jeudi 30 mai 2024

Isabelle Le Bourgeois : Vivre avec l'irréparé

 Albin Michel - Février 2024


Nous avons tous expérimenté dans nos vies d’hommes et de femmes le surgissement de l’irréparable : la mort, l’accident, l’humiliation, l’échec… autant de situations qui disent le définitif, le non-réparable. Mais comment, face à ces souffrances pérennes, distinguer l’irréparable de « l’irréparé » qui, lui, pourrait n’être pas définitif ? L’irréparé dit ce qui n’est pas encore réparé et, par-là, indique que cela pourrait l’être, laissant ouvert un champ de possibles. Telle est l’exploration d’Isabelle Le Bourgeois, qui va jusqu’à se demander s’il n’y aurait pas une part d’irréparé au sein même de Dieu, tel que nous le présente le récit biblique.
Isabelle Le Bourgeois, qui a passé de longues années « à l’écoute des âmes brisées », que ce soit en visitant des lieux privatifs de liberté ou dans son cabinet, a le don de nous faire rencontrer, pour incarner sa réflexion, des hommes et des femmes aux parcours de vie marqués par l’irréparable… ou peut-être par un irréparé encore ouvert à l’espérance.

Isabelle Le Bourgeois, religieuse auxiliatrice et psychanalyste, a longtemps accompagné des personnes détenues. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont, chez Albin Michel, Le Dieu des abîmes. A l’écoute des âmes brisées (2020)

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Fanny Dargent, Manuella De Luca : Sous emprise

 PUF - Mai 2024


Autorité, domination, emprise : trois mots qui déclinent autant de formes du pouvoir. Trois mots qui valent pour la psychologie collective comme pour la psychologie individuelle. Trois figures du transfert... et du contre-transfert. L'emprise est-elle à ce point insidieuse qu'elle en vient à se soumettre le mouvement de la réflexion lui - même ? C'est le plus souvent comme pulsion d'emprise que cette notion figure dans l'oeuvre freudienne, sans jamais que la « pulsion » en question n'acquière de véritable autonomie théorique. C'est moins le sadisme que la cruauté qui en découle et le chemin est court, de la cruauté à la destruction. La pulsion d'emprise, quand elle s'intrique à la pulsion de destruction, permet à celle-ci de détourner sa violence autodestructrice vers le monde extérieur, en devenant « volonté de puissance ». Aussi élémentaire qu'elle puisse paraître, la pulsion d'emprise est néanmoins capable de sublimation, quand son impératif de maîtrise se transforme en « pulsion de savoir » et qu'elle « se hausse, écrit Freud, jusqu'à la vie intellectuelle ».

Fanny Dargent est psychanalyste et maître de conférences à l'université Paris-Diderot. Elle a publié aux Puf Blessures de l'adolescence (2011).
Manuella De Luca est psychiatre à l'Institut Marcel Rivière et professeur associé à l'Institut de psychologie de l'université Paris-Descartes. Spécialisée dans l'expérience adolescente, elle co-dirige la revue Adolescence.

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Xavier Ricard Lanata : L'État de nature

 PUF - Mai 2024


Et si l’État n’était pas voué à disparaître ? Ni réductible à son avatar contemporain, capitaliste et écocidaire ?
Pensant, selon la formule de Marx, un « État non-État », Xavier Ricard Lanata convoque l’anarchisme et ses incarnations historiques, mais explore aussi les relations de l’État à la nature et au droit naturel, pour promouvoir l’avènement d’un authentique État écologique – celui de l’homme « de nature », se percevant comme relié à toute forme vivante.
L’auteur entreprend dès lors de réhabiliter la notion et l’utilité de l’État, qu’il estime sans équivalent et éminemment nécessaire, et se demande comment cette forme de gouvernement, à rebours de ses dérives contemporaines, pourrait se faire animatrice de la vivacité de la société, démocratique au sens le plus fort. Car s’« il y eut des États précapitalistes, il y aura des États (ou des “formes État”) postcapitalistes ».

Xavier Ricard Lanata (1973-2021), ethnologue, philosophe et haut fonctionnaire, a enseigné l'économie politique et l'anthropologie du développement à l'École des Ponts ParisTech et à Sciences Po. Il a cofondé la revue d'écologie politique Terrestres (terrestres.org) et écrit différents ouvrages, dont Blanche est la Terre (Seuil, 2017), La Tropicalisation du monde (Puf, 2019) et Demain la planète (Puf, 2021). Préface de Dominique Bourg

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Roy Weatherford : Philosophical Foundations of Probability Theory

 Routeledge - Mai 2024


First published in 1982, Philosophical Foundations of Probability Theory starts with the uses we make of the concept in everyday life and then examines the rival theories that seek to account for these applications. It offers a critical exposition of the major philosophical theories of probability, with special attention given to the metaphysical and epistemological assumptions and implications of each. The Classical Theory suggests probability is simply the ratio of favorable cases to all equi-possible cases: it is this theory that is relied on by gamblers and by most non-specialists. The A Priori Theory, on the other hand, describes probability as a logical relation between statements based on evidence. The Relative Frequency theories locate it not in logic but among empirical rates of occurrence in the real world, while the Subjectivist Theory identifies probability with the degree of a person's belief in a proposition. Each of these types of theory is examined in turn, and the treatment is unified by the use of running examples and parallel analyses of each theory. The final chapter includes a summary and the author's conclusions. This book is an essential read for scholars and researchers of Philosophy.

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Ulysse Chaintreuil : L'Unité de la forme. L'ontologie d'Aristote et le défi de la complexité

 Classiques Garnier - Mai 2024


L'un des acquis majeurs de la Métaphysique d'Aristote est que chaque substance particulière est une unité complexe, car sa forme (morphè ou eidos) assure l'unité de ses éléments matériels (hylè) : l'« hylémorphisme » oeuvre donc à une véritable ontologie de l'unité. Toutefois, s'il y a également des « parties » de la forme, il existe un risque de morcellement de la substance ; cette étude apporte un nouvel éclairage sur la manière dont Aristote relève ce défi. La forme est bien une unité qui est elle aussi complexe : son genre est sa matière en ce qu'il est ce qui devient telle forme par l'acte d'une différence. En étudiant l'unité de la forme, cet ouvrage entend montrer toute la puissance explicative et unificatrice de l'hylémorphisme.

Ulysse Chaintreuil est agrégé et docteur en philosophie. Spécialiste de l'histoire de la philosophie ancienne, son travail porte en particulier sur l'ontologie et la théorie de la connaissance dans la tradition aristotélicienne.

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mercredi 29 mai 2024

Nassim El Kabli : Le vrai métier des philosophes (préface de Francis Wolff)

 Fayard - Mai 2024


« Philosophe ? Ah ! Et à part ça, qu’est-ce que vous faites dans la vie ? »
Voilà une question étonnante, quand on y songe : mais de quoi vivaient les philosophes d’hier ou d’avant-hier, de quoi vivent les philosophes d’aujourd’hui ? Sont-ils oisifs, ne s’occupent-ils qu’à méditer et à construire des systèmes ? On ne peut pourtant pas vivre que d’amour et de sagesse : il faut bien gagner sa vie.
Nassim El Kabli nous présente les « vrais » métiers exercés par quarante philosophes, de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Certaines de ces activités ne nous surprennent pas, comme celles qui consistent à manier des mots et des idées – Cicéron était avocat, Hannah Arendt, journaliste. D’autres sont plus étonnantes – Simone Weil a été ouvrière et Agnès Gayraud est musicienne pop (La Féline) – voire franchement inattendues – Diogène fabriquait de la fausse monnaie, Matthew Crawford répare des motos.
Avec talent et humour, Nassim El Kabli tire ainsi le fil du paradoxe, et se demande s’il n’existerait pas des liens souterrains entre la philosophie professée et le métier exercé. Et si le « vrai » métier des philosophes était le laboratoire clandestin de leur pensée ?

Nassim El Kabli est enseignant et docteur en philosophie. Il a publié La Rupture. Philosophie d’une expérience ordinaire (L’Harmattan, 2015) et Soi-même par un autre. Figures d’exemplarité, figures d’exemple (Mimésis, 2021). Ses chroniques sur « Le “vrai” métier des philosophes » ont été diffusées sur France Culture à l’été 2023.

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Enfances & Psy 2024/2 (N° 100) : Questions de temps

 Erès - Mai 2024


Page 7 à 10 : Laurent Delhommeau - Éditorial. Soutenir la prise en charge médicale des enfants et des adolescents souffrant de troubles psychiques graves | Page 11 à 13 : Anne-Sylvie Pelloux, Jean-Louis Le Run et Romain Dugravier - Introduction | Page 15 à 26 : Jean-Louis Le Run - Apprendre à jouer avec le temps. Attentes désirantes et attentes délétères | Page 27 à 39 : Sylvie Droit-Volet et Florie Monier - L’enfant et le temps | Page 41 à 52 : Maryan Benmansour - Les adolescents, philosophes du temps | Page 53 à 66 : Karine Ronen, Romain Dugravier, Cécile Corfdir et Laure Gontard - Le temps et les soins parent-bébé ou paradoxes temporels en psychiatrie périnatale | Page 67 à 75 : Jean Chambry - Quand le malaise adolescent rencontre le temps de l’hospitalisation | Page 77 à 90 : Anne-Sylvie Pelloux - Une question de temps pour l’autisme ? | Page 91 à 102 : Benoiste Salembier et Géraldine Potier - L’expérience vidéoludique, entre contenance et dilatation temporelle | Page 103 à 110 : Geneviève Miral et Françoise Toletti - Le rythme de l’adoption : temps et contretemps | Page 111 à 122 : Franck Dugravier - La pédiatrie, une pratique à l’épreuve du temps | Page 123 à 131 : Emmanuelle Boë - L’espace-temps de la réclusion dans la phobie scolaire | Page 133 à 143 : Lorie Bellanger-Bouahom - Le psychodrame, dispositif thérapeutique pour adolescents en mal de temps | Page 145 à 152 : Michèle Sawaya, Heidi Schweinschwaller, Marie-Lucie Guyard et Olivier Taïeb - Figuration des temporalités dans un hôpital de jour pour adolescents | Page 153 à 159 : Lisbeth Brolles et Anne-Lyse Demarchi - Mineurs victimes d’abus sexuels : apport des projectifs dans la pratique expertale Lecture croisée Rorschach/D10 | Page 161 à 172 : Graziella Gilormini, Hélène Bertrand, Asuka Desroches, Florence Hecmil, Cécile Domingues et Catherine Pages - La prise en charge en pédopsychiatrie de liaison de l’enfant brûlé et de sa famille dans un service de chirurgie infantile : évaluation, prévention et accompagnement | Page 173 à 183 : Marion Ours - La médiation par l’animal dans la pratique clinique et psycho-thérapeutique : vers une métapsychologie de la zoo-psychothérapie.

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Stefano Scrima : Philosophie du canapé. Comment vivre une vie détendue

 Rivages - Juin 2024


Traduction de Philippe Audegean

Le divan est une chose sacrée ; et c’est la plus grande invention de tous les temps. Avant qu’il n’entre dans nos vies (à partir du XVIIIe siècle), on n’avait aucun prétexte pour s’arrêter de travailler et aller se détendre. Car un lit, n’en déplaise à Proust qui l’utilisait comme bureau, c’est fait pour dormir. Le divan, au contraire, est l’expression terrestre de l’idée métaphysique de détente.

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Jean Starobinski : Montesquieu (préface de Martin Rueff)

 Seuil - Mai 2024


Longtemps indisponible, le Montesquieu de Jean Starobinski n’est pas seulement son premier essai, publié en 1953. C’est un livre que le critique jugeait essentiel, au point de le reprendre et le prolonger en 1994. Si Montesquieu l’a ainsi accompagné toute sa vie, c’est qu’il est un penseur sans cesse actualisé par l’histoire, qu’il est l’homme de la « modération », cette « attitude qui rend possibles la plus vaste ouverture sur le monde et le plus large accueil ».
Comme le montre Martin Rueff dans sa préface inédite, entendre l’appel à la modération de Montesquieu en 1953 revenait à chercher une voix de la raison alors que l’on peinait à prendre la mesure du chaos et des exterminations de la Seconde Guerre mondiale tout en entrant dans la guerre froide et les guerres d’indépendance. En 1994, cet appel prenait encore un autre sens tandis que le mur de Berlin venait de tomber et que les (dés)équilibres géopolitiques se modifiaient. Le lire aujourd’hui ouvre de nouvelles perspectives : pour Jean Starobinski, « l’idée de modération, chez Montesquieu, implique une perpétuelle vigilance ».
À travers le portrait sensible d’un « homme de bibliothèque » et « infatigable liseur », penseur mais aussi vigneron, tout autant attaché à ses terres que voyageur, écrivain de la « rapidité discontinue », Jean Starobinski explicite une pensée centrale du siècle des Lumières, toute de raison et de liberté, de réflexion et d’action.

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Dominique Schnapper : Les désillusions de la démocratie

 Gallimard - Mai 2024 - Connaissances


Les démocraties sont menacées dans leur existence par la guerre que mène Vladimir Poutine en Ukraine, soutenu par les gouvernements de la Chine, de la Corée du Nord, de l’Iran, de l’Inde et de la Turquie, unis par une commune détestation de l’Occident, c’est-à-dire de la démocratie, et par la volonté de détruire celle-ci. Les démocraties trouveront-elles en elles-mêmes la volonté de se défendre ? Ne sont-elles pas fragilisées par leur propre dynamique ?
La critique interne de la démocratie est aussi vieille que la démocratie elle-même. Sa légitimité ne repose ni sur la tradition, ni sur la nature, ni sur une référence transcendantale, mais sur les pratiques de ses membres. Ceux-ci s’interrogent sur les écarts qu’ils observent entre les réalités sociales et les principes affichés. Inévitablement, ils jugent la démocratie, au nom de ses propres valeurs, comme pas assez démocratique ou comme trop démocratique. L’idéal de citoyens libres et égaux traitant rationnellement des affaires communes n’est jamais et ne peut jamais être pleinement réalisé. Et l’aspiration à la liberté et à l’égalité risque en permanence d’être dévoyée par le refus des limites et du contrôle. On peut craindre que les démocraties ne soient à ce double titre menacées de délitement.
Cette interrogation inquiète sur les insuffisances et les excès possibles de la démocratie « extrême » ne date pas du XXIe siècle mais, dans le monde d’aujourd’hui, elle se pose avec une acuité particulière.

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mardi 28 mai 2024

Virginie Courtier-Orgogozo : Penser le vivant autrement

Éditions du Collège de France - Avril 2024


L’être humain appréhende la vie sur Terre à travers ses sens. Limité dans ses perceptions, il l’est également dans sa compréhension de la biodiversité et des dynamiques qui la traversent, ce qui l’empêche de mesurer pleinement l’impact de ses activités sur les écosystèmes.
À rebours des idées reçues, Virginie Courtier-Orgogozo questionne l’approche de la biologie à l’égard de la « nature », nous invitant à prendre conscience des biais sous-jacents à notre connaissance du monde afin de transformer notre rapport au vivant et de repenser la place de notre espèce dans son milieu. Cette leçon inaugurale apporte sa contribution à une réflexion indispensable pour mieux affronter la crise actuelle de la biodiversité.

Virginie Courtier-Orgogozo est directrice de recherche au CNRS, professeure associée à l’École polytechnique et responsable de l’équipe Évolution et génétique à l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université Paris Cité). Elle est professeure invitée au Collège de France sur la chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes, créée avec le soutien de la fondation Jean-François et Marie-Laure de Clermont-Tonnerre.

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Jacques Soulillou : Orion & Zarathoustra. Dernières nouvelles du surHomme

 L'Harmattan - Mai 2024


Ce livre raconte une fable ; une fable philosophique dont les protagonistes principaux sont un tableau de Nicolas Poussin peint à Rome en 1658, Orion aveugle marchant vers le soleil levant, et le Zarathustra de Nietzsche (1883). De la rencontre de ces deux œuvres exceptionnelles naît le troisième personnage : le surHomme.
Nietzsche lui donnait un autre nom : le Dernier homme – l’homme qui a « inventé le bonheur ». Dans le tableau de Poussin, personne ne prête attention à ce surHomme, pourtant bien visible sur les épaules du géant Orion. Son nom est Céladion.
C’est qui le surHomme ? C’est vous et c’est moi ; c’est l’Homme devenu « maître et possesseur de la nature » et qui pèse sur la Terre du fait d’avoir à porter ce surpoids sur ses épaules.
Comme toute fable, celle-ci a sa morale : pour reprendre possession de son destin, l’Homme, un moment aveuglé, doit impérativement faire descendre de ses épaules le surHomme.
Autrement dit, il doit se surmonter – comme s’il devenait surhumain.

Jacques Soulillou est docteur en philosophie et membre de l’Association internationale des critiques d’art.

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Juliette De Dieuleveult : Saint Augustin autrement

 Parole et Silence - Mai 2024


Né du désir de faire connaître à un large public l’œuvre et la personnalité de saint Augustin, ce livre propose de découvrir non seulement le penseur et le théologien, mais aussi un homme vibrant, charnel, dont le parcours hors-normes éclaire les défis contemporains.
Juliette de Dieuleveult met en lumière des visages parfois méconnus de l’auteur des Confessions en donnant à lire des textes poétiques, drôles ou déroutants qui montrent combien l’évêque d’Hippone demeure vivant et actuel. L’amitié, l’amour, le deuil ; l’école et la figure du professeur ; l’interprétation des Écritures ; le mystère de Pâques ; la centralité de l’expérience du don dans la vie spirituelle : autant de sujets abordés à partir de textes choisis dans l’ensemble de son œuvre. Le ton de la conversation qui caractérise l’ouvrage favorise une rencontre intime avec un immense écrivain, un pasteur, un maître spirituel.

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Denis Mellier (dir.) : Clinique des enveloppes psychiques. Du traumatisme à la transformation

 In Press - Mai 2024


La notion d’enveloppe est présente chez Freud, mais elle doit beaucoup à Didier Anzieu et à Didier Houzel pour sa conceptualisation. Elle prend forme au moment où la psychanalyse réalise que le travail associatif sur les « contenus » suppose préalablement l’existence de « contenants » suffisamment stables chez le sujet.
L’extension de la clinique des enveloppes au corps, aux différents âges de la vie, aux groupes, familles ou institutions, voire à la réalité matérielle, pose cependant question. N’y a-t-il pas une trop grande facilité à les utiliser comme une image ? Sommes-nous toujours bien en présence de l’élaboration d’une « expérience traumatique » ? Peut-on les envisager comme une « formation psychique » ? Cet ouvrage propose pour cela une nouvelle théorisation de la perception en psychanalyse. Les enveloppes sont repérées comme des « processus de lien » entre soi et l’autre dans les crises ou les situations pathologiques, somatiques, psychiques ou sociales. Leur mise au travail exige écoute, attention et spécificité des dispositifs.

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Virgile : Le souci de la terre (Géorgiques)

 Gallimard - Mai 2024 - Poésie


Traduction et préface de Frédéric Boyer

Écrites il y a plus de deux mille ans, les Géorgiques de Virgile sont beaucoup plus que ce qu’on en dit généralement, un traité d’agriculture didactique. C’est justement la vertu de la traduction de Frédéric Boyer de révéler sous ce stéréotype, par le lyrisme ferme et vif de son vers libre, un chant de plus d’ampleur et de plus grande conséquence. C’est de l’affrontement de l’homme à son milieu naturel, de l’expérience d’un lien sensible et incertain entre l’homme et les mondes végétal et animal, d’un éloge de la beauté et de la fragilité des choses que ce vaste poème nous entretient. Le titre que lui donne Frédéric Boyer, Le souci de la terre, rend magnifiquement compte de cette réévaluation de l’œuvre, indiquant donc combien elle rejoint les préoccupations contemporaines.

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Stig Dagerman : Mille ans avec Dieu. Dieu rend visite à Newton, 1727

 Editions de l'Eclat - Mai 2024


Postface de Claude Le Manchec

Texte tardif, incandescent, véritable condensé de la pensée de Stig Dagerman, écrit quelques semaines seulement avant son suicide, Mille ans avec Dieu met un terme au retrait pensif dans lequel l’écrivain se tenait depuis quelque temps et rompt magnifiquement avec le ­désespoir qui le taraudait. Dans une veine proche des écrits de Kafka, Dagerman fait le récit d'une visite nocturne de Dieu au grand savant Newton. Et cette visite bouleverse la loi de la gravité, rendant tout à coup l’environnement insensible à l'attraction terrestre, si bien que les êtres et les objets volent dans la maison du savant, tandis que les aiguilles de sa montre tournent à grande vitesse jusqu’à prendre feu. Surréaliste et loufoque, la nouvelle ne serait qu’une farce si elle ne portait pas en elle cette gravité à double sens qui pèse sur les hommes et les contraint à une vie de dépendance.

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lundi 27 mai 2024

Blandine Kriegel : Fleurs et couronnes

 Cerf - Mai 2024


Dans un monde qui préfère railler et condamner, Blandine Kriegel fait le choix de l’éloge et de l’admiration ; de l’appréciation et de l’exaltation des modèles artistiques et intellectuels.
Au fil des discours privés ou officiels qu’elle a prononcés durant sa vie se dessine un panthéon personnel, une galerie de grandes figures. Les héros de la guerre et de la Résistance et les membres disparus de la génération 1968. Plus qu’un parcours singulier ou des confessions personnelles, c’est l’évolution de toute une génération qui apparaît. On y retrouve Jean-Paul Dollé, Roland Castro, Béatrice Koeppel, Antoinette Fouque, Régis Debray, Jacques Chirac, Philippe Séguin, Laurent Joffrin… Mais aussi les modèles artistiques et intellectuels qui ont guidé la recherche sur la généalogie et la fragilité de notre démocratie : Steven Spielberg, George Lucas, Agatha Christie, Mozart ou encore Frances Amelia Yates, Alexandre Adler et bien d’autres.
Autant d’archives du passé qui permettent de regarder vers la génération à venir.
Professeur émérite, Blandine Kriegel a consacré l’essentiel de ses travaux à la philosophie moderne de la république démocratique. Deux présidents de la République lui ont confié de hautes responsabilités dans l’action publique :
François Mitterrand, et Jacques Chirac qui l’a recrutée au cabinet de la Présidence. Son enseignement dans les grandes universités du monde lui a valu une reconnaissance internationale.

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Filippo-Enrico Cardini : Consciousness and the Cultural Invention of Language

 Routledge - Mai 2024


This book studies the origins of language. It presents language as the product of a unique non-linguistic cognitive feature (i.e. metacognition) that emerged late in human evolution. Within this framework, the author lays special emphasis on the tight links that exist between language and consciousness, with the conviction that the creation of language was ultimately made possible by the onset of a new type of awareness that enabled the invention of words.
The volume studies the parallels between human cultural behaviour and human language, discusses the motivational underpinnings that favoured the emergence of language, and offers a possible evolutionary timeline for the advent of language. It also addresses the question of whether artificial intelligence will ever develop the kind of thinking and language observable in humans.
A unique look into the beginnings of human language, this book will be indispensable for students and researchers of language and linguistics, language evolution, cultural studies, cognitive linguistics, psycholinguistics, and cognitive science.


Preface

1 Human behaviour and human language

2 Two opposing views on the origins of language

3 The flimsy foundations of linguistic nativism

4 Is there any evidence of spontaneously emergent languages?

5 Making the case for a conscious invention of language

6 Secondary consciousness and language

7 Seeing the invisible: the advent of conceptual thinking

8 The cooperative roots of language and the new social mind

9 When did language appear?

10 Constructing a language from scratch: a few issues

11 Some implications of the proposed picture

12 Will AI ever develop a human-like intelligence and language?


Filippo-Enrico Cardini has a degree in English and German (Università di Genova, Italy), an MA in “Language, Society, and Culture” (University of East Anglia, UK), and a PhD in Linguistics (Lancaster University, UK). His doctoral work investigated the subject of Linguistic Relativity, and he is especially attracted to issues concerning language and cognition. This is reflected in some articles he wrote in the past on motion conceptualisation and on metaphors. Over recent years, he has developed a growing interest for the subject of language evolution, which has resulted in the publishing of an article on this subject in the Journal Lingua.


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Benjamin Thomas : Faire corps avec le monde. De l’espace cinématographique comme milieu

 Circé - Avril 2024


Certains plans cinématographiques s’emploient à donner une présence à l’espace qu’ils ouvrent, sur lequel ils ouvrent, qui s’ouvre avec eux. Or, il peut arriver que cet espace se refuse à se laisser saisir par les notions de « décor » ou de « paysage », voire qu’il résiste à la catégorie d’« espace » telle qu’elle a été pensée dans les écrits sur le cinéma. C’est notamment ce qui peut advenir quand on se trouve face à des plans faisant de l’espace une présence pleine et entière tout en la rendant indissociable des corps qui y évoluent. L’enjeu, pour une réflexion se plaçant dans le champ des études cinématographiques, serait alors de tenter de remédier à l’impossibilité de dire les puissances cinématographiques que mobilisent de telles images. Penser le cinéma, c’est, au plus près de ses formes et de ses opérations de figuration, trouver les mots pour décrire celles-ci et ainsi les faire exister également sur le plan théorique. Ce serait, ici, se donner les moyens de penser un aspect du « travail » des films encore inaperçu, qui pourtant, comme d’autres, soutient les reconfigurations du monde que les images cinématographiques opèrent sur un plan sensible. La rencontre avec une séquence du Chant des oiseaux (Albert Serra, 2008) aiguillonne la réflexion. Elle laisse intranquille ; elle commande de trouver, c’est-à-dire de définir à la lumière de multiples propositions théoriques, le mot – milieu – qui permettrait de dire pleinement ce dont elle participe : une manière cinématographique de faire exister corps et espace en tant qu’ils s’entr’appartiennent et se définissent réciproquement. On sera alors en mesure de repérer les mêmes puissances esthétiques et expressives à l’œuvre dans d’autres films, dans un corpus (ouvert) hétérogène, du Goût du riz au thé vert (1952) de Yasujirô Ozu à Take Shelter (2011) de Jeff Nichols, en passant par Le Monte-charge (1962) de Marcel Bluwal, L’Humanité (1999) de Bruno Dumont ou Under the Skin (2013) de Jonathan Glazer. On pourra ainsi en préciser les enjeux, mais aussi, grâce à elles, poser à nouveaux frais d’autres questions cinématographiques : qu’est-ce qu’un territoire en cinéma ; quelles sont les modalités d’apparaître d’un sujet filmique ; puis-je, au cinéma, découvrir des états de corps et d’espace que mon corps « réel » n’expérimentera jamais ? …

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Gilles Vergnon : Changer la vie ? Le temps du socialisme en Europe de 1875 à nos jours

 Gallimard - Mai 2024 - Folio


Le mouvement socialiste plonge ses racines dans les idées révolutionnaires internationalistes du XIXᵉ siècle, se développe dans les pays industrialisés d'Europe au long du XXᵉ et façonne le visage politique, social et culturel du Vieux Continent - à la différence de son "frère ennemi", le communisme, qui se déploie dans le même temps à l'échelle mondiale. Gilles Vergnon élargit la focale au-delà de la France, met l'accent sur les temps forts du socialisme européen, ses combats, ses principales figures, ses controverses et ses échecs. Il suit son accommodation progressive aux contraintes de l'exercice gouvernemental et ses transformations au contact du réel. Tout à la fois idée, formalisée en doctrine, tendance partisane et culture politique le socialisme semble affaibli cent cinquante ans après son émergence, et traverse dans certains pays une crise identitaire majeure. Il n'en reste pas moins un mouvement omniprésent et un acteur essentiel de la scène politique et sociale européenne.

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Ninon Grangé : Philosophie avec personnages. Essai de fictionnalisme politique

 Mimesis - Juin 2024


La philosophie politique s’en est longtemps tenue à la recherche du meilleur régime possible, sous la forme du traité. Cette histoire prescriptive n’est cependant que la plus visible. À côté des concepts abstraits et généralisants, une tendance plus discrète existe, qui incarne la théorie. Les fictions politiques sont une clef pour qui ne veut pas en rester à l’analyse des strates institutionnelles. Loin d’être un simple un réservoir d’exemples et de cas, le fictionnalisme politique a une fonction épistémique. Mythes, fables, incursions littéraires sont la matière d’une réflexion qui analyse autant qu’elle invente le politique. L’imagination philosophique utilise des personnages conceptuels, qui introduisent à la singularité et à la nuance. L’île, le partisan, Robinson Crusoé ou Benito Cereno, mais aussi Lénine ou Lawrence d’Arabie, peuplent le protagonisme de Haim Burstin, le politique selon Carl Schmitt, le Léviathan de Carlo Ginzburg, l’agora par Hannah Arendt ou le droit de la guerre de Michael Walzer. Cette perspective renouvelle la question du réalisme politique et met en lumière ce que la philosophie doit aux images et à la création.

Ninon Grangé est normalienne, agrégée, docteure en philosophie et habilitée à diriger des recherches. Elle est Professeure à l’Université Paris 8. Ses travaux portent sur la guerre, l’état d’exception, la crise, et sur la contribution des esthétiques à la philosophie politique. Elle a notamment publié De la guerre civile (2009), Oublier la guerre civile ? Stasis, chronique d’une disparition (2015), L’urgence et l’effroi. L’état d’exception, la guerre et les temps politiques (2018).

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Tony Ferri : Tous surveillés, tous punis. Aux origines de l'hypersurveillance

Libre & solidaire - Mai 2024


La culture occidentale n’en a jamais fini de dissiper sa propre crise. Souffrante, notre époque coïncide durablement avec la prolifération du nihilisme. Dans ces conditions, le système pénal n’échappe pas au despotisme de l’insignifiance et du rien. Tous surveillés, tous punis est l’ouvrage incontournable pour non seulement découvrir et comprendre les principes qui sont à la racine du développement des technologies de surveillance de masse, mais aussi pour identifier les ressorts qui plongent les pénalités contemporaines dans une sorte de fuite en avant irrationnelle et abyssale de condamnation, sans objet ni fin. Dès lors, débarrassée de ses sinuosités obscures, la logique du monde pénal apparaît sous un jour inédit : au lieu de s’affirmer par la faculté de donner sens aux sanctions, elle ne fait que créer les conditions de sa propre disparition. En somme, la question fondamentale du livre est celle-ci : d'où vient la crise du sens dans la justice ? Il nous faut alors penser le processus de cette décrépitude, sa généalogie, son résidu et ce qui s’en diffuse socialement aujourd’hui. Écrit dans un style limpide par un spécialiste et praticien de l’application des mesures pénales, l’auteur nous livre ici les clés fondamentales pour accéder au moment originaire de cet état de décomposition des peines, à ces instants décisifs « par où tout commence ».

Tony Ferri est philosophe et criminologue, docteur en philosophie, chercheur au laboratoire Gerphau, chargé d’enseignement à l’Université catholique de Lille, et conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation au sein du ministère de la Justice. Il a écrit plusieurs livres sur le monde carcéral, le contrôle social, la surveillance électronique et la politique pénale, dont Abolir la prison. L’indispensable réforme pénale (2023) et, sous la direction de Sylvain Lafleur, Foucault A Montréal. Réflexions pour une criminologie critique (2021).

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samedi 25 mai 2024

Bertrand Nouailles (dir.) : Les vitalismes. Histoire d'une équivoque

 Hermann - Mai 2024


Le vitalisme se présente comme une théorie du vivant se déployant principalement aux XVIIIe et XIXe siècles. Mais on insiste peu sur l’hétérogénéité de ce mouvement tant philosophique que médical, métaphysique que scientifique, ontologique qu’épistémologique. Ce sont ses adversaires qui ont proposé du vitalisme une image unifiée et sans doute simplifiée.
Les études réunies dans ce livre cherchent, à l’inverse, à redonner à entendre toutes les équivocités qui traversent un vitalisme pluriel, afin de mieux saisir les débats intenses qu’il a pu susciter. Et c’est en rendant justice à sa richesse spéculative que l’on peut également éclairer les raisons de ses prolongements jusqu’au cœur du XXe siècle. Enfin et surtout, c’est en donnant à lire, parfois pour la première fois en français, des œuvres ou de larges extraits de quelques-uns de ses représentants ou de ses critiques que l’on aura une idée plus fidèle du travail des concepts et des problèmes au sein des vitalismes.

Bertrand Nouailles, agrégé et docteur de philosophie, enseigne au lycée Blaise Pascal (Clermont-Ferrand) et chercheur associé au PHIER (Université Clermont Auvergne). Il a notamment publié : Le Monstre, la vie, l’écart. La tératologie d’Etienne et d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (2017). Ses recherches actuelles portent sur l’histoire de la philosophie de la biologie et sur la philosophie de la médecine.

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Ulrich Metende : Du désir de vie. Essai sur une écologie de libération en postcolonie

 Hermann - Mai 2024


Cet essai invite à questionner l’expansion de l’occupation coloniale des terres à partir d’une étude du fait colonial, en articulant la volonté d’extraction des ressources naturelles et humaines à la production des sujets de race. Il appelle à se défaire des structures coloniales dans le rapport à la Terre, aux vivants, à la mémoire et à l’histoire, en envisageant un monde postcolonial défait de la mécanique du désir d’aliénation, de l’érotique de la prédation et de l’appropriation de tout ce qui vit.
L’auteur milite pour une écologie de libération en tant que pensée de l’habitation qui permettrait de reprendre possession des lieux occupés, en repensant les espaces comme des biotopes au sein desquels toutes les structures sociales, économiques et politiques se doivent d’être en résonance avec le Tout-vivant. Il est question de faire de l’écologie une phénoménologie de l’habitation, une géographie de l’être, une épistémologie du sensible, une ontologie et une philosophie politique du lieu commun qu’est la Terre.

Ulrich Metende est philosophe et universitaire. Il a été Gertrude F. Wheathers in French and Francophone Studies à Indiana University Bloomington (USA). Il élabore une critique de l’habiter colonial à partir d’une histoire du plantationocène et de la racialisation des corps.

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Stefan Goltzberg : Les Sources du Droit

 PUF - Mai 2024 - Que sais-je ?


Par « sources du droit », on désigne traditionnellement la loi, la coutume, la jusrisprudence, la doctrine. À la base de tout raisonnement juridique, les sources du droit sont donc omniprésentes dans le discours des juristes. C'est même de la manière dont elles sont présentées que dépend l'issue d'un procès. Or, le précédent doit-il l'emporter sur la coutume ? La doctrine le cède-t-elle au précédent ? Comment articuler ces sources entre elles ? Stefan Goltzberg aborde toutes ces questions en s'appuyant sur le droit français et le droit de common law, mais aussi sur de nombreuses autres cultures juridiques, notamment le droit musulman, le droit canonique ou encore le droit talmudique.

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Guy Walch : Spinoza, l’immanence, « Et rien d’autre »

 L'Harmattan - Mai 2024


Être, les infinies façons d’être et rien d’autre, enseigne Spinoza. Comment dès lors comprendre l’existence ? Connaitre adéquatement les façons d’être nous y mène. L’être-égal y impose la prééminence du savoir sur le pouvoir et l’intérêt.
La complémentarité des sciences et d’une philosophie sans métaphysique refonde l’éthique du futur. Une réforme de l’entendement s’impose pour situer la place de l’humain dans l’univers et sa pleine appartenance à la Terre.

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vendredi 24 mai 2024

Camille Froidevaux-Metterie : Patriarcat, la fin d'un monde

Seuil - Mai 2024 - Libelle


Les mots de Judith Godrèche ont éclaté comme une bombe dans un milieu jusque-là figé dans le déni. Ils disent l’incrédulité face au silence et l’espoir que les victimes de violences sexuelles soient enfin écoutées. Mais nous savons que l’indignation est éphémère. Face au risque d’un retour à l’inertie et dans un contexte politique alarmant, les féministes doivent tenir et renforcer la dynamique par laquelle elles ont entrepris de refuser l’assignation des femmes à leurs corps-objets. Car c’est aujourd’hui une aspiration de fond à renverser l’ordre patriarcal du monde que nous portons.

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La Revue du Mauss, N° 63 : Cent ans après… D’autres visages du don, inattendus

 Le Bord de l'eau - Mai 2024


Cent ans après la publication du célèbre Essai sur le don de Marcel Mauss dans L’Année sociologique (1923-1924), son aura et son influence sur les domaines les plus variés de la pensée et de la recherche ne cessent de croître. Ce n’est guère visible en France où, à part les études érudites sur Mauss lui-même, seul le MAUSS prend pleinement au sérieux son héritage en développant le « paradigme du don ». Mais c’est évident à l’échelle internationale, comme nous l’avons découvert en créant la revue numérique MAUSS International, le cousin germain anglophone de La Revue du MAUSS.
Quel plus bel hommage pouvions-nous rendre à Marcel Mauss et à son Essai que de montrer ce qui est éclos, dans le monde entier, des graines qu’il a semées ! Pour en donner une idée au lecteur francophone, ce numéro réunit une sélection de contributions internationales majeures à la théorie et à la recherche empirique sur le don. Chacune met en lumière des visages inattendus, étonnants, de ce phénomène d’une richesse inépuisable.
Nos lecteurs et nos lectrices verront, par exemple, comment le jazz peut s’entendre comme une forme de don, et le don comme une forme de jazz. Comment la valeur d’un don est indissociable de son double qui le hante, son « don fantôme ». Comment encore la perspective d’un animisme méthodologique étend la relation de don des humains à l’ensemble du vivant. Ou comment aussi don, grâce, beauté, forme et mouvement s’enchevêtrent. Sans parler des harmoniques possibles du don avec la physique quantique. Etc.

Avec les articles de Franck Adloff, Dwaipayan Banerjee, Sadek Beloucif, Mikkel Borch-Jacobsen, François Bordes, Alain Caillé, Philippe Chanial, Jacob Copeman, Myriam Edjali-Goujon, Didier Fassin, Jean-Marc Ghitti, Jacques T. Godbout, Charles Jacquier, Andrea Magnelli, Anne Mulpas, Mark Osteen, Sylvain Pasquier, Jean-Paul Rogues, Ilana F. Silber, Lars Spuybroek, Camille Tarot, Michel Terestchenko, Florian Villain-Carapella.

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