lundi 24 novembre 2008

William James - L'attitude empiriste

Stéphane Madelrieux



Paru le: 19/11/2008
Editeur : PUF
Collection : science, histoire et société
Prix : 30 €

La pensée, disait William James (1842 1910), doit garder ses portes et ses fenêtres grandes ouvertes.
Car notre monde est ainsi : inachevé, brouillon, multiple, imprévisible, risqué et sans garantie. Contre ceux qui cherchent des solutions purement spéculatives aux problèmes de ce monde, en se tournant vers les univers plus lumineux et mieux ordonnés que la religion ou la métaphysique peuvent offrir, James se range du côté de ceux qui acceptent le combat et mettent de l'ordre dans cet univers lui même, par la pensée et par l'action, afin de le rendre meilleur.
Contre ceux qui considèrent la science, la philosophie ou la religion comme de simples retranscriptions d'une réalité immuable et parfaite à laquelle l'individu ne peut et ne doit rien ajouter, James en fait des instruments de changement dont la valeur se mesure aux effets concrets qu'ils produisent dans la réalité. Contre la tendance intellectualiste des penseurs rationalistes, James s'est ainsi voulu le champion de l'empirisme, dont l'attitude consiste à se détourner des abstractions, des raisons a priori, des principes figés et des systèmes clos, pour se tourner vers le concret, vers les faits, vers le particulier, vers les conséquences et vers l'action.
Cet ouvrage propose une étude systématique de l'ensemble de son œuvre. Quels sont les grands axes de sa psychologie qui intègre ce que le XIXe siècle a produit de meilleur, depuis la nouvelle psychologie scientifique de Helmholtz et Wundt jusqu'à l'émergence de la psychologie clinique moderne de Janet et Freud ? Quelles sont les grandes positions de sa philosophie qui a l'ambition de créer une nouvelle pensée pour le XXe siècle en fédérant sous la bannière du pragmatisme les travaux de Peirce, de Dewey, de Mach ou de Bergson ? Comment expliquer enfin cette traversée intellectuelle qui l'a conduit peu à peu des sciences biologiques à la psychologie puis à la philosophie, tout en s'efforçant constamment de les concilier avec la religion ? Après une première réception enthousiaste, on a longtemps boudé en France ce psychologue et philosophe de génie : trop naturaliste, trop empiriste, trop optimiste, trop américain ! Avec cet ouvrage, le lecteur francophone dispose désormais d'un instrument de lecture sans équivalent pour se guider dans la redécouverte de cette œuvre foisonnante et passionnante.

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