mercredi 30 novembre 2016

Alain de Libera : L’archéologie philosophique

Librarie Philosophique J. Vrin - Novembre 2016


On doit à Kant l’idée d’archéologie philosophique, et à Foucault sa définition : l’histoire de « ce qui rend nécessaire une certaine forme de pensée ». Les dix leçons de chose ici éditées veulent définir et illustrer par l’exemple le sens de la démarche « archéologique » en histoire de la philosophie. On y fouille trois archives logiques et métaphysiques majeures dont on montre l’interconnexion, de l’Antiquité et du Moyen Âge à l’Âge classique et à la modernité : le dossier de la querelle des universaux, celui du statut ontologique du mal, celui du mode d’existence des fictions, en suivant pas à pas le travail des grandes figures de l’histoire philosophique de la philosophie, de Morhof († 1691) et Brucker († 1770) à Cousin († 1867), Reid († 1796) et Stewart († 1828). Grâce à des outils nouveaux, comme la notion de feed back textuel, on montre comment s’est constituée la distinction historiographique entre nominalisme, réalisme et conceptualisme qui articule toute l’histoire de la logique et de la psychologie à la fin du XIXe siècle. Attentif à la construction des « intrigues », on revient sur la promotion d’Abélard et de Descartes au rôle de figures porteuses du « grand récit » philosophique national. Soucieux de renouer l’alliance entre perspective génétique et méthode structurale, on tente de répondre sur un cas précis à la question foucaldienne des « règles de passage d’un événement de pensée à un autre », en l’occurrence : comment les médiévaux passent du « questionnaire de Porphyre » au « problème des universaux ». Bref : on plaide pour cette archéologie du texte et des concepts primitivement exclue par Foucault du domaine de l’archéologie du savoir.

Alain de Libera est professeur au Collège de France où il occupe la chaire d’histoire de la philosophie médiévale.

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mardi 29 novembre 2016

Christiane Baka Okpobé : Elan vital et mystique dans la pensée d'Henri Bergson

Presses universitaires de Strasbourg - Novembre 2016


La première conception de la religion que nous livre Bergson dans Les Deux Sources de la morale et de la religion semble se réduire à un fait anthropologique. Cette religion, qu'il décrit comme une réalité statique, brouille toute idée de révélation qui se veut pourtant transcendante à l'Histoire. La deuxième conception, par contre, sans être une réflexion systématique sur l'idée d'un Dieu révélé, s'en rapproche par le biais des mystiques. Mais, là encore, se présente une difficulté : pour rejoindre la mystique, Bergson la situe dans le processus évolutif d'une réalité naturelle, l'élan vital dont il suit le cours jusqu'à son achèvement. Ainsi se pose la question de la nature transcendante ou non du fait mystique dans le bergsonisme. La réponse à cette question nécessite, non pas seulement une intelligibilité de l'image la plus controversée du vocabulaire bergsonien, l'élan vital, mais surtout une sympathie avec elle, qui seule permet d'aller au-delà de la rigidité des mots pour découvrir la vie qui les innerve.

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Emanuele Coccia : La vie des plantes. Une métaphysique du mélange

Rivages - Novembre 2016 - Bibliothèque rivages


Elles sont parmi les habitants les plus nombreux de notre planète et pourtant la philosophie les a négligées, voire haïes : les plantes ont depuis toujours été la cible d'un snobisme métaphysique. Malgré le développement de l'écologie, la démultiplication des débats sur la nature ou sur les questions animales, les plantes – leur forme de vie, leur nature – restent une énigme pour la philosophie. En mêlant exemples tirés de la philosophie, des sciences naturelles et de l'art, ce livre s'efforce de pénétrer le mystère de ces êtres singuliers.

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Thierry de Toffoli : La philosophie réflexive de Maine de Biran

CSIPP - Novembre 2016


L’œuvre de Maine de Biran, souvent réduite à une simple psychologie de l’effort, reste pour une large part méconnue. Son inachèvement caractéristique en est probablement l’une des raisons. Mais plus qu’une œuvre, la philosophie de Maine de Biran est un acte dont le sens et la portée ne se révèlent qu’à la lecture conjointe du corpus des textes théoriques et du Journal, lequel nous offre à la fois les raisons de cet inachèvement et une clef pour la lecture des autres textes. Au cœur de cette réflexion intime se dessine plus qu’ailleurs la méthode réflexive qu’il s’applique à suivre. Les efforts sans cesse renouvelés par notre philosophe pour achever sa science de l'homme achopperont toujours à cet écart qu'il ne parvint jamais à réduire entre les visées du moi et leur réalisation concrète. Toujours renaîtra cette question de savoir jusqu’à quel point le moi peut exercer son pouvoir. Comment la suprématie affirmée de la volonté dans la vie du moi peut-elle s’accommoder de cette passivité, de cette inertie, qui semble faire échec à une authentique vérification pratique des principes de la psychologie ? La solution à ce problème consiste, pour la conscience réflexive, à s'approprier les divers modes de l'existence concrète, afin de ressaisir, dans son activité même, le consentement par lequel le moi se laisse absorber au désir qui dissout le sujet dans la passivité. Sans nier l’irréductibilité de certains de ces modes passifs, on ne peut que reconnaître la fécondité d'une expérience intérieure qui s’approfondit de la reprise réflexive de ses propres échecs, et tente par une appropriation toujours plus grande des vécus qui la constituent, une reprise de soi par soi, seule possibilité pour elle d'assurer sa liberté. On aperçoit alors toute la portée d'une philosophie de l'incarnation qui, tout en maintenant l’exigence de fonder la certitude sur une expérience intérieure du sujet, a été conduite à penser la relation de ce sujet à l'autre et à l'infini. Autrement dit, loin de refermer le moi sur lui-même, la philosophie réflexive a-t-elle le mérite de nous ouvrir à une véritable analyse de l'existence humaine dans toutes ses dimensions.

Thierry de Toffoli est professeur agrégé de philosophie. Enseigne au Lycée Charles Péguy à Orléans.

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vendredi 18 novembre 2016

Philippe Desan (dir.) : Lectures du troisième livre des Essais de Montaigne

Honoré Champion - Novembre 2016 - Champion Classiques Essais


Le but de ce volume est d'offrir des lectures et des interprétations nouvelles du troisième livre des Essais. Pour ce faire a été réunie une équipe internationale constituée des meilleurs spécialistes de Montaigne ; ils reprennent ici successivement et sur nouveaux frais l'analyse de chacun des treize chapitres du livre III, ajouté par Montaigne à son oeuvre en 1588 et ensuite remanié quatre années durant. L'enjeu de cette entreprise est, en reconsidérant en détail l'ensemble de ce "troisième allongeai) ", de livrer une image renouvelée par les approches critiques les plus récentes de cette oeuvre-phare de la culture française.

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Yvan Ellisalde : Dictionnaire de syllogismes

Bréal - Novembre 2016


Dictionnaire d'un nouveau genre, ce Dictionnaire des syllogismes, d'abord à l usage de tous ceux qui veulent apprendre à philosopher, est à comprendre comme une école de logique. De même, qu'on se muscle le corps par des exercices appropriés, on peut se muscler la raison par ce jeu on ne peut plus sérieux qu'est le syllogisme.
Inventée par les Grecs il y a 2500 ans, cette arme terrible sert moins à trouver la vérité qu à réfuter l'erreur : en introduisant dans le discours une nécessité logique, il a contraint l'esprit à se redresser lui-même en mettant à mal ses propres croyances infondées. Comme celles-ci relèvent aussi de l'opinion commune, les syllogismes ici proposés à titre de purgatifs intellectuels donnent toute licence aux jeunes Socrate de secouer effrontément les préjugés en usage à notre époque.
Contre leur prolifération agressive ou soporifique, ils apprendront à pratiquer une sorte d'auto-défense. Art martial de l'esprit, l'art du syllogisme auquel on voudrait ici les initier leur réserve en tout cas bien des surprises jubilatoires, tout en les formant à l'étude exigeante de la philosophie.
En supplément : Retrouvez en fin d'ouvrage des exercices pour former vos propres syllogismes.

Agrégé de philosophie, docteur d'État et professeur en classes préparatoires littéraires, Yvan Ellisalde est l'auteur de plusieurs ouvrages de philosophie aux éditions Bréal.

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Bruno Ambroise, Bertrand Geay (dir.) : Langage et politique. L'efficacité du langage en question

Presses Universitaires du Septentrion - Décembre 2016


En politique tout particulièrement, parler, c'est déjà agir, ordonner la réalité, produire une vision du monde. Le domaine politique est aussi le théâtre d’échanges qui prennent, pour une large part, la forme de rapports de force. Ce faisant, le langage intéresse pour son efficacité propre, qui ne se réduit pas aux effets rhétoriques qu’il produit. 
La politique offre ainsi un champ d’étude particulièrement stimulant à qui veut comprendre comment le langage peut se voir doté de cette efficacité particulière qui lui permet, selon les cas, de conforter l’état des choses ou de changer le monde. 
S’inspirant en toile de fond des études séminales sur les actes de parole de J. L. Austin et des réflexions sur le pouvoir symbolique de P. Bourdieu, ce volume réunit des travaux pluridisciplinaires qui s’attachent à comprendre, dans leur diversité d’aspects, les effets que le langage peut avoir dans les rapports sociaux d’ordre politique.

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jeudi 17 novembre 2016

Florence Burgat et Christian Sommer (dirs.) : Le phénomène du vivant. Buytendijk et l'anthropologie philosophique

Métis Presses - Novembre 2016


À l'intersection de la phénoménologie, de la psychologie, de la biologie et de l’éthologie, l’œuvre de Frederik F. Buytendijk fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt dans le cadre de la philosophie de l’animal et de l’anthropologie philosophique. Cet ouvrage rassemble pour la première fois en langue française une série d’études destinées à présenter le travail du grand savant néerlandais en montrant toutes les implications historiques et actuelles de son œuvre multiforme.

Les contributions composant Le phénomène du vivant accordent une attention particulière à l’explication de Buytendijk avec la biologie théorique d’Uexküll et la psychologie de son temps. Elles mettent également en lumière le débat fécond qu’il a pu mener avec la phénoménologie, notamment avec Husserl et Merleau-Ponty, mais aussi avec Plessner.

L’étude fort influente que Buytendijk a rédigée avec Plessner en 1925, L’interprétation de l’expression mimique, est ici traduite pour la première fois en français, mettant à disposition du public un document majeur du courant de l’anthropologie philosophique.

Florence Burgat : Directrice de recherche à l'INRA et affectée aux Archives Husserl. Co-rédactrice en chef de La Revue Semestrielle de Droit Animalier. 
Christian SommerChargé de recherches au CNRS à l'École Normale Supérieure de Paris.

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Christophe Charle et Laurent Jeanpierre (dirs.) : La Vie intellectuelle en France (2 tomes)

Seuil - Septembre 2016


Depuis deux siècles, la vie des idées en France s’est étendue et en partie « démocratisée ». L’élévation du niveau d’éducation de la population, la croissance du nombre des producteurs intellectuels, les bouleversements des modes de circulation des idées et de l’espace public, l’évolution des hiérarchies entre les domaines de la pensée et les changements de rapports de force culturels, scientifiques et politiques entre nations ont modifié la physionomie du pays. Toutefois des tendances longues n’en continuent pas moins de produire leurs effets, qui expliquent le rapport particulier que la France entretient avec ses intellectuels et la forme qu’y prennent leurs interventions.
C’est à rompre avec une conception étroite de la vie des idées que s’emploie cette nouvelle histoire intellectuelle de la France contemporaine, ouverte sur les échanges extérieurs avec le monde, la diversité des domaines d’exercice de la pensée, les institutions et les mouvements généralement négligés.
Ce deuxième volume s’étend de 1914 à nos jours. Les conflits qui se succèdent de la Première Guerre mondiale à la guerre d’Algérie consacrent la valeur de l’engagement politique des intellectuels dans un contexte d’institutionnalisation du travail de la pensée. La déploration actuelle de leur perte d’influence et de légitimité dans l’espace public masque quant à elle la vitalité, la nouveauté et les voies inédites d’expression des idées qui, jusqu’à aujourd’hui, ambitionnent de comprendre le monde, voire de le transformer.

Sous la direction de Christophe Charle (Université Paris 1, IUF) et Laurent Jeanpierre (Université Paris 8), cette somme collective en deux volumes réunit près de 130 des meilleurs spécialistes, français et étrangers, de l’histoire et de la sociologie des intellectuels et de la vie culturelle, scientifique, littéraire et artistique des deux derniers siècles.

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Thomas Hirsch : Le temps des sociétés. D’Émile Durkheim à Marc Bloch

Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales - Novembre 2016 - En temps & lieux


Entre le temps objectif et mesurable de la physique et les vibrations du temps de la conscience intérieure, il est un temps " social ", un ensemble de représentations collectives qui informent le rapport au temps des individus. Cet ouvrage retrace le parcours et les transformations de cette idée formulée pour la première fois au tournant du XXe siècle et qui jalonne les projets fondateurs des sciences sociales en France entre 1901 et 1945. 

De l'étude des Aruntas d'Australie de la fin du XIXe siècle à celle de la société féodale occidentale, de la Chine ancienne à l'Empire aztèque, de la " mentalité primitive " à la mémoire individuelle, les recherches sur les expériences sociales du temps permettent d'interroger à nouveaux frais l'essor des sciences sociales, car attribuer un temps aux sociétés revient à faire du social le mode d'explication des hommes et de l'histoire. Entre philosophie, sociologie, psychologie, ethnologie et histoire, cette enquête renouvelle le regard porté sur quelques-unes de ses grandes figures : Émile Durkheim, Marcel Mauss, Lucien Lévy-Bruhl, Maurice Halbwachs, Marcel Granet, Lucien Febvre et Marc Bloch. 

SOMMAIRE

Prologue - Histoire d'un prisme 

Première partie - Temps social. Affirmations d'une idée (1901-1930)

Chapitre premier - Un temps "social"? Conditions et enjeux d'une affirmation (1901) 
Chapitre 2 - Entre durée concrète et temps abstrait. Temps religieux et logique de l'histoire (1901-1905) 
Chapitre 3 - Le temps comme catégorie. Une refondation sociologique du progrès et de la raison (1905-1914) 
Chapitre 4 - Temps et sociologie "dans le monde en ruines" (1918-1930) 
Chapitre 5 - Psychologie, sociologie et temps "social" (1918-1928) 

Deuxième partie - Temps sociaux. Développements d'une idée (1912-1944)

Chapitre 6 - Lucien Lévy-Bruhl (I). Le temps de La Mentalité primitive (1922-1930) 
Chapitre 7 - Maurice Halbwachs (I). Mémoire collective et temps social (1918-1930) 
Chapitre 8 - Marcel Granet. Histoires de la Chine ancienne et sociologie du temps (1912-1940) 
Chapitre 9 - Lucien Lévy-Bruhl (II). Temps et mythologie primitive (1931-1939) 
Chapitre 10 - Maurice Halbwachs (II). Au prisme de la mémoire (1931-1944) 

Troisième partie - Temps des sociétés. Diffusions d'une idée

Chapitre 11 - Transfert (I). Sociologie, ethnologie et temps social (1925-1939) 
Chapitre 12 - Partages des temps. Les ethnologies de Maurice Leenhardt et de Jacques Soustelle (1936-1944) 
Chapitre 13 - Transfert (II). Sociologie, histoire et temps social (1914-1938) 
Chapitre 14 - Histoires des temps. Marc Bloch et Lucien Febvre (1939-1942) 
Chapitre 15 - Dans le temps. "Sens historique" et "sens social" (1901-1945) 

Épilogue - Une rupture "dialectique"? 



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samedi 5 novembre 2016

Archives de Philosophie - 2016/4 - Tome 79 : Visages de Putnam

Centre de Sèvres - Novembre 2016


Page 643 à 644 : - Édito | Page 645 à 654 : Raphaël Ehrsam, Pierre Fasula - Visages de Putnam | Page 655 à 674 : Raphaël Ehrsam - La théorie de la référence de Putnam. Entre déterminants conceptuels et déterminants réels | Page 675 à 692 : Anna C Zielinska - Putnam : Relativité conceptuelle et méréologie | Page 693 à 720 : Alberto Naibo - Putnam-Dummett. Quelle logique pour quel réalisme ? | Page 721 à 738 : Pierre Fasula - L’éthique de Putnam. Une « mixture bigarrée au carré » | Page 739 à 757 : Sandra Laugier - Nécrologie de l’ontologie. Putnam, l’éthique, le réalisme | Page 759 à 774 : David Espinet - Politiques du bonheur. Transformation de l’éthique kantienne | Page 777 à 816 : - Bulletin de littérature hégélienne XXVI (2016) | Page 817 à 842 : - Bulletin Bibliographie Spinoziste XXXVIII.

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Jean-Louis Chedin : La division ontologique. Le destin du dualisme

Hermann - Novembre 2016


La dualité objectif-subjectif constitue pour le dualisme une structure a priori par essence : ceci se vérifie aussi bien avec le couple contemporain de l'en-soi et du pour-soi qu'avec, sur une autre base, le couple cartésien de la chose étendue et de la chose pensante. Dans le champ théorique actuel, règne de facto un double monisme juxtaposé, qui se partage entre le réductionnisme phénoménologique et celui du néomatérialisme, aussi systématiques l'un que l'autre.
Aussi la difficulté générale inhérente au dualisme, loin de disparaître avec cette scission, a-t-elle pris une forme nouvelle. Au lieu de se réduire à une expérience subjective pure (comme dans la phénoménologie) ou à la seule expérience objective (dont se réclame l'explication néomatérialiste), l'auteur du présent essai explore une voie nouvelle pour interpréter la dualité du côté de l'ontologie, grâce à une division préalable et proprement ontologique. La détermination du fondement de cette dualité ne doit plus relever de l'expérience (toujours particulière) mais d'une déduction plus générale.

Jean-Louis Chédin, ancien maître de conférences en philosophie à la Sorbonne, est l'auteur de nombreux livres, dont La Condition subjective (1997), et Conscience et finitude (2010), dont le présent livre se veut une conclusion ontologique.


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Byung-Chul Han : Sauvons le beau. L'esthétique à l'ère numérique

Actes Sud - Novembre 2016


Jeff Koons, l'iPhone, l'épilation brésilienne : pourquoi sommes-nous obsédés à ce point par ce qui est lisse ? La beauté aujourd'hui est paradoxale : d'un côté elle s'étend de manière exponentielle – le culte de la beauté est partout ; de l'autre elle perd toute transcendance et se soumet à l'immanence du consumérisme – elle est l'aspect esthétique du capital. Nos sentiments forts voire dérangeants face à la beauté – être submergé, stupéfait, bouleversé – sont remplacés par l'expression timide digne d'une préférence culinaire, par un « Like ». Ainsi, nous avons rendu le Beau pornographique. Cet essai rappelle que certaines manifestations du Beau peuvent nous apparaitre sous la forme d'une vérité, d'un désastre, d'une séduction. Han montre aussi qu'il existe des dimensions du Beau sur lesquelles on pourrait fonder une éthique ou une politique. Un essai dont le style épouse son sujet : un texte lumineux et beau.

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vendredi 4 novembre 2016

André Laks et Glenn W. Most : Les débuts de la philosophie. Des premiers penseurs grecs à Socrate

Fayard - Novembre 2017


Plus d'un siècle après la publication des fragments et des témoignages des « Présocratiques », réunis par Hermann Diels en 1903 et complétés par Walther Kranz en 1951, ce recueil propose une présentation novatrice des débuts de la philosophie grecque. La présente édition donne à lire les textes découverts depuis, comme le papyrus de Strasbourg, contenant des fragments d'Empédocle. Surtout, elle déplace la coupure, qui n'est plus à « présocratique » mais plutôt, comme le proposait le jeune Nietzsche, à « préplatonicien », Socrate faisant ici l'objet d'un chapitre à part entière.
La manière dont a été conçu l'ouvrage est sans équivalent. Il y a dans ce multi-bilingue, outre du grec et du latin, de l'arabe, du syriaque, de l'arménien, de l'hébreu : les textes sont donnés dans leur langue et traduits en français. Leur collecte est facile d'usage : pour chaque philosophe, une introduction, suivie de trois sections portant sur la personne (P), la doctrine (D) et la réception philosophique et littéraire jusqu'à la fin de l'Antiquité (R). S'y ajoutent six chapitres consacrés à des corpus, qui permettent de s'attacher à des thématiques comme les représentations collectives des sophistes ou encore la manière dont le théâtre traite les philosophes et la philosophie. Un glossaire détaillé facilite la compréhension des mots de la philosophie archaïque.
Lire Les débuts de la philosophie, c'est lire en même temps de l'Orphée et de l'Hésiode, du Pindare et de l'Euripide, se plonger dans le corpus grec et dans sa transmission, dont le travail d'André Laks et de Glenn W. Most donne une nouvelle intelligence et qu'il rend accessibles à tous. - 1672 pages - 

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Collectif : Ma et Aida. Des possibilités de la pensée et de la culture japonaise

Editions Philippe Picquier - Novembre 2016


Dans la tradition culturelle du Japon, tant dans le domaine des lettres, en poésie dans les waka et les haïkus, ou encore dans la musique, la danse ou le théâtre, mais aussi dans les arts martiaux comme le kyûdô, la voie de l'arc, ou la cérémonie du thé, chadô, l'accent a toujours été mis sur l'importance du concept de ma ou maai. On peut y voir l'une des grandes caractéristiques de la culture japonaise.
Ma se définit comme un intervalle. Autrement dit l'espace ou la distance qui sépare les choses ou les événements. Mot, dont la signification s'inscrit aussi bien dans le temps que dans l'espace. Un temps, un espace envoûtant s'ouvrant entre une chose et une autre. Cet espace, ce temps donnent de la saveur aux mots, à la musique, aux actions et aux attitudes.
Ma est à la fois ce qui sépare une chose de l'autre et ce qui les réunit. En cela réside le sens particulier de ma, qui assume en même temps ces deux rôles. Ce lieu (cet instant) où deux choses, tout en se séparant, se mêlent, autrement dit cette ligne de séparation entre les choses, est nommé awai. L'une des caractéristiques de la culture japonaise réside aussi en ce qu'elle a toujours prêté attention à la beauté que recèle awai...

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Actuel Marx 2016/2 - n° 60 - Une classe dominante mondiale ?

PUF - Septembre 2016 - Actuel Marx


Page 7 à 11 : - Présentation | Page 12 à 27 : Stefano Petrucciani - Le concept de classe dominante dans la théorie politique marxiste | Page 28 à 42 : Giulio Azzolini, Livio Boni, Raffaela Cucciniello - Sur la nouvelle classe capitaliste, transnationale et dominante ? | Page 43 à 60 : William I. Robinson, Jean-Michel Buée - L’heure d’un changement de paradigme : la montée du capital transnational et le débat sur la classe dominante mondialisée | Page 61 à 74 : Leo Panitch, Sam Gindin, Jean-Michel Buée - État, classes et mondialisation : au-delà du concept de classe dominante mondiale | Page 75 à 89 : Kees van der Pijl, Jean-Michel Buée - Le transnational et le national dans la formation de la classe capitaliste | Page 90 à 105 : Gérard Duménil, Dominique Lévy - Classes supérieures de tous les pays unissez-vous sous une bannière impériale ! | Page 106 à 120 : Jacques Bidet - Le concept de classe dominante, de l’État-Nation à l’État-Monde | Page 121 à 138 : Michael R. Krätke, Danielle Moralès - Retour sur une tradition méconnue : austro-marxisme et économie politique (I) | Page 139 à 152 : Christian Ferrié - Du néoréformisme réactionnaire | Page 153 à 167 : Anders Fjeld - Du problème de la scientificité à la subjectivation politique : Marx contre Althusser dans Misère de la philosophie | Page 168 à 176 : Frédéric Lebaron, Jean-Numa Ducange - Marxisme et sociologie : quelles rencontres ? | Page 177 à 202 : - Livres.

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