Aucun autre philosophe juif n'est allé aussi loin que Rosenzweig dans le rapprochement avec le christianisme. "Juifs et chrétiens, écrit-il, sont les deux visages d'une même vérité, et Dieu a besoin des deux... Quant à la vérité, Dieu en est le seul tenant." Cet ouvrage est le premier à entrelacer la vie et la pensée de ce grand pédagogue et remarquable éducateur. Cette pensée a été qualifiée par Paul Ricœur de "théologie philosophante". 

Philosophe et écrivain, docteur ès lettres, Maurice-Ruben Hayoun est spécialiste de la philosophie médiévale juive et de la pensée judéo-allemande moderne. L'Académie des sciences morales et politiques lui a décerné le prix Gegner 1995 pour son œuvre sur le philosophe judéoandalou Maïmonide (Lattès, 1994). Il est l'auteur de nombreux ouvrages de référence dans ces deux domaines, dont Les Lumières de Cordoue à Berlin : une histoire intellectuelle du judaïsme (2008), L'Identité juive et la culture européenne : sachons préserver notre héritage commun(2010), Le Zohar, aux origines de la mystique juive(2012), Martin Buber, une introduction(2013) et Franz Rosenzweig, une introduction(2016), qui ont tous paru dans la collection " Agora " des éditions Pocket.

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vendredi 26 février 2016

Frédéric Grolleau : Philosofilms. La philosophie à travers le cinéma

Editions Bréal - Février 2016


L'auteur propose d'aborder les grandes notions de philosophies par l'image de films connus du grand public. Une manière ludique d'aborder la philosophie pour les lycéens, les jeunes étudiants et le grand public.
Cet ouvrage a pour objectif de présenter des oeuvres cinématographiques (blockbusters, films de cinéphile, d'animation ou jeux vidéo) afin d'amener, via le support de l'image, le lecteur pouvant manquer de culture philosophique à entrer plus facilement dans le corpus des oeuvres de la tradition. Chaque support propose une analyse filmique précise ayant pour vocation de conduire à réfléchir tant sur des notions fondamentales de la philosophie que sur les oeuvres célèbres qui les ont portées.
Ainsi ont été retenus dans le présent opus, consultable comme un guide ou un manuel, les films qui participent de ce regard philosophique sur le monde, en ce qu'ils rejoignent et illustrent les préoccupations et l'ensemble des textes des philosophes, depuis l'Antiquité grecque jusqu'à nos jours. Le jeu d'échecs du Septième sceau peut désormais, au fil des pages, croiser sans pâlir le Joker de Batman ou encore John Rambo...
Ce livre espère éveiller le sens critique de chacun, lui rappeler l'esprit de sérieux qui se niche d'aventure derrière le divertissement.. et également, par là-même, le sortir de la léthargie ambiante, capacité de s'étonner de l'ordinaire en jugeant qui désigne le statut même de la vérité (l'aléthéia grecque) dont est ontologiquement en quête la philosophie.

Professeur de philosophie au Lycée militaire de Saint-Cyr l'Ecole, de 2004 à 2014, et notamment en charge du module " Philosophie et cinéma " en CPES, Frédéric Grolleau enseigne au lycée Albert 1er de Monaco. Auteur de nombreux ouvrages philosophiques destinés aux classes préparatoires, on lui doit notamment : L'intégrale de la culture générale en 1000 questions (Ellipses, 2009) et L'homme et l'animal : qui des deux inventa l'autre ? (éd. du Littéraire, 2013).

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Frédéric Jacquet : Patocka. Une phénoménologie de la naissance

CNRS Editions - Février 2016


Jan Patocka (1907-1977) est l'un des philosophes tchèques les plus éminents du XXe siècle pour ses travaux sur la phénoménologie et la philosophie antique traduits pour la plupart en français. Il fut par ailleurs, avec Vaclav Havel, l'un des principaux opposants à la mise au pas de la Tchécoslovaquie par l'Union soviétique, engagement qu'il paiera de sa vie après un long interrogatoire policier. La naissance est généralement peu étudiée par la philosophie. Dans la mesure où la phénoménologie se consacre à l'apparition des phénomènes, ce thème ne pouvait lui rester étranger. La naissance se confond avec notre venue au monde, notre irruption dans la vie : elle est le foyer de l'existence. C'est l'originalité de ce questionnement que met en valeur Frédéric Jacquet, en situant cette oeuvre par rapport aux fondateurs de la phénoménologie, Husserl et Heidegger, et en la confrontant avec Sartre et Merleau-Ponty.

Frédéric Jacquet est philosophe. Ses recherches portent sur la question du monde et de l'articulation entre vie et existence. Il est entre autres l'auteur d'un livre sur Mikel Dufrenne (2014).

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mercredi 24 février 2016

Michel Foucault : Discours et vérité. Précédé de : La Parrêsia

Vrin - Février 2016 - Philosophie du présent


À l’automne 1983, Michel Foucault prononce, à l’Université de Californie à Berkeley, un cycle de six conférences intitulé "Discours et vérité", dont on trouvera ici, pour la première fois, l’édition complète et critique.
Dans ces conférences, la richesse de la notion de parrêsia et son rôle stratégique pour la réflexion éthique et politique de Foucault émergent de manière évidente. Foucault retrace notamment les transformations de cette notion dans le monde antique : d’abord droit politique du citoyen athénien, la parrêsia devient, avec Socrate, l’un des traits essentiels du discours philosophique puis, avec les cyniques, de la vie philosophique elle-même dans ce qu’elle peut avoir de provoquant et même de scandaleux; enfin, aux premiers siècles de l’Empire, la parrêsia apparaît au fondement des relations entre le maître et le disciple dans la culture de soi. En faisant l’analyse de la notion de parrêsia, Foucault poursuit en même temps son projet d’une histoire du présent et pose des jalons pour une généalogie de l’attitude critique dans nos sociétés modernes et contemporaines.
Ce volume contient également la transcription d’une conférence prononcée par Foucault en mai 1982 à l’université de Grenoble, devant un public de spécialistes de la philosophie antique, qui présente un état antérieur et différent de sa réflexion sur laparrêsia.

Édition et apparat critique établis par H.-P. Fruchaud et D. Lorenzini.
Introduction par F. Gros.

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Pierre-Marie Morel : Plotin. L'Odyssée de l'âme

Armand Colin - Février 2016 - Collection : Lire et comprendre


« Enlève tout ! » Plotin l’ordonne : l’âme humaine doit tout retrancher, supprimer tout ce qui l’encombre et l’alourdit. En répétant et en appliquant ce mot d’ordre, elle délaissera la séduction des apparences sensibles et des plaisirs immédiats. Elle accomplira son être véritable et pourra atteindre les principes supérieurs, à commencer par l’Intellect, dont elle provient et auquel elle aspire. Comme Ulysse, l’âme doit accomplir sa propre odyssée.
On insiste souvent sur les ruptures qui semblent marquer le système plotinien, et sur le saut que représente l’expérience ultime et indicible de l’union avec le Bien.
Ce livre, en procédant à une relecture d’ensemble des Ennéades, entend au contraire restituer l’unité du système et la continuité qui relie les niveaux qu’il distingue : l’Âme, l’Intellect et le Bien. Il montre qu’il s’agit fondamentalement d’une continuité de la raison, sous ses différentes formes, et que l’odyssée plotinienne, plutôt qu’une ascension mystique, est avant tout une démarche rationnelle.
Cette lecture du projet plotinien comme entreprise réellement philosophique le replace dans le contexte d’exégèse – celle, d’abord, des Dialogues de Platon –, et de polémiques – en particulier avec Aristote et les stoïciens – qui caractérise le moment de son émergence, au IIIe siècle de notre ère.

Pierre-Marie Morel est Professeur d’histoire de la philosophie ancienne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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samedi 20 février 2016

Alexandre Koyré : De la mystique à la science. Cours, conférences et documents, 1922-1962 (éd. revue et augmentée)

Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales - Février 2016


Édité et préfacé par Pietro Redondi 
Nouvelle édition revue et augmentée 

Le problème de l'infini, la pensée de Spinoza, les répercussions théologiques et politiques des nouveaux cadres scientifiques... 
L'édition enrichie de ce classique de l'histoire des sciences ouvre des perspectives nouvelles.
Grand marginal du système universitaire français, Alexandre Koyré reste un des historiens les plus audacieux et les plus formateurs. Tous ceux qui ont suivi ses cours disent avoir assisté à l'avènement d'une histoire des sciences d'un genre entièrement nouveau. 
Ce recueil de comptes rendus d'enseignement continue d'offrir la meilleure introduction à l'oeuvre du grand historien. Il reconstitue de manière précise le passage, accompli sans rupture et réversible, de la pensée religieuse à la science, de la science à la pensée religieuse. 
À trente ans de distance, Pietro Redondi enrichit l'ouvrage de textes inédits, d'un index et d'une nouvelle préface soulignant notamment la qualité du dialogue entre Koyré et Lévi-Strauss dans les années 1950.

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Jean-Paul Curnier : Philosopher à l'arc

Nouvelles Editions Lignes - Février 2016


Le titre de cet ouvrage désigne littéralement ce qui fait son contenu : une autre condition, une autre expérience de la pensée. Donc aussi une autre forme de pensée résultant de la pratique effective, par son auteur, de la chasse à l’arc.
Chasser à l’arc, c’est apprendre à disparaître. La portée courte des flèches obligeant à s’approcher au plus près des bêtes, il faut impérativement connaître d’elles tout ce qui peut s’en apprendre et en tirer toutes les conclusions pour se rendre pratiquement inexistant à leurs yeux. Mais à cela il y a une conséquence : à force de se rendre insignifiant, de quitter toute apparence humaine, on cesse aussi d’être soi. On devient, pour partie au moins, ce que l’on traque. Se tenir au plus près des bêtes c’est aussi fréquenter au plus près l’animalité, sa propre animalité originelle ; enfouie et pourtant toujours si proche.
Confondu avec l’arc, avec la cible et avec tout ce qui l’entoure, livré à la seule vision et à la seule sensation pour toute prise avec le monde, l’archer n’est plus seulement un individu qui pense, qui raisonne et tente de maîtriser ce qui advient, il devient le théâtre de combinaisons de sens et de significations jusqu’alors tenues pour étrangères les unes aux autres. Il se fait lui-même scène d’un collage, d’un rendez-vous imprévu de significations et de décisions qui semblent se prendre hors de lui et de sa volonté.
« Philosopher à l’arc » c’est, en somme, laisser se développer les pensées qu’appelle et mobilise cette expérience à la fois physique et mentale, archaïque et actuelle, de la présence au monde. Expérience où défilent et se côtoient une succession de visions, de présences et de réminiscences, où rôde la sensation d’une origine retrouvée.

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Didier Kahn : Le fixe et le volatil. Chimie et alchimie, de Paracelse à Lavoisier

CNRS Editions - Février 2016


Le travail des métaux, la cosmétique, la parfumerie, la fabrication des pigments, les techniques pour imiter des matériaux de prix, ou pour les produire artificiellement : tels sont les ingrédients qui, dans l'Egypte hellénistique du Ier siècle, s'agrégèrent à un cadre de pensée de type initiatique pour former les premiers traités d'alchimie. Dans l'Occident latin on en ignore tout, jusqu'au grand mouvement de traduction de la science arabe des XIIe et XIIIe siècles. L'ambition première des alchimistes est alors la recherche de la pierre philosophale, permettant de changer les métaux en or... Rien d'étonnant alors à ce que l'alchimie ait donné lieu à bien des légendes. Ainsi de la prétendue solidarité qui unirait l'alchimie à l'astrologie et à la magie au sein d'un vaste corps de doctrines appelées " sciences occultes ". Or les alchimistes n'avaient que faire du recours aux astres, au surnaturel : leur terrain propre était la nature et leur but, l'exploration de ses secrets au laboratoire. Entrée en déclin à partir de la fin du XVIIe siècle, l'alchimie résistera à tous les essais de réfutation jusqu'à Lavoisier, qui posera les bases de notre chimie moderne.

Directeur de recherche au CNRS, Didier Kahn est notamment l'auteur d'Alchimie et Paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (2008).

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mercredi 17 février 2016

Collectif : Autour d'Emile Benveniste

Seuil - Janvier 2016 - Collection : Fiction & Cie


En 1966 paraissait le premier volume des Problèmes de linguistique générale d'Emile Benveniste, mettant sous le coup des projecteurs les travaux d'un des plus grands savants du XXe siècle. En 1976 s'éteignait, dans la discrétion, après sept années d'aphasie et d'immobilité, un auteur et professeur dont la recherche inépuisable dans le domaine du langage avait été l'unique projection de sa vie. La publication, en 2012, des Dernières leçons, Collège de France 1968, 1969 est venue bousculer nos savoirs établis sur l'écriture. Le présent ouvrage offre une réflexion multipolaire sur un domaine dont l'emprise sur toutes les activités humaines n'est plus à décrire. Deux textes inédits d'Emile Benveniste ouvrent ce livre qui réunit, sous la direction d'Irène Fenoglio, des contributions de Jean-Claude Coquet, Julia Kristeva, Charles Malamoud et Pascal Quignard. Chacun d'entre eux s'interroge, en lecteur et admirateur d'Emile Benveniste, sur l'histoire profonde, les fondements, les représentations et les pratiques de l'écriture. A partir de leur domaine de connaissance (sémiotique, linguistique, psychanalyse, anthropologie, littérature) ils évoquent ce que fut pour eux et pour des générations entières cet homme de grande retenue au savoir immense et lumineux. Pour accompagner leurs réflexions, de nombreux documents inédits et fac-similés sont ici reproduits.

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Georgia Makhlouf (ed.) : Le goût de la liberté

Mercure de France - Février 2016 - Collection : Le petit Mercure


Textes choisis et présentés par Georgia Makhlouf

Aspiration universelle, la liberté est de tous les discours et de toutes les revendications. Définie par les philosophes, perpétuellement remise en perspective par le cours de l’histoire, cette notion est aussi un ferment essentiel de la littérature. Après les philosophes, les écrivains ont mis le concept à l’épreuve : chaque roman, chaque poème n’est-il pas une manière d’exercer sa liberté ? Exercer et, surtout, conquérir, car si l’on ne naît pas libre on peut sans doute le devenir. Dire la liberté, c’est décrire les chaînes qui souvent l’empêchent, c’est dessiner l’horizon des combats à mener pour la gagner. Aventures collectives autant qu’individuelles : les chemins vers la liberté passent aussi par des quêtes intérieures – introspection, méditation, spiritualité…

Évocations en compagnie d’Épictète, Rousseau, Montesquieu, Hugo, Dostoïevski, Sartre, Camus, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Jorge Semprun, Virginia Woolf, Germaine Tillion, Mahmoud Darwich, Marguerite Yourcenar, Khalil Gibran, Krishnamurti, Dany Laferrière et bien d’autres…

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mardi 16 février 2016

Chimères n°87 - Politiques de la Communauté

Erès - Février 2016



La communauté est une production politique aux multiples facettes. L’universalisme invoqué contre le prétendu communautarisme exprime, le plus souvent, les intérêts d’une communauté dominante. Les formes contemporaines du biopouvoir passent donc par la production de communautés destinées à être exclues du droit. Elles inventent des populations réduites à quelques traits communs, des « communautés » identitaires, réputées dangereuses pour un ordre social ou moral à défendre. Des résistances à cette logique existent. Les outils technologiques actuels permettent aussi de nouvelles formes de communauté, virtuelles et dispersées. Ce numéro interroge le rapport ambivalent entre politique et communauté : les façons dont « la communauté » apparaît aujourd’hui comme un outil de contrôle politique autant que de résistance par des modes de vie et de pensée novateurs.

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Johann Gottlieb Fichte : La destination du savant

Vrin - Février 2016 - Bibliothèque des Textes Philosophiques – Poche



L’éloquence et la conviction du cours inaugural de Fichte arrivant à Iéna comptèrent pour beaucoup dans l’impression que produisit le jeune professeur sur ses étudiants de philosophie. Il leur transmettait avec force et noblesse le programme de leurs devoirs communs. C’est en effet la destination de l’homme en général et la visée de toute association humaine que de se perfectionner à l’infini. Mais c’est la destination du savant de veiller sur le progrès de la culture, de lui donner sa direction, de lui en prescrire le sens et d’en annoncer les bienfaits.

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Etienne Gilson : L'unité de l'expérience philosophique

Petrus a Stella - Février 2016


Dans ce livre qui n'avait jamais été traduit en français, Etienne Gilson utilise l'histoire de la philosophie comme un outil pour tenter de dégager certaines lois générales de l'esprit humain : L'histoire de la philosophie est au philosophe ce que le laboratoire est au scientifique ; elle montre en particulier comment les philosophes ne pensent pas comme ils le veulent, mais comme ils le peuvent, car les relations mutuelles des idées philosophiques sont tout aussi indépendantes de nous que le sont les lois du monde physique. […] Un homme est toujours libre de choisir ses principes ; mais une fois qu'il les a choisis, il lui faut faire face à leurs conséquences jusqu'au bout  (p. 117). L'auteur examine une série de tentatives philosophiques, depuis le Moyen-Age jusqu'au XXe siècle, et il constate dans l'histoire de la pensée la récurrence de certains enchaînements de phénomènes. A chaque fois qu'un penseur veut philosopher à l'aide d'une science autre que la métaphysique, par exemple la logique pour Abélard, la théologie pour Al Ashari et Malebranche, les mathématiques pour Descartes, la physique pour Kant, la sociologie. Pour Comte, son système aboutit à des impasses, qui elles-mêmes fraient la voie au scepticisme. Nous ne pouvons vivre sans assigner un certain sens à notre existence, ni agir sans assigner un certain but à notre activité. Lorsque la philosophie ne fournit plus aux hommes de réponses satisfaisantes à ces questions, les seuls moyens pour ceux-ci d'échapper au scepticisme et au désespoir sont le moralisme, ou le mysticisme, ou une certaine combinaison des deux (p. 98). L'auteur dégage de ces tentatives une expérience philosophique : seule la métaphysique, science de l'être et de ses propriétés, est à même de mener l'homme à une réelle connaissance philosophique, qui lui permet de tirer de la réalité une authentique connaissance du monde, de lui-même et de Dieu. Car notre commun juge, le voici : c'est la raison, qui est elle-même soumise au jugement de la réalité ; et tous, nous sommes égaux et libres au plus haut point lorsque nous nous plaçons également sous son gouvernement (p. 44). Renoncer à la métaphysique, à cet usage de la raison qui consent à s'ouvrir au mystère de l'être, c'est en fin de compte mutiler la raison elle-même, et de ce fait la science. La condamnation initiale de la métaphysique au nom de la science, que de telles philosophies postulent être le seul type de connaissance rationnelle, atteint invariablement son point culminant dans la capitulation de la science elle-même devant un certain élément irrationnel. C'est là une loi nécessaire, que l'on peut déduire de l'expérience philosophique (p. 259).

Etienne Gilson (1884-1978) fut professeur à la Sorbonne, à l'Ecole pratique des Hautes Études, à Harvard et au Collège de France ; il fut élu a l'Académie française en 1946. Plusieurs ouvrages ont fait de lui l'un des maîtres de l'histoire de la philosophie médiévale. Il a renouvelé l'étude de la pensée de saint Thomas d'Aquin en y dégageant une métaphysique de l'acte d'être. En 1929, il fonda à Toronto l'Institute of Mediæval Studies.

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Jean-Christian Michel : Confidences d'une truite près d'un pont (conte philosophique)

La vie du rail - Février 2016 - Collection : Quai des plumes


Jean-Christian Michel, auteur du Petit dictionnaire philosophique de la pêche à la truite en pédalo, paru en 2013, propose ici un ouvrage unique qui s'inscrit dans la collection Histoires de Pêche. C'est l'histoire d'une truite qui regarde passer l'eau et les hommes et voit apparaître un pont. Une truite étonnante : elle est douée de parole et possède la particularité de ne pas mourir. Alors, comme elle a le temps, elle se met à lire. Car depuis que le monde est monde, dans son fleuve, des mains inquiètes lancent leurs ouvrages à la façon de filets. Cette truite connaît tout des hommes. Elle connaît les pêcheurs, leurs désirs et leurs vies. Elle connaît Orion et le Père François. Elle a connu Kant, Pascal et Jésus Christ... Elle vous a peut-être même connu vous !

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lundi 15 février 2016

Sandra Boehringer et Daniele Lorenzini (dirs.) : Foucault, la sexualité, l'Antiquité

Editions Kimé - Février 2016


La sexualité est l'un des derniers grands chantiers ouverts par Michel Foucault. L'Histoire de la sexualité est une entreprise immense, qui marqua profondément le champ des sciences humaines : dans les deux volumes portant sur l'Antiquité, Michel Foucault allait proposer de nouveaux epistemai aux spécialistes pour aborder les sociétés grecque et romaine, et un nouveau cadre épistémologique pour penser l'érotisme et le processus par lequel l'individu est amené à se reconnaître comme sujet de son désir et de sa propre existence. Qu'en est-il, trente ans après ? Comment définir l'impact dans le champ des sciences humaines des travaux de Michel Foucault sur la sexualité et l'Antiquité, au moment où paraît le volume Subjectivité et vérité - le premier cours de Michel Foucault au Collège de France entièrement consacré à l'Antiquité gréco-romaine ? Et quel est l'usage qu'en font actuellement les anthropologues des mondes grec et romain, vingtcinq ans après l'ouvrage pionnier Before Sexuality : The Construction of Erotic Experience in the Ancient Greek World ? Dans cet ouvrage, il s'agit de comprendre comment les travaux de Michel Foucault ont infléchi les réflexions des chercheur-e-s et des intellectuel-le-s qui s'appuient aujourd'hui sur l'Antiquité dans les champs nombreux que sont l'éthique, les études de genre, la philosophie, l'histoire, l'anthropologie, la politique et la psychanalyse.

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Eric Marion : Lumières arabes et lumières modernes

Editions Kimé - Février 2016


Le présent essai se propose de montrer, en prenant pour fil directeur l'expérience de soi dans l'allégorie philosophique d'Ibn Tufayl, Hayy lbn Yaqzân, que la philosophie arabe, du IXe siècle au XIIe siècle, forme une tradition de pensée vivante et unifiée, trop souvent négligée, s'inscrivant pleinement dans le destin de la métaphysique occidentale et permettant de ressaisir une époque distincte de l'être, qui n'a pas été jusque-là considérée comme telle. D'autre part et inséparablement, il s'agira d'établir que cette tradition philosophique des Lumières médiévales arabes est à la source des Lumières modernes, tout en se distinguant radicalement de celles-ci, et que cet héritage est resté jusqu'alors insuffisamment pensé. La diffusion effective de cette oeuvre charnière au XVIIe en Europe, et l'expérience décisive qu'elle propose, le confirme : Yaqzàn est bien ce philosophe autodidacte qui pense soi-même, sinon par soi-même. Nous espérons ainsi contribuer à ce que Christian Jambet appelle de ses voeux : " l'étude des philosophes 'arabes' serait à faire dans le cadre de l'histoire de la raison, qui est l'histoire de la raison occidentale ". Enfin, mettre en évidence ce rapport entre la falsafa d'un côté, elle-même étant étroitement liée à la révélation coranique, et d'un autre côté ce qui est proprement moderne, pourrait aider à dissoudre bien des préjugés concernant l'lslam. Comme le soutient P. Mégarbané dans ses ouvrages sur deux immenses poètes arabo-musulmans, Al Mutanabbî et Al Ma'arrî : " depuis deux siècles, on discute de savoir si l'islam est compatible avec la modernité. Le verdict de l'époque voudrait que le monde arabo-musulman n'ait de choix qu'entre une modernité étrangère à sa tradition et une fidélité ombrageuse à son archaïsme. La réalité pourrait s'avérer bien différente ". L'étude de la philosophie arabe, non moins que celle de la poésie arabe, nous semble être en mesure de confirmer ce jugement salvateur. Ces motifs et ces raisons nous conduisent à cet essai : esquisser, tenter de proposer une définition des Lumières arabes, définition dont l'élaboration suppose conjointement une élucidation de l'économie de la présence à laquelle elles appartiennent.

Agrégé de philosophie, Eric Marion enseigne la philosophie arabe à l'Université de Dijon.

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Carole Talon-Hugon : Modernité. Une histoire personnelle et philosophique des arts

 Presses Universitaires de France - Février 2016 - Une histoire personnelle


La philosophie de l’art sans histoire de l’art est vide, l’histoire de l’art sans philosophie de l’art est aveugle. Car l’art est fait non seulement d’œuvres, mais aussi de mots pour les dire, de concepts pour les distinguer et de théories pour les penser.
Pourquoi le XIXe siècle a-t-il défendu « l’art pour l’art » ? Pourquoi la musique, la littérature ou la peinture furent-elles si soucieuses de formalisme ? Que signifia la création en 1863 d’un « Salon des refusés » ? Comment évolua le régime économique des arts plastiques ? Telles sont quelques-unes des questions dont traite cet ouvrage et auxquelles on ne peut répondre sans convoquer à la fois les œuvres, les acteurs et les courants, mais aussi les concepts même d’« art » et d’« artiste ». Il analyse donc la production et la réception artistiques de la Modernité au sein de l’atmosphère théorique du XIXe siècle, et étudie notamment l’importance considérable qu’eurent sur le devenir de l’art le Romantisme allemand, la philosophie de Hegel et celle de Schopenhauer.

Spécialiste d’esthétique et de philosophie de l’art, Carole Talon-Hugon enseigne à l’université de Nice-Sophia Antipolis. Elle est présidente de la Société française d’esthétique et directrice de laNouvelle Revue d’esthétique. Aux Puf, on peut lire d’elle Morales de l’art (2009) et L’esthétique(2013). Le présent volume est le quatrième de cette série.

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dimanche 14 février 2016

Georges Gastaud : Lumières Communes. Cours laïque de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique (Grande souscription)

Editions Delga - date inconnue


Le prochain livre de Georges Gastaud, en 4 tomes, « Lumières Communes. Cours laïque de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique », s’annonce comme un événement éditorial.

Afin d’accompagner cette publication ambitieuse, preuve de la vitalité de la pensée marxiste et progressiste aujourd’hui, nous lançons une grande souscription. Ne tardez donc pas à envoyer votre bon de commande ci-dessous.

Pour commander les 4 tomes et les recevoir à votre domicile, envoyer un chèque de 70 euros (frais de port inclus) à : Editions Delga / 38 rue Dunois / 75 013 Paris

samedi 13 février 2016

Leon-Battista Alberti (1404-1472) : Entretiens sur la tranquillité de l'âme

Seuil - Février 2016 - Collection : Sources du savoir


Leon Battista Alberti (1404-1472) fut à la fois écrivain, théoricien des arts, architecte et... surprenant athlète. Son aisance en tout fut telle que J. Burckhardt vit surgir en lui le type d'" homme universel " qu'illustrera Léonard de Vinci. Mais cet homme dissimulait un être souffrant dont les écrits contiennent aussi des pages d'un profond pessimisme. Sa naissance illégitime dans une famille patricienne en exil explique son perpétuel désir d'excellence et de reconnaissance. Ses relations difficiles avec les humanistes et les artistes florentins furent à l'origine de ces Entretiens sur la tranquillité de l'âme, rédigés en langue toscane vers 1443 et dotés d'un titre latin : Profugiorum ab aenumera libri III. Alberti y rapporte des conversations tenues en sa présence, lors d'une promenade à Florence, par Agnolo Pandolfini et Nicolas de Médicis. Agnolo s'interroge sur les moyens d'éviter les tourments intérieurs ou de s'en libérer. Nourries de lectures classiques, ces réflexions se distinguent par des notes existentielles et une grande liberté de pensée.

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Evelyne Buissière : La Dialectique sans la téléologie. Gentile, Hegel, Adorno

Kimé - Février 2016


La dialectique hégélienne, en tant que négation de la négation, est souvent interprétée comme irrémédiablement téléologique, comme une froide mécanique qui rejette hors du sens toute contingence. Mérite-t-elle pour cela d'être abandonnée ? Si la dialectique est bien ce qui meut tout donné, montrant qu'il ne peut résider en repos en lui-même, abandonner la dialectique revient à se résigner à la factualité et à renoncer à la promesse d'émancipation, de dépassement de ce monde donné, dont la pensée hégélienne est porteuse. Il faudrait alors penser la dialectique sans la téléologie. Mais l'effort de Hegel n'est-il pas déjà de libérer autant qu'il est possible la dialectique de toute téléologie ? De fait, si l'on se tourne vers deux auteurs qui ont critiqué et profondément réformé la dialectique hégélienne - Giovanni Gentile et Theodor Adorno - on se rend compte à l'examen de leur tentative que leur volonté de sauver la totalité de la contingence et leur refus conjoint de toute perspective téléologique conduit la dialectique à, en quelque sorte, s'écrouler sur elle-même. Ces deux formes " d'auto-destruction " de la dialectique montrent ainsi par l'absurde que la téléologie minimale conservée par Hegel n'a pour fonction que de préserver la dialectique. On peut alors interpréter la dialectique plutôt comme principe de détermination que comme moteur d'une téléologie prise en son sens plein ; c'est peut-être ce que nous le suggère la référence à Aristote par laquelle Hegel choisit de clore son Encyclopédie des Sciences philosophiques. La dialectique hégélienne reposerait ainsi sur une téléologie minimale au-delà de laquelle on ne peut aller sans renoncer à la dialectique elle-même.

Evelyne Buissière, née en 1962, agrégée de philosophie, docteur (Paris X), HDR (Nice), enseigne en classes préparatoires au Lycée Champollion de Grenoble. A publié Guido Calogero, Laïcisme et Dialogue (Septentrion, 2007), Giovanni Gentile et la Fin de l'Autoconscience, (Harmattan, 2009).

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Lionel Ruffel : Brouhaha. Les mondes du contemporain

Editions Verdier - Février 2016


Tout a commencé comme une enquête classique, avec l'espoir de déterminer ce que le nom " contemporain " dit de notre rapport au temps, à l'histoire, à l'espace. Mais très vite des myriades de données, parfois contradictoires, se sont imposées. Un véritable brouhaha. On aurait pu les ignorer, faire comme si elles n'existaient pas, et tenter de construire une fiction unitaire qui aurait prétendu dire la totalité de notre identité historique. C'eut été se méprendre sur la dynamique profonde que traduit le nom contemporain. Elle se déploie ainsi : la représentation moderne du monde est débordée de toutes parts par une multiplicité qu'elle ne peut plus contenir, et qui la fait apparaître pour ce qu'elle est : un imaginaire, une illusion ; imaginaire de la distinction, de la séparation, alors que le contemporain propose, lui, un imaginaire marqué par l'indistinction, la déhiérarchisation, la globalisation. Toutes les histoires documentées dans cet essai retrouvent ce mouvement. Ainsi des espaces publics de l'art qui voient la fin du dispositif institution musée d'art moderne au profit des centres d'art contemporain et évoquent par là une manière différente d'habiter le monde. Ainsi du très grand nombre qui ne se laisse plus discipliner dans les concepts politiques hérités de la modernité. D'autres émergent (multitude, publics), prenant mieux en compte la double poussée de la massification et de la différenciation. Ainsi de la production du savoir qui se décentre et s'horizontalise. Ainsi du temps vécu comme une concordance de temporalités à l'ère hypermédiatique. Ainsi de l'imaginaire littéraire, emblématique de la modernité et lié au support-livre, qui intègre un plus vaste régime de publication. Ainsi de la pensée du monde qui est désormais une pensée des mondes. En six stations qui sont autant de mots-clés du contemporain (exposition, médias, controverses, publication, institutionnalisation, archéologie), cet essai s'attache à décrire les transformations actuelles des formes culturelles et des visions de l'histoire.

Né en 1975, Lionel Ruffel est professeur de littérature générale et comparée à l'université Paris-VIII et membre junior de l'Institut universitaire de France (promotion 2011). Il est l'auteur de deux essais : Le Dénouement (Verdier, 2005) et Volodine post-exotique (Cécile Defaut, 2007). Il est par ailleurs codirecteur de la collection " Chaoïd " (Verdier), ancien codirecteur de la revue du même nom, et membre fondateur du collectif " L'école de littérature ".

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Jacques Derrida : Surtout, pas de journalistes !

Editions Galilée - Février 2016 - Collection : La philosophie en effet


Pour point de départ, cette question, cette scène, reprise en charge par Jacques Derrida :
« Qu’est-ce que Dieu a dû dire à Abraham ? Que lui a-t-il nécessairement signifié au moment où il lui a donné l’ordre de monter sur le Mont Moriah accompagné d’Isaac et de son âne, en vue du pire “sacrifice” ? Qu’est-ce qu’il a pu lui dire et devoir lui signifier ? »
et l’éclairage qu’il lui donne :
« On peut avancer, en toute certitude, sans rien savoir d’autre, qu’il a dû lui signifier quelque chose que je résumerai ainsi : “Surtout, pas de journalistes !”. »

Dans cette intervention de 1997 lors d’un colloque à l’Institut néerlandais de Paris (« Religion et Média », organisé par Hent de Vries et Samuel Weber), Jacques Derrida s’emploie à croiser les fils de la médiation et de la religion pour questionner à nouveau la « foi et le savoir » :

« Pas de lien social sans promesse de vérité, sans un “je te crois”, sans un “je crois”. […] Et même pour mentir, pour tromper, pour abuser, il faut que ce “je te crois” ou “je crois à toi” ou “je crois en toi” soit à l’œuvre. Sur le sol de cette croyance nue, les media se construisent, en essayant de reconstituer sans cesse la perception nue de cette expérience du “crois-moi” ? C’est en ce lieu que les discours des religions essaient de refaire leur nid, quelquefois chacune pour sa chapelle et quelquefois dans l’œcuménisme. Qu’est-ce que les trois grands monothéismes ont en commun ? Si ce n’est pas seulement la référence à Abraham (différemment modulée entre les trois), c’est la foi partagée. »

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Sébastien Rongier : Théorie des fantômes. Pour une archéologie des images

Les Belles Lettres - Février 2016


Les fantômes sont partout: dans la littérature comme dans le cinéma, la photographie, la peinture, la philosophie, les sciences, la technologie et même dans notre vie psychique. Mais qu'est-ce qu’un fantôme?
L’essai Théorie des fantômes tente d’offrir une réponse à cette question. Le fantôme est certes une figure de la peur, mais se pencher sur les formes de la revenance, c’est apprendre à penser les images et les formes artistiques. Envisager le fantôme comme mode de définition de l’image, c’est revenir aux sources culturelles de l’image (étymologies, formes artistiques, questions esthétiques et philosophiques).
Qu’est-ce qu’un fantôme? Réponse qui, de Pline à Derrida, de Platon à Spinoza, de Poussin à Hippolyte Bayard, de Homère à Shakespeare, de Hitchcock à M. Night Shyamalan, de Botticelli à Mankiewicz, de Kubrick à Benjamin, d’Aristote à Boccace, de Dante à Oliveira, de Barthes à Alain Cavalier, de Mesmer à Billy Wilder, de Proust au Général Instin, donne les contours esthétiques du fantomatique et des images en s’appuyant sur de nombreuses analyses d’oeuvres littéraires, artistiques et cinématographiques.
Cette hantise de la mort qui traverse les oeuvres et la pensée nous permet d’envisager un acte esthétique fondamental, le fantôme.

Sébastien Rongier est romancier et essayiste, agrégé de lettres, docteur en esthétique, membre du collectif remue.net. Derniers ouvrages parus: Cinématière (2015), 78 (2015).

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Françoise Armengaud : Apprendre à lire l'éternité dans l'oeil des chats. Ou : De l'émerveillement causé par les bêtes

Les Belles Lettres - Février 2016 - Collection : Essai


On peut lire ce livre comme un Bestiaire. Mais en sachant que ce n'est pas tout à fait un Bestiaire. S’il concerne essentiellement « les bêtes », il n’a rien d’encyclopédique ni d’alphabétique. L’ordre qui dispose les chapitres n’est calqué que sur les attitudes humaines. Un vagabondage personnel a permis à l’auteur de rassembler des textes où des écrivains, principalement poètes, disent leur émerveillement devant les animaux, en les honorant de la reconnaissance qui leur est due et en épelant les motifs et les nuances d’un enchantement toujours renouvelé. Pour étayer cette « bible poétique animalière », comme l’appelle Élisabeth de Fontenay, il fallait aussi interroger l’« état d’émerveillement ». Souhaitons que cet ouvrage soit lui-même un émerveillement pour ses lecteurs: qu’ainsi ils entrent en la présence animale.

Françoise Armengaud, normalienne, agrégée et docteur en philosophie, a enseigné à l’Université de Paris X – Nanterre. Elle s’est consacrée à des questions de philosophie du langage: la pragmatique, la poésie, les titres des oeuvres d’art, ainsi qu’à l’analyse des représentations des animaux dans la culture. On lui doit Réflexions sur la condition faite aux animaux (2011), ainsi que Requiem pour les bêtes meurtries. Essai sur la poésie animalière engagée (2015). Elle travaille actuellement comme scénariste.

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Lucien Jerphagnon : Entrevoir et vouloir : Vladimir Jankélévitch

Encre Marine - Février 2016


« Je travaille pour le XXIe siècle. » Bonne raison pour y rendre de nouveau présente cette courte initiation qu'on m'avait demandée au siècle dernier. On était alors dans ces années de l'après-guerre, où par-delà les désastres et crimes imprescriptibles, chacun se refaisait tant bien que mal une santé et un moral, et tentait de redonner un sens à l’humain. Comme tout un chacun, je cherchais des réponses, des solutions, bref, un absolu, et qui - excusez du peu - se serait traduit en mots. Des mots, on en trouvait. La mode était à l’existentialisme, au marxisme, au personnalisme et autres mots en isme. Des mots, des mots, mais d’absolu, point. Tel, du moins, que je m’en faisais l’idée - ou l’image. Jusqu’au jour où me tomba entre les mains un livre de Jankélévitch. Nous étions en 1949: c’était la première édition du Traité des vertus. Et si je ne craignais de pousser un peu loin le pastiche, je dirais que m’advint ce qui était arrivé à saint Augustin à qui l’on avait prêté des textes de Plotin et de Porphyre: ma façon de voir s’en trouvait changée du tout au tout. Je n’aurais de cesse, à mesure que passeraient les années, que je n’aie lu l’oeuvre en son entier. Mais sur le moment, comment aurais-je imaginé que onze de ces volumes me seraient offerts au cours des ans par leur auteur, avec un mot de sa main?

Lucien Jerphagnon, auteur de nombreux ouvrages, a notamment dirigé l’édition des Œuvres de saint Augustin dans la Bibliothèque de la Pléiade.
François Félix, qui est à l’initiative de la présente édition, enseigne la philosophie moderne et contemporaine à l’université de Lausanne.

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